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Réserve naturelle nationale de Camargue

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Réserve naturelle nationale de Camargue
Flamants roses en Camargue
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
Ville proche
Superficie
13 117,5 ha[1]
Administration
Type
Catégorie UICN
IV
WDPA
Création
[1]
Patrimonialité
Administration
Site web
Localisation sur la carte de Provence-Alpes-Côte d'Azur
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La réserve naturelle nationale de Camargue (RNN22) est une réserve naturelle nationale située en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Créée en 1927 et classée en 1975, elle occupe une surface de 13 117,5 hectares. Gérée par la Société nationale de protection de la nature (SNPN), elle fait partie du parc naturel régional de Camargue[2].

Localisation

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Périmètre de la réserve naturelle.

Le territoire de la réserve naturelle est dans le département des Bouches-du-Rhône, sur les communes de Arles et des Saintes-Maries-de-la-Mer. Elle est située à l'intérieur du delta du Rhône et englobe l'étang de Vaccarès ainsi que les étangs inférieurs jusqu'à la mer (les étangs des Impériaux n'en font plus partie depuis 1959-1960), Amphise et Salin de Badon. Sa superficie est de plus de 13 000 hectares[2], ce qui en fait une des plus étendues d'Europe.

Histoire du site et de la réserve

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Située à la croisée d’activités économiques aux enjeux opposés, la réserve est pensée au début du 20ème siècle comme une zone « neutre » entre saliniers et agriculteurs qui y projetaient des usages différents. La "Réserve zoologique et botanique de Camargue" est donc créée en 1927 et sa gestion est confiée à la Société d'Acclimatation, renommée Société nationale de protection de la nature.

Elle est classée sous le titre de "Réserve nationale de Camargue", le 24 avril 1975, peu après l’acquisition des terrains par l’Etat qui confirme la SNPN dans son rôle de gestionnaire.

Gabriel Tallon en fut le premier directeur à partir de 1935 et pendant quarante ans. Il fut ensuite suivi par Jacques de Cafarelli, René Charavin, Eric Coulet, Anaïs Cheiron et Gaël Hemery, directeur actuel de la RNNC.

Patrimoine archéologique

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Des fouilles archéologiques réalisées entre1997 et 2002 ont mis en évidence plusieurs occupations entre 500 av. J-C et le VIème siècle, plusieurs occupations successives sur le site de la Capelière entre le Vème et le Ier siècle av. J-C. Sur ce site, les fouilles ont révélé une première occupation entre 500 et 175 av. J-C, puis une désertion du site à la suite de fortes inondations qui laisse place à une fréquentation intermittente du site, jusqu'au Vème siècle de notre ère où l'on constate une nouvelle occupation.

On observe également la présence d’un port fluvial sur la rive du Rhône d’Ulmet entre le Vème et le VIème siècle.

Au Moyen-Age, entre le XIIème et le XIVème siècle, on note la présence de l’abbaye d’Ulmet, construite en 1173 par des moines cisterciens et qui est la première des « abbayes du sel » avec celles de Psalmody, Franquevaux et Sylveréal.

Écologie (biodiversité, intérêt écopaysager…)

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Les habitats prioritaires identifiés par la Directive européenne Habitats-Faune-Flore représentent 66 % de la Réserve et sont constitués en grande majorité par des lagunes, qui occupent environ 8500 ha entre le système Vaccarès, les étangs Inférieurs (Lion et Dame) et le système littoral (Batayolles et Tampan). 94 % de la surface de la Réserve sont constitués d’habitats salés inondés ou inondables.

Parmi les habitats notables, on retrouve aussi les dunes littorales à Juniperus, qui couvrent environ 60 ha sur la Réserve, sur un cordon dunaire fossile connu sous le nom de Bois des Rièges. Sont également présentes des pelouses méditerranéennes (montilles) sur environ 110 ha, des sansouïres sur près de 4000 ha et enfin les plages et dunes qui s’étendent sur environ 7 km de littoral.

La Réserve de Camargue abrite une grande diversité floristique. 73 des espèces présentes ont un intérêt patrimonial, aux échelles nationales ou régionales[3].

Anciens salins dans la Réserve (2014).

Parmi les végétaux remarquables figurent les genévriers multi-centenaires qui colonisent le cordon dunaire, et l’espèce protégée Limonium girardianum.

Environ 1760 espèces d’insectes et 189 d’araignées ont été identifiées dans la réserve[4]. 39 espèces de poissons ont été inventoriées au cours de la dernière décennie, dont l'Anguille, le Poisson-chat et l'Ablette. La variation des populations d'anguilles est liée à la gestion des connexions avec la mer (comme pour toutes les espèces marines) qui est essentielle pour la diversité du peuplement dans son ensemble.

Parmi les amphibiens, le Triton palmé semble avoir disparu depuis 1996[4].

Onze espèces de reptiles ont été identifiés dans la réserve durant la dernière décennie.

24 espèces de mammifères - sur 43 espèces inventoriées dans l'ensemble de la Camargue- sont présentes de façon avérée, dont la Taupe, le Hérisson d'Europe, la Pipistrelle, le Renard roux, la Fouine, la Belette, le Ragondin et des campagnols. Le Lapin de garenne qui était surabondant dans le delta a quasiment disparu, sans doute à cause de l'arrivée de la maladie hémorragique virale du lapin.

Mais ce qui fait la réputation de la réserve ce sont les 277 espèces d'oiseaux recensés, dont 89 sont inscrites à l'annexe I de la "directive oiseaux", dont 17 ont un statut préoccupant[4]. On constate chaque hiver une baisse sensible des effectifs des oiseaux sur la réserve. Les plus célèbres sont les flamants roses dont les effectifs atteignent un maximum de 34 000 individus en fin d'été.

Intérêt touristique et pédagogique

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La réserve bénéficie de plusieurs sites d’accueil du public et offre sur une partie de son territoire la possibilité de promenades.

La Capelière, Maison de la Réserve et du Vaccarès.

La Capelière héberge le centre administratif de la réserve. Il s’agit d’un ancien mas au bord de l’étang de Vaccarès, entouré de marais. Depuis 1979, elle est également un centre d’information pour les visiteurs. L’espace muséographique permanent fut entièrement rénové en 2023 et la Maison de la Réserve et du Vaccarès accueille donc une exposition permanente ainsi qu’une exposition temporaire (entre juin et septembre). Un sentier de promenade permet de découvrir différents paysages (marais, forêt, pelouse, sansouïre et roselière) et d’observe la faune grâce à plusieurs observatoires.

Le Phare de la Gachole.

Le Phare de la Gachole, construit en 1882, est situé sur la Digue à la mer. Celle-ci permet l’accès à 20 km de sentiers sur le littoral de la Réserve et relie les Saintes-Maries-de-la-Mer. Il abrite un point d’information et d’accueil du public, par l’intermédiaire des bénévoles de la Société Nationale de Protection de la Nature.

La digue à la mer, la plage de la Réserve et le phare de la Gachole sont les seuls lieux du territoire de la Réserve où la circulation est permise (à vélo et à pied).

Administration, plan de gestion, règlement

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La réserve naturelle est gérée par la Société nationale de protection de la nature (SNPN). Le plan de gestion en cours couvre la période 2023-2027.

Deux instances de gouvernance apportent leur avis et leur expertise à la gestion de la Réserve.

Le Conseil de direction, présidé par le Préfet des Bouches-du-Rhône, est consulté sur les conditions d’application de la réglementation, l’élaboration et la mise en œuvre du plan de gestion, ainsi que sur l’information et l’éducation du public.

Le Conseil scientifique est chargé de formuler un avis sur les mesures de gestion et l’aménagement de la Réserve, inciter et de coordonner les recherches scientifiques et de proposer des modifications éventuelles de la réglementation.

Outils et statut juridique

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La réserve naturelle a été créée par un arrêté ministériel du [5].

Site Ramsar

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Le , la Camargue est reconnue site Ramsar[6].

Réglementation

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La réglementation de la Réserve a pour objectif d’éviter les perturbations, dégradations ou pollutions des milieux et des espèces. C’est pour cette raison que l’accès est interdit au public sur le territoire de la Réserve, à l’exception de la portion de digue à la mer traversant la Réserve et de la plage de la Réserve, accessibles à pied ou à vélo[7].

Le survol, la chasse, la pêche, la cueillette et le bivouac sont interdits sur l’ensemble du territoire de la Réserve.

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • G. Tallon. La réserve zoologique et botanique de Camargue. Paris, Société nationale d'acclimatation de France, 1935, 24 pages et 17 planches de photos.
  • Corinne Landuré (Dir.). Vivre en Camargue pendant l'Antiquité. Le site archéologique de la Capelière. Éditions Marion Charlet, pp.160, 2020, 978-2-9566309-1-3.
  • SNPN RNNC. Plan de gestion 2023-2027.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a b c et d « Camargue (FR3600022) », sur Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le )
  2. a et b « Projet de loi relatif au parc naturel régional de Camargue - Sénat », sur senat.fr (consulté le ).
  3. « Le patrimoine naturel de la Réserve de Camargue » Accès libre, sur SNPN Réserve de Camargue (consulté le )
  4. a b et c Plan de gestion 2011-2015 [PDF]
  5. « Arrêté du 24 avril 1975 portant création de la réserve naturelle zoologique et botanique de Camargue dite "réserve nationale de Camargue" », sur Legifrance
  6. (en) « Camargue », sur Service d’information sur les Sites Ramsar (consulté le )
  7. « La réglementaiton applicable sur la réserve », sur SNPN Réserve de Camargue (consulté le )