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Tiens, notre président nous a écrit ! Sommé par ses proches – son miroir et Brigitte – de ne plus s'exprimer, c'est en toute simplicité qu'Emmanuel Macron a adressé une lettre aux Français. Bien qu'ayant collé un sticker « stop à la publicité » sur ma boîte aux lettres, j'ai reçu la missive. Et ma déception fut grande. Naïvement, je pensais recevoir une lettre d'excuse pour sa dissolution kamikaze. Il s'agissait en réalité plutôt d'une lettre de relance, avec injonction de règlement immédiat. « Merci de renouveler votre abonnement. Dans le cas contraire, la nation s'autodétruira par votre faute. »
C'est donc à nous, Gaulois réfractaires, que revient l'entière responsabilité de sauver la République d'une « guerre civile ». Merci, Manu ! Quelle belle preuve de confiance… en soi. C'est dans ces moments perchés que l'on mesure les limites de l'éducation positive : ce garçon est étonnant. Il allume une mèche sous un baril de poudre, exige des autres de l'éteindre, et réclame ensuite son paquet d'allumettes confisqué.
La lose intégrale
Cher Manu, à mon tour de t'écrire. Au risque de contrarier tes foucades, sache que, comme nombre de mes compatriotes, je n'ai pas une grande envie d'aller revoter dimanche. Déjà parce que je joue au Festival d'Avignon, mais surtout parce que, question charge mentale, je suis comme tous les Français, au bord du burn-out. On vient de se fader une année abominable. D'un point de vue météorologique d'abord, huit mois qu'on a l'impression de vivre sous une douche. Au fond ce pays ressemble de plus en plus à un calendrier de l'Avent : chaque jour, une surprise. On dénombre plus de jours de grève que de jours ouvrés. Le maillet de l'inflation nous tape chaque début de mois un petit coup sur la tête : tu achètes un steak, tu vends un rein, le prix du gaz concurrence celui du caviar béluga. Je ne parle même pas de la dette. Tous les lundis, Bruno Le Maire nous informe qu'il a « oublié » 10 milliards, et que nous allons devoir hypothéquer nos enfants sur douze générations pour rembourser. Les JO sont devenus un running gag international, les journaux du monde entier rapportent que la Seine est aussi polluée que le Gange un mois de dysenterie. Bref, c'est la lose intégrale.
Naïvement, on croyait voir le bout du tunnel avec les européennes, on se faisait une joie des plaisirs simples : l'Euro de foot, les premiers barbecues, les bermudas, les pieds nus sur la pierre chaude et le sourire contagieux. Et là, bam, dissolution. Je dis non. Personne n'a envie de se payer des montées de stress avec une cérémonie d'ouverture des JO dans un Paris en flammes, le même jour que le discours de politique générale de Bardella au Lutétia… Note qu'on n'est pas non plus à l'abri de découvrir que Sandrine Rousseau, fraîchement nommée à l'Éducation nationale, a rebaptisé son ministère « la maison des licornes » en accord avec le comité de salut public inclusif.
À LIRE AUSSI Didier Deschamps, l'animal politique des BleusBref, personne n'avait prévu de passer l'été sous Xanax à supporter les conséquences de ton immaturité émotionnelle. Personne ne veut un sprint d'arrivée du Tour de France transformé en slalom géant entre deux barrières de chantier, un black bloc cagoulé et un nid-de-poule de la taille d'un obus russe. Manu, si tu me lis : annule tout ! Demain débute le choc des fronts. Mais où sont les cerveaux ?
La peur gagne le pays, l'incertitude aussi. Alors tout le monde s'organise. À la SNCF, une grève surprise est prévue le 8 juillet, et ce quel que soit le résultat de l'élection. Les JO n'ont pas encore débuté que déjà les grandes fortunes ont un pied dans les starting-blocks et l'autre dans l'Eurostar. L'état-major de Poutine a réservé une table à la Tour d'Argent pour le 7 juillet au soir. Dans l'enclave de Ceuta, un passeur de migrants a repoussé l'achat d'une nouvelle embarcation. « J'aviserai selon l'issue du scrutin, mais je ne vous cache pas ma grande inquiétude. » Vivement le 30 juin…
Je ne suis pas d’accord avec tout mais franchement ça fait un bien fou. Merci
Bof…
Manu atteint de graphorrée en plus de son côté verbomoteur et de sa capacité à retourner sa veste a usé les français.