Vazgen Manoukian
Vazgen Manoukian Վազգեն Մանուկյան | |
Vazgen Manoukian en 2012. | |
Fonctions | |
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Premier ministre d'Arménie | |
– (1 an, 3 mois et 9 jours) |
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Président | Levon Ter-Petrossian |
Gouvernement | Manoukian |
Coalition | MNA-Mouvement National Arménien |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | Gagik Haroutiounian |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Gyumri |
Nationalité | arménienne |
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Premiers ministres d'Arménie | |
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Vazgen Manoukian (en arménien : Վազգեն Մանուկյան), né le à Gumri, est un homme d'État arménien. Il est le premier Premier ministre de l'Arménie indépendante de 1990 à 1991. Il est ministre de la Défense de 1992 à 1993 et président du Conseil économique et social de 2009 à 2019.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origines familiales
[modifier | modifier le code]Les parents de Vazgen Manoukian étaient originaires de la province de Moks en Arménie Occidentale : ils avaient fui l’Empire ottoman lors du génocide des Arméniens, et avaient trouvé refuge à Erevan. Son père, Mikayel Manoukian, était docteur en mathématiques et professeur à l’université d'État d'Erevan. Sa mère, Asdghik Hakobian, née à Gyumri, dans le nord de la République d’Arménie, avait étudié à la même université.
Études et enseignement
[modifier | modifier le code]Vazgen Manoukian suit des études à l’université d’État d’Erevan, avant de préparer une thèse (soutenue en 1972) en mathématiques à Novossibirsk, au sein de la célèbre Akademgorodok.
A son retour à Erevan en 1972, Manoukian commence à enseigner à la faculté de mathématiques appliquées de l’université d’Etat (méthodes d’optimisation et analyse mathématique).
Parcours dans la vie publique
[modifier | modifier le code]Débuts en politique
[modifier | modifier le code]Le , alors qu’il est étudiant à Moscou, Manoukian organise une manifestation devant l’ambassade de Turquie à Moscou, à la suite de quoi il est renvoyé à Erevan.
À partir de 1974, Manoukian et ses partisans organisent des célébrations autour de la « fête des Saints Traducteurs », qui rassemblent progressivement l'ensemble des intellectuels arméniens. On y discute dans une ambiance informelle les questions des écoles (arméniennes et non-arméniennes) les relations entre Russie et Arménie, les questions liées au génocide.
Comité Karabagh
[modifier | modifier le code]En , il adhère au « Comité Karabagh », dont l’objectif était d’obtenir la réunification de la région autonome du Haut-Karabagh à l’Arménie.
Le , Manoukian est arrêté avec tous les membres du comité, et passe six mois à la prison Matrosskaïa Tichina à Moscou.
Premier chef de gouvernement de l'Arménie indépendante
[modifier | modifier le code]Après sa libération, Manoukian contribue à la création du Mouvement National Arménien (MNA), parti héritier du Comité Karabagh, dont il devient le premier président. En , il est élu député au Conseil suprême d’Arménie qui le désigne président du Conseil des ministres le suivant.
À la suite de désaccords profonds avec le président de la République Levon Ter-Petrossian, Manoukian démissionne de son poste le .
Manoukian fonde alors le Mouvement national démocratique (ԱԺՄ) avec les députés David Vardanian, Archag Sadoïan, Chavarch Kotcharian, Ludwig Khatchatrian, Tigrane Sargsian et Seyran Avagian.
Ministre de la Défense
[modifier | modifier le code]En , Manoukian est nommé ministre d’État et ministre de la Défense. C’est à cette époque que l’armée arménienne prend sa forme définitive, et peut désormais prendre l’avantage dans le Haut-Karabagh, avec deux « opérations » restées célèbres, celle de Kapan[1] (qui permet de mettre cette ville à l'abri des bombardements) et de Karvachar[2] (qui permet de relier les territoires de l'Arménie et du Haut-Karabagh). Il démissionne de son poste en .
Député
[modifier | modifier le code]En 1995, Manoukian est élu député de la vingtième circonscription à l'Assemblée nationale. Il est réélu en 1999 et 2003 mais ne se représente pas aux élections de 2007.
Candidatures aux élections présidentielles
[modifier | modifier le code]Manoukian est à quatre reprises candidat à la présidence de la République. La première fois en 1996, il se présente contre le président sortant Levon Ter-Petrossian. Les résultats de l’élection sont contestés[3],[4],[5], et Levon Ter-Petrossian doit faire intervenir l’armée dans les rues d’Erevan pour se maintenir au pouvoir.
Il est de nouveau candidat en 1998, 2003 et 2008[6].
Président du Conseil économique et social
[modifier | modifier le code]En mars 2008, Vazgen Manoukian est nommé président du Conseil économique et social de la République d’Arménie. En décembre 2019, il doit quitter cette fonction à la suite d'une campagne de diffamation[7],[8] orchestrée par le député Armand Babadjanian, proche du Premier ministre Nikol Pachinian, et fonde le club politique Vernatoun.
Candidat de l'opposition au poste de Premier Ministre
[modifier | modifier le code]En décembre 2020, après la défaite des troupes arméniennes lors de la deuxième guerre du Haut-Karabagh, dix-sept partis d'opposition au gouvernement de Pachinian se réunissent au sein du « Conseil du salut de la patrie » qui désigne Manoukian comme candidat à un « gouvernement d'accord national »[9].
Distinctions
[modifier | modifier le code]Vazgen Manoukian a reçu la médaille de l’ordre de Tigrane-le-Grand de la République d’Arménie et la médaille de l’ordre de Mesrop Machtots de la République d’Artsakh.
Lien externe
[modifier | modifier le code]- (en) Site officiel
Références
[modifier | modifier le code]- (hy) « 26e anniversaire de l'opération de Kapan », sur Blognews.am
- (hy) « Comment la région historique de Karvachar a été libérée de 70 ans de servitude », sur Ankakh
- (en) « Radio Free Europe : "Arménie - au sujet de l'élection présidentielle de février" »
- (en) « Wikileaks : "Manoukian est universellement considéré comme ayant légitimement vaincu LTP lors de l'élection présidentielle truquée de 1996" »
- Sophie Shihab, « Les Arméniens saisis par la « nostalgie de l'URSS » à la veille de la présidentielle », sur Le Monde,
- (en) « Wikileaks : « Manoukian conduit opiniâtrement sa propre candidature quichottesque à l’élection de février » »
- (hy) « interview donnée par Armand Babadjanian à Factor TV : « Le Premier ministre doit éloigner Vazgen Manoukian de son poste de président du Conseil économique et social » »
- (hy) Alain Simonian (vice-président de l'Assemblée nationale), « Le Conseil économique et social ne sert à rien », sur youtube
- « Opposition Parties Choose Vazgen Manukyan as Prime Minister Candidate », sur Asbarez,