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Gouverneur militaire de Paris

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Gouverneur militaire de Paris
Image illustrative de l’article Gouverneur militaire de Paris

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Général de corps d'armée Christophe Abad.

Création
Mandant Président de la République française
Premier titulaire Louis Ier d'Anjou
Titulaire actuel Général de corps d'armée
Christophe Abad
depuis le
Résidence officielle Hôtel des Invalides
Site internet www.terre.defense.gouv.fr/gmp

Le gouverneur militaire de Paris (GMP) est l'officier général de zone de défense et de sécurité (OGZDS) de Paris et le général commandant de zone terre Île-de-France (COM ZT IDF). Il est le conseiller militaire et interlocuteur unique des armées auprès du préfet de police, préfet de zone, pour tout ce qui concerne la contribution des armées en matière de défense civile et économique en Île-de-France. Il est responsable de la coordination des moyens des armées et des services interarmées contribuant à la défense civile. En cas de mise en œuvre des mesures de défense opérationnelle du territoire, il est commandant désigné de la zone de défense de Paris.

Depuis , le gouverneur militaire de Paris est le commandant opérationnel de l'opération Sentinelle en Île-de-France. Sous son commandement, jusqu'à 7 000 militaires sont engagés pour participer aux côtés des forces de sécurité intérieures à la lutte contre le terrorisme dans la capitale et dans toute la zone de défense.

Histoire de la fonction[modifier | modifier le code]

La fonction de gouverneur militaire de Paris remonte à la guerre de Cent Ans, qui amène les rois de France à se préoccuper de la défense de leur capitale, Paris, et de sa région.

Le , le roi Jean II le Bon étant prisonnier des Anglais, le dauphin, futur Charles V, désigne son frère Louis de France, comte d’Anjou et du Maine, comme « lieutenant du Dauphin et du Roi à Paris » chargé de la défense de la ville. Les responsabilités du gouverneur de Paris sont d’abord militaires (levée de troupes, organisation de l’armement et des fortifications), mais s’étendent ensuite aux mesures de maintien de l'ordre.

Louis XIV crée, en , le poste de « lieutenant du prévôt de Paris pour la police » : la sécurité et le maintien de l’ordre ne sont alors plus dans les attributions du gouverneur militaire de Paris. La fonction connaît diverses fortunes au cours des siècles, sous des appellations variées. Elle est supprimée sous la Révolution, mais rétablie dès sous le nom de « commandant général de la force armée à Paris », qui est aussi commandant de la 17e division militaire. Le titre de gouverneur réapparaît sous le Premier Empire en . La fonction est confirmée sous la Restauration et les régimes successifs.

Rôle actuel du gouverneur militaire de Paris[modifier | modifier le code]

Aujourd’hui, le gouverneur militaire de Paris reste le garant de la défense de la région parisienne et sa mission principale est la protection de sa population. Cela lui confère des fonctions opérationnelles en tant que chef des militaires travaillant dans la zone de défense francilienne. Il a donc aussi un rôle de soutien envers ces militaires. Enfin, la proximité de sa fonction avec de nombreuses hautes autorités nationales en fait un acteur majeur de nombreuses cérémonies officielles aux enjeux politiques.

Rôle opérationnel[modifier | modifier le code]

Historiquement, la fonction opérationnelle du gouverneur militaire de Paris était de garantir l’intégrité de la capitale et protéger ses habitants. Depuis , cela se fait principalement via l’opération Sentinelle dont le gouverneur militaire de Paris est le commandant en Île-de-France.

Opération Sentinelle[modifier | modifier le code]

Cette opération a été mise en place en complément du plan Vigipirate à la suite des attentats de . Elle donne un cadre, en exécution de leur contrat opérationnel de protection, à la participation active des armées à la lutte antiterroriste sur le territoire national.

La force Sentinelle assure donc, en coopération avec les forces de sécurité intérieure qu’elle complète, la protection de la population dans de nombreuses zones jugées sensibles. Une forte densité de population ainsi qu’une grande concentration de ces points sensibles en Île-de-France en fait un point clé de cette opération d’ampleur nationale.

Arrivé au poste de gouverneur militaire de Paris le , le général de corps d’armée Bruno Le Ray a très vite été confronté, après les attentats de Paris du , aux enjeux de son poste de commandant de l’opération Sentinelle dans la capitale et ses alentours. Ainsi, depuis 2016, la politique menée vise à la dynamisation de l’opération, qui est repensée en permanence. Le dispositif est rendu plus flexible, pour être plus réactif : il doit notamment pouvoir s’adapter au contexte de la zone, ce qui est un défi dans la capitale.

Plan Neptune[modifier | modifier le code]

Le gouverneur militaire de Paris peut aussi déployer des moyens militaires pour renforcer les autorités civiles dans certaines situations comme en cas d’événements climatiques importants.

C’est, par exemple, l’objet du plan Neptune qui peut être activé en cas de crue importante de la Seine. Comme ce fut le cas au moment de la crue de , des personnels (et moyens) militaires peuvent être déployés, sous le contrôle du gouverneur militaire de Paris. La « force Neptune » alors déployée pourra agir en renforcement des forces sécurité civile (sapeurs-pompiers, et services de secours) et de sécurité intérieure (police nationale et gendarmerie nationale) participer aux missions d’évacuation, de ravitaillement ou de secours[1].

Actions auprès des unités militaires implantées en Île-de-France[modifier | modifier le code]

Outre l’aspect opérationnel, le gouverneur militaire de Paris apporte un soutien aux nombreuses unités militaires présentes dans sa zone, comme entre autres la forteresse du Mont Valérien, la base aérienne 107 de Villacoublay, plusieurs régiments et différents centres d’instructions. Cela peut recouvrir si besoin les infrastructures, la logistique, la gestion des ressources humaines, et le rapatriement et le soin des blessés.

L’opération Sentinelle a aussi généré un besoin important en matière de soutien logistique, de matériel et d’infrastructures, assuré par le gouverneur militaire de Paris grâce aux différents sites militaires implantés dans la zone.

Soutien aux blessés et aux familles endeuillées[modifier | modifier le code]

Le gouverneur militaire de Paris mène aussi un certain nombre d’actions pour venir en aide aux blessés de guerre des trois armées et des services interarmées ainsi qu’aux familles endeuillées. Il est en effet garant de la solidarité des armées à l’égard de leurs blessés, et envers les familles de militaires décédés.

A ce titre, il accueille en particulier dans son cabinet la CABAT, cellule d’aide aux blessés de l'armée de Terre, sur laquelle il exerce une tutelle et avec laquelle il travaille en étroite collaboration sur divers projets. Cette cellule effectue un suivi (administratif et social) des blessés et leurs familles. Elle les accompagne au cours de leur réinsertion dans les armées ou leur reconversion vers le secteur civil. Avec différentes actions, la CABAT joue aussi un rôle dans la reconstruction psychologique des blessés, notamment grâce au sport. C’est par exemple l’objet des « rencontres militaires blessures et sport », événements interarmées réunissant différents blessés autour de la reconstruction par le sport. Certains font également partie de la délégation française aux « Invictus Games » ou participent à d’autres rencontres sportives internationales destinées aux soldats et vétérans blessés ou handicapés.

En parallèle, le gouverneur militaire de Paris organise chaque année différents événements caritatifs au profit des blessés et familles endeuillées issus des trois armées et services interarmées : il y a par exemple le concert du Gouverneur à la cathédrale Saint-Louis des Invalides, ou encore plusieurs dons du sang aux Invalides, notamment le .

Fonctions protocolaires[modifier | modifier le code]

Le gouverneur militaire de Paris organise et intervient dans de nombreuses cérémonies officielles.

  • Il est l’un des garants de la mémoire collective militaire et civile. Il participe à l’organisation cérémonies de commémoration liées aux grands conflits (, , appel du …).
  • Le gouverneur militaire de Paris organise aussi, à la décision du président de la République, les hommages nationaux aux militaires et aux civils, qui ont lieu en général aux Invalides (par exemple pour les victimes des attentats du , ou au décès de Simone Veil en ou celui de Charles Aznavour en ).
  • Il organise chaque année le défilé militaire du . Cet événement annuel et particulièrement médiatisé demande beaucoup de préparation. C’est donc le gouverneur militaire de Paris qui organise et supervise les nombreuses répétitions jusqu’au défilé et prépare l’accueil en région parisienne des unités défilantes. Le jour même, le gouverneur militaire de Paris est le commandant des troupes qui défilent.
  • Il accueille les visites officielles et visites d'État en mettant en place les honneurs militaires rendus, habituellement aux Invalides, à l'officiel étranger en visite (généralement un chef d’état ou chef de gouvernement).

Gouverneurs militaires de Paris depuis l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Gouverneurs de Paris sous l'Ancien Régime[modifier | modifier le code]

Charles II d'Amboise, gouverneur de Paris de à , portrait d'Andrea Solari.
François de L'Hospital, gouverneur de Paris de à .

Commandants généraux de la force armée à Paris[modifier | modifier le code]

Napoléon Bonaparte, commandant de la force armée à Paris de à , portrait de Jacques-Louis David.

Gouverneurs militaires de Paris[modifier | modifier le code]

Le maréchal Catherine-Dominique de Pérignon, gouverneur militaire de Paris de à , portrait de Philippe-Auguste Hennequin.
Le maréchal François Certain de Canrobert, gouverneur militaire de Paris de à .

Période de l'Occupation[modifier | modifier le code]

Sous l'occupation allemande, Paris connaît des gouverneurs militaires allemands, dont le titre exact est « Stadtkommandant (de) von Groß-Paris » (en français : « commandant de ville du Grand-Paris », souvent désigné « commandant du Gross-Paris » dans la littérature française).

Entre l'armistice du et la libération de Paris en , ces gouverneurs militaires allemands ont été successivement :

Gouverneurs militaires de Paris depuis [modifier | modifier le code]

Proclamation du général Pierre Kœnig le à sa nomination comme gouverneur militaire de Paris, au lendemain de la libération de la ville.
Le général Henri Zeller, gouverneur militaire de Paris de à .
  • Général Philippe Leclerc :
  • Général Pierre Kœnig :
  • Général Paul Legentilhomme :
  • Général d'armée René-Jean-Charles Chouteau (d) :  – 
  • Général d'armée Henri Zeller :
  • Général Louis-Constant Morlière (d) :  – 
  • Général Pierre Garbay :  – [w]
  • Général Raoul Salan : [x]
  • Général de corps d'armée Maurice Gazin (d) : 1960
  • Général d'armée André Demetz : [y]
  • Général Louis Dodelier :
  • Général Philippe de Camas (d) :
  • Général André Meltz (d) :
  • Général d'armée Bernard Usureau (d) :
  • Général de corps d'armée Philippe Clave :
  • Général Jean Favreau : [z]
  • Général de corps d'armée Jacques de Barry :
  • Général d'armée Jeannou Lacaze :  – 
  • Général de corps d'armée Roger Périer :
  • Général d'armée Alban Barthez (d) :
  • Général de corps d'armée Michel Fennebresque (d) :  – 
  • Général d'armée Hervé Navereau :  – [aa]
  • Général d'armée Daniel Valéry :  – [ab] puis  – [ac] après redécoupage des zones de défense[ad]
  • Général d'armée Michel Guignon :  – [ae]
  • Général de corps d'armée Michel Billot (d) :  – [af]
  • Général d'armée Pierre Costedoat (d) :  – [ag]
  • Général d'armée Marcel Valentin :  – [ah]
  • Général de corps d'armée Xavier de Zuchowicz :  – [ai]
  • Général d'armée Bruno Dary :  – [aj]
  • Général d'armée Hervé Charpentier :  – [ak]
  • Général de corps d'armée Bruno Le Ray :  – [al]
  • Général de corps d'armée Christophe Abad :  – [am]
  • Général de corps d'armée Loïc Mizon (d) : [an].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Équivalent en France de général de division.
  2. Équivalent en France de général de corps d'armée, dont l'arme d’affectation est l'infanterie.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le plan NEPTUNE, ou la crue centennale de la Seine », sur defense.gouv.fr, ministère de la Défense, (version du sur Internet Archive).
  2. Étienne Pattou, « Maison du Plessis & du Plessis-Liancourt », sur racineshistoire.free.fr, .

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance ou Gallica :

  1. Arrêté du , JORF, no 195, , p. 1961.
  2. Décret du , JORF, no 45, , p. 1569.
  3. Décret du , JORF, no 166, , p. 6617.
  4. Décret du , JORF, no 86, , p. 1682.
  5. Décret du , JORF, no 87, , p. 1682.
  6. Décret du , JORF, no 15, , p. 337.
  7. Décret du , JORF, no 256, , p. 5941.
  8. Décret du , JORF, no 183, , p. 4549.
  9. Décret du , JORF, no 203, , p. 4984.
  10. Décret du , JORF, no 253, , p. 5994.
  11. Décret du , JORF, no 286, , p. 6419.
  12. Décret du , JORF, no 157, , p. 3978.
  13. Décret du , JORF, no 290, , p. 8764.
  14. Décret du , JORF, no , , p. 10487.
  15. Décret du , JORF, no 234, , p. 7704.
  16. Décret du , JORF, no 301, , p. 7980.
  17. Décret du , JORF, no 90, , p. 2633.
  18. Décret du , JORF, no 162, , p. 5175–5176.
  19. Décret du , JORF, no 270, , p. 8649.
  20. Décret du , JORF, no 49, , p. 1855.
  21. Décret du , JORF, no 196, , p. 7016.
  22. Décret du , JORF, no 266, , p. 12569.
  23. Décret du , JORF, no 213, , p. 8456.
  24. Décret du , JORF, no 32, , p. 1695.
  25. Décret du , JORF, no 153, p. 5976.
  26. Décret du , JORF, no 75, , p. 3366.
  27. Décret du , JORF, no 29, , p. 1289, NOR DEFM8700005D.
  28. Décret du , JORF, no 149, , p. 8026, NOR DEFM8900079D.
  29. Décret du , JORF, no 186, , p. 10638, NOR DEFM9100040D.
  30. Décret no 91-664 du relatif à l'organisation territoriale de la défense, JORF, no 167, , p. 9532–9533, NOR PRMX9100101D.
  31. Décret du , JORF, no 158, , p. 9215, NOR DEFM9200018D.
  32. Décret du , JORF, no 224, , p. 14155, NOR DEFM9600024D.
  33. Décret du , JORF, no 176, , p. 11872, NOR DEFM0000021D.
  34. Décret du , JORF, no 219, , p. 15436, texte no 54, NOR DEFM0200017D.
  35. Décret du , JORF, no 159, , texte no 59, NOR DEFM0500014D.
  36. Décret du , JORF, no 170, , texte no 65, NOR DEFB0759923D.
  37. Décret du , JORF, no 159 , texte no 54, NOR DEFB1227724D.
  38. Décret du , JORF, no 158, , texte no 73, NOR DEFB1514547D.
  39. Décret du , JORF, no 156, , texte no 65, NOR ARMB2012071D.
  40. Décret du , JORF, no 150, , texte no 98, NOR ARMB2416855D.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gabriel Vauthier, « Le dernier gouverneur de Paris au XVIIIe siècle », Annales révolutionnaires, t. 8, no 3,‎ , p. 359–366 (JSTOR 41920883).
  • Colonel Gérard Bieuville et sous-lieutenant Pierre Perrier (préf. Pierre Messmer), Les Gouverneurs militaires de Paris, Paris, Connaissances et mémoires européennes / Gouvernorat militaire de Paris, , 268 p. (ISBN 2-919911-24-4).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]