Cinq ans après avoir récolté 25 milliards de dollars lors de son entrée en Bourse à New York, Alibaba réitère l’exercice à Hongkong mardi 26 novembre. Vendu au prix unitaire de 176 dollars hongkongais (HKD), le titre s’inscrivait à 187 dollars dès le début de la cotation, soit une hausse de 6,25%.
Le géant chinois du commerce en ligne, qui compte 785 millions d’utilisateurs à travers ses applications, espère lever 13 milliards de dollars pour continuer à financer son expansion, notamment dans la livraison à domicile et le cloud (informatique dématérialisée), deux secteurs gourmands en investissement.
Cette opération doit être la plus importante pour la Bourse de Hongkong depuis 2010. En se cotant sur la principale place financière asiatique, Alibaba veut séduire des investisseurs qui connaissent mieux son modèle et ses possibilités de développement. « Les investisseurs chinois vont maintenant pouvoir acheter des actions d’Alibaba. Non seulement ce groupe fait partie de leur vie quotidienne, mais ils savent qu’Alibaba est un géant qui continue à grandir », souligne Chen Jiahe, directeur des investissements chez Novem Arcae Technology.
Un choix politique
Dans le contexte de tensions économiques avec les Etats-Unis, le groupe fondé par Jack Ma assure aussi ses arrières : certains hommes politiques américains avaient évoqué l’idée de restreindre l’accès des entreprises chinoises aux marchés financiers américains.
Le choix d’Alibaba est aussi politique, à l’heure du mouvement de protestation dans la ville chinoise semi-autonome. Le groupe espère ainsi « contribuer, à [sa] petite échelle, à l’avenir de Hongkong », a déclaré le PDG d’Alibaba, Daniel Zhang, dans un communiqué le 15 novembre. « En ces temps de changement, nous continuons à croire que le futur de Hongkong reste radieux. »
Avec cette opération, la Bourse de Hongkong devrait rester la première place financière mondiale pour la deuxième année consécutive
Avec cette opération, la Bourse de Hongkong devrait rester la première place financière mondiale pour la deuxième année consécutive devant Wall Street en termes de levées de capitaux.
Jusqu’ici, les places financières chinoises – Shenzhen, Shanghai et Hongkong – avaient raté les mises sur le marché de la plupart des succès de la technologie chinoise (de Baidu à Alibaba) car elles ne permettaient pas aux entreprises d’émettre des actions avec droits de votes différenciés, appréciées par les fondateurs de start-up pour garder le contrôle de leur entreprise. Après avoir révisé ces règles en 2018, Hongkong a attiré des entreprises phares de la tech chinoise comme le fabricant de smartphones et d’objets connectés Xiaomi ou Meituan, une application de services.