Les manifestations antigouvernementales reprennent à Hong Kong. Des centaines de contestataires se sont rassemblés “dans au moins dix centres commerciaux de Hong Kong” dimanche 10 mai, où ils ont notamment chanté “l’hymne du mouvement antigouvernemental, Glory to Hong Kong”, rapporte The South China Morning Post.

Selon le quotidien hongkongais, la police a déclaré avoir arrêté un homme qui possédait des matériaux permettant de fabriquer des cocktails Molotov.

Dans la soirée, un petit groupe de manifestants dans le quartier commerçant très fréquenté de Mong Kok “a tenté de bloquer les routes avec des poubelles”, mais a été “rapidement dispersé”. Des officiers “en tenue antiémeute” ont alors pris position dans la rue, tirant des gaz lacrymogènes “à au moins deux reprises” et interpellant “plusieurs personnes”.

Selon The South China Morning Post, les manifestants avaient fait circuler des messages sur les réseaux sociaux exhortant les Hongkongais “à se rassembler dans les centres commerciaux avant 15 heures”, comme on peut le voir ci-dessous dans la vidéo publiée par le quotidien.

Les manifestants avaient prévu une marche “pour exiger la démission de la cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam”. Mais, d’après le quotidien, l’événement a été “reporté indéfiniment” : la police s’y est opposée “en raison des restrictions imposées aux rassemblements publics pour freiner la propagation du coronavirus”.

“Les gens vont sortir”

Le 26 avril dernier, des centaines de personnes s’étaient rassemblées au centre commercial Cityplaza, et Hong Kong connaît depuis une reprise des manifestations antigouvernementales, qui s’étaient éteintes en raison de la pandémie de Covid-19.

Un étudiant de 19 ans a ainsi déclaré au South China Morning Post qu’il s’attendait à ce que ces manifestations deviennent plus fréquentes à mesure que le coronavirus serait contrôlé localement :

Avec ou sans l’interdiction, les gens vont sortir, et ceux qui sortent sont prêts à être arrêtés.”

La police hongkongaise a indiqué dans un communiqué être “entrée dans les centres commerciaux pour faire respecter la loi”, notant que les rassemblements “de plus de huit personnes” étaient interdits dans les lieux publics.

Des manifestations “avaient éclaté en juin de l’année dernière”, rappelle le quotidien, pour protester “contre un projet de loi sur l’extradition vers la Chine continentale” qui a depuis été retiré. Ces manifestations s’étaient ensuite transformées “en un mouvement antigouvernemental plus large” qui a “commencé à perdre de son élan” avec le début de l’épidémie de coronavirus.