En 2005, Pierre Nkurunziza fut �lu pr�sident du Burundi, puis r��lu en 2010. En vertu de l'article 7 des accords d'Arusha le pr�sident ne peut se faire �lire pour un troisi�me mandat cons�cutif: �[Le pr�sident] est �lu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats pr�sidentiels ï¿½. Or, en avril 2015, Pierre Nkurunziza annon�ait qu'il se pr�sentait � l'�lection pr�sidentielle burundaise de 2015, qui devait se tenir le 26 juin 2015. Le 5 mai, la Cour constitutionnelle validait cette candidature. La candidature de M. Nkurunziza � un troisi�me mandat a plong� le pays, depuis la fin d'avril 2015, dans une profonde crise politique, �maill�e de violences qui ont fait plus de 80 morts et pouss� quelque 160 000 Burundais � fuir leur pays. Les �tats-Unis ont pr�venu que des �lections tenues dans de telles conditions ne seraient pas cr�dibles et discr�diteront davantage le gouvernement. Les m�dias ont d�nonc� l'�aveuglement� du pr�sident, qui prouve que le ma�tre de Bujumbura n�a qu�une seule id�e en t�te : �rester au pouvoir�, et ce, quel qu�en soit le prix. Comme pour les l�gislatives du 29 juin, l�opposition a d�ailleurs d�cid� de boycotter le scrutin.

Comme il fallait s'y attendre, le pr�sident burundais Pierre Nkurunziza a �t� r��lu d�s le premier tour pour un troisi�me mandat, non sans avoir plong�, par sa candidature, ce petit pays dans sa pire crise depuis la guerre civile. Des centaines de personnes ont �t� tu�es, des milliers d�autres d�tenues et plus de 400 000 Burundais ont fui � l��tranger, selon diff�rentes organisations internationales. La Cour p�nale internationale (CPI) a d�ailleurs annonc� il y a deux semaines l�ouverture d�une enqu�te pour faire la lumi�re sur les crimes contre l�humanit� qui auraient �t� commis par le r�gime, notamment le meurtre, la torture, le viol et la disparition forc�e. La CPI estime qu�il y a des raisons de croire que des agents de l��tat ont men� durant cette p�riode �une attaque g�n�ralis�e et syst�matique contre la population civile burundaise�. Dans un rapport intitul� �Se soumettre ou fuir�, publi� en septembre 2017, Amnistie internationale rapportait �une recrudescence des ex�cutions extrajudiciaires, des arrestations et d�tentions arbitraires et des actes de torture� au Burundi, ce qui a contraint ainsi la population au silence ou � l�exil.