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Paul Pierre LEVY (1886-1971)

Ancien �l�ve de l'Ecole polytechnique (promotion 1904, sorti major), et de l'Ecole des mines de Paris (promotion 1907). Corps des mines.

Petit-fils de Samuel WOLFF (1827-1913 ; X 1845). Fils de Lucien LEVY (1853-1912 ; X 1872 ; examinateur � Polytechnique et g�om�tre). Epoux de Suzanne L�vy (6/1/1913). P�re de Jean-Claude Paul LEVY (n� en 1918 ; X 1937), de Denise (�pouse de Robert Piron) et de Marie-Helene qui �pouse Laurent SCHWARTZ (lui-m�me devenu professeur de math�matiques � Polytechnique de 1959 � 1980 o� il a r�cup�r� la chaire de Paul LEVY, membre de l'Acad�mie des Sciences, m�daille Fields, fr�re de Bertrand Schwartz X-Mines). Grand-p�re de 2 polytechniciens.


Biographie de Paul L�vy
par J. ULLMO, examinateur � l'Ecole Polytechnique, pr�sident du d�partement de math�matiques appliqu�es.
Publi� dans Annales des Mines, f�vrier 1972.

Paul L�vy, qui vient de dispara�tre le 15 d�cembre dernier � 85 ans, fut une illustration du Corps des Mines, comme Henri Poincar� avant lui, par le rayonnement de ses travaux math�matiques. Il rendit en outre � son Corps des services �minents comme enseignant, d'abord � l'�cole Nationale Sup�rieure des Mines de Saint-�tienne d�s 1910, puis � l'�cole Nationale Sup�rieure des Mines de Paris o� il fut Professeur de 1914 � 1951.

Sorti premier de l'�cole Polytechnique en 1906, il y revint comme R�p�titeur d'analyse en 1913; il y fut nomm� Professeur d'analyse en 1920, succ�dant � M. Humbert. Son cours devait y durer jusqu'en 1959. Il fut nomm� ensuite Professeur honoraire.

Il termina sa carri�re dans le Corps des Mines comme Ing�nieur g�n�ral.

Il �tait Commandeur de la L�gion d'Honneur et membre de l'Acad�mie des Sciences depuis 1964.

Paul L�vy a �t� un des plus grands math�maticiens de son temps et c'est un honneur pour le Corps des Mines de lui avoir facilit� la pleine r�alisation de ses dons exceptionnels. En tant que savant, il a �t� sans doute l'un des derniers exemples d'individualisme absolu : c'�tait un chercheur solitaire qui ne se pr�occupait que de se poser des probl�mes qui l'int�ressaient et d'en poursuivre la solution par le seul travail de r�flexion int�rieure. Il lisait tr�s peu de travaux d'autrui, il ne participait pas aux Congr�s internationaux, sauf exceptionnellement � la fin de sa vie. Ses m�thodes de travail, artisanales pourrait-on dire, avaient leurs inconv�nients : il a souvent retrouv�, sans le savoir, des r�sultats d�j� connus; plus souvent encore il a d�couvert des r�sultats importants sans leur donner la publicit� n�cessaire, parfois parce qu'il les croyait d�j� connus. On ne peut nier qu'il y ait eu l� des gaspillages d'efforts, mais la contre-partie a �t� souvent admirable : c'est l'originalit� profonde d'une pens�e indiff�rente aux modes et aux �coles et qui n'h�sitait pas � se lancer sur des voies absolument nouvelles parce qu'elle ne craignait nullement la solitude. C'est ainsi qu'apr�s avoir �t� l'un des principaux pr�curseurs de l'Analyse Fonctionnelle, Paul L�vy a �t� le grand cr�ateur de la Th�orie des Probabilit�s. On peut dire que la plupart des concepts essentiels de cette th�orie d�rivent de lui.

Son enseignement � l'�cole Polytechnique, qui a �t� d'une dur�e exceptionnelle, a laiss� une trace profonde chez ses innombrables �l�ves : ils y ont vu un mod�le de concision, une exigence vis-�-vis du lecteur qui doit reconna�tre toutes les difficult�s cach�es dans un texte laconique: en somme, une admirable gymnastique intellectuelle. Ajoutons pour la petite histoire que ce cours tr�s classique et peu modifi� jusqu'en 1957 ne signifiait pas que Paul L�vy se d�sint�ress�t des d�veloppements modernes des math�matiques puisqu'il a eu le courage et l'�l�gance d'entreprendre, dans les deux derni�res ann�es de son enseignement, une refonte de son cours pour y introduire le langage et les m�thodes les plus r�cents.

Nous voudrions pour terminer �voquer un souvenir personnel : Paul L�vy nous parlait un jour des conditions dans lesquelles il choisissait les questions sur lesquelles il voulait faire porter ses recherches : � je me pose un probl�me pas trop difficile �, me disait-il, � pour ne pas me casser les dents devant un exc�s de difficult�, mois pour avoir tout de m�me un gros effort � faire qui m'occupe et me donne la satisfaction de trouver quelque chose �. On admirera cette modestie m�l�e d'orgueil l�gitime. Ces � probl�mes pas trop difficiles � c'�taient, en g�n�ral des voies nouvelles ouvertes � l'esprit humain.

Jean ULLMO


En 1914, Paul LEVY avait �t� mobilis� comme capitaine d'artillerie, commandant le poste de d�fense contre les a�ronefs de Roissy-en-France.


Voir aussi :


(C) Photo ENSMP


Paul L�vy, � une r�union du corps professoral de l'Ecole des Mines de Paris, en 1923 (salle Michel Chevalier)
(C) Photo collections ENSMP