Lorsque le monde des médias se focalise sur le 104e prix Pulitzer, dévoilé le 4 mai aux États-Unis, les médias chinois ne manquent pas non plus d’enthousiasme pour cet événement annuel très attendu dans le milieu.

Xin Jingbao, sérieux journal de Pékin, a publié mardi 5 mai une liste des gagnants de toutes les catégories, accompagnée d’illustrations, sauf que ce réputé journal, qui a pour slogan “La qualité issue de la responsabilité”, a tout simplement “oublié” le prix de la photographie d’actualité (Pulitzer Prize for Breaking News Photography), décerné à l’agence Reuters pour ses reportages photographiques sur les manifestations à Hong Kong l’année dernière.

De même pour RUC Xinwen Fang, compte du réseau social WeChat de la faculté de journalisme de l’université Renda (Université du peuple) à Pékin. Même si cette faculté pékinoise de journalisme a pris soin de composer une photo collective des jurys, de retracer l’histoire du prix Pulitzer, de rappeler les conditions pour y participer, elle a également choisi d’“oublier” le travail des journalistes de l’agence Reuters sur Hong Kong.

Pour Shouwangzhe, journaliste chinois qui utilise le pseudo de “Gardien” sur WeChat, le traitement des médias chinois est “ridicule”.

Un grand nombre de médias et blogs ont relaté l’événement, louant les reportages récompensés en disant qu’ils témoignent de la vérité et du courage des journalistes. En même temps, ces médias suppriment tous la catégorie photographique Breaking News.”

Sauf que, pour la majorité des lecteurs chinois, qui n’a pas accès à la presse internationale, le prix Pulitzer de la photographie d’actualité, et les reportages de l’agence Reuters sur Hong Kong, n’existent tout simplement pas. Comme Pékin le fait depuis trente et un ans avec le massacre de Tian’anmen, le 4 juin 1989, qui a été effacé de la mémoire officielle.