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Otto Grotewohl

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Otto Grotewohl
Illustration.
Fonctions
Vice-président du Conseil d'État de la RDA

(4 ans et 9 jours)
Président Walter Ulbricht
Président du conseil des ministres de RDA [note 1]
[N 1]
(14 ans, 11 mois et 9 jours)
Président Wilhelm Pieck
Walter Ulbricht
Prédécesseur Nouvelle fonction
Successeur Willi Stoph
Député de la Chambre du peuple

(16 ans, 6 mois et 3 jours)
Prédécesseur Création de l'Assemblée
Successeur Eberhard Alff
Co-Président du Parti socialiste unifié d'Allemagne

(4 ans, 3 mois et 3 jours)
Avec Wilhelm Pieck
Prédécesseur Parti créé
Successeur Walter Ulbricht (secrétaire général)
Président du Parti social-démocrate d'Allemagne

(10 mois et 7 jours)
Prédécesseur Hans Vogel
Successeur Parti fusionné avec le KPD
Kurt Schumacher (Allemagne de l'ouest)
Député au Reichstag

(7 ans et 5 mois)
Élection 31 octobre 1925
Réélection 20 mai 1928
14 septembre 1930
31 juillet 1932
6 novembre 1932
5 mars 1933
Biographie
Nom de naissance Otto Emil Franz Grotewohl
Date de naissance
Lieu de naissance Brunswick (duché de Brunswick, Empire allemand)
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Berlin-Est (République démocratique allemande)
Nationalité Est-allemande
Parti politique SPD (1912-1918)
USPD (1918-1922)
SPD (1922-1946)
SED (1946-1964)
Profession imprimeur

Otto Grotewohl
Présidents du conseil des ministres de RDA

Otto Grotewohl, né le à Brunswick et mort le à Berlin-Est[1], est un homme d'État allemand, membre du Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), puis à partir de 1946 du Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED). Il a été président du Conseil des ministres de la RDA de 1949 à 1964.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunes années[modifier | modifier le code]

Otto Grotewohl est né le 11 mars 1894 dans le duché de Brunswick dans une famille protestante, il devient apprenti-typographe et adhère en 1910 à l'aile jeune du SPD. Il devient par la suite imprimeur.

Il a servi dans l'Armée impériale durant la Première guerre mondiale.

En désaccord avec la ligne de son parti il rejoint en 1918, l'USPD, lui-même issu d'une scission avec le SPD. En 1920, il fut élu au Landtag du nouvel État libre de Brunswick, il intégrera rapidement le gouvernement de l'état en devenant ministre de l'Education publique de novembre 1920 à mai 1922 puis ministre de la Justice de mars à mai 1922 puis de février 1923 à décembre 1924.

En 1922, suite à l'assassinat de Walther Rathenau par l'extrême-droite allemande il retourne au SPD comme une grande majorité de membres l'USPD, afin d'unir les forces socialistes. Le 31 octobre 1925, il est élu député au Reichstag. Il sera réélu à chaque nouvelles élections jusqu'à l'avènement au pouvoir de Hitler.

Sous le Troisième Reich[modifier | modifier le code]

Le 23 mars 1933, Grotewohl vota contre la loi d'habilitation proposé par Hitler, un amendement constitutionnel autorisant Hitler à promulguer des lois sans l'approbation du Reichstag. Grotewohl fut demis de ses fonctions puis fut arrêter, brutalement battu et emprisonner à de nombreuses reprises par le régime nazi. Il fut contrait de quitter Brunswick et partit s'installer à Hambourg puis s'installa en 1938 à Berlin, il vivait alors comme grossiste puis comme représentant industriel.

Il travaille dans le groupe de résistance d'Erich W. Gniffke (membre du SPD lui aussi), qu'il a connu à Brunswick. En août 1938, il est arrêté et accusé de haute trahison devant le tribunal du peuple. La procédure sera cependant interrompue sept mois après. Il a été de nouveau arrêté en novembre 1939, suite à la tentative d'assassinat de Georg Elser contre Hitler, il passa huit semaines en prison avant d'être relaché. Il se mit à travailler comme commis et passa de plus en plus de temps à exercer la peinture.

En 1944, il passe dans la clandestinité, après le Complot du 20 juillet 1944, une nouvelle vague de terreur devait s'abattre sur les opposants au régime, Grotewohl était dans le collimateur mais ne fut jamais repéré par la Gestapo du fait de sa vie clandestine.

Occupation de l'Allemagne[modifier | modifier le code]

Après la défaite allemande lors de la Seconde Guerre mondiale en mai 1945, le pays fut occupé par les forces alliées et divisé en quatre zones gouvernées respectivement par les États-Unis, l'Union soviétique, le Royaume-Uni et la France. Le , Grotewohl, Erich W. Gniffke, Max Fechner, Gustav Dahrendorf et Hermann Harnisch fondent une branche du Parti social-démocrate d'Allemagne rétabli dans la zone d'occupation soviétique , et il est devenu président du parti.

Immédiatement après la guerre, les Soviétiques croyaient que le Parti communiste d'Allemagne (KPD), reconstruit par le « Groupe Ulbricht » et dirigé par Wilhelm Pieck , deviendrait naturellement la force politique la plus puissante de leur zone. Cependant, après les mauvais résultats des partis communistes aux élections en Hongrie et en Autriche en novembre 1945. L'Administration militaire soviétique en Allemagne commença a prôner une fusion du KPD et du SPD, pour légitimer la mainmise des communistes sur la zone orientale.

Grotewohl s'est d'abord opposé à la fusion, mais sous la pression de l'autorité soviétique, des communistes allemands et mêmes d'un certain nombres de membres du SPD, il a rapidement cédé et est devenu partisan d'une unification rapide, estimant que la division entre les principaux partis de gauche avait conduit à l'accession au pouvoir des nazis. 5000 membres du SPD, opposés à l'idée de la fusion furent arrêtés.

Le 21 avril 1946, la fusion du KPD et du SPD fut actés dans la partie soviétique de l'Allemagne, sous le nom de Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED); Pieck et Grotewohl se partage la présidence. La poignée de main entre Pieck et Grotewohl devint l'emblème du parti. Les dirigeants du SPD des zones d'occupations occidentales, refusèrent la fusion et le SPD resta un parti indépendant à l'ouest du pays.

Chef de gouvernement[modifier | modifier le code]

Le 7 octobre 1949, la fondation de la RDA est acté, quatre jours plus tard, Pieck est élu président de la république et le lendemain, Grotewohl devient chef du gouvernement en étant nommé Ministre-président du Conseil des ministres. Bien que Grotewohl et Pieck soient officiellement sur un pied d'égalité, Grotewohl exerçait un pouvoir politique bien plus réel dans les affaires de l'État que Pieck. Dans la hiérarchie politique est-allemande, le Premier ministre était le plus haut représentant de l’État, le président occupant théoriquement le deuxième rang. Ainsi, pendant la première année d'existence de la RDA, Grotewohl était l'homme politique le plus puissant du pays.

Le pouvoir de Grotewohl fut considérablement réduit en juillet 1950, lorsque le SED se restructura selon des lignes soviétiques plus orthodoxes. Les postes de présidences communes furent supprimés et Ulbricht est devenu secrétaire général du parti, le centre du pouvoir de facto de la RDA, et donc le leader de facto de l'Allemagne de l'Est. Grotewohl est resté Ministre-président du Conseil des ministres (président du conseil des ministres à partir de 1958) et chef officiel du gouvernement sans contestation de la part du SED. Cependant, le Conseil des ministres, bien qu'officiellement défini comme le « gouvernement » de l'Allemagne de l'Est, a été réduit à une courroie de transmission des politiques élaborées par le Politburo du SED. Grotewohl restait donc essentiellement une figure de proue sans aucune réelle influence sur les affaires de l'État.

Contrairement à Ulbricht et à la plupart de ses collègues du SED, Grotewohl était connu pour être ouvertement favorable à une manière de gouverner plus humaine. Dans un discours majeur prononcé à la conférence du parti SED le 28 mars 1956, il condamne les abus du système judiciaire. Il dénonce également les arrestations illégales, appelle à plus de respect des droits civiques et appelle même à un débat animé au sein du parlement. Grotewohl a également émis une critique voilée de la gestion notoirement autoritaire de la ministre de la Justice Hilde Benjamin dans les procès politiques. Malgré ses critiques ouvertes à l'égard du régime de plus en plus autoritaire du SED, Grotewohl a conservé ses fonctions sans représailles car le Kremlin lui a maintenu sa confiance.

Dernières années[modifier | modifier le code]

Grotewohl, qui avait 55 ans à son arrivée au pouvoir, a été confronté à une santé qui s'est rapidement détériorée au cours de ses fonctions. Au début des années 1950, il a eu une série d'alertes assez mineures, mais en 1953, ses médecins lui ont identifié une artériosclérose et un début de calcification du système coronaire dans son cœur. Il a ensuite subit plusieurs soins médicaux à Moscou sur la fin de l'année 1953, il a ensuite effectué une cure de trois semaines et demie sur la Mer Noire.

À partir de 1955, les médecins de Grotewohl s'inquiétaient de l'état de son système cardiovasculaire. En 1959, ils diagnostiquent finalement un début d’insuffisance cardiaque et réclament une réduction de la charge de travail. En raison de l'hypertension artérielle persistante et de l'arythmie chronique, les médecins craignaient une crise cardiaque.

En 1960, Grotewohl reçut un diagnostic de leucémie et, au cours de l'année, sa santé se détériora rapidement au point qu'il était à peine capable de participer aux affaires politiques quotidiennes. Le 4 avril 1960, Grotewohl partit pour des vacances reposantes de quatre semaines sur la mer Noire ; huit mois plus tard, il revient pour plusieurs semaines au sanatorium soviétique de Barwicha. Après son retour d'Union soviétique, il a déménagé à contrecœur avec sa femme de Pankow à Wandlitz, cédant à une décision antérieure d'Ulbricht. Fin octobre 1960, Willi Stoph est chargé de remplacé Grotewohl comme Président du conseil par intérim, mais sans qu'il soit démis de ses fonctions. Les troubles cardiovasculaires permanents ont empêché Grotewohl de revenir en politique et il n'a plus pu participer activement aux réunions des comités directeurs du parti et du gouvernement. Sa vue s'est également dégradée, il ne pouvait plus lire, et c'est pourquoi il n'a pratiquement pas prononcé de discours public à partir de 1961.

Malgré la situation médicale claire, sa démission était hors de question pour ses collègues. Au contraire, Après la mort de Pieck en 1960 la présidence de la République est supprimé et le pouvoir est réorganisé sous une forme collégiale, qui porte le nom de Conseil d’État (Staatsrat). Walter Ulbricht, premier secrétaire de la SED, en devient le président tandis que Grotewohl en assume la vice-présidence.

Grotewohl est décédé le 21 septembre 1964, à 12 h 35, dans le quartier Niederschönhausen à Berlin-Est, des suites d'une hémorragie cérébrale. Quelques heures plus tard, le drapeau de la RDA sur la porte de Brandebourg a été mis en berne et la diffusion de la Deutscher Fernsehfunk a été interrompue. Le Conseil des ministres de la RDA a ordonné un deuil de trois jours.

Le corps de Grotewohl a été exposé au siège du parti puis le 15 octobre, ses cendres ont été transférées au Mémorial des socialistes au Cimetière central de Berlin-Friedrichsfelde.

Hommage[modifier | modifier le code]

Sous le régime est-allemand, à partir de 1964, la Wilhelmstraße porta le nom d'« Otto-Grotewohl-Straße ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Biographie de Otto Grotewohl », sur www.encyclopedie.bseditions (consulté le )

Articles détaillés[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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