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Les bachelors, une bonne affaire pour les écoles ?

C’est l’une des raisons souvent avancées de la multiplication des bachelors : ils rapporteraient gros aux institutions qui les proposent. Qu’en est-il ?

Les bachelors coûtent en général moins cher à monter que d’autres programmes. Pour leur cycle « grande école » ou leur MBA, les établissements font appel à de nombreux professeurs titulaires d’un doctorat pour obtenir ou conserver leurs accréditions internationales (Equis, AACSB, etc.). Ces professeurs consacrent en outre une bonne part de leur temps à la recherche. Or, les salaires de ces enseignants-chercheurs, dont certains sont des pontes de calibre international, atteignent souvent des niveaux très élevés, notamment dans des disciplines comme la finance, le marketing ou la stratégie.

En conséquence, le coût de revient de ces masters, mastères ou MBA s’envole. A l’inverse, les bachelors, qui accueillent des étudiants issus du bac, peuvent se contenter d’enseignants moins chevronnés et font appel à de nombreux intervenants venus du monde de l’entreprise. Les uns et les autres sont évidemment moins payés que les « pointures » des autres cursus, ce qui allège la facture.

« Ces programmes n’ont rien de vaches à lait »

De nombreux autres facteurs jouent sur la rentabilité du programme, comme le nombre d’élèves par classe ou le volume horaire du cursus. Les écoles utilisent ces deux leviers – dans certaines limites – pour réaliser des économies d’échelle.

Reste que les bachelors sont de plus en plus concurrentiels, et que les écoles ne peuvent se permettent d’aller trop loin dans cette voie. « Nous devons mettre en place un encadrement de proximité pour nos élèves, qui sont encore peu autonomes, observe Anne-Catherine Guitard, responsable des bachelors à Kedge Business School. Au final, nous ne perdons pas d’argent avec ces programmes, mais ils n’ont rien de vaches à lait. »

Son homologue à Skema Business School, Denis Boissin, défend le même point de vue : « Nous réalisons peut-être quelques économies d’échelle. Mais les bachelors sont très loin d’être des formations à bas coût. » Tous deux font remarquer que les frais de scolarité pratiqués dans l’Hexagone pour les bachelors restent très inférieurs à ceux des institutions anglo-saxonnes de niveau équivalent. Le bachelor est donc une formation rentable, mais dans certaines limites.

  • Jean-Claude Lewandowski