Une “révolte”, une “mutinerie”, une “guerre fratricide”… La presse britannique observe que la discorde au sein du parti conservateur au sujet de l’Europe prend des proportions de plus en plus importantes. Le Premier ministre, qui tente de négocier de meilleurs conditions avec Bruxelles afin de maintenir son pays au sein de l’UE, a menacé le 7 juin de renvoyer les ministres qui mèneront campagne pour une sortie de l’UE.

S’il est revenu sur ses propos le lendemain, le mal était déjà fait. Selon le Daily Telegraph, “au moins une centaine” de députés conservateurs (sur 330) auraient rejoint une campagne pour que le Royaume-Uni vote pour une sortie de l’UE si le Premier ministre n’arrive pas à obtenir les réformes souhaitées.

Le Daily Telegraph note que les propos de David Cameron ont laissé son parti “dans le chaos”. Le journal précise que le 8 juin, le Premier ministre a tenté de calmer le jeu en déclarant qu’il ne s’est “pas encore décidé” sur la question de savoir si les ministres pro-Brexit seraient obligés de quitter leur poste.

David Cameron a l’air “fragile et incertain”

Mais l’inconsistance de ses déclarations ne s’arrête pas là, note le quotidien. Tandis qu’il avait affirmé le 7 juin qu’il était “confiant” que la négociation avec l’UE aurait “une issue positive” et que le pays resterait au sein de l’Union, il a laissé entendre le lendemain qu’il pourrait toujours envisager une sortie de l’UE en disant qu’il n’“exclut aucune hypothèse”.

Le Times déplore que ses propos contradictoires lui donnent “l’air fragile et incertain, alors que la question de l’UE requiert justement qu’il soit fort et déterminé”.“Le Parti conservateur - David Cameron : 1-0”, observe de son côté le Guardian. Le journal regrette que la versatilité de M. Cameron a permis à l’aile eurosceptique de marquer un point. Et celle-ci n’a qu’“une seule chose en tête : quitter l’UE coûte que coûte”.