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L’ex-président américain Donald Trump prononce un discours à la Conférence Faitht and Freedom, le 22 juin 2024 à Washington. (Photo by Samuel Corum / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
L’ex-président américain Donald Trump prononce un discours à la Conférence Faitht and Freedom, le 22 juin 2024 à Washington. (Photo by Samuel Corum / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP) SAMUEL CORUM / Getty Images via AFP

Présidentielle américaine. Trump à la poursuite du vote évangélique

L’ex-président américain n’a pas ménagé ses efforts, samedi, pour courtiser les chrétiens évangéliques et les pousser à aller voter en novembre prochain. S’il marchait sur des œufs sur la question de l’avortement, il n’a pas hésité à se présenter comme un champion de la liberté religieuse.

L’ancien président s’exprimait samedi à la conférence annuelle de la Faith & Freedom Coalition, “une importante organisation chrétienne communautaire, comptant plus de 3 millions de membres à travers les États-Unis”, observe Fox News.

La conférence, qui se tient à Washington, constitue “le plus grand rassemblement politique de militants chrétiens conservateurs aux États-Unis” et aborde “les questions politiques qui comptent le plus pour les électeurs croyants” avant la présidentielle de novembre, ajoute la chaîne conservatrice.

L’apparition de Donald Trump à la tribune “marquait une sorte de retour triomphal à l’événement pour l’ancien président, probable candidat républicain à la présidentielle”, remarque le New York Times.

Un candidat “fort peu dévot”

“Il y a treize ans, M. Trump n’avait guère l’image d’un guerrier social conservateur”, rappelle le quotidien américain. Mais aujourd’hui, “lors de sa neuvième présentation devant le groupe, l’ancien président a apporté son soutien à de nombreuses positions des dirigeants conservateurs et religieux sur les questions de société, et a exposé sa vision de ce qu’il pourrait offrir à la droite chrétienne lors d’un second mandat”.

Le milliardaire, “fort peu dévot” – et récemment déclaré coupable dans l’affaire en lien avec l’actrice de films X Stormy Daniels – “a pontifié sur les horreurs de ‘la religion devenant de moins en moins un référent’ dans la société, et s’est engagé à défendre la liberté religieuse”, rapporte Politico.

“Mais il n’a pas varié dans son refus d’appeler à des restrictions fédérales sur l’avortement – ​​un objectif prioritaire de certains des principaux groupes chrétiens conservateurs et antiavortement du pays”, ajoute le site.

Le New York Post confirme que les applaudissements “nourris” qui émaillaient le discours de Trump se sont tus lorsqu’il a “déclaré à la foule qu’il [croyait] à l’avortement en cas de viol et d’inceste ou pour sauver la vie de la mère”. Cela ne l’a pas empêché de “vanter ‘l’incroyable’ réussite” de l’abrogation par la Cour suprême du droit à l’avortement au niveau fédéral, précise le tabloïd conservateur.

Dix commandements

“Trump a également approuvé l’affichage des Dix commandements dans les écoles”, décidé cette semaine par le gouverneur de Louisiane, relève le Los Angeles Times. Selon le grand quotidien de la côte ouest, la simple évocation de cette loi – jugée parfaitement anticonstitutionnelle par ses détracteurs – a été accueillie par des “acclamations”.

Mais le message récurrent du discours de l’ex-président était la nécessité pour les chrétiens conservateurs d’aller voter. Les évangéliques et autres chrétiens “ne votent pas autant qu’ils le devraient”, a-t-il déclaré, tout en “blaguant sur le fait qu’il voulait qu’ils votent en novembre mais que cela ne lui importait guère qu’ils ne votent plus après cette élection”, souligne le Los Angeles Times.

USA Today rappelle que selon les estimations, “75 % des électeurs protestants évangéliques blancs ont soutenu Trump en 2020 contre le président Joe Biden. Mais les estimations ont également montré que les électeurs catholiques étaient répartis presque également entre Trump et Biden lors de la dernière élection présidentielle”.

Le militant indépendantiste Christian Tein, chef de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), à l’assemblée générale de l’organisation, le 14 juin 2024 à Bourail (Nouvelle-Calédonie) (Photo by Delphine MAYEUR / AFP)
Le militant indépendantiste Christian Tein, chef de la Cellule de Coordination des Actions de Terrain (CCAT), à l’assemblée générale de l’organisation, le 14 juin 2024 à Bourail (Nouvelle-Calédonie) (Photo by Delphine MAYEUR / AFP) DELPHINE MAYEUR / AFP

Pendant que vous dormiez. Nouvelle-Calédonie, États-Unis, Colombie : les informations de la nuit

Émeutes en Nouvelle-Calédonie : des militants indépendantistes mis en examen. Onze militants indépendantistes, arrêtés mercredi en Nouvelle-Calédonie, ont été mis en examen et seront placés en détention provisoire en métropole, ont annoncé samedi leurs avocats. Parmi les prévenus, figurent Christian Tein, le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), et sa chargée de communication Brenda Wanabo. “La CCAT est accusée d’avoir organisé des manifestations, qui ont dégénéré en violences”, explique la BBC. “Neuf personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées et des centaines d’autres blessées dans les émeutes, pillages et incendies criminels qui ont secoué l’archipel” à la mi-mai, rappelle la radiotélévision britannique. M. Tein sera incarcéré à Mulhouse et Mme Wanabo à Dijon. L’avocat de M. Tein a fait part de sa “stupeur” face à ces détentions en métropole, tandis que le conseil de Mme Wanabo s’est déclaré “extrêmement choqué et abasourdi”.

Vague de chaleur record aux États-Unis. “Une vague de chaleur exceptionnelle, assortie de températures torrides, frappe une grande partie des États-Unis depuis une semaine, et dans de nombreux endroits, la canicule est loin d’être terminée”, observe NPR. Samedi, “plus de 100 millions de personnes aux États-Unis étaient sous alerte à la canicule”, principalement dans les États du centre, du sud et de la côte est. Des records de températures ont été enregistrés dans la région de Baltimore (plus de 38,3 degrés Celsius) et dans la banlieue de Washington (37,8 degrés). “Averses et orages” sont également au programme du week-end, “le sud du Wisconsin et le nord-est de l’Iowa étant sous alerte de crues soudaines”, ajoute la radio américaine.

Colombie : trois morts dans un attentat à la voiture piégée. “Un jeune commerçant, une vendeuse de rue et un policier auxiliaire ont rejoint la longue liste des victimes du conflit armé” qui sévit dans le département de Nariño, dans le sud-ouest de la Colombie, rapporte El Tiempo. Les autorités ont révélé samedi que l’explosion d’une voiture piégée, stationnée non loin d’un commissariat, avait fait trois morts et huit blessés, vendredi, dans la ville de Taminango. Les départements de Nariño, Cauca et Valle del Cauca sont les bastions des groupes armés dissidents des FARC, qui ont rejeté l’accord de paix signé en 2016 entre la guérilla marxiste et le gouvernement colombien.

Des affiches électorales pour les législatives des 30 juin et 7 juillet 2024, à Courbevoie (Hauts-de-Seine).
Des affiches électorales pour les législatives des 30 juin et 7 juillet 2024, à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Photo Dylan Martinez/REUTERS

Opinion. La France a perdu la raison, et cela n’a rien de drôle

Oui, l’Hexagone est devenu fou, écrit le journaliste britannique John Lichfield. Non pas qu’une prise de pouvoir du RN soit acquise. Mais le parti historique des Le Pen formera selon les prévisions le bloc le plus large au Parlement. Ce qui suivra a toutes les chances de ressembler à un gâchis inédit.

C’est une certitude, Emmanuel Macron a perdu le sens des réalités. Il continue de l’assurer, son alliance au centre peut rafler la majorité aux élections du 30 juin et du 7 juillet prochains. Emmanuel, franchement, arrête. C’est fini. Ramasser ce qui peut encore être sauvé parmi les décombres, voilà tout ce qu’il te reste à faire.

Avec au moins 200 sièges promis à l’extrême droite, Macron proposera sans doute le poste de Premier ministre à cette coquille vide et pleine de suffisance qu’est le jeune Jordan Bardella.

Le numéro 2 de Marine Le Pen affirme que, à moins de remporter au minimum les 289 sièges lui assurant la majorité absolue, il le refusera. Une hypothèse hautement improbable si l’on en croit les sondages, plutôt stables ces derniers jours.

Macron pourrait alors offrir le poste à une figure de la gauche modérée, ou à une personnalité au-dessus de la mêlée capable de réunir une majorité fragile autour d’une coalition de circonstance. Cette majorité, et cette personne, existent-elles seulement ? Nul ne le sait vraiment – sans doute pas.

Vers la nouvelle IVe République

La France s’apprête donc, peut-être, à plonger dans une nouvelle IVe République (1947-1958), et à renouer avec la valse incessante des gouvernements. J’ai personnellement croisé, jadis, un certain Pierre Pflimlin, qui fut dans les années 1950 Premier ministre pendant dix-huit jours. Trente ans plus tard, il était devenu maire de Strasbourg, mais certains lui donnaient encore du “monsieur le Premier ministre”.

Pendant ce temps au centre droit, Les Républicains ont passé l’essentiel de cette courte campagne à s’entre-déchirer. Leur président, Éric Ciotti, a conclu sans l’accord des autres une alliance avec Marine Le Pen. Il s’est fait exclure par d’autres responsables, puis il s’est enfermé à double tour dans les bureaux du parti.

De son côté, la gauche s’est rassemblée en une alliance façon hydre tentaculaire, don

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Des touristes, bloqués dans le port de Naples, attendent de pouvoir embarquer pour l’île de Capri, fermée aux visiteurs pendant plusieurs heures le 22 juin 2024, en raison d’une avarie dans l’approvisionnement en eau (REUTERS/Ciro De Luca).
Des touristes, bloqués dans le port de Naples, attendent de pouvoir embarquer pour l’île de Capri, fermée aux visiteurs pendant plusieurs heures le 22 juin 2024, en raison d’une avarie dans l’approvisionnement en eau (REUTERS/Ciro De Luca). Ciro De Luca / REUTERS

Tourisme. Capri, c’était presque fini

Un problème d’approvisionnement en eau a obligé le maire de Capri à interdire samedi pendant plusieurs heures l’entrée des touristes sur l’île italienne.

Le samedi 22 juin fut “une journée d’inquiétude et de chaos” pour Capri, raconte Il Fatto Quotidiano. À l’aube, le maire de la ville Paolo Falco a été contraint d’interdire aux touristes de débarquer sur l’île, faute de réserves d’eau suffisantes.

“D’importants dégâts” sur la partie continentale de la canalisation “qui transporte l’eau jusqu’à Capri” ont privé la ville de son approvisionnement habituel, une situation d’urgence qui aurait été “encore aggravée par l’afflux des milliers de touristes qui débarquent chaque jour sur l’île”, note Il Giornale.

La décision, aussi soudaine qu’exceptionnelle, a semé le chaos et suscité la frustration des touristes. “Les navires et hydroptères qui étaient déjà partis pour Capri ont été contactés par radio par l’autorité maritime, qui a ordonné leur retour au port et le débarquement des passagers”, précise La Stampa.

Quant à ceux qui étaient en partance, ils ont été remboursés ou ont opté pour des destinations voisines et non moins séduisantes, comme “Ischia, Sorrente et la côte amalfitaine”, rapporte Il Giornale.

La situation est revenue progressivement à la normale entre le milieu d’après-midi et la fin de soirée, permettant au maire de finalement lever l’interdiction.

“Cet épisode est une nouvelle preuve de l’âge du réseau de transport de l’eau du pays, qui nécessite une modernisation rapide”, a déclaré Vittorio Cuciniello, patron de Gori, l’entreprise qui gère le service d’eau de Capri et de 75 autres municipalités des provinces de Naples et de Salerne.

Dans le village d’Odzisi, en Géorgie, le 19 août 2022.
Dans le village d’Odzisi, en Géorgie, le 19 août 2022. PHOTO DARO SULAKAURI/REUTERS

Reportage. Dans un village à cheval entre la Géorgie et l’Ossétie du Sud : “Les Russes sont là”

Quarante kilomètres séparent Tbilissi, la capitale de la Géorgie, des chars, obusiers et autres lance-roquettes stationnés en Ossétie du Sud géorgienne occupée par la Russie. Spécialiste de l’ancien espace soviétique, la grande reporter tchèque Petra Prochazkova s’est rendue dans un de ces villages géorgiens coupés en deux par la ligne de démarcation. Là où les soldats russes repoussent chaque jour ou presque un peu plus la frontière.

“Là-bas”, dit l’homme en pointant sa main calleuse vers le sous-bois. Il est évident qu’il a rarement l’occasion de sortir de chez lui. Il vit au bout du monde. Dans un cul-de-sac. Avec sa femme, ses quatre enfants, une basse-cour d’une vingtaine de poules dirigée par un seul coq hérissé, quatre truies et un chiot terriblement adorable.

Les Russes se trouvent à 250 mètres de là.

“Non”, répond-il lorsqu’on lui demande s’il lui arrive de se risquer à se rendre jusqu’à la rivière qui le sépare des troupes d’occupation russes. Lorsque nous lui demandons s’il a une raison, sa réponse est tout aussi laconique : “Oui.” Il n’est pas très bavard.

Les Russes l’observent pourtant. Parfois, ils sont si proches qu’ils pourraient échanger quelques mots. Mais ils ne se parlent pas. Jamais. Le Géorgien parle pourtant bien russe. Mais peu. Avare de paroles, il l’est aussi en géorgien.

La réponse la plus développée que je parviendrai à obtenir de sa part est finalement celle où je lui demande s’il est favorable à l’adhésion à l’Union européenne ou s’il préférerait rester à l’écart. Au même moment, à Tbilissi, à quelques dizaines de kilomètres seulement de là, des milliers de jeunes étudiants parlant couramment l’anglais courent dans la capitale avec des drapeaux de l’UE et chantent l’Ode à la joie avec des politiciens européens.

Notre hôte fait passer le petit morceau de bois qui lui sert visiblement de cure-dent d’un coin à l’autre de sa bouche, sans se salir les doigts, et prononce alors ce qui est peut-être bien sa phrase la plus longue depuis des semaines : “L’UE n’a plus de place ici, il y a déjà les Russes.”

C’est le moment que choisit le chiot pour mordre dans mon pantalon et ne plus le lâcher. L’homme sourit pour la première fois. Peut-être teste-t-il sur moi sa prise en gueule. C’est la seule arme dont il dispose pour résister aux envahisseurs, explique-t-il.

“Personne ne chassera jamais les Russes”

Il s’appelle Zenar. Il y a quelques années encore, les enfants avaient l’habitude de se baigner dans la rivière Ksani, dont les eaux s’écoulent pas loin de chez lui. Les occupants les observaient depuis l’autre rive. En silence. Puis, un jour, ils ont décidé que la rivière leur appartenait. Cela ne sert à rien de discuter avec des hommes qui pointent des mitrailleuses sur vous, a pensé Zenar, et il a interdit aux enfants de s’approcher de la rivière.

Non, pourquoi serait-il en colère contre Poutine ? Il est plus fort, la Russie a toujours été plus forte, alors elle impose sa loi. Comme l’Amérique, ajoute-t-il, partageant avec moi une analyse géopolitique.

Zenar et sa famille étaient également chez eux le 12 août 2008, quand les Russes ont franchi la vallée en direction du village d’Odzisi. Ils étaient assis dans la cuisine avec sa femme et ont attendu. Non, ils n’ont pas eu peur. Les Russes se sont arrêtés à portée de vue mais ne sont pas venus jusque chez lui.

Pourquoi ne se sont-ils pas enfuis ?

“C’est ici que je suis né et c’est ici que je vis, que les Russes ou d’autres fassent ce qu’ils veulent”, répond-il d’un ton résolu. “Aujourd’hui, c’est nous qui sommes là”, ajoute-t-il, et il est évident que cette situation lui convient mieux que toute autre. Il dit qu’il n’ira pas voter à l’automne [des élections législatives sont prévues en octobre]. Pourquoi irait-il, rien ne changera de toute façon. Peu importe qui est au pouvoir. “Personne ne chassera jamais les Russes”, juge-t-il.

“Quand tu vis au bout du monde… ”

La question de savoir s’il s’attend à une nouvelle guerre est la première qui l’amuse. “Et comment le saurais-je ?” dit-il en secouant la tête, avant de nous raccompagner dans un grand éclat de rire.

Zenar était un bon fermier, nous disent ses voisins. Ensemble, ils avaient l’habitude de faire les marchés de “l’autre côté”, pour vendre et acheter. Les œufs et les pommes étaient meilleurs ici, la viande là-bas. Désormais, des barbelés les en empêchent.

Une seule famille ossète et un seul vieux Russe solitaire sont restés à Odzisi. Il boit le même vin que les autres et il ne dérange personne, paraît-il. Toutefois, lorsque les habitants se sont récemment rassemblés pour rédiger une pétition parce qu’un jeune homme avait été capturé par des soldats russes dans les pâturages en dehors du village et emmené en prison à Tskhinvali, [la capitale de l’]Ossétie du Sud, le Russe n’est pas venu. Mais personne ne lui en a voulu.

“Le gamin ne faisait pas attention, et les soldats l’ont aussitôt arrêté. À certains endroits, tu ne sais même pas que tu as franchi la ligne. Parfois il y a un fil, parfois une clôture. On s’y perd facilement. Mais trois mois plus tard, ils ont ramené le gamin. C’est bien”, explique le voisin de Zenar, agriculteur, viticulteur et ancien du village. Lui aime raconter ses souvenirs. Il n’en a pas souvent l’occasion.

Il y a quinze ans, la maison de Zenar ne ressemblait pas à ce qu’elle est aujourd’hui. Elle n’était pas dans un si mauvais état, aussi triste, réclamant un nouveau toit, de nouvelles fenêtres, un poulailler et une porcherie. “Mais quand tu vis au bout du monde, tu vis au bout du monde”,clôt sagement le paysan, sans qu’il y ait quoi que ce soit à y ajouter.

Officiellement, Odzisi compte aujourd’hui 300 habitants. Quelques familles. En réalité, seuls une cinquantaine d’origine vivent ici en permanence. Avant la guerre, en 2008, ils étaient 700.

Parfois, on y fait venir des politiciens étrangers pour qu’ils voient à la jumelle les soldats russes dans les territoires occupés. Mais il suffit d’ouvrir les yeux pour cela, puisqu’ils sont là, à quelques centaines de mètres. Et eux aussi, bien sûr, nous voient à l’œil nu. Les ministres des Affaires étrangères autrichien, roumain et lituanien sont venus jusqu’ici. Marek Szczygiel, chef de la mission d’observation de l’UE, a attiré l’attention des invités sur la vie difficile des villageois et sur les tentatives des Russes de la ren

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Lancée en 2015, la Journée internationale du yoga a lieu tous les 21 juin. Ici, à Bangkok en Thaïlande, le 16 juin 2024.
Lancée en 2015, la Journée internationale du yoga a lieu tous les 21 juin. Ici, à Bangkok en Thaïlande, le 16 juin 2024. photo Athit Perawongmetha/REUTERS

Société. Pourquoi toutes ces “journées mondiales de…” en juin ?

Il y a la Journée mondiale de l’environnement, du yoga, mais aussi de la bicyclette ou encore du sandwich mixte… En juin, l’inflation des journées mondiales “frise parfois le délire”, commente le quotidien “El País”. Outre les journées de l’ONU, les marques en font aussi un outil commercial. Au risque de les vider de leur sens ?

Le mois de juin totalise 30 journées mondiales ou internationales. C’est celui qui regroupe le plus grand nombre de célébrations de ce type, de la Journée mondiale de la bicyclette (3 juin) à la Journée internationale du yoga (21 juin), en passant par celle du soutien aux victimes de la torture (26 juin). Un chiffre encore plus élevé si l’on ne s’en tient pas qu’aux dates inscrites au calendrier officiel des Nations unies. Mais sur quoi se fonde-t-on pour choisir une journée mondiale ? Et qui décide des causes qu’il faut mettre en avant ?

Ces dernières années, les dates anniversaires et commémorations ont été entraînées dans une dérive commerciale par des sociétés privées qui ont phagocyté ces initiatives. Il faut donc bien distinguer entre les journées mondiales et internationales dictées par l’ONU, celles qu’on pourrait définir comme officielles, et celles qui sont lancées par les entreprises et les marques.

États membres de l’ONU

“Les journées internationales sont choisies par les États membres des Nations unies”, nous explique l’ONU. Concrètement, après que ces dates ont été proposées par un plusieurs États membres, l’Assemblée générale (formée des 193 pays qui composent l’organisation) décide par consensus d’adopter ou non la résolution qui instaurera cette journée.

“Certaines journées sont promues par des agences spécialisées et elles ne sont pas reconnues par l’ensemble des États membres”, nuance l’ONU. Par exemple, la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai) a été proposée par l’Unesco avant d’être adoptée par l’Assemblée générale.

Le choix de telle ou telle cause se fait en fonction de son poids dans la société. Ainsi, avant de recevoir l’aval des États membres, le thème de la journée mondiale a normalement fait son chemin parmi les citoyens, donnant lieu à un débat politique. À cet égard, on est frappé par la récente multiplication des journées mondiales liées à la nature. Ne serait-ce qu’en juin, on fête la Journée mondiale de l’environnement (le 5), celle des océans (le 8) et celle de la lutte contre la désertification (le 17).

Compte tenu du fait que la protection de l’environnement est l’un des grands sujets actuellem

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Modern Love
Modern Love Dessin BRIAN REA/The New York Times

Modern Love. À force de croire que j’étais trop vieille pour plaire, j’ai failli ne plus croire en l’amour

Chaque semaine, la chronique phénomène du “New York Times” sur l’amour vous est proposée en exclusivité, traduite en français par “Courrier international”. Ce dimanche, une femme qui n’a jamais hésité à dénoncer l’âgisme de la société se rend compte qu’elle-même s’est laissé dicter sa conduite par des a priori sur son âge.

En avril, j’ai publié dans Madison Magazine un essai sur une rencontre avec un homme âgé de 62 ans, comme moi, à qui j’avais demandé comment se passaient les rencontres en ligne pour lui. Il m’avait répondu directement, avec un grand sourire, être surpris que quelqu’un qui avait aussi bien réussi et était aussi en forme que lui (apparemment, c’est comme ça qu’il se voyait) ne parvienne pas à rencontrer de femmes plus jeunes.

Je m’étais levée sans un mot, lui avais lancé un petit sourire et étais partie. Je me suis aperçue plus tard qu’il y avait un tas de choses que j’aurais voulu lui dire. J’aurais voulu le pointer du doigt et le traiter d’âgiste pur et dur. Ce que j’ai fini par faire en écrivant cet essai.

Après la publication du texte, j’ai constaté sur les réseaux sociaux que les gens avaient de grandes idées sur l’amour et le fait de fréquenter quelqu’un après un certain âge. J’étais ravie d’avoir tapé dans le mille, mais aussi déçue de voir que nombre de personnes s’inquiétaient que je n’aie pas trouvé la personne qui me convenait. J’imaginais leur regard triste, leur tête penchée sur le côté, leur “Ne perdez pas espoir” – comme si je luttais contre une maladie appelée célibat et non contre un mépris culturel pour les femmes de plus de 40 ans.

Dénoncer l’âgisme sexiste

Une personne déclara que celui qui m’avait choisie était fauché et me rappela qu’on ne pouvait pas tout avoir en une seule personne. Une autre soutint que je trouverais un compagnon dès que j’arrêterai de chercher.

“Votre âme sœur existe, écrivit une femme, je le sais.”

Ces gens ne voyaient-ils pas que ce dont je me plaignais, c’était de l’âgisme sexiste, pas du fait de ne pas avoir de compagnon ?

Pendant que mon téléphone n’arrêtait pas de biper bruyamment de messages d’amis et d’inconnus et que j’essayais de rester à jour dans les commentaires et les interactions, Jim, un ami de longue date qui est menuisier, se trouvait chez moi en train de me construire un placard digne d’une génération qui ne possède que deux chemises. De temps en temps, il m’appelait et je me précipitais en haut pour l’aider à maintenir une étagère pendant qu’il la fixait.

“Dis donc, t’es occupée, toi ! disait-il. Je n’ai jamais vu quelqu’un travailler autant que toi.

— Tu veux rire ? Tu t’es vu ? Tu es une machine”, répondais-je.

Et je retournais à mon téléphone déchaîné.

Ça faisait quinze ans que je connaissais Jim. Il a six ans de plus que moi. Nos enfants sont allés à l’école ensemble. On organisait les navettes pour les événements sportifs et on se plaignait des entraîneurs. Quand ma cave était inondée ou que je n’arrivais plus à ou

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