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Un homme brandit une image de Noa Argamani, l’une des quatre otages du Hamas libérés samedi par Tsahal, dans une manifestation anti-gouvernementale réclamant la libération de tous les prisonniers, le 8 juin 2024 à Tel-Aviv. (Photo by JACK GUEZ / AFP)
Un homme brandit une image de Noa Argamani, l’une des quatre otages du Hamas libérés samedi par Tsahal, dans une manifestation anti-gouvernementale réclamant la libération de tous les prisonniers, le 8 juin 2024 à Tel-Aviv. (Photo by JACK GUEZ / AFP) JACK GUEZ / AFP

Guerre Israël-Hamas. Les Israéliens célèbrent la libération de quatre otages mais maintiennent la pression sur Nétanyahou

Les Israéliens ont célébré samedi la libération par Tsahal de quatre otages du Hamas, dans une opération spéciale à Gaza qui aurait fait des dizaines de morts côté palestinien. Une petite “bouffée d’oxygène” pour le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui reste sous pression alors que 116 otages restent aux mains du groupe armé.

“Les Israéliens, qui entrent dans le neuvième mois d’une guerre semblant s’être transformée en bourbier militaire, en impasse diplomatique et en objet de condamnation mondiale, ont finalement eu des raisons de se réjouir samedi. Et ils n’ont pas manqué de le faire”, constate le Washington Post.

“Des milliers de personnes se sont rassemblées en début d’après-midi sur la place de Tel-Aviv rebaptisée Place des Otages et des Disparus”, raconte El País. “Le sauvetage [des quatre otages] a transformé la manifestation hebdomadaire du principal forum réclamant la libération des prisonniers en un mélange de célébration et d’appel à Nétanyahou pour qu’il n’oublie pas les autres otages et ne mise pas tout sur l’armée” pour obtenir leur libération.

Tandis que les Israéliens célébraient le retour des otages, “les Palestiniens de Gaza pleuraient des dizaines de morts ou veillaient sur leurs proches dans l’hôpital surpeuplé d’Al-Aqsa, le seul de la région encore en partie opérationnel”, relève pour sa part The Guardian. Selon Le service de presse du gouvernement du Hamas, l’opération de l’armée israélienne aurait fait au moins 210 morts et plus de 400 blessés côté palestinien.

Samedi midi, Tsahal a annoncé le sauvetage, lors d’une opération militaire “complexe” à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, de Noa Argamani (26 ans), Almog Meir Jan (22 ans), Andrey Kozlov (27 ans), et Shlomi Ziv (41 ans). Ils avaient été enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier, sur le site du festival de musique electro Nova.

“La politique prime”

“L’opération est une bouffée d’oxygène pour Nétanyahou”, qui négocie indirectement “un nouvel échange” d’otages et de prisonniers avec le Hamas, poursuit El País. Le Premier ministre israélien a toujours affirmé “qu’exercer une ‘pression militaire’ [sur le Hamas] favoriserait le retour des otages, en fragilisant les capacités de négociation des islamistes. Il est contredit par les faits, mais le sauvetage lui fait gagner des points”.

“Cette opération héroïque fait souffler un vent d’air frais sur Tsahal et la population israélienne”, renchérit le Jerusalem Post, “mais elle conduira probablement le Hamas à améliorer sa surveillance des autres otages”, nuance-t-il, alors que près de 120 personnes sont toujours retenues prisonnières par le groupe armé – un “énorme moyen de pression”.

De fait, si Ha’Aretz se réjouit de la libération des quatre Israéliens, il souligne que “le nombre d’otages libérés jusqu’à présent, sept dans le cadre d’opérations spéciales et 109 dans le cadre d’accords avec le Hamas”, prouve que “si certains otages peuvent être sauvés lors d’opérations spéciales, ils ne peuvent être libérés dans leur intégralité que dans le cadre d’un accord avec le Hamas”.

Mais le quotidien ne se fait guère d’illusions car “les faits n’ont pas d’importance lorsque la politique prime”. Et de noter que “la rapidité avec laquelle les porte-parole de Nétanyahou ont tenté d’utiliser le sauvetage des otages pour affaiblir les rivaux de leur leader ne peut être comparée qu’à la rapidité avec laquelle Nétanyahou – qui en tant que Premier ministre n’est pas censé, par convention, s’engager dans une activité publique le jour du Shabbat – s’est précipité à l’hôpital pour se faire prendre en photo avec les otages libérés”.

“Guerre interminable”

Un avis partagé par Kenneth Roth, ancien directeur exécutif de l’organisation américaine Human Rights Watch et professeur invité à l’Université de Princeton. Dans un entretien à Al-Jazeera, il estime que “Nétanyahou constitue un obstacle majeur à la conclusion des négociations avec le Hamas car il ne veut pas accepter un cessez-le-feu permanent à long terme comme le réclame le Hamas”.

Pour M. Roth, “Netanyahu a besoin d’une guerre interminable” car quand le conflit s’arrêtera, il devra “rendre des comptes politiques sur l’échec des services de renseignement le 7 octobre”, jour de l’attaque du Hamas qui a déclenché la guerre.

Seul bénéfice immédiat pour le Premier ministre israélien, selon le New York Times : Benny Gantz, membre du cabinet de guerre et grand adversaire de M. Nétanyahou, “qui avait menacé de quitter le gouvernement en raison du refus du Premier ministre de parler d’un plan d’après-guerre pour Gaza, a reporté sine die une conférence de presse prévue samedi soir, citant ‘les événements récents’”.

La Première ministre danoise Mette Frederiksen photographiée lors d’une conférence sur les migrations à Copenhague, le 6 mai 2024.  (Photo by Mads Claus Rasmussen / Ritzau Scanpix / AFP)
La Première ministre danoise Mette Frederiksen photographiée lors d’une conférence sur les migrations à Copenhague, le 6 mai 2024. (Photo by Mads Claus Rasmussen / Ritzau Scanpix / AFP) MADS CLAUS RASMUSSEN / AFP

Pendant que vous dormiez. Danemark, Roland-Garros et Corée du Nord : les informations de la nuit

Agression de la Première ministre danoise : “pas de mobile politique”. Le mobile de l’agression dont a été victime vendredi la Première ministre danoise Mette Frederiksen à Copenhague ne serait pas “politique”, a affirmé samedi la police, sans donner plus de détails. Les médias danois, citant un rapport médical, assurent que l’assaillant présumé, un homme de 39 ans, était probablement ivre au moment des faits. Présenté samedi devant un tribunal, “il sera maintenu en détention jusqu’au 20 juin”, précise la Deutsche Welle. Violemment frappée à l’épaule, Mme Frederiksen, 46 ans, souffre d’une “légère entorse cervicale”, selon ses services. Samedi soir, elle a assuré sur son compte Instagram qu’elle allait bien, mais qu’elle avait été “secouée” par l’incident.

La Polonaise Iga Swiatek remporte son quatrième Roland-Garros. “Swiatek, reine de Roland-Garros pour la quatrième fois”, titre La Gazzetta dello Sport. La Polonaise de 23 ans n’a fait qu’une bouchée de l’Italienne Jasmine Paolini, battue 6-2, 6-1 samedi, en une heure et huit minutes. Swiatek, grande admiratrice de l’Espagnol Rafael Nadal – “le maître de Paris” avec quatorze victoires –, “n’a pas de rivale sur terre battue”, observe le quotidien sportif italien. Après ses victoires en 2020, 2022 et 2023, elle devient également la troisième joueuse à remporter les Internationaux de France trois fois d’affilée, après Monica Seles (1990-1992) et Justine Henin (2005-2007).

La Corée du Nord reprend l’envoi de ballons poubelles vers son voisin du Sud. La Corée du Nord a envoyé samedi de nouveaux ballons remplis de déchets vers la Corée du Sud, “après avoir lancé près de 1 000 ballons similaires à travers la frontière depuis la semaine dernière”, rapporte The Korea Herald. “Des dizaines de ballons” ont été repérés dimanche “à Séoul et dans la province environnante du Gyeonggi”, alors que les autorités redoublaient d’efforts “pour les localiser et les récupérer”, précise le site. Cette dernière campagne en date survient vingt-quatre heures “après le lancement vers le Nord, par des militants sud-coréens, de gros ballons transportant de la propagande anti-Pyongyang”.














Le président ukrainien Volodomyr Zelensky serre la main du président américain Joe Biden, après leur rencontre à l’Hôtel Intercontinental, à Paris, le 7 juin 2024. Joe Biden a renouvelé son soutien à l’Ukraine et annoncé une nouvelle aide de 225 millions de dollars.
Le président ukrainien Volodomyr Zelensky serre la main du président américain Joe Biden, après leur rencontre à l’Hôtel Intercontinental, à Paris, le 7 juin 2024. Joe Biden a renouvelé son soutien à l’Ukraine et annoncé une nouvelle aide de 225 millions de dollars. PHOTO SAUL LOEB / AFP

Vu d’Ukraine. Visite de Zelensky en France : un voyage fructueux

Après avoir assisté aux cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement et s’être adressé aux députés de l’Assemblée nationale, Volodymyr Zelensky repart avec, entre autres choses, la promesse d’obtenir des Mirage 2000. Une franche réussite, se félicitent les médias ukrainiens.

Le président ukrainien a profité de son séjour en France, à l’occasion de la commémoration du Débarquement, pour lancer une grande offensive de charme, à laquelle a d’ailleurs participé son épouse Olena, souligne le quotidien Gazeta. La première dame d’Ukraine a par exemple écrit le 6 juin sur les réseaux sociaux : “Aujourd’hui, quatre-vingts ans plus tard, alors que l’Ukraine est confrontée à un nouveau nazisme, le débarquement des Alliés en Normandie prend un nouveau sens symbolique, car il rappelle au monde l’importance d’agir ensemble dans la lutte contre le mal.”

Rencontre avec Joe Biden

“Près de quatre-vingts ans se sont écoulés depuis les dernières batailles de la Seconde Guerre mondiale. Cependant, le mal a réussi à reprendre des forces et tente à nouveau de s’emparer de l’Europe, commente sur son site la chaîne de télévision Vikna avec une certaine grandiloquence. L’Ukraine se bat désormais pour sa liberté et celle du monde entier. […] Et c’est afin de s’assurer de davantage de soutien de la part de la classe politique européenne que le président Zelensky s’est rendu en France.”

Après la Normandie, détaille Gazeta dans un autre article, Zelensky a pu s’entretenir à Paris avec le président américain Joe Biden, lequel “a entamé la discussion en présentant des excuses” à son homologue ukrainien, pour le retard dans l’aide accordée à l’Ukraine. Zelensky, précise le quotidien, s’est empressé en réponse d’insister sur “l’importance du soutien permanent de Washington”. Or, constate Gazeta :

“Malgré toutes les grandes déclarations sur le soutien sans faille de l’Amérique, l’obstination des républicains au Congrès et les tensions isolationnistes dans la politique américaine ont démontré la fragilité du soutien en question.”

Quoi qu’il en soit, estime l’éditorialiste Vitaliy Portnikov, toujours pour Gazeta, le moment de cette rencontre parisienne “est décisif, car si la Russie l’emporte, elle imposera son hégémonie politique en Europe orientale et en Asie centrale”. Avant de retrouver Joe Biden, Zelensky a eu un autre rendez-vous important ce vendredi 7 juin, puisqu’il a pris la parole devant les députés de l’Assemblée nationale. Un instant tout aussi capital, assure le site d’informations NV.ua, qui a valu au président “d’être ovationné”.

“Merci beaucoup”

Mais l’information qui passionne le plus les rédactions ukrainiennes, au lendemain de cette visite, a trait à la future livraison de Mirage 2000-5, annoncée par Emmanuel Macron, “un appareil qui sera très efficace pour lutter contre les missiles de croisière et les drones-kamikazes Shahed”, indique le portail d’information Glavkom. Cependant, “la France, comme il fallait s’y attendre, est restée prudente sur le nombre d’avions qu’elle envisage de transférer à Kiev. La quantité exacte n’est pas connue”.

Ce qui n’empêche pas le politologue Viktor Taran de se livrer à un pronostic sur le sujet sur le site du quotidien de Lviv Vyssokiy Zamok. “On peut se hasarder à une hypothèse quant à leur nombre”, affirme-t-il. “On sait que l’Ukraine a réclamé aux alliés pas moins de 120 chasseurs F-16. On nous en a promis 95. Par conséquent, la différence de 25-30 appareils sera vraisemblablement couverte par la France. Oui ou non, nous le saurons bientôt.”

Après avoir analysé en quelques lignes les caractéristiques de “ce chasseur qui a joué un rôle majeur dans l’armée de l’air française à partir du milieu des années 1980”, Taran ajoute qu’il est “très important de savoir que certaines versions modifiées des Mirage peuvent emporter des missiles Scalp”. Il s’autorise même une prédiction :

“La France nous ayant autorisé à utiliser ses armes pour frapper le territoire de la Russie, bientôt, nos frappes vont se multiplier en profondeur sur le territoire russe.”

Et Viktor Taran, satisfait, conclut par un vibrant : “Pour l’heure, nous allons dire à la France et Macron merci beaucoup.” En français dans le texte.

Photo

Reportage. La première boîte de nuit d’Arabie saoudite vient d’ouvrir

Le Beast House, inauguré il y a quelques semaines, est une “véritable petite révolution” dans ce pays musulman autrefois ultraconservateur, assure sur ce journaliste du “Times” qui y a passé une soirée. Un pas de plus sur le chemin d’ouverture volontariste et des réformes économiques et sociales menées par le prince héritier depuis plus de six ans.

Il est près de minuit, et la piste commence à se remplir. Une foule bigarrée de fêtards est venue se trémousser sur la musique house : ici, un jeune homme en pantalon moulant et bottes de cow-boy XXL sautille de droite à gauche ; un peu plus loin, deux jeunes femmes en crop top noir, lunettes de soleil vissées sur le nez et mine impassible, dansent avec une nonchalance savamment étudiée.

Cette boîte de nuit, la première à ouvrir ses portes de manière permanente en Arabie saoudite, est un établissement comme tous les autres, abstraction faite des videurs qui rôdent dans la salle à l’affût du moindre comportement inapproprié.

Il ne faudrait pas qu’un client vienne ajouter de l’alcool aux cocktails de jus de fruits servis au bar, par exemple. Car si l’alcool reste strictement interdit dans le pays, il n’est pas rare que des convives en fassent entrer clandestinement en soirée. Certains assurent même qu’il pourrait finir par être toléré dans les complexes touristiques.

“Maintenant, on peut s’afficher publiquement”

À l’écart de la piste, Tarek Antabi se prépare pour son set. Pendant des années, le DJ saoudien, qui s’est lancé dans la musique à l’époque où il vivait aux États-Unis, a guetté la moindre occasion de quitter son pays d’origine et son ambiance ultraconservatrice pour aller se produire à l’étranger. Mais aujourd’hui, il joue chez lui, devant ses compatriotes. Il confie :

“C’est un moment très fort.”

Au Beast House, les clients sont accueillis par une jeune femme en débardeur prénommée Hessah. L’ouverture de cette boîte de nuit, inaugurée il y a quelques semaines, est une véritable petite révolution quand on sait qu’il y a quelques années encore les hommes et les femmes n’avaient pas le droit de se mélanger à Riyad. “Nous avons toujours fait cela, explique l’hôtesse. Mais maintenant, on peut s’afficher publiquement.”

L’interdiction des fêtes n’a jamais empêché les jeunes Saoudiens d’en organiser chez eux. Mais il y avai

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Le touriste de l’espace Giorgio Manenti, au premier plan, regarde la Terre à travers le hublot, lors du dernier vol de la navette Unity de la compagnie Virgin Galactic, le 8 juin 2024. Virgin Galactic/Handout via REUTERS.
Le touriste de l’espace Giorgio Manenti, au premier plan, regarde la Terre à travers le hublot, lors du dernier vol de la navette Unity de la compagnie Virgin Galactic, le 8 juin 2024. Virgin Galactic/Handout via REUTERS. Virgin Galactic / via REUTERS

Tourisme spatial. Virgin Galactic met sa navette Unity à la retraite

La navette VSS Unity de Virgin Galactic a effectué samedi 8 juin son septième et dernier vol commercial dans l’espace. La compagnie aérospatiale de Richard Branson veut désormais consacrer l’ensemble de ses ressources au développement de son nouveau programme Delta.

Les milliardaires en mal de sensations fortes vont devoir s’armer de patience : Virgin Galactic a mis samedi sa navette VSS Unity à la retraite après son 7e vol commercial, et n’enverra plus de touristes dans l’espace pendant au moins deux ans.

La société aérospatiale avait annoncé en novembre dernier la fin de son programme Unity “afin de consacrer ses liquidités, environ 1 milliard de dollars à l’époque, à l’achèvement du programme de navettes Delta, qui promet des vols beaucoup plus fréquents pour un coût d’exploitation moindre”, explique Space News.

Les composants de cette nouvelle génération de navettes commenceront à être livrés fin 2024 et seront assemblés par Virgin Galactic dans son usine de Mesa, dans l’Arizona. “La société prévoit de commencer les essais en vol fin 2025 et de lancer le service commercial en 2026”, ajoute le site.

Les navettes Delta “pourront s’envoler deux fois par semaine – soit une fréquence huit fois plus élevée qu’avec Unity – et Virgin Galactic prévoit d’en fabriquer au moins deux d’emblée pour commencer à bâtir sa nouvelle flotte”, précise Space.com.

« Des milliers et des milliers » de touristes spatiaux

Richard Branson, le fondateur de Virgin Galactic, était présent pour le dernier atterrissage de sa navette au Spaceport America, dans le Nouveau-Mexique, observe Space News. “Il a déclaré qu’il était toujours attaché à la vision de l’entreprise” consistant à permettre “à des milliers et des milliers de personnes” de faire l’expérience d’un vol dans l’espace.

“D’autres personnes ont pour objectif d’aller sur Mars, ce qui est tout aussi extraordinaire”, a-t-il ajouté. “Mais ce que nous voulons faire, c’est permettre à beaucoup de monde de vivre ce que nos astronautes ont vécu aujourd’hui”.

Six personnes – tous des hommes – étaient à bord d’Unity pour son dernier vol : le pilote et son co-pilote, le scientifique turc Tuva Atasever et les touristes Andy Sadhwani (ingénieur en propulsion chez SpaceX), Irving Izchak Pergament (promoteur immobilier) et Giorgio Manenti (conseiller en investissement).

Après cinquante minutes d’ascension, la navette est restée quelques minutes dans l’espace, à un peu moins de 88 kilomètres d’altitude, avant de redescendre sur Terre. Le vol, qui s’est déroulé sans incident, a duré une heure et dix minutes.

Un navire des garde-côtes britanniques porte assistance aux passagers d’un canot au large de Douvres, le 4 mai 2024.
Un navire des garde-côtes britanniques porte assistance aux passagers d’un canot au large de Douvres, le 4 mai 2024. Photo Chris J. Ratcliffe/REUTERS

Royaume-Uni. Graham King, le millionnaire qui s’est enrichi grâce aux demandeurs d’asile

L’entrepreneur a signé une entrée remarquée dans le classement des Britanniques les plus riches, dressé chaque printemps par “The Sunday Times”. L’homme de 57 ans doit son succès financier aux contrats passés avec l’État pour l’hébergement temporaire des demandeurs d’asile.

Canvey Island se trouve au bord de l’estuaire de la Tamise, à une petite cinquantaine de kilomètres à l’est de Londres. C’est là, parmi les terrains repris à la mer et les criques que Jack King, un vendeur d’abris de jardin, a installé sa petite famille au début des années 1960. Cet entrepreneur, et grand amateur de football, y a racheté un camping en faillite pour en faire une entreprise florissante de locations de mobile homes, baptisée “Kings Park”, qu’il a ensuite revendue pour 32 millions de livres [37 millions d’euros] en 2007. La fortune de la famille était faite.

Son fils Graham était bien décidé à marcher sur les traces de son père. Il a passé des années à travailler pour Jack, qui avait aussi une compagnie de taxis, une concession automobile ainsi que plusieurs boîtes de nuit – avant de faire cavalier seul. En 1999, Graham lançait la société immobilière Clearsprings.

Marchés publics lucratifs

Dans les vingt années qui ont suivi, Clearsprings a remporté une série de marchés publics très lucratifs afin de fournir des hébergements de courte durée, notamment aux demandeurs d’asile. La hausse du nombre de réfugiés – pour la plupart venus d’Afghanistan, de Syrie et d’Irak – a fait plus que doubler les profits de son entreprise, qui ont atteint 62,5 millions de livres [73 millions d’euros] pour l’année 2022. Son affaire, dont il détient 97 % des parts, est tellement florissante qu’à 57 ans Graham King se retrouve sur la liste du Sunday Times des 350 personnes les plus riches du Royaume-Uni, avec une fortune estimée à 750 millions de livres [880 millions d’euros].

On ne sait pas grand-chose de Graham. Il gère Clearsprings depuis son bureau dans un bâtiment bleu quelconque en bordure d’une voie rapide près de Southend-on-Sea [station balnéaire de l’Essex, à l’est de Londres]. Les King ne sont plus très nombreux à vivre à Canvey Island. Sa mère est morte dans les années 1970 et son père, Jack, en 2016.

Mais dans la ville – dont la devise est Ex Mare dei gratia, ce qui veut dire “sortie de la mer par la grâce de Dieu” –, personne n’a oublié les King. La famille a en effet financé le Canvey Island FC pendant sa période bénie, entre 1992 et 2006, quand Jeff, le frère de Graham, était le manager de la petite équipe de fo

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La prison de l’île de Pâques, un “paradis” pour certains détenus.
La prison de l’île de Pâques, un “paradis” pour certains détenus. Dessin de Cost paru dans “Le Soir”, Bruxelles

Reportage. Sur l’île de Pâques, une prison paisible aux allures de “paradis” pénitentiaire

Ni gardes armés, ni miradors, ni clôture de sécurité… Le centre pénitentiaire de l’île de Pâques compte douze prisonniers, un potager, un poulailler. Les détenus sculptent des moais miniatures pour les vendre aux touristes et peuvent ainsi s’acheter du poisson frais ou des côtelettes. Le site “El País América” est allé en reportage dans cette prison du bout du monde.

- De Hanga Roa

Les Rapanuis – les habitants de l’île de Pâques – le décrivent comme une crèche pour adultes. Ou comme un hôtel. Tout sauf une prison. Les instructions pour accéder au centre pénitentiaire de l’île de Pâques [à Hanga Roa, la capitale] donnent une idée de ce à quoi font référence les gens du coin : “Suivez le chemin bordé de palmiers. Une fois arrivé au terrain de foot, tournez à gauche.”

Sur l’un des bouts de terre habités les plus isolés au monde, une poignée de personnes purgent leur peine. Il n’y a ni mirador, ni gardes armés, ni clôture de sécurité (l’océan Pacifique joue très bien ce rôle). Il y a cependant un atelier d’artisanat où les détenus peuvent utiliser des scies et des ciseaux de sculpteur pour fabriquer des petits moais [les statues monumentales de l’île de Pâques] en bois.

Une fois poncés et vernis, ils sont exposés de manière ordonnée dans une salle de vente que visitent chaque jour des touristes (environ 250 par mois) venus admirer les œuvres ou acheter des souvenirs. Ce sont les détenus eux-mêmes qui les accueillent et négocient le prix. Avec une partie de l’argent qu’ils gagnent, ils se procurent du thon frais ou des côtelettes qu’ils font cuire sur le barbecue. Après tout, l’idée que se font les habitants de la vie dans cette prison ne vient pas de nulle part.

Arrêtée sur le continent, à 3 600 kilomètres de l’île

Ana Miraji, 40 ans, est l’une des douze personnes qui vivent sur place. Elles étaient six il y a un an, mais l’augmentation du trafic de drogues a eu un effet sur la population carcérale. Il n’y a plus seulement du cannabis sur l’île : on y trouve maintenant aussi de l’ecstasy et de la cocaïne.

C’est parce qu’elle vendait de la cocaïne qu’Ana a été appréhendée. Le tribunal pascuan a ordonné son arrestation, mais, lorsque les policiers l’ont retrouvée, elle était à 3 600 kilomètres de l’île, près de la ville chilienne de Valparaíso. Elle a donc d’abord été incarcérée dans la prison de cette ville portuaire, où elle a purgé un an et demi des cinq années de sa peine : “Là-bas, c’est l’enfer.”

À la question de savoir quelles sont les principales différences, elle répond : “On ne peut pas avoir de réfrigérateur ni de parfums et on ne peut pratiquement pas gagner d’argent. On ne te lai

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Modern Love
Modern Love BRIAN REA / THE NEW YORK TIMES

Modern Love. “Après mon divorce, j’ai décidé de ne plus prétendre être quelqu’un que je ne suis pas”

Chaque semaine, la chronique phénomène du “New York Times” sur l’amour vous est proposée en exclusivité, traduite en français par “Courrier international”. Ce dimanche, une femme raconte comment elle s’est rendu compte qu’elle faisait semblant dans toutes ses relations amoureuses, les vouant à l’échec.

Bien que relativement doux et humain, mon divorce m’a laissée crevée, épuisée et méfiante. Tout au long de nos douze années de mariage, j’ai eu l’impression de jouer le rôle d’une épouse et mère de la haute société hollywoodienne et je ne savais plus qui j’étais vraiment.

Un beau-père dominateur (qui était obsédé par les convenances) et le fait d’avoir été la seule Noire dans toutes les écoles que j’ai fréquentées avaient étouffé mon moi véritable : tout ce que je voulais, c’était m’intégrer et dissimuler tout aspect susceptible d’irriter les autres. Dans mon couple, je présentais à mon mari la version de moi que j’imaginais la plus acceptable, qu’il ne trouverait pas irritante ni décevante.

Arrêter de faire semblant

Tout cela a eu un coût cependant. À l’époque où j’ai demandé le divorce, non seulement j’avais perdu contact avec moi-même, mais j’avais aussi développé une vilaine addiction aux somnifères. J’étais passée d’un Zolpidem par soir à plusieurs par jour, que je faisais souvent descendre avec de l’alcool. J’avais 43 ans, j’étais présidente de l’association des parents d’élèves et mère de deux enfants. Ancienne publicitaire, ancienne aspirante auteur désormais ancienne épouse. Quand j’ai pris la décision douloureuse de me faire soigner, j’ai invité ma meilleure amie pour discuter de tout ça.

“Le seul point positif, lui ai-je dit après avoir pleuré sur son épaule, c’est que je peux enfin arrêter de faire semblant d’être quelqu’un que je ne suis pas.
— Qu’est-ce que tu veux dire ?
— Je veux dire que je suis nulle en relations de couple,
ai-je dit. Et j’ai fait semblant d’être bonne. Peut-être que ce divorce sera un soulagement.”

Dès mon arrivée dans ce centre de désintoxication de l’Arizona, les murs ont commencé à se refermer sur moi. La séance d’orientation se déroulait dans une petite salle avec six nouveaux patients. Je me suis mise à hyperventiler. Mortifiée, j’ai sauté sur mes pieds et suis partie.

Scott, un autre patient, m’a couru après avec le sweat-shirt que j’avais laissé dans la salle. Il savait que c’était contre le règlement : nous n’avions pas le droit d’interagir de quelque façon que ce soit hors de notre groupe de travail. J’ai ralenti le pas et murmuré “Merci” mais il a continué à marcher à grands pas à mes côtés.

L’anti-âme sœur

Je garde un souvenir flou de notre brève marche ensemble, mais la première impression que j’ai eue de lui est claire comme du cristal : il était blanc, souriant, avait les cheveux blonds, les yeux bleus et une chemise hawaïenne. Il a parlé de ses deux filles, de ses boissons préférées (la tequila et la bière – il était là pour alcoolisme) et de la chaleur qu’il faisait en Arizona par rapport à l’Utah, d’où il venait.

Je n’avais pas envie d

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