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Philippe de Gueldre

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Philippe de Gueldre
Portrait de Philippe de Gueldre, duchesse douairière de Lorraine et de Bar, Musée Lorrain (Nancy).
Titre de noblesse
Duchesse
Biographie
Naissance
Décès
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoint
René II de Lorraine (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Charles de Lorraine (d)
François de Lorraine (d)
Antoine de Lorraine
Anne de Lorraine (d)
Nicholas de Lorraine (d)
Isabelle de Lorraine (d)
Claude de Lorraine
Jean III de Lorraine
Louis de Lorraine
Claude de Lorraine (d)
Catherine de Lorraine (d)
François de LorraineVoir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Philippe de Gueldre, née le à Grave (duché de Brabant) et morte le à Pont-à-Mousson (duché de Lorraine), au couvent des Clarisses, devient par mariage avec René II duchesse de Lorraine et de Bar, puis, veuve en 1508, entre dans les ordres en 1519 tout en essayant de s'occuper, avec un succès variable, des affaires du duché de Lorraine et du duché de Gueldre.

Parmi ses nombreux enfants, se trouve Claude de Lorraine (1496-1550), premier duc de Guise, à l'origine de la puissante famille catholique de l'époque des guerres de Religion.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales[modifier | modifier le code]

Philippe de Gueldre et sa famille, frontispice de La Grande Vie de Jésus-Christ peint par le Maître de Philippe de Gueldre, Bibliothèque municipale de Lyon.

Elle est la fille d'Adolphe d'Egmont, duc de Gueldre de 1465 à 1471, et de Catherine de Bourbon[1].

Par sa mère, qui meurt alors qu'elle n'a que deux ans, elle est la nièce de Pierre de Bourbon, sire de Beaujeu, puis duc de Bourbon, marié à Anne de France, fille de Louis XI, régente du royaume pendant la minorité de Charles VIII. Toujours par sa mère, elle est cousine germaine de Louise de Savoie, mère du futur roi François Ier.

En tant que descendante des ducs de Bourgogne[réf. nécessaire], elle est une proche parente de Maximilien[réf. nécessaire], empereur de 1493 à 1519.

Mariage avec le duc de Lorraine (1485)[modifier | modifier le code]

N'ayant pas eu d'enfant de sa première épouse Jeanne d'Harcourt, René II (1451-1508), fort du prestige que lui vaut sa victoire à Nancy sur Charles le Téméraire, fait annuler son mariage et se met en quête d'une nouvelle épouse, capable de lui donner une postérité et de resserrer ses liens avec la France sans négliger pour autant le Saint-Empire, dont le duché de Lorraine fait partie. Philippe de Gueldre apparait comme la candidate idéale.

Portrait de René II et de son épouse Philippe. Musée des Offices, Florence.

Le mariage est célébré à Orléans[pas clair] le . Le couple aura douze enfants, dont beaucoup n'atteignent pas l'âge adulte :

Profitant de ses liens avec la cour de France, elle y envoie ses fils cadets terminer leur éducation ; Claude y joue un rôle important et est le fondateur de la puissante maison de Guise. Jean, élevé très jeune à la dignité de cardinal, cumule les bénéfices ecclésiastiques et les évêchés prestigieux, est l'un des hommes les plus influents du royaume et manque devenir pape.

Duchesse douairière (1508-1519)[modifier | modifier le code]

À la mort de René II en 1508, elle tenta de prendre la régence, son fils Antoine ayant dix-neuf ans, mais les États de Lorraine jugent que celui-ci est suffisamment âgé pour être duc régnant.

Le , elle rachète la seigneurie de Mayenne à sa belle-sœur Marguerite de Joinville, duchesse d'Alençon.

retable offert aux clarisses - église Saint-Laurent de Pont-à-Mousson

Dans les ordres (à partir de 1519)[modifier | modifier le code]

Elle se retire au couvent des Clarisses à Pont-à-Mousson le . Elle commande un magnifique retable qu'elle offre à la congrégation et qui y restera jusqu'à sa mort.

Problèmes des successions de Gueldre et de Lorraine[modifier | modifier le code]

Son frère Charles de Gueldre, étant mort le sans postérité légitime, elle revendique la succession des duchés de Gueldre et de Juliers, mais Charles Quint, empereur et maître des Pays-Bas, s'empare du duché (1543).

Elle transmet la prétention à ces deux duchés à son fils Antoine, qui les ajoute à ses armoiries. Antoine meurt en 1544 laissant le trône à son fils François Ier de Lorraine. Le jeune duc, après avoir négocié la Trêve de Crépy-en-Laonnois entre la France et l'empire meurt prématurément après un règne de moins d'un an.

Son successeur Charles III de Lorraine, arrière-petit-fils de la duchesse Philippe, n'a que deux ans. La régence des duchés est confiée à sa mère, Christine de Danemark, nièce de Charles Quint et favorable à un rapprochement des duchés et de l'Empire, et à son oncle Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, évêque de Toul francophile qui abandonne l'état ecclésiastique pour pouvoir assurer la succession de la dynastie au cas où son neveu mourrait sans descendance. L'avenir des duchés est incertain.

Mort et funérailles[modifier | modifier le code]

La duchesse Philippe meurt en 1547 à l'âge de 82 ans en odeur de sainteté[réf. nécessaire]. Elle est inhumée dans la nécropole ducale de l'église des Cordeliers de Nancy. Son gisant est sculpté par Ligier Richier[1].

Elle est comptée au rang des bienheureuses de l'Église catholique.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Dénomination[modifier | modifier le code]

Orthographe de « Gueldre »[modifier | modifier le code]

« Gueldre », en tant qu'élément du nom de Philippe de Gueldre, est écrit avec une s muette à Nancy et à Pont-à-Mousson, où l'on trouve :

  • une rue Philippe de Gueldres ;
  • un gymnase Philippe de Gueldres[2] (seulement à Nancy).

« Philippe » comme prénom féminin[modifier | modifier le code]

Un certain nombre de prénoms longtemps mixtes sont aujourd'hui réservé à un usage masculin ou féminin (par exemple Anne, prénom aujourd'hui féminin, mais porté par des hommes au XVIe siècle : Anne de Montmorency, connétable de France).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Gisant de Philippe de Gueldre », sur le site du Musée lorrain (consulté le )
  2. « Gymnase Philippe de Gueldres », sur le site de la ville de Nancy (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henry J.-F. (1947) - Philippe de Gueldre, reine duchesse et pauvre dame, Nancy
  • Jacotey M.-L. (2004) - Philippe de Gueldre : princesse à la cour, souveraine, épouse et mère puis religieuse : 1464-1547, impr. D. Guéniot, Langres, 77 p.
  • (2008) - Femmes célèbres de Nancy (ISBN 978-2-9515687-8-5), sous la direction de Fr. Maguin, éd. Koidneuf
  • Jacqueline Carolus-Curien, Pauvres duchesses, Metz, Serpenoise, , 215 p. (ISBN 9782876927155), p. 53-74.
  • Alain Cullière, « La biographie franciscaine de Philippe de Gueldre. Genèse, réception, réécriture », Études franciscaines, nouvelle série, 5, 2012, fasc. 2, p. 241-262.
  • Geneviève Brest-Bautier et Pierre-Hippolyte Pénet, "Le gisant de Philippe de Gueldre par Ligier Richier, une sculpture pour l'éternité", Le Pays lorrain, .
  • Ghislain Tranié, Philippe de Gueldre (1467-1547), "Royne de Sicile" et "povre ver de terre", Paris, Classiques Garnier, 2019.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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