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Ingrid Bergman

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Ingrid Bergman
Description de cette image, également commentée ci-après
Ingrid Bergman en 1944.
Nom de naissance Ingrid Bergman
Naissance
Stockholm (Suède)
Nationalité Drapeau de la Suède suédoise
Décès (à 67 ans)
Londres (Royaume-Uni)
Profession Actrice
Films notables Casablanca
Hantise
Stromboli
Voyage en Italie
Site internet http://www.ingridbergman.com
Signature de la personnalité

Ingrid Bergman [ˈɪŋːrɪd ˈbærjman][1], née le à Stockholm et morte le à Londres est une actrice suédoise de cinéma, de théâtre et de télévision, considérée comme l'une des plus grandes et des plus importantes vedettes de l'histoire du cinéma européen et américain, et comme l'une des légendes et des icônes de « l'âge d'or d'Hollywood ».

Elle commence sa carrière dans la vieille ville de Stockholm en jouant la nièce de Julia Cæsar dans la comédie policière Le Conte du pont au moine (1935) d'Edvin Adolphson. Après avoir obtenu reconnaissance et célébrité pour ses rôles dans des films suédois tels que Intermezzo (1936) et Visage de femme (1938) de Gustaf Molander, et après avoir signé un bref contrat avec l'Universum Film AG en Allemagne nazie, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale la pousse à déménager en Californie, où elle joue dans des productions qui deviendront des grands classiques du cinéma américain et cimenteront son statut de diva internationale : Casablanca (1942) de Michael Curtiz, Pour qui sonne le glas (1943) de Sam Wood et Hantise (1944) de George Cukor, qui lui vaut l’Oscar de la meilleure actrice. Elle connaît son apogée hollywoodienne avec trois films d'Alfred Hitchcock : La Maison du docteur Edwardes (1945), Les Enchaînés (1946) et Les Amants du Capricorne (1949). Elle poursuit également une carrière théâtrale fructueuse en jouant dans les pièces Liliom (1940), Anna Christie (1941) et Jeanne de Lorraine (1946-1947).

Après dix ans passés en Amérique, l'actrice, qui avait visionné Rome, ville ouverte (1945) et Païsa (1946), envoie une lettre de félicitations au réalisateur italien Roberto Rossellini, dans laquelle elle propose ses services en tant qu'actrice. Dès le tournage de Stromboli, en 1950, elle noue avec le réalisateur une relation qui fait scandale, car tous deux sont mariés. Elle est dirigée par Rossellini lui-même, même après l'avoir épousé, dans Europe 51 (1952), l'épisode Ingrid Bergman de Nous les femmes (1953), Voyage en Italie (1954), La Peur (1954) et Jeanne au bûcher (1954). En 1956 à Paris, elle tourne Elena et les Hommes de Jean Renoir, puis à Londres Anastasia d'Anatole Litvak, qui lui vaut un deuxième Oscar.

Après y avoir été victime d'ostracisme pendant sept ans, elle retourne régulièrement travailler aux États-Unis, participant à des films tels que Indiscret (1958) de Stanley Donen et Fleur de Cactus (1969) de Gene Saks. En 1975, elle remporte son troisième Oscar, celui de la meilleure actrice dans un second rôle, pour sa prestation dans Le Crime de l'Orient-Express (1974), filmé à travers l'Europe par Sidney Lumet. En 1978, se remettant d'une mastectomie, elle joue dans Sonate d'automne d'Ingmar Bergman, dans ce qui est la première rencontre artistique entre les deux plus grands noms du cinéma suédois de l'époque. Deux ans plus tard, elle publie son autobiographie Ingrid Bergman, écrite en collaboration avec Alan Burgess. En 1981, elle joue dans Une femme nommée Golda, un téléfilm biographique de la première ministre israélienne Golda Meir. Après une longue bataille contre le cancer du sein, elle meurt à Londres le , le jour de son 67e anniversaire.

Elle a remporté la Coupe Volpi à la Mostra de Venise, deux David di Donatello, deux Rubans d'argent, quatre Golden Globes, trois Oscars, un BAFTA, deux Emmys et un Tony. L'Institut américain du cinéma a classé Bergman au quatrième rang des plus grandes légendes féminines du cinéma hollywoodien classique. Bergman parlait cinq langues — le suédois, l'allemand, l'anglais, l'italien et le français — et a joué dans chacune d'entre elles[2].

Famille et jeunesse

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Justus Bergman avec sa fille Ingrid, six ans (1921).

Ingrid Bergman est née le dans un immeuble de six étages situé sur Strandvägen, dans le centre de Stockholm. Elle porte le prénom de la princesse suédoise Ingrid Bernadotte[3],[4],[5],[6],[7]. Son père, Justus Samuel Bergman (1871-1929), est le treizième des quatorze enfants de Johan Peter Bergman (1823-1908), professeur de musique et organiste dans le Comté de Kronoberg[8],[9], et de Britta Sophia (née Samuelsdotter ; 1830-1912)[10]. Ayant quitté le domicile familial à l'âge de 15 ans, il subvient à ses besoins en effectuant de petits boulots dans des magasins ; il gagne sa vie en peignant et en chantant. À son retour de Chicago, dans l'Illinois, où il a vécu pendant dix ans chez la sœur de sa mère[a],[8], il travaille dans des boutiques d'artistes avec des accessoires photographiques qui ont piqué son intérêt. En 1900, alors qu'il traîne avec ses dessins et son chevalet dans un parc de Stockholm, il rencontre Frieda Henrietta Adler (1884-1918), une jeune Allemande de 16 ans originaire de Kiel[b],[9],[11]. Les parents de la jeune fille désapprouvent d'abord la relation de leur fille avec Bergman, estimant qu'il n'est pas d'un niveau social suffisamment élevé et qu'il est beaucoup trop âgé[11],[13],[14],[15]. En 1907, alors que Bergman — qui mène une vie frugale et possède un magasin de photographie — a mis de côté une somme considérable sur son compte en banque, les parents d'Adler acceptent le mariage[11],[13]. Le mariage a lieu à Hambourg. Adler s'installe à Stockholm avec son mari. Pendant son temps libre, elle peint et colorie à la main des photographies pour des clients[13] ; elle se distingue par sa discipline et son côté pragmatique[16]. Bergman travaille dans un magasin qui fournit des peintres et des photographes. Il cultive ses passions artistiques comme des violons d'Ingres[16].

Après la naissance de sa fille, baptisée selon le rite luthérien (le pasteur Erik Bergman, père du futur réalisateur Ingmar Bergman, a présidé la cérémonie)[17], il l'a photographiée ainsi que sa famille[c],[19]. Il emprunte l'un des premiers appareils photo disponibles dans le commerce pour photographier sa fille en mouvement. « J'étais probablement l'enfant la plus photographiée de toute la Scandinavie », se souvient-elle[6],[20]. Le , Adler meurt à l'âge de 33 ans des suites d'une jaunisse[21],[6],[20]. Bergman est aidée par sa sœur Ellen, qui vit à proximité, pour s'occuper de sa fille de deux ans[22]. Malgré la perte de sa mère, elle considère son enfance comme « merveilleuse et idéale » et décrit le lien qui l'unissait à son père comme très fort[d],[6]. Elle souligne que c'est grâce à lui qu'elle a appris à poser devant un appareil photo[23]. Chaque été, elle se rend avec son père à Hambourg, chez ses grands-parents et chez les deux sœurs de sa mère, Elsa (qu'elle appelle « Mutti » parce qu'elle lui rappelle sa mère décédée) et Luna[25],[26]. Elsa lui apprend à parler couramment l'allemand, l'encourage à lire et à réciter de courts poèmes allemands et à chanter des chansons locales[25].

En 1922, son père engage une gouvernante de 18 ans, Greta Danielsson, étudiante à l'école de musique, avec laquelle Bergman se lie d'amitié[27],[28],[29]. Lorsqu'il se met en couple avec la gouvernante, malgré la grande différence d'âge, Ingrid Bergman, estimant que son père a « besoin d'amour », approuve leur relation. Face à la forte opposition des cousins de son père, Danielsson quitte la maison des Bergman et refuse la demande en mariage[30],[31]. Bien qu'elle n'accepte pas le choix de son frère, Ellen s'occupe de sa fille ; tous deux assistent ensemble à la messe dominicale à l'église paroissiale Edwige-Éléonore[32],[33].

En 1924, Bergman prend la direction d'un chœur amateur mixte et entreprend avec lui une tournée dans trois villes des États-Unis. Sa fille est confiée à son oncle Otto et à sa tante Hulda. Ils ont eu cinq enfants — trois garçons (Bill, Bengt et Bo) et deux filles (Britta et Margit). Elle se lie d'amitié avec la plus jeune de ses sœurs, Britt[34],[35],[36],[37].

Formation et intérêt pour le cinéma

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Ingrid Bergman à l'âge de 14 ans environ. L'autoportrait a été réalisé à l'aide d'un appareil photo hérité de son père[38].

En , elle entre dans un lycée de filles, situé à Kommendörsgatan 13[34]. Elle obtient les meilleures notes en français et en allemand, alors qu'elle a des difficultés en cuisine et en sciences[39]. Pendant ses études, elle aime réciter des poèmes ; selon Donald Spoto, elle impressionne et émeut ses camarades de classe avec son interprétation de Sveaborg, un fragment de Fänrik Ståls Sägner de Johan Ludvig Runeberg. Selon un élève, elle a interprété le poème avec « un tel pathos que toute la classe était assise, tremblante, les larmes aux yeux »[40]. En 1925, elle remporte un concours de récitation et Sten Selander, qui lui remet le diplôme, déclare que « Mlle Bergman ira sans doute loin »[34].

À l', elle se rend pour la première fois avec son père au Théâtre dramatique royal, où se joue Motłoch de Hjalmar Bergman. À partir de ce moment-là, elle va régulièrement au théâtre, regarde des pièces avec Gösta Ekman, entre autres, et se passionne pour la scène[41]. À l'école, elle récite de mémoire des extraits des pièces qu'elle a vues[e],[43]. Malgré cela, elle se souvient de sa période de scolarisation de manière désagréable. « Je détestais l'école parce que j'étais plus grande que les autres, maladroite et timide. Non pas que je me taisais tout le temps, mais je ne parlais que quand il le fallait [...] L'école, c'était l'enfer. Et je me sentais seule », a-t-elle soutenu[44],[45].

En 1929, Justus Bergman tombe malade d'un cancer de l'estomac[46] (selon d'autres sources en 1927[47]). Avec Danielsson, il se rend en Bavière pour une consultation médicale. Il meurt le à l'âge de 58 ans[f],[47],[49]. Après la mort de son père, Bergman se renferme sur elle-même et ne s'intéresse ni à la récitation, ni au cinéma, ni au théâtre. Elle s'installe à Nybergsgatan 6 chez sa tante Ellen, qui meurt l'année suivante[50],[51]. La jeune Bergman, âgée de moins de 15 ans, déménage alors chez son oncle Otto et sa tante Hulda à Artillerigatan 43[52]. Cette série de tragédies familiales a un effet négatif sur elle — elle devient froide et réservée et se méfie de tout le monde[52]. En 1931, elle revient au théâtre, rêvant de devenir la nouvelle Sarah Bernhardt et de pouvoir jouer avec Ekman. « Je suppose que le théâtre était pour moi une sorte de refuge. Les personnes qui se sentent seules et qui ont du mal à se trouver sont souvent impliquées dans le théâtre parce qu'il y a des masques à mettre. Ils aident une personne à se libérer de ce qu'elle craint. Ce que je dis sur scène n'est pas écrit, et la personne que je prétends être n'est pas vraiment moi. C'est une échappatoire », se souvient-elle[53].

Années 1930

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Premièrs films

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Bergman dans le rôle de la servante Elsa dans le film Le Conte du pont au moine (1935).

En 1932, avec l'aide de Danielsson, qui recevait occasionnellement des offres pour travailler comme figurante dans des films, elle se rend au studio Svensk Filmindustri et se voit offrir la possibilité de participer à une scène du drame Landskamp (réalisé par Gunnar Skoglund ; tous deux ne sont pas mentionnés au générique)[53]. Elle est payée 10 couronnes pour la figuration et se souvient du travail sur le plateau comme de l'un des jours les plus agréables de sa vie[53]. Ce travail d'un jour a éveillé son désir de devenir une actrice professionnelle[54],[55],[56]. L'oncle Otto et la tante Hulda sont sceptiques quant aux projets de carrière cinématographique de Bergman ; ils pensent que la jeune fille devrait devenir secrétaire ou vendeuse, puis se marier[57]. Après avoir obtenu son diplôme de fin d'études secondaires[g] en 1933, elle fait le 2 juin une sélection de textes pour trois auditions au Théâtre dramatique royal (elle choisit des monologues de L'Aiglon d'Edmond Rostand, Le Jeu des ombres d'August Strindberg et une scène sur une paysanne tirée d'une comédie paysanne hongroise)[59], où Greta Garbo et Lars Hanson, entre autres, s'étaient entraînés dans le passé[53]. Elle se prépare à l'examen sous la direction de Gabriel Alwa (elle prend également des cours particuliers de gymnastique avec Ruth Kylberg)[60]. Après avoir présenté un extrait d'Orlątki, la commission interrompt sa prestation. Le lendemain, après avoir livré sa propre interprétation de Strindberg et du rôle de la paysanne lascive, elle est acceptée en première année, avec six autres candidats, sur quarante-huit[59] (selon David Thomson, il y avait soixante-quinze candidats en lice pour huit places)[61].

Selon Charlotte Chandler, les premiers mois de Bergman au Théâtre dramatique royal sont heureux et elle prend plaisir à apprendre[62]. Ses collègues soulignent sa confiance, son talent et son engagement[63],[64]. Anna Norrie joue un rôle clé dans l'éducation de Bergman, lui apprenant les bases du mouvement scénique et à écouter les autres artistes[65]. À l', Alf Sjöberg lui propose de jouer dans une production d'Ett brott[66] de Sigfrid Siwertz, ce qui est contraire au règlement de l'école, selon lequel les étudiants ne peuvent obtenir leur premier rôle qu'après trois ans d'études[62]. Ce choix a amené certains de ses camarades de classe — selon les biographes — à « détester » Bergman[62],[67] ; l'un d'entre eux a frappé l'actrice en herbe à la tête avec un livre dans un acte de jalousie. Entre autres incidents, il y a eu des crachats et des agressions physiques[67]. Sous la pression, Sjöberg cède et Bergman se retire pendant les répétitions. En , avec un groupe de jeunes filles de première année, elle est engagée par Sjöberg comme figurante dans la comédie Les Rivaux de Richard Brinsley Sheridan[68].

En 1934, Edvin Adolphson l'engage pour le rôle de la servante Elsa Edlund dans la comédie Le Conte du pont au moine (1935), qu'il réalise avec Sigurd Wallén. Bien qu'elle ait enregistré ses scènes en douze jours, elle est restée sur le plateau pendant six semaines, désireuse de mieux connaître l'ensemble du processus cinématographique ; elle s'intéressait à tous les aspects de la production. Elle a reçu 150 couronnes[69] et des critiques dithyrambiques. Ils reconnaissent qu'elle « a fait preuve de beaucoup de talent et d'assurance » et la décrivent comme « une jeune femme vivifiante et naturelle, un atout vraiment précieux pour le film »[70]. Elle obtient son engagement grâce à l'intervention de Gunnar Spångberg, un ami proche de son père (Karin Swanström, directrice artistique de Svensk Filmindustri, organise son essai, dirigé par Gustaf Molander)[71],[72],[73].

Contrat avec Svensk Filmindustri (1935-1938)

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Ingrid Bergman et Håkan Westergren dans Swedenhielms (1935).

Après avoir signé un contrat pour d'autres apparitions au cinéma, elle démissionne du Théâtre dramatique royal à l', malgré les objections du metteur en scène, Olof Molander[70],[74]. Son deuxième projet est le drame Bränningar (sv) d'Ivar Johansson (1935)[74]. Elle y incarne un personnage très différent de ses débuts : Karin Ingman, fille d'un pauvre pêcheur (Carl Ström), séduite par un pasteur libidineux (Sten Lindgren). Le pasteur l'abandonne lorsqu'il s'avère qu'Ingman est tombée enceinte[75],[76],[77]. Malgré un scénario plus faible, le film a de nouveau reçu des critiques favorables. Les critiques ont salué sa « prestation équilibrée et affectueuse » ainsi que sa « grâce et son naturel ». Avant de tourner son projet suivant, le studio ajoute 500 couronnes d'assurance annuelle au contrat de Bergman, augmentant ainsi son salaire de vingt pour cent chaque année[78]. Elle est également reconnue comme « la nouvelle venue la plus prometteuse du paysage cinématographique suédois »[79].

La troisième production de 1935 est la comédie dramatique Swedenhielms de Hjalmar Bergman, inspiré de la pièce éponyme, mise en scène en 1923 par Molander, que Bergman décrit comme « un maître de la comédie sérieuse »[80]. Bien que le rôle d'Astrid, une riche mariée amoureuse du fils de Swedenhielm (Håkan Westergren) ne fasse qu'une apparition dans le film, elle réalise un rêve de jeunesse en jouant avec Ekman[81],[82],[83]. Elle se félicite d'avoir eu l'occasion de travailler avec lui et Molander, soulignant leur serviabilité, leur cordialité et leur gentillesse[84],[85]. La presse allemande et suédoise apprécie la prestation de Bergman, et une courte note la concernant est publiée dans l'hebdomadaire américain Variety[86],[87].

Le drame La Nuit de la Saint-Jean de Gustaf Edgren, son dernier film de l'année 1935, traite de l'avortement et de l'infidélité conjugale[87]. Dans ce film, Bergman joue le rôle de Lena, la fille d'un éditeur de journaux (Victor Sjöström) qui est malheureuse en amour avec un homme marié (Lars Hanson)[87]. En raison de son sujet, le film suscite la controverse en dehors de la Suède et ne sort aux États-Unis qu'en 1941, après l'intervention de la censure[87],[88]. La suite de sa collaboration avec Adolphson, Hanson et Molander est le drame På Solsidan (sv) (1936). Elle y interprète le rôle d'Eva Bergh, une employée de banque qui épouse un riche propriétaire (Hanson) et mène une vie prospère à la campagne[89]. Bien que, selon Spoto, le film de Molander soit une « bagatelle romanesque » et que certains critiques le trouvent ennuyeux, la prestation de Bergman est appréciée aux États-Unis, le New York Times citant comme points forts son « naturel et sa grâce » qui font que « Mlle Bergman domine le domaine ». Quant à Variety, il fait le portrait de Bergman comme d'une actrice « digne d'une place à Hollywood »[90],[91],[92],[93],[94].

Intermezzo (1936)

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Gösta Ekman et Bergman dans une scène du film Intermezzo (1936).

Le scénario du drame Intermezzo (1936) de Gustaf Molander a été écrit spécifiquement pour Bergman, qui avait pour partenaire Gösta Ekman dans le rôle principal masculin. L'intrigue est centrée sur un violoniste (Ekman) qui entretient une liaison avec Anita Hoffman (Bergman), la jeune enseignante de sa fille[95],[96],[97],[98]. Le réalisateur a parlé du professionnalisme de Bergman et de sa disponibilité pour chaque prise[99]. Spoto estimait qu'elle avait intégré dans le personnage d'Anita le lourd défi du conflit entre carrière et sentiments, ce qui rendait son rôle si réel. Un critique a écrit que « Ingrid Bergman ajoute une nouvelle Victoria aux précédentes ». Après le tournage, Molander a envoyé des fleurs à l'actrice, exprimant son appréciation pour sa performance[100]. Le thème principal d'Intermezzo est celui de la rédemption et du pardon, un thème souvent utilisé dans les autres films du réalisateur[101]. Variety prédit de nouveau que « le destin de l'étoile d'Ingrid Bergman est Hollywood »[102],[103].

Le , elle joue au Komediteatern (sv) dans la version suédoise de la pièce française L'Heure H de Pierre Chaine, une satire sur des révolutionnaires communistes qui projettent de saboter une usine. Malgré son petit rôle, sa présence dans la pièce est bien accueillie ; un critique a déclaré que « de grands succès peuvent être augurés pour ses futurs rôles dramatiques ». La pièce est jouée 128 fois[104]. Après son mariage en 1937[105],[106], elle renonce à jouer au cinéma pendant plus d'un an ; elle apparaît avec Adolphson dans la pièce Jean de Ladislaus Bus-Fekete[107],[108]. Molander, mentor de Bergman, lui confie le rôle de Julia dans Dollar (1938), une comédie adaptée de la pièce de Hjalmar Bergman, qui met en scène des mœurs conjugales désastreuses et trois couples qui se draguent les uns les autres sans vergogne. Les biographes et les critiques soulignent son sens de la comédie, ses gestes et ses regards spontanés[104],[109]. Compte tenu de son statut de vedette en Suède, le réalisateur l'a choisie comme protagoniste, et les critiques ont remarqué son jeu, qui a éclipsé les autres acteurs sur le plateau[105],[102].

Bergman en 1936 dans une publicité pour Svensk Filmindustri.

Elle entame alors le tournage de son cinquième film avec Molander, le drame romantique Une seule nuit. Elle est réticente à accepter le projet, estimant que le scénario est « embarrassant »[110]. Elle accepte de jouer à condition de pouvoir jouer dans le drame Visage de femme[110],[111]. À la suite des négociations, dans les deux productions susmentionnées, son nom apparaît en premier au générique[110]. Le rôle d'Eva Beckman dans Une seule nuit est caractérisé par la froideur ; la protagoniste rejette l'affection d'un avocat du cirque (Adolphson)[112]. À la fin de l'année, elle remporte un sondage auprès des téléspectateurs suédois sur la « vedette de cinéma la plus admirée de 1937 », devant Greta Garbo[h]. La reconnaissance dont elle commence à bénéficier après l'avant-première d'Intermezzo en décembre aux États-Unis conduit à l'organisation de projections supplémentaires pendant les vacances de Noël. Le New York Times estime que « la crédibilité des interprétations et en particulier celle de la jeune et ravissante Ingrid Bergman, confirme la haute réputation qu'elle a acquise dans son pays et à l'étranger »[113].

Visage de femme (1938)

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Anders Henrikson et Ingrid Bergman dans Visage de femme (1938).

Son dernier film pour la Svensk Filmindustri est Visage de femme (1938) de Gustaf Molander, d'après une pièce de Francis de Croisset. Elle y accomplit, selon Spoto, l'une de ses « interprétations les plus profondes et les plus complexes »[114]. Elle y joue le rôle d'Anna Holm, chef d'un groupe de maîtres chanteurs, une femme au visage déformé qui n'a aucun scrupule. Ce n'est qu'après avoir subi une opération de chirurgie esthétique qu'une transformation spirituelle s'opère dans le personnage[114],[115]. Pour accroître le réalisme de son visage déformé, elle a utilisé un moule spécialement conçu par son premier mari, Petter Lindström (en)[116],[117],[118]. La fin, dans laquelle Holm attend le verdict du tribunal (pour avoir commis un meurtre et sauvé la vie du garçon), a été — à son intiative — laissée à l'appréciation du public[i][120],[121],[122]. Le New York World-Telegram écrit que « Ingrid Bergman est une autre Garbo ... aussi bonne que Garbo l'était dans ses premières productions »[123],[124]. Le Stockholms-Tidningen (sv) qualifie le film d'« excellent et de classe mondiale »[125].

Contrat avec Universum Film AG (1938)

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En 1938, elle signe un contrat avec le studio allemand Universum Film AG (UFA) pour la réalisation de deux films. Le ministre de l'Éducation du peuple et de la Propagande de l'époque, Joseph Goebbels[126], admirateur du talent de Bergman[127],[128], exprime une opinion positive à son égard. Sa sympathie est d'autant plus grande qu'elle est à moitié allemande et qu'elle parle bien la langue[129].

Son premier projet allemand est la comédie romantique Quatre Filles courageuses (1938) de Carl Froelich[j],[131],[132],[119],[133]. Les biographes ont souligné la tension croissante pendant le tournage du film, ainsi que le malaise causé par la situation politique de l'époque[129],[134]. Le film, qui raconte l'échec de quatre femmes à la tête d'une agence de publicité, est un échec financier et critique[125],[134]. La mauvaise humeur est aggravée par les remarques fréquentes du réalisateur et les nausées causées par la grossesse de Bergman[135].

Plus tard, elle a affirmé que si elle avait été au courant de la situation politique en Allemagne à la fin des années 1930 (Bergman ne s'intéressait pas du tout à la politique), elle n'aurait pas choisi de travailler dans ce pays[134]. En raison du manque d'offres intéressantes en provenance d'autres pays, elle prolonge son contrat avec la UFA pour une année supplémentaire[136],[137] (Laurence Leamer a écrit que Lindström, opposé à ce qu'elle travaille dans l'Allemagne nazie, a contacté l'imprésario Helmer Enwall (sv) pour l'aider à trouver des rôles pour elle en Angleterre ou aux États-Unis)[103]. Un film prévu par l'UFA dans lequel elle devait incarner Charlotte Corday, la meurtrière de Jean-Paul Marat, ne se concrétise pas en raison de la situation politique[138].

Contrat avec Selznick International Pictures (1939–1946)

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Edna Best et Bergman dans une scène du film Intermezzo (1939), le remake américain du film suédois de 1936.

Les critiques ayant fait l'éloge de sa prestation dans le film suédois Intermezzo (1936) ont suscité l'intérêt de Hollywood pour Bergman[139],[140]. Après la naissance de sa fille Pia en septembre 1938, elle reçoit une offre de Jeni Reissar, le représentant du producteur David O. Selznick pour l'Europe, pour jouer dans le remake américain Intermezzo[136]. Elle envisage avec réalisme de partir car en Suède, où elle a le statut de star, elle reçoit rarement des offres pour jouer dans des films comme Le visage d'une femme[141]. Après des négociations menées par Lindström, elle refuse de signer un contrat de sept ans avec Selznick[141]. Sur l'insistance de son mari, elle accepte de se rendre aux États-Unis à la fin de l'année 1938 pour jouer dans le remake susmentionné. Elle apprend l'anglais avec l'aide de Kay Brown, qui finalise le contrat[142]. Accompagnée de cette dernière, elle s'embarque pour l'étranger à bord du RMS Queen Mary le [143],[144]. Le contrat négocié prévoit sa participation au tournage suivi par un retour immédiat en Suède[141]. Pour améliorer son anglais, elle se rend au théâtre pour voir des pièces (dont Abe Lincoln in Illinois de Robert E. Sherwood) et fait appel à des cours particuliers[145],[146]. On lui recommande également d'américaniser son nom de famille en Berryman ou Lindström (du nom de son mari), de redessiner ses sourcils et d'améliorer sa dentition, mais elle refuse fermement, ayant critiqué la plupart des actrices dont l'apparence corrigée est, selon elle, trop différente de leur beauté naturelle[147],[148].

En , elle commence le tournage du film Intermezzo réalisé par Gregory Ratoff. Elle est payée 2 500 dollars par semaine[149],[150]. Selznick est particulièrement préoccupé par l'éclairage adéquat de l'actrice (il licencie le chef opérateur Harry Stradling pendant le tournage, engageant Gregg Toland pour le remplacer)[151],[152]. La réalisation est entravée par le producteur lui-même, qui interfère à plusieurs reprises avec le projet et introduit de nombreuses scènes qui, selon Spoto, font du film « un conglomérat de platitudes sucrées »[153]. Pour Chandler, la version américaine diffère peu de l'original suédois, et les scènes impliquant Bergman sont « remarquablement semblables dans les deux versions »[154]. Elle a pour partenaire Leslie Howard[155], qui fait office de coproducteur (connu pour son rôle d'Ashley Wilkes dans Autant en emporte le vent de Victor Fleming)[156],[157],[158]. Le tournage terminé, elle retourne à Stockholm[159],[160].

Bergman photographiée en studio par László Willinger (en) en 1939.

Lors de sa première, Intermezzo reçoit des critiques élogieuses et est un succès populaire auprès du public ; elle est décrite par Variety comme un « illustre cadeau de la Suède à Hollywood[161]. », un autre critique note que « l'intrigue simple a été rehaussée par une nouvelle vedette : Ingrid Bergman »[162]. Le New York Times cite sa « fraîcheur, sa simplicité et sa dignité innée », ajoutant que « Mlle Bergman a une ardeur, cette étincelle spirituelle qui nous fait croire que Selznick a trouvé la prochaine grande dame de l'écran »[163],[164],[165],[166]. Après les critiques positives de sa prestation, le contrat de Selznick avec Selznick International Pictures est renouvelé pour l'année suivante[161]. Il stipule les apparitions de Bergman dans deux films par an, le droit de jouer dans une pièce de théâtre (avec l'approbation de Selznick) et la possibilité de la prêter pour des pièces radiophoniques[167].

Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939 l'empêche de continuer à travailler avec la UFA. Avant de retourner à Hollywood, elle joue dans son dernier film produit en Suède, le drame sur le harcèlement sexuel Quand la chair est faible (1940) de Per Lindberg[167], d'après un roman de Tory Nordström-Bonnier[168],[169]. L'héroïne qu'elle incarne, Kerstin Norbäc, ayant entamé une liaison avec un homme inadapté (Gunnar Sjöberg), est contrainte, suite à la condamnation publique, de changer de nom (Sara Nordanå) et de déménager dans un autre lieu où elle entame une nouvelle phase de sa vie[170],[171]. Selon Spoto, Bergman, à l'âge de 24 ans, avec son rôle dans Quand la chair est faible, « a compris instinctivement la gamme complexe d'émotions tortueuses qui jouent le rôle de sentiments dans le monde adulte »[172]. Le film connaît un succès modéré en Suède[173].

Années 1940

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Bergman avec Burgess Meredith dans la pièce Liliom (1940), qui marque ses débuts à Broadway.

Le , elle embarque avec sa fille Pia et sa nourrice de Gênes vers New York à bord du SS Rex[k],[174],[175]. Elle arrive aux États-Unis dix jours plus tard et son arrivée est rapportée dans le New York Times[176],[177]. Les premières semaines, elle reste sans emploi ; elle passe son temps libre à se promener, à pagayer sur le lac et à visiter des expositions universelles[178]. Le 29 janvier, elle apparaît dans une adaptation radiophonique d'Intermezzo pour l'anthologie Lux Radio Theatre (en) diffusée sur NBC Blue Network[179].

Profitant de son temps libre, avec l'aide de Brown et du producteur Vinton Freedley, elle est engagée dans la pièce Liliom de Ferenc Molnár, mise en scène par Harry Howell. Elle y joue le rôle de Juliet, qui ne connaît son père que sous la forme d'un fantôme[179],[180]. En raison de son accent suédois, elle prend des cours avec un professeur quatre heures par jour[181]. Dans la pièce, elle a pour partenaire Burgess Meredith[182]. Après la première, qui a lieu le au 44th Street Theatre à Broadway, elle reçoit des critiques favorables[179],[183],[184],[185] ; Brooks Atkinson, entre autres, écrit dans le New York Times : «  Dans le rôle de Julie, nous découvrons une jeune actrice d'une capacité et d'un talent inégalés... Elle parle avec un léger accent. Mais elle a aussi une silhouette et des manières d'une beauté expressive, des yeux sensibles, des lèvres tendres, une voix aimable qui se prête à être entendue et modulée. De plus, elle semble maîtriser parfaitement le rôle qu'elle joue... Mlle Bergman donne au personnage une plénitude de vie et l'illumine de l'intérieur d'une beauté lumineuse »[182],[186]. Sa interprétation est appréciée par Molnár[187].

George Sanders, Robert Montgomery et Bergman dans La Proie du mort (1941).

Après avoir joué pendant six semaines dans la pièce Liliom au cours de l'été[188], elle est prêtée par Selznick à Columbia Pictures, pour laquelle elle joue aux côtés de Warner Baxter dans le drame romantique La Famille Stoddard de Gregory Ratoff[189],[190],[191]. Malgré les mauvaises critiques du film, l'interprétation de Bergman est remarqué par les critiques[192], qui notent qu'elle « a prêté son grand talent à un film de série B »[193],[194]. Fay Wray, qui faisait également partie de la distribution, a noté son professionnalisme et son engagement sans faille[195].

Son film suivant est le thriller psychologique noir La Proie du mort (1941) de W. S. Van Dyke pour la Metro-Goldwyn-Mayer, bénéficiant de nouveau d'un accueil plutôt tiède de la part du public et de la critique[192],[196],[197]. Elle est accompagnée sur le plateau par Robert Montgomery et George Sanders[198]. Le film, une adaptation à l'écran du roman éponyme de James Hilton de 1932, dépeint les vies de Stella Bergen (Bergman) et de Philip Monrell (Montgomery). Un homme souffrant de troubles psychiques se suicide de manière à jeter tous les soupçons sur son ami Ward Andrews (Sanders)[199],[200]. Bergman n'aime ni le scénario ni le film lui-même[192], tandis que Spoto trouve l'intrigue « risiblement invraisemblable ». En raison de sa relation conflictuelle avec le réalisateur, le tournage de La Proie du mort a été pour elle, de son aveu même, « un long cauchemar »[201]. Le film de Van Dyke a reçu une plus grande reconnaissance en 1946, lorsqu'il est ressorti en salles[202].

Le film Docteur Jekyll et M. Hyde et la pièce Anna Christie

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Spencer Tracy et Ingrid Bergman dans Docteur Jekyll et M. Hyde (1941).

Son dernier projet de l'année 1941 est le film d'épouvante Docteur Jekyll et M. Hyde de Victor Fleming, la sixième adaptation à l'écran du roman gothique L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde écrit en 1886 par Robert Louis Stevenson[203]. Bergman a d'abord été choisie pour incarner Beatrix Emery, la fiancée du personnage principal. L'actrice a trouvé le personnage ennuyeux et inintéressant. Lassée de jouer des rôles similaires, elle convainc le réalisateur, lors de son audition, de lui donner à la place le rôle d'Ivy Peterson, une serveuse et prostituée londonienne[204],[205],[206],[207],[208],[202]. Selznick était sceptique face à la persistance de Bergman, estimant que cette interprétation pourrait ruiner sa réputation et sa carrière[209]. Emery était interprétée par Lana Turner, avec Spencer Tracy dans le double rôle masculin principal[210]. L'intrigue du film est centrée sur le Dr Henry Jekyll sauvant la serveuse Ivy Peterson de l'attaque d'un voyou. Malgré les sollicitations de la femme, le docteur ne répond pas à ses désirs. En ingérant une substance chimique, il sépare le bien du mal, et son alter ego, M. Hyde, sans scrupules moraux, se lance dans une liaison violente et sadomasochiste avec Peterson, qui se termine par la mort de la jeune fille[209],[211]. Bergman s'est déclarée satisfaite de son travail sur le film et de son rôle, estimant qu'il lui a permis d'élargir sa palette de jeu[212]. Les critiques ont été positives à l'égard de sa prestation[213],[214].

Humphrey Bogart et Bergman dans Casablanca (1942).

Profitant de la popularité croissante de Bergman, Selznick — poussé par des considérations financières et publicitaires — accepte de la faire participer à la pièce Anna Christie d'Eugene O'Neill, mise en scène par John Houseman[215]. Les représentations ont lieu à Santa Barbara et San Francisco, en Californie, et à Maplewood, dans le New Jersey[215]. Le rôle du personnage-titre, une prostituée, vaut à l'actrice des critiques dithyrambiques, dont la suivante : « Elle a donné au drame d'O'Neill une interprétation poétique et, ce faisant, s'est taillé une place dans l'histoire du théâtre américain »[216]. L'auteur de la pièce lui propose de rejoindre la troupe d'acteurs employés par le théâtre permanent, mais Bergman est contrainte de décliner l'offre en raison de la durée de six ans du projet et de ses obligations contractuelles envers Selznick[217].

De à , elle ne reçoit aucune nouvelle offre d'engagement de la part de Selznick[l]. De ce fait, elle tombe dans une légère dépression[219]. Début mai, elle se manifeste à Hollywood. Un producteur la prête au studio Warner Bros[220],[221]. Hal B. Wallis, qui a acheté les droits de la pièce de théâtre Everybody Comes to Rick's (1940) pour — 20000, la rebaptise Casablanca et, après de nombreux changements, Humphrey Bogart et Bergman obtiennent les rôles principaux. Michael Curtiz est engagé comme réalisateur[222]. Au début, elle a du mal à comprendre les subtilités de l'intrigue et du personnage qu'elle incarne (le scénario, sur lequel travaillent de nombreux scénaristes, a été révisé et modifié à de nombreuses reprises)[222]. Elle est d'abord mécontente d'avoir été choisie pour jouer dans le film, estimant que le personnage d'Ilsa Lund n'a pas besoin d'être beaucoup travaillé[223]. L'intrigue du mélodrame noir Casablanca s'articule autour du personnage de l'immigrant américain Rick Blaine (Bogart), propriétaire d'un club qui retrouve son amour des années auparavant, Ilsa Lund (Bergman), mariée au résistant tchécoslovaque Victor Laszlo (Paul Henreid)[224],[225],[226]. Le travail a été entravé par un scénario qui n'avait pas de dénouement jusqu'à la toute fin, laissant les acteurs dans l'incertitude[227],[228]. La relation entre Bogart et Bergman était froide[229],[230]. « J'ai embrassé Bogie, mais je ne l'ai jamais vraiment rencontré », se souvient-elle[230],[231],[232],[233]. Son salaire était de 25 000 dollars[234].

De l'avis de Spoto, le personnage de Lund a permis à Bergman d'incarner une maîtresse passionnée et lui a donné le premier grand rôle de sa carrière[235]. Le biographe souligne qu'« Ingrid a apporté à ce film une conviction sur la fragilité de la romance qui parlait directement au cœur des spectateurs en temps de guerre [...] Pendant les deux tiers du film, elle a doté Ilsa d'un calme remarquable, et c'est ce qui rend les dilemmes romantiques de ce personnage si déchirants et si matures »[235]. Casablanca a connu un succès important à sa sortie ; le film de Curtiz a reçu huit nominations aux Oscars 1944, remportant trois statuettes, dont celle du meilleur film[236],[237],[238],[239],[240]. Des années plus tard, il est devenu un film culte, et Bergman est principalement identifiée au rôle d'Ilsa Lund[235]. Bosley Crowther a écrit dans le New York Times que « [Bergman] illumine les passages romantiques d'une lueur chaleureuse et authentique » ; d'autres ont estimé qu'elle « [joue] une héroïne avec... une autorité et une beauté séduisantes » et l'ont comparée à une jeune Garbo[241].

Pour qui sonne le glas

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Gary Cooper et Bergman dans une image du film Pour qui sonne le glas (1943). Pour son interprétation dans ce film, elle a reçu sa première nomination aux Oscars.

Son seul long métrage de l'année 1943 est le mélodrame de guerre Pour qui sonne le glas de Sam Wood[242]. Bergman avait déjà persuadé Selznick de la prêter à Paramount Pictures deux ans plus tôt, lorsque Paramount avait acheté les droits d'exploitation du roman éponyme d'Ernest Hemingway. Une motivation supplémentaire pour elle était la possibilité de jouer avec Gary Cooper, qui avait été choisi pour le rôle principal masculin[243],[244],[245]. En 1942, Vera Zorina a été engagée pour jouer Maria[219], mais lorsque le tournage a commencé, Cooper et Wood n'étaient pas satisfaits de sa prestation, et le rôle est allé à Bergman[246],[247],[248], que Selznick a prêté à Paramount pour 90 000 dollars[242] (selon d'autres sources, le studio a payé 150 000 dollars[249],[250]). Le studio verse à l'actrice une somme contractuelle de 52 000 dollars[251]. Une partie du tournage s'est déroulée dans les montagnes de la Sierra Nevada californienne[252], ce qui a constitué un défi difficile pour l'équipe[253]. L'intrigue est centrée sur Robert Jordan (Cooper), un soldat volontaire qui participe à la guerre d'Espagne. Avec un groupe de guérilleros, il mène une opération visant à faire sauter un pont. Parmi eux se trouve María (Bergman), la fille dont il tombe amoureux[254],[255],[256]. Pour qui sonne le glas est le premier film de la filmographie de Bergman à avoir été réalisé en Technicolor[252],[257],[258],[259].

Cooper et Bergman dans une scène du film L'Intrigante de Saratoga (1945).

De l'avis des biographes, Pour qui sonne le glas était un film sans éclat, édulcorant le roman d'Hemingway en une intrigue fade dénuée de dynamisme et de romantisme. En outre, on reproche au film de ne pas condamner expressément le fascisme espagnol et d'omettre toute mention de Francisco Franco et de ses troupes[253]. Bergman elle-même s'est montrée critique, mentionnant que le travail sur le plateau était décevant et frustrant en raison de la médiocrité du scénario[260]. Bien que les critiques aient été majoritairement positives quant à sa prestation[261],[262],[263], certains ont commenté l'inadéquation fondamentale de Bergman pour le rôle d'une femme espagnole malmenée par la vie, en couple avec l'idéaliste Robert Jordan[264].

Sur neuf nominations aux Oscars — dont la première pour Bergman en tant que meilleure actrice principale —, le film de Sam Wood remporte la statuette de la meilleure actrice dans un second rôle (Katína Paxinoú)[260]. Bergman s'incline devant Jennifer Jones, récompensée pour le rôle-titre dans Le Chant de Bernadette d'Henry King[265],[266],[267]. Dans les salles françaises, le film est un succès avec 8,27 millions d'entrées, ce qui le place au 2e rang du box-office France 1947 après Le Bataillon du ciel d'Alexander Esway, et le 1er plus grand succès de toute la filmographie de Bergman en France[268]. Le film enregistre également des succès dans les pays anglo-saxons, avec 9,70 millions d'entrées au Royaume-Uni[268] et 17,8 millions de dollars de recettes aux États-Unis[269].

À la demande de Selznick, elle participe au tournage du court documentaire Swedes in America (en) (1943) d'Irving Lerner[270], réalisé pour le Bureau d'information de guerre des États-Unis (OWI)[236],[271],[272],[273],[274]. Selznick, convaincu du succès du duo Bergman-Cooper dirigé par Sam Wood, la prête à nouveau à la Warner Bros. pour laquelle elle tourne en 1941 le drame romantique L'Intrigante de Saratoga de Sam Wood, d'après le roman d'Edna Ferber[275],[276],[277]. L'intrigue décrit le destin de la fille illégitime de l'aristocrate Clio Dulaine (Bergman). Elle se rend à Saratoga Springs, dans l'État de New York, pour y trouver un mari fortuné. Elle finit par épouser un joueur texan, Clinton Maroon (Cooper)[278],[279],[280]. Pendant le tournage, elle doit porter de lourdes perruques brunes et un maquillage chargé, ce qui la gêne[281]. Elle décide d'accepter le rôle, voulant jouer une intrigante immorale. Jack L. Warner, ayant vu le film lors du montage final, a exprimé des sentiments négatifs à son égard, de sorte que toutes les copies de L'Intrigante de Saratoga ont été envoyées aux troupes américaines en mer[282], et qu'il est sorti au cinéma en 1945[283]. Le cachet de Bergman s'élève à 69 562 dollars[284],[285]. Malgré de mauvaises critiques, le film est rentable au box-office[286].

Le , le Time consacre sa une à Ingrid Bergman[287]. À partir de la fin décembre, elle se produit pendant cinq semaines devant les troupes américaines en Alaska. Elle lit notamment des textes dramatiques, chante des chansons folkloriques suédoises, signe des photographies et rend visite aux soldats blessés dans les hôpitaux[m] (au cours de cette tournée, elle rencontre le lieutenant-général Simon Bolivar Buckner, Jr. avec lequel elle restera en contact épistolaire jusqu'à sa mort en 1945)[289],[290].

Joseph Cotten, Ingrid Bergman et Charles Boyer dans Hantise (1944).

Selznick désirait la faire jouer dans le mélodrame La Vallée du jugement (1945) de Tay Garnett, mais elle déclina l'offre par manque d'intérêt[291]. Elle est prêtée à la MGM pour jouer dans le thriller psychologique Hantise (1944) de George Cukor, remake du film de 1940 et seconde adaptation de la pièce éponyme de 1938 de Patrick Hamilton[283],[284],[292]. Spoto a souligné que la liberté avec laquelle elle a joué son rôle était due à un certain nombre de ressemblances entre le personnage de Paula Alquist Anton et la vraie Bergman. Elle avait pour partenaires Charles Boyer et Joseph Cotten[293]. Pour se préparer au rôle, elle a étudié des articles et des livres sur les hallucinations, les délires et la schizophrénie génétiquement déterminée, et a effectué des visites dans un établissement psychiatrique, observant un patient en proie à des accès de folie[294],[295]. Son salaire s'élève à 69 500 dollars[296].

L'histoire se déroule dans l'Angleterre victorienne. Paula Alquist Anton (Bergman), une jeune femme mariée, soupçonne chez elle des symptômes de maladie mentale. Gregory Anton (Boyer), inquiet pour la santé de sa femme, décide d'emménager avec elle dans la maison où sa tante a vécu avant d'être sauvagement assassinée. L'inspecteur Cameron (Cotten), observant le comportement d'Anton, rouvre l'enquête sur le meurtre de la vieille dame[297],[298].

Photo promotionnelle prise en 1946.

À sa sortie, le film reçoit des critiques enthousiastes, y compris pour l'interprétation de Bergman. Un critique était d'avis qu' » elle [était] superbe dans un rôle éprouvant pour les nerfs. Sa prestation sensible et émotionnelle doit retenir l'attention du spectateur »[287]. Le New York Journal-American écrit que « sous le charme hypnotique de Boyer, Mlle Bergman brûle de passion et vacille de dépression jusqu'à ce que le public... se raidisse sur son siège ». Le New York Post, quant à lui, estime que le « mélange d'amour, de terreur et d'un sentiment croissant de défaite de son propre esprit constitue l'une des plus belles réussites de la saison »[299]. Elle se souvient du travail sur le plateau comme de l'une des plus grandes expériences de sa vie, et compte le film lui-même parmi ses préférés[300].

Pour son interprétation de Paula Alquist Anton, elle a remporté son premier Oscar de la meilleure actrice principale, qu'elle a reçu des mains de Jennifer Jones[301],[302],[303],[304], ainsi qu'un Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique[305]. Elle est également nommée pour le New York Film Critics Circle de la meilleure actrice, mais perd face à Tallulah Bankhead, récompensée pour son interprétation de Connie Porter dans le drame psychologique de guerre Les Naufragés d'Alfred Hitchcock[306].

La Maison du docteur Edwardes

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Gregory Peck et Bergman dans une scène de La Maison du docteur Edwardes (1945).

Un autre projet de son œuvre est le film noir La Maison du docteur Edwardes (1945) d'Alfred Hitchcock, qui traite de la théorie freudienne des rêves. Bergman avait pour partenaire Gregory Peck dans le rôle principal masculin, et l'inspiration pour le film était le roman éponyme de 1927 de Francis Beeding, avec un scénario de Ben Hecht[307],[308],[309]. L'intrigue est centrée sur le Dr Anthony Edwardes (Peck), un jeune médecin qui prend le poste de directeur d'une clinique psychiatrique. Son comportement inhabituel éveille les soupçons de la glaciale Dr Constance Petersen (Bergman)[310],[311]. Elle est enthousiaste à l'idée de travailler avec Hitchcock, soulignant entre autres son sens de l'humour et sa serviabilité[n],[313], bien qu'elle soit d'abord sceptique sur le rôle proposé, trouvant le comportement du personnage irrationnel et l'histoire invraisemblable[314],[315].

La Maison du docteur Edwardes est le premier film américain à afficher son nom dans le rôle principal. À sa sortie, le film d'Hitchcock est un succès en salles, rapportant 7 à 8 millions de dollars et recevant des critiques globalement favorables dans la presse. Il est nommé dans six catégories des Oscars et remporte la statuette de la meilleure musique[316],[317]. Spoto a remarqué le style d'interprétation de Bergman, le décrivant comme « la meilleure leçon d'interprétation modulée et mature à l'écran »[318].

Après avoir terminé le tournage du film, à l'invitation du ministère de la Guerre, elle entame une tournée américaine avec Joe Steele, visitant l'Indiana, le Minnesota, la Pennsylvanie, le Wisconsin et le Canada, promouvant la vente d'obligations de guerre et donnant du sang pour les soldats blessés. Elle prononce également des discours et lit de courtes adaptations d'un recueil de nouvelles et de poèmes, attirant de nombreux donateurs[319].

Les Cloches de Sainte-Marie

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Bergman dans une scène du film Les Cloches de Sainte-Marie (1945).

Leo McCarey, réalisateur du film musical à succès La Route semée d'étoiles (1944), souhaite engager Bergman pour le premier rôle féminin en vue de sa suite. Selznick, convaincu que les suites sont rarement aussi réussies que le premier volet, est sceptique quant à l'engagement de Bergman. Il était d'avis que Bergman servirait de toile de fond à Bing Crosby qui jouait le rôle principal[320],[321],[322]. Ayant appris que la suite était prévue et lu le scénario, elle fait pression sur Selznick pour qu'elle soit engagée et mise en valeur dans le film[320]. Le producteur la prête à RKO Pictures pour 175 000 dollars. Le studio lui rembourse également deux films qu'il avait produits pour lui plusieurs années auparavant[323],[324]. En préparation de son rôle clérical, elle effectue plusieurs visites dans un couvent qui gère une école pour religieuses[325].

L'intrigue des Cloches de Sainte-Marie est centrée sur la consciencieuse et dévouée Sœur Mary Benedict (Bergman), qui dirige l'école paroissiale et connaît des difficultés financières. La situation est compliquée par l'arrivée d'un nouveau curé, le père Chuck O'Malley (Crosby)[326]. Pendant la production, elle a ajouté certaines des répliques de son personnage et a présenté au réalisateur plusieurs scènes qui, selon Spoto, « ont augmenté la tension et ajouté de la saveur au récit ». Elle a également interprété une vieille chanson suédoise[327]. Le travail sur le plateau fut l'une des expériences les plus joyeuses de sa carrière, et son rôle dans ce film contribua à élargir la gamme des types féminins dans la filmographie de Bergman[328]. De nombreuses femmes, s'identifiant à elle, sont entrées dans les ordres religieux[329]. Curtis F. Brown estime que « l'image de pureté virginale qu'elle a représentée de manière si convaincante dans le rôle de Sœur Benedict a été gravée de manière indélébile dans l'esprit du public comme étant la “vraie” Ingrid Bergman »[330].

Bergman en 1945 lors d'une séance photo pour Yank, un hebdomadaire de l'armée américaine.

Son rôle de religieuse lui vaut une troisième nomination consécutive à l'Oscar de la meilleure actrice principale[328]. Elle perd la compétition pour la statuette de l'Oscar au profit de Joan Crawford, récompensée pour son interprétation dans le film noir Le Roman de Mildred Pierce de Michael Curtiz[331],[332]. Elle remporte son deuxième Golden Globe consécutif de la meilleure actrice dans un drame[305] et son premier prix du New York Film Critics Circle (également pour La Maison du docteur Edwardes)[333].

L'United Service Organizations (USO), une organisation à but non lucratif de soutien moral à l'armée, ayant reconnu son travail lors d'une tournée américaine visant à promouvoir la vente d'obligations de guerre fin 1943 et début 1944, l'engagent, avec l'autorisation de Selznick, pour une tournée européenne où elle se produit avec Jack Benny, Larry Adler et Martha Tilton pour les troupes alliées stationnées en Europe. Elle récite des passages de la pièce Jeanne de Lorraine de Maxwell Anderson et, avec Benny, parodie des scènes de Hantise[334],[335],[336]. Grâce à son implication, elle éclipse Marlene Dietrich, qui a participé à la tournée précitée[337],[338].

Fin 1945, les recettes brutes de trois films avec Bergman — La Maison du docteur Edwardes, L'Intrigante de Saratoga et Les Cloches de Sainte-Marie — dépassent les 21 millions de dollars, battant des records de recettes au Radio City Music Hall de New York. Le magazine spécialisé BoxOffice, se basant sur les données recueillies et sur de nombreux avis, notamment de critiques, de propriétaires de salles de cinéma, de représentants de cercles féminins et de commentateurs radio, la déclare l'actrice la plus rentable pour ses employeurs en Amérique, pour la deuxième fois consécutive. Sa reconnaissance croissante lui vaut de recevoir 25 000 lettres d'admirateurs par semaine[o],[339]. Le magazine Life déclare 1945 « l'année Bergman »[341],[342].

Les Enchaînés

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Cary Grant et Bergman dans une scène du film Les Enchaînés (1946).

Sa collaboration avec Hitchcock se poursuit avec un rôle principal dans le film d'espionnage noir avec des éléments mélodramatiques Les Enchaînés (1946), pour lequel Hecht écrit à nouveau le scénario[343],[344],[345]. Selznick revend le projet à la RKO et son contrat avec Bergman, suite à des contentieux avec Lindström, n'est pas renouvelé[346],[347]. L'intrigue du film est centrée sur Alicia Huberman (Bergman), la fille d'un ancien agent de renseignement (Fred Nurney), qui, mandatée par l'agent du FBI T.R. Devlin (Cary Grant), se rend au Brésil pour infiltrer une organisation de nazis en cavale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Bien que la protagoniste soit amoureuse de Devlin, elle accepte d'épouser Alexander Sebastian (Claude Rains), qui est à la tête du réseau d'espionnage au Brésil et qui a une véritable affection pour elle[348],[349],[350].

En créant le personnage de Huberman à la moralité douteuse, une femme forcée par le sens du devoir dans un mariage sans amour et qui a désespérément besoin d'être rassurée sur son amour, Hitchcock s'est inspiré des problèmes conjugaux de Bergman et de son expérience de sa liaison avec le photographe Robert Capa[351]. La scène du baiser entre Bergman et Grant, qui dure moins de 150 secondes, est restée dans l'histoire du cinéma. Hitchcock interrompt le plan toutes les trois secondes, respectant ainsi le code Hays en vigueur qui interdit les scènes jugées inappropriées au delà d'une certaine durée[352],[353].

Bergman sur une photo promotionnelle du film Arc de Triomphe (1948).

Bergman a reçu des critiques favorables ; James Agee a écrit que son « jeu d'actrice est le meilleur de tout ce que j'ai jamais vu ». Le Film Bulletin l'a quant à lui félicitée pour son « éclatante prestation » et a prédit qu'elle était l'une des principales candidates aux Oscars[354]. Spoto attire l'attention sur les scènes dans lesquelles elle simulait l'ébriété et les conséquences délétères que cela avait sur le moral de son personnage à l'écran. Selon le biographe, ces scènes démontrent les vastes possibilités de sa palette de jeu et sa maturité dans l'expression de ses sentiments[355].

En tant qu'actrice indépendante, elle accepte de jouer dans le mélodrame de guerre Arc de Triomphe de Lewis Milestone et produit par Enterprise Productions, adapté du roman éponyme écrit en 1945 par Erich Maria Remarque, avec Charles Boyer et Charles Laughton pour compléter la distribution[356]. Les négociations ont abouti à ce qu'elle reçoive 175 000 dollars et une garantie de vingt-cinq pour cent des recettes nettes[356]. L'intrigue s'articule autour du Dr Ravic (Boyer) et de son histoire d'amour compliquée avec la chanteuse Joan Madou (Bergman), qui débouche sur une tragédie[357]. Arc de Triomphe sort en salles après deux ans de montage[357]. Il s'agit d'un échec aux yeux de la critique et du public, rebutés par des longueurs excessives et un double dénouement pessimiste[358]. Bergman a déclaré qu'elle ne ressentait pas et donc ne pouvait pas aimer le personnage qu'elle jouait[359]. Des opinions négatives ont également été exprimées par Boyer et Milestone[p],[357].

La pièce Jeanne de Lorraine et le film Jeanne d'Arc

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Ingrid Bergman (deuxième à partir de la droite) dans la pièce Jeanne de Lorraine (1946), qui fut le succès de la saison 1946-1947 à Broadway.

En 1946, elle revient au théâtre à Broadway, jouant le double rôle principal de Jeanne d'Arc et de Marie Grey (dans un intermède) dans la pièce Jeanne de Lorraine (1946) de Maxwell Anderson[361]. La Pucelle d'Orléans est sa figure historique préférée depuis sa plus tendre enfance et un rôle qu'elle souhaite jouer depuis de nombreuses années. Pour se préparer, elle a étudié tous les documents disponibles à son sujet[361]. Le spectacle, mis en scène par Margo Jones, est présenté pour la première fois le au théâtre Alvin[362],[363],[364]. Elle est accompagnée sur scène par Romney Brent et Sam Wanamaker[365]. Les critiques parlent favorablement de sa technique de jeu — Brooks Atkinson du New York Times, entre autres, la met sur un pied d'égalité avec Helen Hayes et Katharine Cornell, affirmant : « Il n'y a aucun doute que le jeu de Mlle Bergman est superbe. Depuis Lilioma, elle a multiplié ses talents et s'est épanouie ; elle a apporté au théâtre une rare pureté d'esprit [et] une grandeur incomparable... [Elle est] une jeune fille ravissante, fière, gracieuse et dotée d'un sourire exceptionnellement lumineux... Sa prestation est un événement théâtral d'une grande importance ». Une critique du New Yorker va dans le même sens : « Son jeu est peut-être inégalé dans le théâtre actuel »[366]. L'auteur de la pièce l'a également complimentée[367].

Bergman interprète Jeanne d'Arc dans le film du même nom (1948) de Victor Fleming.

Jeanne de Lorraine est l'un des succès de Broadway de la saison 1946-1947 ; elle est montée 199 fois, huit fois par semaine[368]. Elle ne quitte pas la scène pendant six mois[364]. Le travail théâtral intense, les problèmes conjugaux croissants et l'incertitude quant à son avenir à Hollywood provoquent chez Bergman un état d'anxiété nerveuse[368]. Le rôle de Jeanne d'Arc lui vaut des Drama League et des Tony Awards[369],[370]. On continue également à faire l'éloge de sa prestation dans La Maison du docteur Edwardes (dont la première projection européenne a été retardée) à la Mostra de Venise 1947[369]. Elle reçoit [371] pour six mois de représentation de la pièce[365], ce qui fait d'elle l'actrice de théâtre la mieux payée à l'époque[342]. Le magazine Newsweek met sa photo en une avec le commentaire « La reine de Broadway »[342],[372]. Elle refuse un rôle dans la comédie Ma femme est un grand homme (1947) de H. C. Potter, pour laquelle Loretta Young remporte une statuette aux Oscars[373],[374].

Victor Fleming, impressionné par la prestation de Bergman dans Jeanne de Lorraine, lui confie le rôle principal dans le drame historique biographique Jeanne d'Arc (1948)[370],[375],[376]. Le film, tourné dans les studios de Hal Roach à Culver City, en Californie, est problématique ; le budget est de 4[370] à 5 millions de dollars[377],[378]. Au cours de sa production, le film a pris de plus en plus d'ampleur, jusqu'à ce que, selon Spoto, il ne ressemble plus du tout à « l'art brut et simple » d'Anderson[379]. À l'issue des négociations, le cachet de Bergman s'élève à 175 000 dollars, plus une garantie de cinq pour cent des recettes brutes[380]. Le film de Fleming a reçu sept nominations aux Oscars, dont une quatrième pour Bergman en tant que meilleure actrice principale — l'Oscar est finalement accordé à Jane Wyman pour son interprétation dans le drame Johnny Belinda de Jean Negulesco — remportant la statuette de la meilleure photographie en couleur[381],[382]. Les évaluations de la prestation de Bergman en Jeanne d'Arc sont mitigées ; Bosley Crowther écrit qu'elle n'a pas une « grande qualité spirituelle ». C. A. Lejeune de The Observer estime que « la Jeanne d'Arc d'Hollywood est un triomphe de la matière sur le mental et l'esprit »[383].

Dans les salles françaises, Jeanne d'Arc bat des records, se plaçant au premier rang du Box-office France 1949 avec 7,1 millions d'entrées, devenant par là le 2e plus grand succès de la filmographie d'Ingrid Bergman en France après Pour qui sonne le glas[268].

La même année, elle refuse de jouer dans le drame psychologique La Fosse aux serpents d'Anatole LitvakOlivia de Havilland est nommée à l'Oscar de la meilleure actrice principale pour son interprétation dans ce film[374]. Elle avait auparavant refusé le rôle de Jody Norris dans À chacun son destin (1946) de Mitchell Leisen, pour lequel Olivia de Havilland a remporté une statuette[373].

Le dernier projet de Bergman avant son départ pour l'Europe est le mélodrame historique Les Amants du Capricorne (1949) d'Alfred Hitchcock — une adaptation à l'écran du roman d'Helen Simpson — réalisé pour Transatlantic Pictures, le studio de Sidney Bernstein (en)[384],[385],[386],[387]. Malgré son enthousiasme initial[384], la production pose de nombreux problèmes ; Hitchcock entreprend de filmer pour la deuxième fois (après le film La Corde de 1948) de longues séquences de 10 minutes, ce que Bergman n'apprécie pas. De ce fait, les disputes entre le réalisateur et l'actrice sur le plateau sont fréquentes. Les grèves des employés du studio et les carences du scénario ont également ralenti la production[388],[389],[390],[391]. Le film a reçu des critiques généralement négatives[392],[393], bien que les critiques aient loué l'interprétation de l'actrice[381]. Plus tard, Hitchcock dira avoir réalisé Sous le signe du Capricorne pour « faire plaisir à Ingrid Bergman »[384].

En 1949, 272 femmes journalistes interrogées par le magazine Pageant votent pour Bergman, la considérant comme l'une des femmes les plus puissantes d'Amérique, aux côtés de Bess Truman, Eleanor Roosevelt, Elizabeth Kenny, Ève Curie, Helen Keller, Kate Smith, Margaret Chase Smith et Rita Hayworth, entre autres[342].

Années 1950

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La lettre à Rossellini et le film Stromboli

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À la fin des années 1940, lassée des nombreuses restrictions imposées par la censure (code Hays), de l'ingérence du gouvernement américain dans les films la mettant en scène, et exprimant son mécontentement quant à la direction artistique qu'elle a prise par erreur (Arc de Triomphe), elle prend contact avec Roberto Rossellini[394]. Ayant visionné deux films néoréalistes qu'il a réalisés, Rome, ville ouverte (1945) et Païsa (1946), elle lui fait part de son désir de collaborer dans une lettre[394],[395],[396],[397],[398],[399],[400].

« Caro Signor Rossellini, ho visto i suoi film Roma città aperta e Paisà e li ho apprezzati moltissimo. Se ha bisogno di un'attrice svedese che parla inglese molto bene, che non ha dimenticato il suo tedesco, non si fa quasi capire in francese, e in italiano sa dire solo 'ti amo', sono pronta a venire in Italia per lavorare con lei. »

— Ingrid Bergman[401]

« Cher M. Rossellini, j'ai vu vos films Rome, ville ouverte et Païsa, et les ai beaucoup appréciés. Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n'a pas oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français, et qui en italien ne sait dire que « ti amo », alors je suis prête à venir faire un film avec vous. »

Ce à quoi le réalisateur italien répond :

« Ho appena ricevuto con grande emozione la sua lettera che è arrivata proprio il giorno del mio compleanno come il regalo più prezioso. In verità sognavo da tempo di fare un film con lei e da questo momento farò tutto il possibile perchè questo sogno diventi realtà al più presto. Le scriverò una lunga lettera per sottoporle le mie idee. Con la mia ammirazione la prego di accettare l'espressione della mia gratitudine insieme ai miei migliori saluti. »

— Roberto Rossellini[402]

« C’est avec beaucoup d’émotion que je viens de recevoir votre lettre : elle me parvient le jour même de mon anniversaire et en est le plus beau cadeau. Ce qui est sûr, c’est que je rêvais de faire un film avec vous et qu’à partir de maintenant je ferai tout mon possible pour que cela arrive. Je vous écrirai une longue lettre afin de vous soumettre mes idées. De concert avec mon admiration la plus fervente, je vous prie d’agréer l’expression de ma gratitude, ainsi que celle de mes sincères salutations. »

Roberto Rossellini et Bergman sur le tournage de Stromboli (1950).

La réputation de Bergman permet à Rossellini d'obtenir un financement américain pour développer le nouveau projet[403],[404]. Le drame Stromboli (1950) est produit par le studio RKO, propriété d'Howard Hughes[405],[406],[407],[408],[409]. Selon les termes de l'accord, Bergman et Lindström reçoivent chacun 175 000 dollars[410] (elle avait d'abord essayé de persuader Samuel Goldwyn de soutenir le projet, mais ces plans ont été contrecarrés par une projection infructueuse du film Allemagne année zéro de 1948)[411].

Le film est tourné sur l'île de Stromboli en Méditerranée, située dans l'archipel volcanique des îles Éoliennes au sud de la Sicile, et le tournage est turbulent ; Rossellini, connu pour travailler plutôt avec des acteurs non professionnels, ne dirige pas Bergman comme elle en a l'habitude à Hollywood. En outre, le tournage a été entravé par les journalistes qui ont afflué en grand nombre sur l'île après que la rumeur d'une liaison entre le réalisateur et l'actrice ne soit rendue publique[412],[413],[414],[415]. L'histoire de Stromboli est centrée sur Karin (Bergman), émigrée lituanienne. Sous la pression d'une série de difficultés qu'elle rencontre dans sa vie, elle décide de mettre fin à ses jours[416],[417].

Chandler a écrit qu'au moment où Hughes a accepté de financer le film, Hollywood a perdu une actrice, Lindström a perdu sa femme et l'Amérique a perdu une icône de la beauté et de l'innocence[418]. Lorsqu'elle s'envole pour l'Italie pour un tournage, elle commence à être stigmatisée aux États-Unis comme une « salope », considérée comme le symbole d'une vedette déchue, et accusée d'avoir abandonné son mari et sa fille de dix ans. Elle reçoit des dizaines de milliers de lettres de condamnation, notamment de Joseph Breen (directeur administratif du code Hays, le code de censure américain), du producteur Walter Wanger[419],[420] et d'anciens admirateurs[421] qui la traitent de « pute » et de « salope » et estiment qu'elle devrait être brûlée sur le bûcher. Ils ont souhaité à son nouveau-né une maladie grave et la mort[422].

Bergman et Mario Vitale (it) dans une scène du film Stromboli (1950).

Outre l'Église luthérienne de Suède, son comportement est condamné dans les églises d'outre-mer (y compris le Conseil fédéral des églises qui condamne la liaison de Bergman et l'Église catholique aux États-Unis qui mène la campagne contre elle), dans les écoles et devant le Sénat américain ; à l'initiative de Frank Lunsford, sénateur de Géorgie, un vote est organisé pour interdire la projection de films réalisés par Rossellini et mettant en scène Bergman. 5,5 millions d'Américaines, affiliées à des cercles locaux, votent le boycott des films avec l'actrice[423],[424],[425],[423],[424],[425]. La presse suédoise la qualifie de « tache sur la bannière suédoise », bien que l'un des quotidiens locaux, Expressen, condamne les manifestations d'hypocrisie dans son cas. L'Armée du salut décide de retirer tous les enregistrements où elle figurait, réalisés en 1949 pour des œuvres de charité[426]. À son tour, la presse italienne, y compris celle liée aux milieux catholiques, critique le comportement des médias américains, le qualifiant d'« agression cannibale contre Mlle Bergman »[427]. Des lettres de soutien lui sont envoyées par Alfred Hitchcock, Cary Grant[428], David O. Selznick[429], Ernest Hemingway[430], Gary Cooper, Helen Hayes, Jennifer Jones, John Steinbeck[429],[431] et Marion Davies[427], entre autres.

Selon John Russell Taylor, la stigmatisation massive contre Bergman était due à l'incapacité du public à faire la distinction entre son image à l'écran — souvent décrite comme « sainte », en référence à son interprétation de Jeanne d'Arc ou d'une religieuse dans Les Cloches de Sainte-Marie — et son image privée. Son style appartenait sans aucun doute à celle d'une « brave femme », une personne naturelle, saine, sans artifice, qui ne s'embarrasse pas de maquillage, ne se préoccupe pas de ce qu'elle porte, mais qui a toujours l'air éblouissante de toute façon »[432].

Bergman et Sandro Franchina (it) dans Europe 51.

Stromboli, un exemple canonique du néoréalisme italien[433], a été boycotté aux États-Unis et interdit de projection dans de nombreuses villes et États du pays[427]. Il a reçu un certain nombre de critiques négatives, le décrivant comme « faible, vague, peu inspirant et banal au point d'en être douloureux ». Bergman, elle aussi, reçoit de mauvaises critiques pour la première fois de sa carrière ; les critiques l'accusent de jouer sans « profondeur » et d'avoir des expressions faciales « absentes ». Selon Spoto, les critiques se sont surtout concentrés sur sa réputation plutôt que sur son talent[434]. Après la première, Edwin C. Johnson (en), sénateur du Colorado — en plus de condamner publiquement Bergman[435],[436],[425] — demande devant le Sénat que le Département du commerce (DOC) soit habilité à délivrer une licence selon laquelle l'entrée dans le pays serait subordonnée à la moralité d'une personne. Bien qu'il n'ait pas été voté, le projet de loi posait un problème à Bergman, qui n'était pas citoyenne américaine ; son visa n'était plus valable et elle pouvait être arrêtée si elle venait aux États-Unis[437].

Rétrospectivement, Stromboli a été largement réhabilité : il est placé 12e parmi les 100 films italiens à sauver (« 100 film italiani da salvare ») de 1942 à 1978. En 2012, le sondage des critiques du magazine britannique Sight and Sound l'a également classé parmi les 250 plus grands films de tous les temps[438]. Pour Dave Kehr dans le New York Times, il s'agit de « l'une des œuvres pionnières du cinéma européen moderne »[439]. Dans le Chicago Reader, le critique Dave Camper estime que « Comme beaucoup de chefs-d'œuvre du cinéma, Stromboli n'est entièrement expliqué que dans une scène finale qui met en harmonie l'état d'esprit du protagoniste et l'imagerie. Cette structure... suggère une croyance dans le pouvoir transformateur de la révélation. Obligée de laisser tomber sa valise (elle-même bien plus modeste que les malles avec lesquelles elle est arrivée) lors de l'ascension du volcan, Karin est dépouillée de son orgueil et réduite — ou élevée — à l'état d'enfant en pleurs, une sorte de premier être humain qui, dépouillé de ses attributs, doit réapprendre à voir et à parler à partir d'une « année zéro » personnelle (pour reprendre le titre d'un autre film de Rossellini) »[440].

Bergman (au centre) dans une scène du film Europe 51.

Le deuxième projet de Bergman et de son mari est le drame Europe 51 (1952)[441]. Elle y interprète le rôle d'Irène Girard qui, après une tragédie familiale, réévalue sa vie et commence à aider ceux qui sont dans le besoin. Lorsque son mari George (Alexander Knox) apprend qu'elle vient aussi en aide à des repris de justice, il la place dans un hôpital psychiatrique[441],[442],[443],[444]. Pour Franck Viale, « C'est à travers un amour inconditionnel pour tous les êtres humains, à travers un don absolu de soi, qu'Irene, internée, entre en réalité dans un sanctuaire. Incomprise, elle rejoint la cohorte de tous les saints. L'idée de ce film est née en partie de deux anecdotes : sur le tournage des Onze fioretti de Saint-François d'Assise, quelqu'un s'était exclamé disant que Saint-François était fou ; un psychiatre s'était confié à Rossellini en se demandant s'il avait eu raison de considérer comme malade un voleur qui s'était lui-même rendu à la police pour raison morale. Ce poème à la fois grisâtre et lumineux, qui a entre autres pour source d'inspiration Simone Weil, est le gage d'une espérance qui dépasse le pessimisme ordinaire, les conventions moyennes et raisonnables »[445].

Le film a été pratiquement ignoré en dehors de l'Italie, où il a reçu des critiques favorables. Il n'a été projeté aux États-Unis que deux ans plus tard. Le tournage a été de nouveau problématique pour Bergman, à qui Rossellini a imposé d'improviser des dialogues pendant le tournage d'une scène[446]. Le rôle de Girard lui vaut le Ruban d'argent de la meilleure actrice et la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise 1952[447].

L'accueil décevant réservé à Stromboli et ses divergences croissantes avec son mari sur sa méthode de travail sur les films l'amènent à douter du bien-fondé de l'orientation professionnelle qu'elle s'est choisie[448]. Malgré le scandale moral et l'échec commercial de Stromboli, des cinéastes hollywoodiens se montrent toujours intéressés par une collaboration avec Bergman ; Sam Spiegel lui propose un rôle aux côtés de Marlon Brando, tandis que Walter Wanger lui envoie des scénarios. Elle est également considérée par Graham Greene comme la candidate idéale pour l'adaptation cinématographique de son roman La Fin d'une liaison (1951). Toutes les propositions qu'elle reçoit pour participer à d'autres films sont rejetées par Rossellini[449], y compris celles de cinéastes italiens comme Federico Fellini, Franco Zeffirelli, Luchino Visconti et Vittorio De Sica[450].

Jeanne au bûcher

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Bergman dans une scène du film à sketches Nous les femmes (1953).

Au cours du second semestre 1953, elle joue son propre rôle dans le film à sketches Nous les femmes (1953), dans un troisième segment intitulé Ingrid Bergman, réalisé par son mari. Ce sketch comique la met en scène en tant que cultivatrice de roses, en conflit avec le poulet qui picore ses arbustes. Le tournage a eu lieu dans la propriété d'été du couple à Santa Marinella et a impliqué les enfants du couple[451],[452],[453]. En novembre, elle revient au théâtre, jouant à nouveau le rôle de la Pucelle d'Orléans dans l'oratorio d'Arthur Honegger sur un livre de Paul Claudel : Jeanne d'Arc au bûcher. Son interprétation se limite à ses propres réflexions sur la vie et le jugement. La première a eu lieu à l'Opéra San Carlo de Naples. Dirigée par Rossellini, la production fut un succès et donna lieu à une tournée européenne qui comptait Palerme, Milan, Paris, Barcelone, Londres et Stockholm, où l'oratorio fut considéré comme l'un des événements de la saison à l'Opéra royal de Stockholm[451],[454],[455].

En dehors de l'Italie, la représentation reçoit des critiques mitigées, bien que le rôle de Bergman soit généralement évalué positivement, sauf à Stockholm, où Stig Ahlgren (sv) du Vecko-Journalen se penche sur sa personnalité en termes moqueurs. En réponse, avec l'aide d'Edvin Adolphson, elle prononce depuis la scène un discours émouvant devant le public rassemblé, qui est accueilli par des applaudissements nourris. Malgré cela, l'hôtel où elle logeait reçut une multitude de lettres de harcèlement, ce qui lui causa, comme elle le rappelle, « presque du désespoir » et « de l'angoisse psychique »[456],[457]. En s'inspirant du même oratorio, Rossellini décide de tourner un film biographique, Jeanne au bûcher, en reprenant des éléments de la comédie musicale Jeanne d'Arc au bûcher, dans lequel elle a de nouveau joué le rôle de l'héroïne nationale de la France[458],[459],[460].

Voyage en Italie et La Peur

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Bergman et Mathias Wieman dans La Peur (1954), son dernier film avec Rossellini.

En 1954, le drame de Rossellini, Voyage en Italie, fait son entrée dans les salles de cinéma. Il raconte l'histoire d'un couple anglais en difficulté, les Joyce (Bergman, George Sanders), en vacances dans la péninsule italienne. Le film est d'abord accueilli par une critique acerbe, accusé d'être sans objet et ennuyeux, mais des années plus tard, il est apprécié, y compris par les cofondateurs de la Nouvelle Vague française[461],[462], et les Cahiers du cinéma le désignent comme l'un des douze meilleurs films de tous les temps en 1958[463]. Selon Thomson, Voyage en Italie n'est pas « un film aussi convaincant qu'Europe 51, mais il est plus émouvant ». Comme il l'affirme : « Tourné avec une mise en scène précise et de longs plans-séquences, Voyage en Italie ressemble à un roman ou à un essai sur le voyage, et l'influence d'Antonioni est indéniable. C'est comme si, pour la première fois de sa vie, Ingrid Bergman n'était qu'une actrice accessible, une figure familière dans le paysage et non pas une héroïne, une égérie ou un guide. À ce stade presque ultime, Rossellini semble avoir dépassé toute cette mythologie qui voulait qu'Ingrid Bergman fût "magique" »[464].

Le dernier projet de Bergman et Rossellini est le drame La Peur (1954), coproduction italo-allemande adaptée d'une nouvelle de Stefan Zweig. Le film, dont le thème central est le chantage et la confession, n'a pas eu de succès non plus, et les admirateurs du talent de Bergman ont exprimé une certaine déception[465],[466],[467],[468]. Thomson le considère comme « un film noir profondément déprimant dans lequel l'ombre ressemble au sang des personnages »[469].

Roberto Rossellini et Ingrid Bergman en 1953.

Pour Franck Viale, La Peur est « un exercice de style [...] intimiste, tourné en trente jours en Allemagne. [C'est l'occasion pour Rossellini] de contempler les gestes de son héroïne et de capturer ses sensations. On ne la quitte jamais. [...] Le film, qui aurait pu aussi s’appeler « La Cruauté », a bien la peur pour thématique centrale. Cette peur que nous pouvons lire sur le visage d'Irene est en définitive celle de la volonté. Celui du désir que le monde soit d'une façon plutôt que d'une autre. La peur de perdre, de l'échec, de la mort. Les intérieurs et décors froids sont le signe d'une distance aux choses plus que d'un manque d'amour »[445].

Alors qu'elle est de plus en plus déçue par sa collaboration professionnelle avec Rossellini, elle reçoit des offres pour travailler avec des réalisateurs européens ; d'autres offres viennent d'Hollywood, notamment de George Cukor, qui lui propose un rôle dans une adaptation cinématographique du roman de Nathaniel Hawthorne de 1860, Le Faune de marbre, toutes déclinées car Rossellini refuse que sa femme travaille avec d'autres réalisateurs que lui. Des tentatives pour l'impliquer dans les pièces La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams ou Thé et Sympathie de Robert Anderson ont également échoué[470].

L'utilisation par Rossellini d'une diva hollywoodienne dans ses films typiquement néoréalistes, dans lesquels il utilise normalement des acteurs non professionnels, a provoqué des réactions négatives dans certains cercles. Rossellini, « défiant les attentes du public [,]... a employé Bergman comme si elle était une non-professionnelle », la privant d'un scénario et des luxes typiques accordés à une vedette (plomberie d'intérieure, par exemple, ou coiffeurs) et forçant Bergman à agir “en s'inspirant de la réalité pendant qu'elle travaillait”, créant ce qu'un critique appelle “un nouveau cinéma d'introspection psychologique” »[471]. Bergman connaissait le style de mise en scène de Rossellini avant le tournage, puisque le réalisateur lui avait déjà écrit pour lui expliquer qu'il travaillait à partir de « quelques idées de base, les développant petit à petit » au fur et à mesure de l'avancement d'un film[472]. Rossellini est alors accusé d'avoir ruiné sa brillante carrière en l'éloignant d'Hollywood, tandis que Bergman est considérée comme l'instigatrice de l'abandon par Rossellini du style esthétique et des préoccupations sociopolitiques du néoréalisme[473].

Si les films de Rossellini avec Bergman ont été des échecs commerciaux, ils ont été très appréciés et remarqués rétrospectivement. Selon Jordan Cronk, leur collaboration a inspiré le début d'une ère cinématographique moderne. Les films de Rossellini à l'époque de Bergman réfléchissent à des questions de psychologie complexe telles que les dépeint Bergman dans des films comme Stromboli, Europe 51 et Voyage en Italie[474]. L'influence du partenariat entre Bergman et Rossellini peut être ressentie dans les films de Godard, Fellini et Antonioni et, plus récemment, Abbas Kiarostami et Nuri Bilge Ceylan[474].

Elena et les Hommes

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En 1955, elle accepte la proposition de Jean Renoir de jouer dans la comédie romantique Elena et les Hommes (1956), dont le scénario a été écrit spécialement pour elle par le réalisateur. Elle y incarne Helena Sokorowska, une aristocrate polonaise vivant à la Belle Époque, qui flirte avec des hommes ambitieux et riches. L'héroïne les aide à atteindre un succès professionnel considérable, puis se désintéresse d'eux et cherche de nouveaux amants, parmi lesquels le général Rollan (Jean Marais) et le jeune comte de Chevincourt (Mel Ferrer)[475],[476],[477],[478].

Ingrid Bergman en 1955.

Elena et les Hommes est souvent considéré comme le troisième volet d'une trilogie débutée par Le Carrosse d'or (1953) avec Anna Magnani et French Cancan (1955) avec Jean Gabin et Françoise Arnoul[479],[480]. Après l'hommage à la commedia dell'arte et au café-concert dans les deux premiers volets, ce film est consacré au théâtre de Guignol[479]. À propos du film, Renoir a déclaré « En racontant l'histoire d'Elena j'ai parlé de tout ce qui me tient au cœur : de la beauté, de l'amour, des ambitions graves ou frivoles, des élans passionnés de la foule et même de ces défauts délicieux que sont la paresse et l'hypocrisie... »[481]. Le personnage du général Rollan est inspiré du général historique Georges Boulanger. En 1886, Boulanger bénéficiait d'un large soutien populaire en France, malgré la défaite française dans la guerre franco-prussienne, et certains de ses partisans le poussaient à faire un coup d'État, ce qu'il ne fit pas[480]. Son influence créa le mouvement du nom de boulangisme, revanchiste et patriotique. Selon Daniel Serceau, le film « dévoile les ressorts d’une manipulation des masses sous couvert du nationalisme et de la grandeur d’un peuple. Derrière cette façade, il donne à lire les intérêts économiques, politiques, carriéristes et même libidinaux qui cherchent à se satisfaire. Il montre comment les foules adhérent d’autant plus aux discours de meneurs que ces derniers font écho à leur propre désir de puissance »[482]. Mais selon Claude Monnier, Elena et les Hommes « est bien plus qu’une charge satirique sur la volonté de pouvoir : c’est surtout un des films les plus complexes de Renoir, un véritable film-somme où le cinéaste fait la superbe synthèse de ses travaux précédents »[483]. Filmé dans un Technicolor flamboyant, le récit est plutôt structuré comme un décrescendo : « il commence allegro (à peine quelques minutes de film et Ingrid Bergman est entraînée, à sa grande joie, dans la foule délirante et les couleurs criardes du 14 juillet), se fait allegretto dans sa partie centrale (les délirants chassés-croisés au château de l’industriel Martin-Michaud, l’exercice militaire pris comme un jeu d’enfant) et s’achève en adagio apaisant (le projet de coup d’Etat du général retombe comme un soufflé et tout le monde s’enlace avec tendresse et soulagement) »[483].

Le film a été tourné aux studios de Billancourt à Paris. Les prises de vue ont eu lieu dans la ville, notamment à Saint-Cloud et au château d'Ermenonville. Les décors ont été conçus par le directeur artistique Jean André[484]. Le tournage est réputé difficile[483]. Bergman enregistre ses dialogues en français et en anglais[485]. Le film enregistre 2 116 337 entrées en France[268]. Pour sa sortie aux États-Unis, le film est sévérement coupé et remonté, ce qui en amoindrit considérablement la portée selon Jacques Lourcelles[486].

Ingrid Bergman et Yul Brynner dans une scène d'Anastasia (1956).

La nouvelle qu'elle travaillait sans Rossellini a été rendue publique par la presse. Kay Brown, qui a rejoint la société new-yorkaise International Creative Management (ICM), lui propose de jouer dans le drame historique Anastasia (1956) d'Anatole Litvak, ce qui lui permettrait de revenir dans le cinéma américain. Litvak reste inflexible sur l'implication de Bergman (malgré le fait que la 20th Century Fox, qui, à l'instigation de Brown, a acheté les droits de la pièce écrite par Marcelle Maurette, a reçu des réponses négatives dans un sondage qu'elle a commandé pour connaître l'opinion du public sur l'actrice)[487],[488],[489],[490]. Le rôle est d'abord proposé à Jennifer Jones, mais Darryl F. Zanuck, producteur du projet — tout comme Litvak — est favorable à Bergman. Ayant signé un contrat pour participer au film, elle avoue : « J'étais en exil professionnel depuis plus de sept ans, assez longtemps ». Rossellini s'oppose fermement à sa décision, la menaçant à nouveau de se suicider et lui faisant du chantage. Le cachet de Bergman s'élevait à 200 000 dollars[491],[492],[493].

L'intrigue est centrée sur un réfugié russe, le général Bounin (Yul Brynner), qui rencontre dans la capitale française une jeune femme (Bergman) qui ressemble illusoirement à la princesse Anastasia, seule représentante de la famille Romanov. Il décide d'exploiter le fait de la ressemblance de la femme afin d'acquérir une fortune déposée par le tsar Nicolas II[494],[495].

Cary Grant et Bergman dans Indiscret (1958).

Après des premières à New York et à Los Angeles, en Californie, le film reçoit des réactions enthousiastes du public et des critiques favorables, tout comme Bergman, qui reçoit pour la première fois depuis plus de dix ans des commentaires aussi positifs sur son interprétation ; Bosley Crowther du New York Times écrit qu'elle est « absolument magnifique dans un rôle magnifiquement mené, digne d'un Oscar »[496],[497],[498],[499],[500]. Pour la deuxième fois de sa carrière, elle remporte le prix New York Film Critics Circle de la meilleure actrice (elle accepte le prix en personne, c'est la première fois qu'elle se rend aux États-Unis en huit ans), l'Oscar de la meilleure actrice (Cary Grant accepte la statuette en son nom)[q],[503],[504],[505],[506],[507],[508],[509] et remporte le Golden Globe de la meilleure actrice dans un film dramatique pour la troisième fois[305]. Son rôle a également été reconnu en Europe ; l'Accademia del cinema italiano lui a décerné la statuette David di Donatello de la meilleure actrice étrangère[510],[511].

La pièce Thé et Sympathie et film Indiscret

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Après avoir tourné Anastasia, elle se rend à Paris pour répéter Thé et sympathie (mise en scène de Jean Mercure), dans laquelle elle a pour partenaires Yves Vincent et Jean-Loup Philippe. La pièce est un succès et Bergman reçoit des critiques favorables, elle est appelée quinze fois devant le rideau et elle est récompensée par une ovation de trois minutes. Le succès de la pièce fait qu'elle ne quitte pas la scène parisienne pendant neuf mois, jusqu'à l'été 1957|[512],[513],[514],[515]. Son projet cinématographique suivant est la comédie romantique Indiscret (1958) de Stanley Donen, dans laquelle elle partage l'affiche avec Cary Grant. Elle incarne l'actrice Anna Kalman, qui rencontre Philip Adams (Grant), lequel, pour rester célibataire, dit aux amoureuses qu'il rencontre qu'il est déjà marié[516],[517],[518]. Le film réalisé par Donen est un succès, Chandler notant que « [Bergman] est toujours une actrice très regardée qui excelle dans les productions de style hollywoodien »[519]. Dans la même veine, Spoto écrit : « Ses réactions délicates parfaitement adaptées au charme élégant de Grant ont montré au public ses nouveaux talents d'actrice »[520]. Le New York Times souligne que « Bergman apparaît comme une comédienne des plus charmantes, une professionnelle qui peut prononcer une ligne de dialogue joyeuse et dédaigneuse aussi facilement qu'une déclamation dramatique »[521]. Son interprétation de Kalman lui vaut une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie[305].

Son retour réussi sur les écrans de cinéma américains conduit les dirigeants de la 20th Century Fox à lui proposer un contrat d'un million de dollars pour tourner plusieurs films. Ne voulant pas redevenir une actrice sous contrat, elle décline l'offre[522]. Le deuxième film dans lequel elle apparaît en 1958 est le drame biographique L'Auberge du sixième bonheur de Mark Robson. Elle y incarne une Anglaise, Gladys Aylward, qui entreprend un travail de missionnaire en Chine. Elle a pour partenaires Curd Jürgens et Robert Donat dans les rôles principaux. Malgré les lacunes du scénario, le film est un succès et reçoit de bonnes critiques[523],[524],[525],[526]. Le rôle lui vaut une nomination au BAFTA de la meilleure actrice étrangère[527] et une nomination au Golden Globe de la meilleure actrice dans un drame[305].

En 1959, elle apparaît dans le rôle d'une gouvernante anonyme dans le premier téléfilm de sa carrière, The Turn of the Screw de John Frankenheimer, une adaptation du roman court fantastique Le Tour d'écrou de Henry James, produit par NBC. L'épisode faisait partie de la série d'anthologie Ford Startime. En raison d'une relation conflictuelle avec le réalisateur et d'un manque de temps pour se préparer au rôle, elle n'était pas satisfaite de son travail sur le plateau. Son interprétation lui a valu un Primetime Emmy pour la meilleure actrice principale dans une mini-série ou un téléfilm[528],[529],[530],[531]. Variety a fait l'éloge de la production et a considéré que « la chaleur et l'intensité de l'interprétation de Mlle Bergman » étaient son plus grand atout[532].

Années 1960 et 1970

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Elle obtient le troisième et dernier Oscar de sa carrière, le seul en tant qu’actrice dans un second rôle, pour sa participation au Crime de l'Orient-Express (Murder on the Orient Express) en 1975. Deux ans plus tard, elle interprète le personnage de Charlotte, pianiste virtuose mais mère indigne, dans Sonate d'automne (Autumn Sonata) d'Ingmar Bergman, pour lequel elle reçoit sa septième nomination aux Oscars. Ce dernier rôle pour le grand écran est considéré comme l'une de ses prestations les plus abouties.

Ingrid Bergman a présidé le jury au Festival de Cannes en 1973.

Dernières années

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Décès et funérailles

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Pierre tombale d'Ingrid Bergman au Norra begravningsplatsen.

En 1982, le jour de son 67e anniversaire, Ingrid Bergman meurt à Londres des suites d'un cancer du sein qui avait été détecté neuf ans plus tôt[533]. Son corps est incinéré au cimetière de Kensal Green. Une partie de ses cendres est dispersée en mer à Fjällbacka en Suède, l'autre partie est inhumée au Norra begravningsplatsen (« cimetière du Nord ») de Stockholm.

Bergman est morte seulement quelques jours après sa compatriote, l'actrice suédoise Ulla Jacobsson, également atteinte d'un cancer, et deux semaines avant une autre actrice de légende, Grace Kelly, dans un accident de voiture.

Pour le premier anniversaire de sa mort, plusieurs de ses amis et parents vinrent l'honorer au Festival du cinéma de Venise. Parmi eux, Gregory Peck, Audrey Hepburn, Charlton Heston, Walter Matthau, Roger Moore, Olivia de Havilland, Claudette Colbert et le prince Albert de Monaco, fils de Grace Kelly, étaient présents.

Vie privée

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Ingrid Bergman parlait couramment le suédois, l'allemand, le français, l'anglais et l'italien. Elle n'avait aucun lien de parenté avec son compatriote le réalisateur Ingmar Bergman.

Années 1930 et 1940 ; premier mariage

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Le premier mari d’Ingrid Bergman, Petter Aron Lindström, né en 1907, est le père de sa fille Pia (pour Petter Ingrid Aron), qui est née le . Lindström rejoint son épouse aux États-Unis et obtient son diplôme de médecin à Rochester, dans l’État de New York

Dans son autobiographie, Ma Vie (My Story), qui fut un livre à succès, Bergman révèle sa liaison avec le photographe de guerre Robert Capa qui dura deux ans vers la fin des années 1940. Il travaillait alors comme photographe de mode et de plateau pour l'American International Pictures[réf. nécessaire], notamment pour le film d’Alfred Hitchcock Les Enchaînés, sorti en 1946. Hitchcock s'inspira de l’idylle du couple pour écrire le scénario de Fenêtre sur cour[534] (1954).

Années 1950 ; mariage avec Rossellini

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Ingrid Bergman et Roberto Rossellini en 1951.

C'est en 1948, après avoir vu Rome, ville ouverte, qu'Ingrid Bergman écrit à Roberto Rossellini pour lui proposer de travailler avec elle :

« Cher M. Rossellini,
J'ai vu vos films Rome, ville ouverte et Païsa, et les ai beaucoup appréciés. Si vous avez besoin d'une actrice suédoise qui parle très bien anglais, qui n'a pas oublié son allemand, qui n'est pas très compréhensible en français, et qui en italien ne sait dire que « ti amo », alors je suis prête à venir faire un film avec vous. »

— Ingrid Bergman

Elle accepte le rôle du film qu'il avait alors en préparation, Stromboli. Ils se marient le et ont trois enfants : le un fils, Roberto Ingmar Rossellini ; le , les jumelles Isabella Rossellini (future actrice) et Isotta (qui sera professeur d'université). Cette relation suscite un scandale : Bergman, enceinte au moment de son mariage, est moralement contrainte de quitter les États-Unis d'Amérique. Au cours des années suivantes, elle apparaît dans quatre autres films de Rossellini, dont Voyage en Italie (1954), film très important, considéré par plusieurs critiques des Cahiers du cinéma comme étant le premier « film moderne ».

Le couple divorce le .

Fin des années 1950 aux années 1970

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Avec le metteur en scène de théâtre Lars Schmidt, qui est son mari de 1958 à 1975, elle possédait, sur la côte suédoise, une île nommée « Danholmen ».

Elle fut un temps la belle-mère de Martin Scorsese, lorsque celui-ci épousa sa fille, Isabella Rossellini.

Filmographie

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Actrice de cinéma

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Actrice de télévision

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Distinctions et hommages

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Ingrid Bergman et Kirk Douglas récompensés au Film Critic Awards 1957.

David di Donatello

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Mostra de Venise

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Rubans d'argent

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Ingrid Bergman est honorée d'un Emmy Award à titre posthume en tant que meilleure actrice, pour le feuilleton télévisé Une femme nommée Golda (A Woman Called Golda), retraçant la vie de la Première ministre israélienne Golda Meir.

Oscar du cinéma

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Golden Globe

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Primetime Emmy

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  • 1950 : nommée au Bambi de la meilleure actrice internationale dans un drame historique pour Jeanne d'Arc (1948)
  • 1951 : lauréate du Bambi de la meilleure actrice internationale dans pour le drame Les Amants du Capricorne (1949)
  • 1951 : lauréate du Bambi de la meilleure actrice internationale dans pour le drame romantique Stromboli (1950)
  • 1952 : lauréate du Bambi de la meilleure actrice internationale dans pour le drame romantique Les Enchaînés (1946)
  • 1953 : lauréate du Bambi de la meilleure actrice internationale dans pour le film dramatique Europe 51 (1952)
  • 1954 : lauréate du Bambi de la meilleure actrice internationale dans pour le film dramatique Voyage en Italie (1954)
  • 1955 : nommée au Bambi de la meilleure actrice internationale dans pour le film dramatique La peur (1954)

National Board of Review

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National Society of Film Critics

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New York Film Critics Circle

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Autres distinctions

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Étoile d'Ingrid Bergman sur le Hollywood Walk of Fame.

Festival du film de Venise en 1952

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Bien qu'annoncée comme la gagnante du prix de la meilleure actrice pour son rôle dans Europe 51 lors de la cérémonie de clôture, Bergman ne reçut pas le prix parce qu'elle était doublée par Lidia Simoneschi dans la version originale du film, et les règlements du festival stipulaient qu'un interprète doublé devait être disqualifié de la compétition. Les règles furent modifiées par la suite et, sous la direction artistique de Gillo Pontecorvo, le prix fut décerné à Bergman à titre posthume, et reçu par son fils Robertino Rossellini lors de la cérémonie de clôture de l'édition du festival 1992.

Voix françaises

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Notes et références

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  1. Pendant son séjour aux États-Unis, Bergman travaille comme décorateur dans un groupe d'hôtels nouvellement créés [8]. À l'instigation de son professeur de chant Karl Nygren, il prend des cours particuliers de peinture et de chant d'octobre 1903 à mars 1906. Il dirige ensuite une chorale avec laquelle il effectue des tournées dans plusieurs villes américaines[11].
  2. Elle est venue rendre visite à ses parents à Stockholm. Adler est impressionnée par les tableaux de Bergman. Elle lui rend souvent visite dans le parc et l'observe peindre. Très vite, le couple tombe amoureux l'un de l'autre[12]
  3. En 1908, moins d'un an après le mariage de Bergman et Adler, leur première fille meurt peu après sa naissance. Quatre ans plus tard, une semaine après la naissance, le deuxième enfant du couple décède[7],[16],[18]
  4. Lorsque Bergman était un peu plus âgée, son père lui a montré un film où la future actrice pouvait voir sa mère. « Mon premier réflexe a été de ressentir de la tristesse en la voyant si pleine de vie. Puis j'ai été heureuse. Ma vie s'est enrichie d'une image précieuse », se souvient-elle. Lorsqu'elle arrive aux États-Unis quelques années plus tard, David O. Selznick confie le film susmentionné à des techniciens pour qu'ils le restaurent, ce qui permet à Bergman d'y revenir encore et encore[23]. Avant son mariage avec Lindström, elle a trouvé des lettres écrites par sa mère à Bergman dans la maison de sa tante Ellen avant leur mariage[24].
  5. Elle a récité de mémoire le monologue de Motłoch et de Green Elevator, et a été capable de jouer certaines scènes de ces pièces avec beaucoup de réalisme et d'engagement[42]
  6. Après la mort de Bergman, sa succession a été estimée à un demi-million de couronnes suédoises (100 000 dollars au taux de change de 1997). Un quart de cette somme a été garanti par des titres d'une société dont le père de l'actrice était directeur, et laissé en fiducie pour la fille de Bergman[48].
  7. Selon le catalogue du certificat d'études secondaires de 1933 qui a été conservé, Bergman a obtenu des A en manières, diligence, attention et organisation, des A en histoire de l'Église, en langue et littérature suédoises, des B+ en allemand, en histoire, en histoire de l'art et en géographie, et des B en mathématiques, physique, chimie, entretien ménager, santé, couture, dessin, chant et gymnastique[58].
  8. Elle a recueilli 15 208 voix, contre 10 949 pour Garbo. Les actions de Garbo, après son départ pour Hollywood, ont perdu de la valeur année après année en Suède[113].
  9. En 1941, la MGM a produit un remake américain réalisé par George Cukor, La Femme aux deux visages (Two-Faced Woman), et Joan Crawford a obtenu le rôle-titre. Selon Spoto, Cukor et Crawford ont tous deux mal compris le film original suédois[119].
  10. Le film a été tourné à Berlin. Pendant le tournage, Froelich emmène Bergman à une convention nazie où a lieu le discours d'Adolf Hitler. L'actrice est la seule parmi les invités réunis à refuser de faire le salut Heil Hitler[129]. Pendant sa carrière en Allemagne, Bergman a passé beaucoup de temps avec sa tante Elsa, qui était, selon les mémoires de Lindström, une « nazie fanatique ». Pour lui plaire, l'actrice adopta le salut en question, l'utilisant parfois — comme l'écrit Spoto — « lorsqu'on attendait d'elle qu'elle le fasse chez Mutti Adler ». Bergman, qui ne s'intéressait pas aux questions politiques, ignorait la symbolique des gestes de la salutation et leur interprétation[130].
  11. Lindström n'a pas pu accompagner Bergman et sa fille aux États-Unis en 1940 parce qu'il s'est porté volontaire pour servir plusieurs mois dans l'armée suédoise en tant que cadreur ; ses tâches consistaient notamment à superviser la production de courts métrages sur les progrès de la chirurgie buccale[172].
  12. Selznick envisagea brièvement d'engager Bergman pour une version cinématographique du roman d'Archibald Joseph Cronin, Les Clés du royaume (le film fut adapté en 1944 par John Stahl). Il envisage également de l'engager pour She Walks in Beauty, d'après le poème de Lord Byron, et Lettre d'une inconnue de Stefan Zweig. Hitchcock est pressenti comme réalisateur pour ce dernier projet (le film est tourné en 1948 par Max Ophüls)[218].
  13. Pendant les représentations, Bergman attrape un rhume et contracte une forte fièvre. Le , elle est transportée à l'hôpital de Seattle, dans l'État de Washington, où on lui diagnostique une pneumonie bilatérale. Elle est transportée à Los Angeles. Après un mois de repos — sous les soins de Lindström et de son médecin personnel — elle se rétablit sans complications[288].
  14. Pendant le tournage de Bewitched (1945), Hitchcock a manifesté un engouement pour Bergman qui s'est transformé en une affection non partagée. Spoto a écrit qu'elle le considérait comme un mentor, un ami et qu'elle avait du respect pour son talent. « Pendant quatre ans, leur travail commun a donc été non seulement une grande joie pour Hitchcock, mais aussi une douloureuse affliction »[312].
  15. Elle est également invitée à toutes sortes d'événements officiels. Le , à l'invitation de la Jeunesse américaine pour la démocratie (AYD, héritiers de la Ligue des jeunes communistes), elle remet une médaille au lieutenant Edwina Todd, une infirmière américaine travaillant aux Philippines. Sont également présents à la cérémonie le procureur général de Californie Artie Shaw, Barney Ross, Dorothy Parker et Frank Sinatra[339], entre autres. Gerald L. K. Smith, un antisémite convaincu, demande en vain au Comité parlementaire sur les activités antiaméricaines (HUAC) d'enquêter sur la vie et les activités de nombreux acteurs de l'industrie cinématographique, dont Bergman[340].
  16. Entre 1939 et 1946, le revenu brut de Bergman s'élève à plus de 750 000 dollars (avec Irene Dunne, elle est ainsi l'une des actrices les mieux payées d'Hollywood). Bien qu'elle soit enregistrée comme étrangère ayant le droit de travailler, elle paie quatre-vingt-dix pour cent d'impôts sur les revenus qu'elle perçoit, de sorte que son revenu net fluctue autour de 20 000 dollars par an[360].
  17. Le contrat avec la 20th Century Fox prévoit la possibilité de faire des apparitions publiques pour promouvoir le film. Bergman arrive aux États-Unis le . Elle est accueillie à l'aéroport Idlewild de New York par une foule de journalistes et d'admirateurs. Outre la conférence de presse, elle assiste à la représentation de la pièce My Fair Lady (où elle est ovationnée) et accepte un prix Crawford décerné par le magazine Look[501],[502].
  18. The Human Voice de Ted Kotcheff, adaptation en anglais de la pièce La voix humaine de Jean Cocteau

Références

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  1. Prononciation en suédois standard retranscrite selon la norme API.
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  525. Chandler 2012, p. 224–225.
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  533. « Ces célébrités mortes le jour de leur anniversaire », sur Le Dauphiné libéré,
  534. Jean Lebrun, « Robert Capa », émission La Marche de l'Histoire sur France Inter, 15 mars 2013.
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  536. « "Ingrid Bergman" by Woody Guthrie », sur woodyguthrie.org (consulté le ).
  537. « Jardins de l’Avenue-Foch », sur paris.fr (consulté le ).

Bibliographie

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en français
  • Marine Baron, Ingrid Bergman, le feu sous la glace, Les Belles Lettres, 2015
  • Ingrid Bergman et Alan Burgess, Ma Vie, Éditions Fayard, 1980, (ISBN 2-213-00907-4)
  • Isabella Rossellini et Lothar Schirmer, Ingrid Bergman, Actes sud, 2013
  • Bertrand Meyer-Stabley, La Véritable Ingrid Bergman, Pygmalion, 2002
  • Donald Spoto, Ingrid Bergman, Presses de la Cité, 1997
  • Laurence Leamer, Ingrid Bergman, Perrin, 1991
  • Christian Dureau, Ingrid Bergman, Visual, 1982
en d'autres langues

Liens externes

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