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Bicentenaire
 

Thème IV

Des Sergents de Ville et Gardiens de la Paix à la police de proximité : la Préfecture de Police au service des citoyens

Le Préfet Debelleyme, nommé en 1828, renforça les services judidiaires, institua des commissaires aux délégations judiciaires auprès du Parquet et réorganisa le Service des Inspecteurs de Police. Ces mesures furent autant de jalons pour la création de la Police Municipale qui se superposa par ordonnance du 12 mars 1829 au Service des Officiers de Paix. Une présence permanente, de nuit comme de jour, était assurée sur la voie publique, au moyen de rondes régulières ou grâce à la tenue de postes fixes. C'est sous la dénomination de "Sergents de Ville" que Debelleyme créa un corps de police ostensible de cent agents destinés à faire le service jusqu'alors confié aux Inspecteurs de Police. Cette réforme fut une innovation importante car les policiers de l'époque exerçaient, partout en Europe, sans uniforme ni signe distinctif. Cette première police en tenue visait des buts ambitieux : proximité, prévention, efficacité, visibilité et sécurité. Les policiers recrutés pour porter cet uniforme (redingote en drap bleu avec boutons aux armes de la Ville de Paris, pantalon et gilet bleus, chapeau à corne) étaient de taille supérieure à la moyenne, prélevés sur le corps des inspecteurs et pouvaient procéder à des arrestations en cas de flagrant délit.

Tout au long du XIXème siècle, les effectifs de la Police Municipale connurent une augmentation régulière : en 1900, sous Louis Lépine, la Police Municipale est devenue de loin la plus importante direction de la Préfecture de Police.

La "Grande Maison" connut un autre tournant majeur en 1966. Au lendemain de l'affaire Ben Barka, le Ministre de l'Intérieur Roger Frey s'efforça de réunifier la Sûreté Nationale et la Préfecture de Police. Par la loi du 9 juillet 1966, les personnels de la Sûreté et les fonctionnaires des Services Actifs de la Préfecture de Police devinrent les "collègues" d'une même maison, la Police Nationale.

L'îlotage

L'îlotage est devenue une préoccupation constante et commune à tous les Préfets de Police depuis l'application de la loi des 10-15 juin 1853 qui réalisait l'unification quasi-parfaite des pouvoirs de police sur le territoire de Paris et de communes suburbaines ou de banlieue. L'arrêté du 14 avril 1856 préconisait au niveau des arrondissements "la surveillance continue des îlots", une innovation majeure qui introduisait à Paris le système de l'îlotage, déjà pratiqué par la police londonienne. Il permettait un maillage serré des quartiers découpés en îlots et une meilleure connaissance des quartiers par les Sergents qui y étaient affectés. Dans chaque arrondissement, quatre postes de police furent installés et une compagnie de Sergents de Ville affectée, commandée par un officier de paix.

En 1887, le règlement général pris par le Préfet de Police Arthur Gragnon restructura les services de voie publique et développa l'îlotage. Les Brigades d'Arrondissements et les Brigades Centrales furent organisées en complémentarité.

La police de proximité ne cessa pas par la suite de s'étendre. Le Préfet Jean Chiappe recruta en 1932 des "assistantes de police" chargées de la protection des mères et des mineurs menacés et de la conduite des enquêtes relatives aux enfants en danger moral, et les Gardiens de la Paix ont toujours veillé à connaître parfaitement le quartier où ils exercent leurs fonctions.

Ces vingt cinq dernières années ont vu une croissance de la petite et moyenne délinquance, en particulier des vols. Pour répondre à ce sentiment d'insécurité, l'îlotage constitue l'objectif majeur des évolutions mises en oeuvre depuis 1984. Des groupes d'îlotiers, détachés du Service Général se consacrent exclusivement à cette mission depuis 1993 et la réforme engagée par le Préfet de Police Philippe Massoni en 1994 visait à rapprocher la police des citoyens, répondre plus efficacement aux nouvelles formes de violences urbaines et donner à la Préfecture de Police les moyens d'une gestion plus moderne. Des unités spécialisées ont été créées dans ce but : des policiers en rollers et en VTT ont rejoint les brigades d'îlotage pédestres.

La Réforme du 18 avril 1999 et ses premiers résultats

Le 18 avril 1999 à 6h30, la nouvelle organisation des Services Actifs de la Préfecture de Police est entrée en vigueur. Conformément aux orientations définies par le Ministre de l'Intérieur, M. Jean-Pierre Chevènement, cette réforme répond à la nécessité de mieux adapter l'organisation de la police parisienne à la petite et moyenne délinquance. Deux nouvelles Directions ont été créées (la Direction de la Police Urbaine de Proximité et la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation). Au total, cette réforme, mise en oeuvre par le Préfet de Police Philippe Massoni, rend la police plus proche, plus visible, plus accessible et plus disponible pour les Parisiens. Trois questions fondamentales ont guidé l'ensemble de la réflexion préparatoire à la Réforme. Comment faire, tout d'abord, pour que les hommes affectés à la police de proximité ne soient pas détournés de leurs missions pour des opérations d'ordre public ? Les missions d'ordre public et de police de proximité, dont les exigences sont parfois contradictoires, peuvent-elles être, ensuite, confiées à une seule et même direction ? La distinction entre commissariats d'arrondissements de sécurité publique et commissariats de quartier de police judiciaire est-elle, enfin, compatible avec la priorité donnée à la proximité ?

A la lumière de cette réflexion, trois innovations majeures ont été engagées aux trois niveaux d'action de la police à Paris : local, central et intermédiaire afin de mieux répondre aux exigences des Parisiens.

Réforme des services actifs de la Préfecture de Police, entrée en vigueur le 18 avril 1999
Séminaire d'évaluation de la réforme des services actifs de la Préfecture de Police, mardi 18 avril 2000