Svoboda | Graniru | BBC Russia | Golosameriki | Facebook

La famille afro-asiatique
(ou chamito-s�mitique)

N

Groupe

Nombre
des langues

Langues


1

chamite

3

�gyptien ancien*, moyen �gyptien*, nouvel �gyptien*, d�motique*, copte (religieuse)

2

s�mitique

73


akkadien*, �bla�te*

babylonien*, ougaritique*, canan�en*, moabite*, ph�nicien*, samaritain*, aram�en, assyrien, chald�en, h�breu, etc.

arabe classique, arabe dialectal (vari�t�s nombreuses), maltais

amharique, tigrinia, tigr�en (tigr�), argobba, kistan�, etc.
 

3

berb�re

29


tamazight, kabyle, tachelhit, tamasheq, tamajaq, siwi, jerba, chaou�a, jud�o-berb�re, etc.
 

4

tchadique

192


haoussa, bouduma, mandara, ngala, bana, angas, etc.
 

5

couchitique

47


somali, sidama, galla, afar, gedeo, bedja, bedawi, oromo, etc.
 

6

omotique

28


wolaitta, gamo, melo, basketto, seze, yemsa, etc.
 

* = langue �teinte

1 Une appellation controvers�e

Les langues de la famille afro-asiatique � appel�e �galement chamito-s�mitique � couvrent une aire g�ographique consid�rable, qui s��tend du nord de l�Afrique (du Maghreb jusqu�au Nigeria et une partie du Cameroun, en passant par l��thiopie, l��rythr�e et la Somalie) et de l��le de Malte, ainsi que dans tout le Proche-Orient, pour s�arr�ter aux fronti�res de l�Iran (quelques �lots d�arabophones).

L�appellation de chamito-s�mitique attribu�e � ces langues est une pure invention des linguistiques de la fin du XVIIIe si�cle, d'o� cette appellation controvers�e. Sous l�influence de la Gen�se (Bible jud�o-chr�tienne), les linguistes europ�ens pr�sent�rent les H�breux, les Aram�ens, les anciens �gyptiens et les Arabes comme les descendants de Sem (d�o� s�mitique) et de Cham (d�o� chamite), les fils du patriarche No�.

Quant � Koush, un fils de Cham, dont les descendants auraient habit� le sud de l��gypte, il aurait donn� son nom � l��thiopie, d�o� la cr�ation par la suite du terme couchitique pour d�signer les langues de ce pays. On a invent� plus r�cemment le mot tchadique pour d�signer les langues de la r�gion du lac Tchad. Enfin, les langues dites omotiques sont parl�es en �thiopie dans la r�gion du fleuve Omo. Finalement, les linguistes rassembl�rent les langues de l'Asie de l'Ouest et de l'Afrique du Nord pr�sentant des similitudes entre elles en une grande famille appel�e afro-asiatique.

Certaines des langues de la famille afro-asiatique ont, dans l�Antiquit�, �t� de tr�s grandes langues de civilisation. Pensons seulement � l'�gyptien ancien, au babylonien, au ph�nicien, � l�aram�en, etc. La plupart de ces langues sont aujourd'hui disparues, � l'exception du copte, rest� une langue liturgique, et de l�aram�en, parl� par moins de 100 000 locuteurs. De toutes les langues afro-asiatiques actuelles, l�arabe, avec ses nombreuses vari�t�s dialectales, constitue sans aucun doute l�idiome parl� par le plus grand nombre de locuteurs (au moins 300 millions).

Avec pr�s de 300 millions de locuteurs dans le monde, les langues de la famille afro-asiatique font partie des familles les plus importantes du monde, tant par leur histoire que par leur nombre et leur distribution g�ographique de leurs locuteurs. Les langues chamito-s�mitiques constituent l'une des grandes familles linguistique du continent africain (voir la carte).

2 Les langues chamites

Le groupe chamite ne compte qu�une seule langue, l��gyptien (3000 ans avant notre �re), qui a donn� naissance � l'�gyptien ancien, � l'�gyptien moyen, au nouvel �gyptien, au d�motique, puis au copte. Il ne faut pas confondre l'ancien �gyptien, une langue chamite, avec l'arabe �gyptien d'aujourd'hui, une langue s�mite, bien que ces langues remontent dans le temps au proto-s�mitique.

2.1 La langue �gyptienne

La langue �gyptienne s'�tale pratiquement sur quelques milliers d'ann�es. Son �volution commence avec l'ancien �gyptien dont la plus ancienne forme remonterait � pr�s de 3000 avant notre �re. C'est la langue qu'on retrouve dans les textes des pyramides et des inscriptions de la IIIe � la VIe dynastie de l'Ancien Empire. Les premi�res attestations du moyen �gyptien (ou �gyptien classique) sont apparues vers 2100 avant notre �re; cette langue, qui a surv�cu durant environ 500 ans, demeure la �langue des hi�roglyphes� dans histoire de l'�gypte antique, lors de la p�riode du Moyen Empire. Sous la XVIIe dynastie, le moyen �gyptien a �t� adopt� comme langue officielle (textes litt�raires, inscriptions royales, documents administratifs, etc.); on le retrouve aujourd'hui sur les inscriptions des sarcophages. Quant au nouvel �gyptien (ou n�o-�gyptien), il a remplac� en Haute �gypte le moyen �gyptien dans la langue parl�e (apr�s l'an 1600 avant notre �re) et est rest� en usage jusqu'aux environs de l'an 600 (avant notre �re). Le nouvel �gyptien a �t� employ� dans les documents officiels durant la p�riode s'�tendant entre les XIXe et XXVe dynasties. 

Lors de la Basse �poque, deux vari�t�s d'�gyptien et deux �critures d�riv�es du nouvel �gyptien ont �t� utilis�es simultan�ment: d'une part, le d�motique �archa�que� dans le Nord, d'autre part, le hi�ratique �anormal� dans le Sud. L'unification s'est faite du Nord au Sud en faveur du d�motique sous le r�gne de Psamm�tique Ier. Cette appellation de d�motique (du grec d�mos signifiant �populaire�) d�signe une langue rest�e en usage jusqu'au VIIe si�cle de notre �re, soit jusqu'� la conqu�te arabe qui a entra�n� l�arabisation et l�islamisation de cet ancien empire. Dans l'�criture, le terme de d�motique fait r�f�rence � la �langue populaire� employ�e dans la vie quotidienne, tandis que les inscriptions officielles en hi�roglyphes ont tendance � d�signer les styles archa�ques de l'Ancien Empire et du Moyen Empire.

2.2 La langue copte

Pour ce qui est du copte (du grec Aiguptos signifiant ��gyptien), c'est le dernier maillon dans l'�volution de l'ancien �gyptien. Attest� d�s le IVe si�cle avant notre �re, le copte a �t� employ� par les paysans de Haute �gypte jusqu'au au XVIIe si�cle et reste aujourd'hui la langue liturgique de l'�glise copte orthodoxe (environ 6,5 millions d'adeptes). L'�criture copte est la transcription de la langue �gyptienne en lettres grecques compl�t�e par sept caract�res d�motiques pour rendre les sons qui n'existaient pas en grec. On sait qu'en 642 l'�gypte fut conquise par les Arabes qui arabis�rent et islamis�rent la r�gion avant d'entreprendre la conqu�te d'une partie du monde. En tant que langue liturgique, le copte est employ� dans certaines villes d'�gypte, du Soudan, de l'�thiopie, de l'�rythr�e, de l'Afrique du Sud, ainsi que dans quelques �glises en Europe et en Am�rique du Nord.

3 Les langues s�mitiques

Certaines langues s�mitiques sont attest�es depuis 2000 ans avant notre �re (akkadien, ougaritique, �bla�te, ph�nicien, etc.). Dans le groupe s�mitique, seuls l�arabe (200 millions de locuteurs), l'amharique (20 millions de locuteurs dans le monde), le tigrinia (6 millions) et l�h�breu (8,4 millions) constituent des langues officielles, soit dans 23 �tats pour l'arabe, en �thiopie pour l'amharique, en �rythr�e pour le tigrinia et en Isra�l pour l'h�breu. La plupart des autres langues s�mitiques (73 au total) parl�es aujourd�hui sont utilis�es en �thiopie et en �rythr�e.

3.1 La langue arabe

L'arabe, pour sa part, doit sa formidable expansion  � partir du VIIe si�cle gr�ce � la Conqu�te arabe qui a entra�n� la propagation de l'islam, la diffusion du Coran et la puissance militaire des Arabes. Ces trois facteurs sont intimement li�s au point qu'on ne peut que difficilement les dissocier. La langue arabe se pr�sente sous trois formes principales: l'arabe dialectal (le plus courant), l'arabe litt�ral moderne et l'arabe litt�raire ou coranique. On peut consulter une structure arborescente illustrant la plupart des langues chamito-s�mitiques ou afro-asiatiques en cliquant ici s.v.p.

L'arabe dialectal r�sulte � la fois de la fragmentation de l'arabe du VIIe si�cle et de la fusion des parlers provenant des conqu�tes militaires et des brassages de population des langues sud-arabiques, berb�res, africaines, etc. Ces vari�t�s dialectales sont, de nos jours, extr�mement nombreuses et persistent dans tout le monde arabe. L'arabe dialectal est la langue que chacun des 300 millions d'arabophones utilise toute sa vie et qui v�hicule toute une culture populaire, traditionnelle et contemporaine. cet arabe est fortement d�valoris� au plan social et est souvent per�u � tort comme �vulgaire� parce que �populaire�, celui parl� par le peuple. C'est donc une langue quasi exclusivement parl�e dont les vari�t�s sont souvent incompr�hensibles entre les arabophones.

On distingue principalement deux types d'arabe dialectal, c'est-�-dire deux grands groupes: le groupe occidental et le groupe oriental.  Le groupe occidental correspond aux vari�t�s d'arabe parl�es en Andalousie (Espagne), dans les pays du Maghreb (Tunisie, Alg�rie, Maroc, Libye, Mauritanie et Sahara occidental) ainsi que dans l'�le de Malte.  Le groupe oriental correspond aux vari�t�s parl�es en �gypte, � Djibouti, au Soudan, au Tchad, dans les �tats dits du Machrek (Irak, Syrie, Liban, Jordanie, Palestine et Kowe�t) et ceux de la �tats de la p�ninsule Arabique (Arabie Saoudite, Y�men, Oman, Qatar, �mirats arabes unis, Kowe�t et Bahre�n). Il faudrait ajouter aussi certaines vari�t�s d'arabe parl�es par de petites communaut�s en Turquie, en Afghanistan, au Tadjikistan, en Iran, etc. 

Le site de Wikip�dia pr�sente ainsi l'arabe dialectal�:

Groupe occidental

 Groupe oriental
Sous-groupe ib�rique :

Arabe andalou, dont il ne reste que des traces dans certains parlers urbains au Maghreb pratiqu�s par une petite minorit� d'origine andalouse;

Sous-groupe maghr�bin :

Arabe marocain urbain;
Arabe urbain de F�s, Rabat, Sal�, T�touan, Taza;
Arabe urbain de type b�douin (Marrakech et Mekn�s;
Arabe urbain d'influence montagnarde (Tanger, Ouezzane, Chefchaouen;
Arabe marocain montagnard; 
Arabe marocain montagnard septentrional;
Arabe marocain montagnard m�ridional;
Arabe jud�o-marocain;
Arabe marocain b�douin;
Arabe du Sahara;

Arabe alg�rien;
Arabe tlemcenien;
Arabe nedromi;
Arabe oranais (Oran);
Arabe mostagan�mois (Mostaganem);
Arabe alg�rois (Alger);
Arabe constantinois (Constantine);
Arabe alg�rien oriental nomade;
Arabe alg�rien des Traras;
Arabe alg�rien des nomades telliens;
Arabe djidjelien (Jijel);

Arabe tunisien;
Arabe tunisois (Tunis);
Arabe sfaxien (Sfax);
Arabe sah�lien (Sousse, Monastir, Mahdia);

Sous-groupe sicilo-maltais :

Maltais (Malte);
Arabe sicilien (de la Sicile, �teint) ;

Sous-groupe b�douin :

Arabe libyen;
Arabe libyen de Tripolitaine (Tripolitaine);
Arabe libyen de Cyr�na�que (Cyr�na�que);
Arabe libyen du Fezzan (Fezzan);
Hassaniya (Mauritanie, Maroc, Sahara Occidental, Alg�rie, Mali, S�n�gal);
Arabe saharien (Sud-ouest alg�rien, Niger).

Sous-groupe du Nil:

Arabe �gyptien (�gypte);
Arabe soudano-tchadien (Soudan et Tchad);

Sous-groupe du Levant :

Arabe syro-libano-palestinien (Syrie, Liban et Palestine);

- parler de Damas;
- parler d'Alep;

Arabe jordano-palestinien (Jordanie et Palestine);
Arabe b�douin palestinien (Palestine);
Arabe chypriote maronite (Chypre);

Sous-groupe m�sopotamien :

Arabe irakien septentrional ou qeltu (Irak);
Arabe irakien m�ridional ou gilit (Irak);
Arabe anatolien (Turquie);
Arabistan (Iran, province du Khuzestan);
Dialectes d'Asie centrale;

Sous-groupe arabique :

Dialectes du golfe Persique (najd);
Arabe hijazi ou ouest-arabique (r�gion saoudienne du Hedjaz),
Arabe y�m�nite ou sud-arabique (Y�men);
Dialectes du Nord-Ouest (N�guev, Sina�, Sud de la Jordanie).
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De plus, Wikip�dia pr�sente les exemples suivants d'arabes dialectaux:

Traduction fran�aise

�Demain, j'irai voir le joli march�

Arabe standard Ghaden, sa' adh-habu li-ru'yati s-suqi'l-jamil 
Arabe maltais Għada sejjer nmarru ra s-suq s-sabiħ
Arabe tunisien Ghodwa, b� nem�i n�uf as-suq el-helw 
Arabe alg�rien Ghodwa, ghadi n'roh n�uf a'soug a'chebab/el-zine
Arabe marocain Ghedda, ghadi n'm�i n'�ouf es-suq ez-zwine
Arabe �gyptien Bokra, haroh 'a�uf as-su' al-gam�l 
Arabe syrien Bukra, ana rayeḥa �uf as-sou' el-helo

Comme chaque pays poss�de son arabe particulier, que ce soit l'arabe alg�rien, l'arabe �gyptien, l'arabe irakien, l'arabe jordanien (levantin), l'arabe libanais, l'arabe mauritanien, l'arabe omanais, l'arabe palestinien, l'arabe saoudien, l'arabe tunisien, l'arabe y�m�nite, etc., la r�alit� peut para�tre relativement complexe. Dans plusieurs pays arabes, il peut exister des vari�t�s dialectales diff�rentes en usage selon les r�gions. Par exemple, l'arabe parl� � Damas, la capitale de la Syrie, est diff�rent de celui d'Alep, la seconde ville du pays. Certains diront aussi que, en Alg�rie, il existe plusieurs arabes alg�riens, mais il en est ainsi au Maroc.

Cependant, si certaines vari�t�s dialectales sont relativement compr�hensibles entre elles (p. ex., l'arabe �gyptien et l'arabe libanais), d'autres le sont beaucoup moins (p. ex., l'arabe alg�rien et l'arabe jordanien). De fa�on g�n�rale, les vari�t�s d'arabe parl�es au Maghreb et autour de la M�diterran�e sont difficilement intelligibles pour les Arabophones du Proche-Orient le Machrek, et vice versa. � l'exception de l'arabe �gyptien qui a connu une certaine diffusion (notamment par le cin�ma), les diff�rentes vari�t�s d'arabe ne sont gu�re diffus�es au-del� de leur pays d'origine.

Au contraire, l'arabe classique ou coranique, appel� aussi arabe �loquent ou arabe grammatical, est une langue prestigieuse associ�e � la religion et � l'�crit, c'est-�-dire � la culture litt�raire, � la science, � la technologie et aux fonctions administratives. De tr�s forts liens historiques et id�ologiques unissent ces deux formes d'arabe; c�est pourquoi les communaut�s arabes ont toujours consid�r� qu'il n'existe qu'une langue arabe. Sur le continent africain ainsi qu�au Proche-Orient, l�arabe est officiel dans 23 �tats, ce qui en fait une langue de tr�s grande diffusion.

3.2 L'�criture arabe

L'alphabet arabe moderne et l'alphabet h�breu se sont d�velopp�s � partir de la variante aram�enne, laquelle a �galement donn� naissance � l'alphabet grec. L'aram�en a �t� supplant� � son tour par l'arabe.

L'alphabet arabe est compos� de 28 lettres. Il s'�crit de droite � gauche, contrairement � l'alphabet latin. Comme pour le fran�ais, la position de la lettre par rapport � ligne d'�criture est importante.

L'une des originalit�s de cette �criture est qu'elle est consonantique, c�est-�-dire que seules les consonnes sont en g�n�ral �crites ainsi que les voyelles longues; l�arabe est une langue dans laquelle les voyelles ne servent qu�� pr�ciser la fonction grammaticale du mot et non son sens. Mais chaque lettre poss�de une forme diff�rente selon sa place dans le mot.

L'�criture arabe sert � noter de nombreuses langues non chamito-s�mitiques comme certaines langues iraniennes (farsi), turques (le turc sous l'Empire ottoman jusqu'en 1928), indiennes (ourdou), austro-asiatiques (malais) et africaines. Pour noter les sons de ces langues qui n'existent pas en arabe, on utilise des points ou des signes diacritiques conf�rant � la lettre arabe une nouvelle valeur phon�tique.

Quant aux chiffres dits �arabes� utilis�es en Occident, ils constituent la forme maghr�bine des chiffres indiens (entre le Ier et le VIIe si�cle), les Arabes ayant, au moment des croisades, servi de relais depuis l'Inde jusqu'en Occident. On devrait plut�t parler de �chiffres indo-arabes�. C'est le pape Sylvestre II qui, vers l'an 1000, a impos�, non sans difficult�, ce syst�me � la chr�tient� (encore rest�e aux chiffres romains ou grecs ). Les premi�res apparitions en Europe des �chiffres arabes� se trouvent dans deux manuscrits espagnols �crits en latin, en 976 et 992. 

3.3 L'h�breu

L'h�breu fait aussi partie des langues s�mitiques occidentales. Cette langue poss�de des caract�ristiques communes avec l'arabe puisqu'elles proviennent d'une m�me souche, le s�mitique occidental. Les plus anciens textes en h�breu datent du VIe si�cle avant notre �re, ceux de l'arabe sont apparus au si�cles suivant avec le Coran. La langue arabe est apparue avant l'h�breu, mais comme elle n'�tait pas �crite on ne saura probablement jamais quand exactement la naissance de cette langue tr�s ancienne. � la diff�rence de l'arabe qui n'a jamais connu d'interruption, l'h�breu a cess� d'�tre utilis� comme langue orale vers l'an 200 de notre �re. Tomb� en d�su�tude comme langue parl�e, il a n�anmoins continu� d��tre employ� comme langue �crite par certains juifs instruits jusqu'au XIIe si�cle, �poque o� il a connu une certaine renaissance litt�raire. En r�alit�, si l�h�breu parl� �tait une langue morte, il n�en �tait pas ainsi pour la langue �crite. L'h�breu parl� a commenc� � rena�tre de ces cendres � la fin du XIXe et au d�but du XXe si�cle.

L'arabe et l'h�breu poss�dent des alphabets consonantiques, les voyelles n'�tant pas inscrites, mais elles descendent tous les deux de l'alphabet ph�nicien ou aram�en, eux-m�mes d�rivant de l'alphabet proto-sina�tique.

4 Les langues berb�res

Les langues berb�res sont parl�es au Maroc, en Alg�rie et en Libye, avec quelques �lots en Tunisie, au Niger et au Mali. Ces langues sont fragment�es en une trentaine de vari�t�s et elles doivent affronter la concurrence de l'arabe. N�anmoins, elles sont parl�es par plus de 20 millions de locuteurs. Les langues les plus connues sont les suivantes: tamazight, kabyle, tachelhit, tamasheq, jerba, chaou�a, jud�o-berb�re, etc. Le berb�re poss�de son syst�me propre d'�criture, de grammaire et de syntaxe. On peut consulter une carte linguistique des langues berb�res en Afrique en cliquant ICI

5 Les langues tchadiques

On compte un peu moins de 200 langues tchadiques (peut-�tre 140), mais la plupart sont des langues utilis�es par peu de locuteurs. De plus, ce ne sont pas des langues reconnues par les �tats, sauf pour ce qui est du haoussa parl� par environ 22 millions de locuteurs dans le monde (B�nin, Burkina Faso, Cameroun, Ghana, Niger, Nigeria, Soudan, Togo, Tchad). Depuis les ann�es quatre-vingt, pr�s d�une vingtaine d��tats non souverains de la f�d�ration nig�riane ont rendu le haoussa co-officiel avec l�anglais � leur chambre d�Assembl�e. Au Nigeria, le haoussa est parl� par plus de 18 millions de locuteurs et par au moins 50 % de la population comme langue seconde. Au Tchad, les langues tchadiques sont parl�es dans les r�gions du lac Tchad, du Moyen-Chari et du Logone, une partie du Gu�ra et le Ouaddai occidental.

6 Les langues couchitiques

On compte moins de 50 langues couchitiques attest�es depuis la fronti�re sud de l'�gypte jusqu'au nord de la Tanzanie. Elles sont parl�es en �thiopie, en �rythr�e, en Somalie, au Kenya et en Tanzanie. La seule langue reconnue officiellement est le somali (22 millions de locuteurs dans le monde) en Somalie, mais il en existe plusieurs autres: l�oromo (37 millions), le b�ja (3,2 millions), le sidamo (3 millions), l�afar (2 millions), etc.

7 Les langues omotiques

Les 28 langues omotiques sont parl�es dans la r�gion du bassin du fleuve Omo en �thiopie. Ce sont g�n�ralement de petites langues parl�es par un nombre restreint de locuteurs, mais certaines de ces langues comptent n�anmoins beaucoup de locuteurs: il s'agit d'abord du wolaytta (2 millions), puis du gamo (780 000), du yemsa (500 000), du seze (109 000), du basketto (82 000) et du melo (80 000). L'appartenance du groupe des langues omotiques � la famille chamito-s�mitique fait pr�sentement l'objet de controverses.

En somme, les langues dites �chamito-s�mitiques�, en tant que famille linguistique, ne sont pas scientifiquement fond�es, car cette �famille� n'a jamais �t� reconstruite par la m�thode de la linguistique historique, laquelle est comparative et inductive; on sait que cette m�thode, appliqu�e depuis longtemps � l'indo-europ�en, a fait les preuves de sa pertinence et de sa validit�, mais elle n'a jamais �t� appliqu�e aux langues chamito-s�mitiques. Donc, c'est par tradition ou par habitude qu'on parle encore de langues chamito-s�mitiques ou afro-asiatiques. 

Derni�re mise � jour: 01 mai 2024

Familles linguistiques

Accueil: am�nagement linguistique dans le monde