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Jean-Victor Castor

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Jean-Victor Castor
Illustration.
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(2 ans et 24 jours)
Élection 18 juin 2022
Réélection 6 juillet 2024
Circonscription 1re de la Guyane
Législature XVIe et XIIe (Cinquième République)
Groupe politique NUPES-GDR
Prédécesseur Gabriel Serville
Conseiller régional de la Guyane

(6 ans)
Biographie
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Sinnamary (France)
Nationalité Française
Parti politique MDES
Syndicat UTG
Profession Cadre technique d'entreprise

Jean-Victor Castor, né le à Sinnamary (Guyane), est un homme politique français.

Membre du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES), il est élu député dans la 1re circonscription de la Guyane lors des élections législatives de 2022.

Il est réélu député en 2024 à l'élection législative anticipée suite à la dissolution de l'Assemblée Nationale[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-Victor Castor naît le à Sinnamary en Guyane. Membre d'une fratrie de huit enfants, il est fils d'instituteurs. Il fait des études de chimie en France[2].

Employé chez EDF et membre de l'Union des travailleurs guyanais, il est licencié pour fait de grève. À l'issue de nouvelles études, il obtient un diplôme en génie climatique, puis travaille comme chargé d'affaires dans une grande entreprise[2].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Mandats locaux[modifier | modifier le code]

Jean-Victor Castor est élu au conseil régional de la Guyane de 1998 à 2004, conseiller municipal d'opposition à Matoury et membre de la Communauté d'agglomération du Centre Littoral (CACL)[3].

En 2012, il devient secrétaire général du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES)[2].

Il démissionne de ses mandats locaux à Matoury au cours de sa campagne pour les élections législatives de 2022[4].

Député[modifier | modifier le code]

Candidat du MDES dans la première circonscription de la Guyane lors des élections législatives de 2022, il est élu député à l'Assemblée nationale au second tour face à Yvane Goua, soutenue par La France insoumise au second tour sur le plan national (La France Insoumise guyanaise soutenant au second tour Jean-Victor Castor)[5]. C'est la première fois que le MDES obtient un député.

Il décide d'intégrer le groupe parlementaire de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), ou siègent douze députés du PCF et dix députés ultramarins[6].

Le 4 mai 2023, journée parlementaire réservée à son groupe GDR, il présente une proposition de loi pour abroger l’obligation vaccinale anti-Covid des soignants. Cette proposition est adoptée par l’Assemblée, contre l'avis du gouvernement qui était favorable à une simple suspension de l'obligation[7].

Le journal Marianne révèle qu'il a voyagé deux fois en juillet et en novembre 2023 tout frais payés, à Bakou en Azerbaïdjan pour une conférence sur la lutte contre le « colonialisme »[8]. Lors de la réunion ministérielle du Bureau de coordination du Mouvement des non-alignés, Castor a plaidé contre les pratiques néo-coloniales persistantes de la France[9],[10].

En juin 2024, suite à la dissolution de l'Assemblée nationale, il est candidat à sa réélection. Lors du premier tour, il finit en tête avec plus de 62,78% des voix face à Boris Chong Sit, qui atteint plus de 15,6%, synonymes de second tour; Il a obtenu un nombre historique de voix jamais atteint par aucun autre député en Guyane[11],[12].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Jean-Victor Castor est très critique envers la gestion de l'État en Guyane. En septembre 2022, lors de la visite de trois ministres en Guyane pour les « Assises de la sécurité », il dénonce les manquements de l'État qui plongent ce territoire dans une situation économique, sociale et environnementale gravissime[13]. Il souligne que 40% de la population n'a pas accès à l'eau potable ou à l'électricité et que les services de santé et d'éducation sont dépassés. Castor critique également la gestion des ressources naturelles de la Guyane, affirmant que le territoire est "mis sous cloche" pour sa biodiversité tout en étant abandonné à la pollution causée par les extractions minières clandestines. Il appelle à une coopération transfrontalière renforcée, au développement des offres de formation pour la jeunesse et à des solutions aux problèmes de pauvreté, de mal logement et de chômage.

Il milite pour une autonomie accrue de la Guyane, rappelant que les élus guyanais se sont prononcés en faveur d'un statut propre à la Guyane au sein de la Constitution en mars 2022. Pour lui, une gestion adaptée de la Guyane ne doit pas passer par des décisions prises à Paris mais par une vraie concertation locale et un pouvoir de décision local.

En mars 2024, lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale, il a dénoncé le "manque d'infrastructures" qui empêche de répondre aux besoins vitaux de la population. Il critique le gouvernement pour son "enfumage" concernant l'avenir institutionnel de la Guyane et plaide pour une "évolution statutaire", affirmant que le "statu quo n'est pas tenable". Castor appelle à la création d'un article dédié à la Guyane dans la Constitution, reconnaissant sa "singularité" et tendant vers davantage d'autonomie, à l'image de la Nouvelle-Calédonie ou de la Polynésie française[14].

Castor a également participé à la mission d'information parlementaire sur "l’aménagement et le développement durables du territoire en Guyane", dont le rapport a été adopté en novembre 2023. Il met en avant cinq priorités pour le développement de la Guyane : rétablir la sécurité, mettre fin à la fracture spatiale par des infrastructures, développer l'agriculture, poursuivre les efforts en matière d'éducation, et agir pour le bien-être de la population en se concentrant sur le logement et la santé[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Nouvelle assemblée - Elections Législatives 2024 - Publication des résultats des élections en France », sur www.resultats-elections.interieur.gouv.fr (consulté le )
  2. a b et c Ludmïa Lewis, « Législatives 2022 : ce qu'il faut savoir sur Jean-Victor Castor, candidat dans la 1ère circonscription de Guyane », Guyane La Première, .
  3. Éline Ulysse, « Législatives 2022 : Jean-Victor Castor (1ère circonscription) et Davy Rimane ( 2ème circonscription), les deux nouveaux députés de Guyane », sur outremers360.com, (consulté le ).
  4. Elias Halile-Agresti, « Matoury : Jean-Victor Castor démissionne de ses mandats », sur France-Guyane, (consulté le )
  5. « Système contre anti-système - Élections législatives 2022 en Guyane », sur France-Guyane (consulté le )
  6. Jérôme Guitteau, « Davy Rimane et Jean-Victor Castor rejoignent la gauche démocrate et républicaine - Élections législatives 2022 en Guyane », sur franceguyane.fr (consulté le ).
  7. « Soignants : l’Assemblée vote l’abrogation de l’obligation vaccinale anti-Covid », Le Point, 4 mai 2023
  8. Maël Jouan, « Les voyages tous frais payés de 2 députés ultra-marins en Azerbaïdjan pour dénoncer "le colonialisme français" », (consulté le )
  9. « Bakou accueille la réunion ministérielle du Bureau de coordination du Mouvement des non-alignés », AZERTAC, 5 juillet 2023
  10. « Azerbaïdjan, Russie, Chine... Enquête sur les ingérences étrangères dans les Outre-mer français », (consulté le )
  11. « Législatives 2024 (Résultats provisoires) : Les sortants, grands gagnants du premier tour en Guyane », sur La Première
  12. « CARTE. Résultats du 1er tour des législatives 2024 : découvrez les scores des candidats et les députés qualifiés dans votre circonscription », sur Franceinfo, (consulté le )
  13. Jean-Victor Castor, « Guyane : un État défaillant, des services dépassés, une législation inadaptée », Libération, 28 septembre 2022
  14. « Emmanuel Macron en Guyane : un territoire engagé dans une 'course contre la montre' pour son développement », LCP, 24 mars 2024
  15. « Examen de plusieurs propositions de loi du groupe GDR-NUPES », Assemblée nationale

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]