Une forêt dans le désert : l'histoire de Yacouba Sawadogo
Vocabulaire : l'agriculture | Grammaire : les temps du passé | Compréhension orale de l'émission C’est dans ta nature du 10 décembre 2023. Cette activité est proposée en partenariat avec le numéro 451 de la revue Le français dans le monde.
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► EXERCICE - C’est dans ta nature du 10 décembre 2023
► LEXIQUE
La nature : une forêt ; un désert ; un arbre ; l'eau ; le Sahel ; la pluie ; la saison des pluies ; la saison sèche.
Les animaux : un hérisson ; une biche ; un termite ; une termitière ; un ver de terre.
L'agriculture : planter ; un agriculteur/une agricultrice ; une technique ancestrale ; le zaï ; un trou ; la terre ; une matière organique ; un système racinaire ; un nutriment ; malaxer ; dégrader ; un végétal ; creuser ; s'infiltrer ; un sol.
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« La forêt donne d'abord la santé aux populations et la forêt aide la population à s'alimenter. »
Ainsi parlait Sawadog, extrait de l'émission « La marche du monde ». Yacouba Sawadogo, « L'homme qui arrêta le désert » pour reprendre le titre du livre que lui a consacré le géographe franco-burkinabè, Damien Deville :
« L'histoire de Yacouba, elle commence dans les années 80, lorsque le désert tape à la porte de son village, provoquant sécheresse, famine. Tout le monde part, et lui, à contresens, reste dans le village et se met à planter des arbres. 40 ans après, le hérisson, la biche sont revenus, des villageois se sont réinstallés dans le village et des agriculteurs profitent de la forêt comme rempart, comme gardienne de l'eau. »
L'homme qui plantait des arbres en plein Sahel avait utilisé une technique ancestrale qu'il avait perfectionnée, le haï : des trous dans la terre, enrichis de matière organique pour capturer la pluie, si rare.
« Traditionnellement, la technique du zaï, on la fait au tout début de la saison des pluies. Yacouba a commencé à planter des arbres à la fin de la saison sèche. Il a été pris pour un fou, mais il était parti de l'idée que, pendant la saison sèche, l'arbre allait pouvoir développer un système racinaire certes timide mais suffisant pour, que lorsqu'arrive la saison des pluies, il puisse très vite s'élancer vers le ciel pour aller chercher le soleil, très vite dans les profondeurs pour aller chercher les nutriments. »
Et ça a marché avec des alliés précieux : les termites. Damien Deville :
« Les paysans, parce que ça prend de l'espace ces termitières, souvent ils ont tendance à les détruire. Yacouba s'est mis à les chérir, tout simplement parce que les termites ont le même rôle que les vers de terre en Europe, par exemple. Elles malaxent la terre, elles dégradent la matière organique, la rendant assimilable par les végétaux et elles creusent des galeries dans la terre, permettant à l'eau de mieux s'infiltrer. »
Le zaï a fait des miracles et continue d'en faire face au réchauffement climatique. Selon l'Institut sénégalais de recherches agricoles, le zaï permet au sol de capturer 50% de CO2 en plus qu'une culture classique.
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