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mardi, juillet 23, 2024

Mali : L’armée prend le contrôle d’Inafarak, un coup dur pour les rebelles du CSP-DP

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Aïssatou Faye-Johnson
Aïssatou Faye-Johnson
Correspondante au Sénégal

Kidal, 22 juillet – L’armée malienne a annoncé lundi avoir pris le contrôle de la localité d’Inafarak, située à une dizaine de kilomètres de la frontière algérienne, dans la région de Kidal. Cette avancée représente un revers significatif pour les rebelles du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP-DPA).

Dans un communiqué publié lundi soir, l’armée malienne décrit Inafarak comme un « carrefour commercial très important », en proie aux « trafics » et utilisé par une « coalition mafieuse des groupes armés » responsables d’abus et de racket sur les populations locales.

Cette description englobe habituellement les jihadistes du Jnim, affiliés à Al-Qaïda, et les rebelles du CSP-DPA, signataires de l’accord de paix de 2015, mais dont les relations avec Bamako se sont détériorées.

Démonstration de force

En novembre dernier, l’armée malienne, appuyée par les forces russes de Wagner, désormais intégrées au « Corps africain » contrôlé par Moscou, avait chassé les rebelles du CSP de leur bastion à Kidal. Leur arrivée à Inafarak, située à plus de 120 kilomètres au nord de Tessalit et proche de la frontière algérienne, huit mois plus tard, marque une nouvelle démonstration de force. Les rebelles s’étaient en grande partie repliés vers la frontière algérienne.

Patrouilles

D’après plusieurs sources civiles et sécuritaires locales, les Forces armées maliennes (Fama) et Wagner se sont retirés d’Inafarak dès lundi après-midi, avant d’y envoyer un important convoi de vingt véhicules mardi, avec une halte à Boughessa. « La prochaine étape, c’est Tinzaouaten », prévoit un notable touareg proche des autorités de transition, faisant référence à une ville-frontière entre le Mali et l’Algérie. Il ajoute : « L’armée occupe le terrain, elle n’a même plus besoin de combattre. »

Contacté par 54 ÉTATS, le CSP n’a pas souhaité faire de commentaire officiel.

Un cadre militaire rebelle minimise cependant l’importance de ce mouvement de l’armée, estimant qu’il ne s’agit pas d’une véritable prise de contrôle : « Nous n’avions qu’un poste de contrôle à Inafarak. L’armée effectue des patrouilles, mais nos positions et camps d’entraînement sont loin des zones habitées. » Il rappelle également les nombreuses exactions commises par l’armée et Wagner dans la région de Kidal, notamment à Ersane, Takalote et Abeibara, où une soixantaine de corps ont été découverts au début du mois.

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