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Israël bombarde la bande de Gaza du nord au sud, la trêve se fait attendre

Les combats se sont poursuivis mardi à travers la bande de Gaza. Des frappes aériennes israéliennes ont visé l'est et le centre de Rafah, tandis que des bombardements meurtriers ont frappé la ville de Gaza, dans le Nord, et le camp de Bureij, dans le centre du territoire.

Un nuage de fumée s'élève dans le ciel près de tentes abritant des déplacés, le 4 juin 2024 à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Un nuage de fumée s'élève dans le ciel près de tentes abritant des déplacés, le 4 juin 2024 à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. © Eyad Baba, AFP
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Des bombardements aériens et des tirs d'artillerie israéliens ont visé mardi 4 juin la bande de Gaza du nord au sud, des puissances occidentales et arabes exhortant Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas à accepter le dernier plan de cessez-le-feu.

Les exigences contradictoires des deux camps semblent cependant vouer à l'échec ce plan présenté vendredi par le président américain, Joe Biden, après bientôt huit mois de guerre.

Près d'un mois après le début d'une offensive terrestre sur Rafah, une ville frontalière avec l'Égypte dans le sud du territoire palestinien assiégé, présentée par Israël comme l'étape finale de sa guerre contre le Hamas, les combats se poursuivent à travers la bande de Gaza.

Des frappes aériennes ont visé l'est et le centre de Rafah, selon des témoins et un responsable local. Des bombardements meurtriers ont frappé la ville de Gaza, dans le Nord, et le camp palestinien de Bureij, dans le centre du territoire.

Une femme à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juin 2024, après un bombardement israélien à Bureij.
Une femme à l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juin 2024, après un bombardement israélien à Bureij. © Bashar Taleb, AFP

L'armée israélienne a dit mardi soir qu'elle attaquait, avec des avions et des forces terrestres, des "cibles terroristes" dans le secteur de Bureij.

Situation "plus que catastrophique" à Gaza, selon l'ONU

Le plan présenté par Joe Biden, proposé selon lui par Israël, prévoit un cessez-le-feu de six semaines, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza ainsi que la libération de certains otages, notamment des femmes et des malades, et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Ce plan vise à établir un cessez-le-feu "permanent" dans une phase ultérieure, à condition que le Hamas "respecte ses engagements", selon Joe Biden.

Une photo de l'otage israélien Nadav Popplewell, dont la mort a été annoncée par l'armée, brandie par des proches le 28 février 2024 près du site du festival de musique Supernova, dans le sud d'Israël
Une photo de l'otage israélien Nadav Popplewell, dont la mort a été annoncée par l'armée, brandie par des proches le 28 février 2024 près du site du festival de musique Supernova, dans le sud d'Israël. © Jack Guez, AFP (archives)

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi le Hamas à accepter la proposition de Joe Biden, selon l'Élysée.

Le Qatar, un des pays médiateurs, a dit mardi attendre une "position claire" d'Israël, qui a semblé prendre ses distances avec ce plan. Il a aussi souligné que le Hamas n'y avait pas répondu. Une source qatarie a dit en outre que le chef de la CIA William Burns retournait à Doha pour "continuer à œuvrer avec les médiateurs à conclure un accord" de cessez-le-feu.

Mardi soir, le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé que le cabinet de guerre était réuni, sans donner plus de détails.

Dénonçant une situation à Gaza "plus que catastrophique", le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme Volker Türk a dit soutenir ce plan de cessez-le-feu, comme la veille les pays du G7. Ce plan "conduirait à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, à la libération de tous les otages, à une augmentation importante et sur la durée de l'aide humanitaire distribuée à Gaza (...), en assurant les intérêts sécuritaires d'Israël et la sécurité des civils gazaouis", selon un communiqué du G7.

Sous une très forte pression de son opinion publique et de ses alliés d'extrême droite, Benjamin Netanyahu a réaffirmé, après l'annonce du plan, son intention de "détruire" le Hamas et d'obtenir la libération de "tous les otages" enlevés le 7 octobre, avant un cessez-le-feu.

© Paz Pizarro, Bertille Lagorce, Jean-Philippe Chognot, AFP

Israël, encore traumatisé par cette attaque, a appris lundi la mort de quatre otages, probablement tués pendant les combats dans le secteur de Khan Younès et dont les corps sont toujours aux mains du Hamas, selon l'armée.

"Tout retard coûte chaque jour des vies"

"J'exhorte toutes les parties à aboutir immédiatement à un accord pour parvenir à un cessez-le-feu et libérer les otages (...), tout retard coûte chaque jour des vies", a déclaré mardi l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de 1 194 personnes du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Sur les 251 personnes emmenées comme otages le 7 octobre, 120 sont toujours retenues à Gaza, dont 41 sont mortes selon l'armée israélienne.

Des Palestiniens inspectent la carcasse d'une voiture visée par un bombardement israélien le 4 juin 2024 à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.
Des Palestiniens inspectent la carcasse d'une voiture visée par un bombardement israélien le 4 juin 2024 à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. © Bashar Taleb, AFP

En représailles, Israël a déclaré la guerre au Hamas. Son armée a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'ici 36 550 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui recense mardi 71 personnes tuées en 24 heures.

© Nalini Lepetit-Chella, Laurence Saubadu, Hervé Bouilly, AFP

Les forces israéliennes sont entrées le 7 mai à Rafah, poussant un million de personnes à fuir, et ont pris depuis le contrôle de secteurs stratégiques, comme le passage frontalier de Rafah avec l'Égypte et le couloir de Philadelphie, une route qui borde la frontière du côté palestinien.

Mais au fil des semaines, des combats ont repris dans plusieurs secteurs du nord et du centre de la bande de Gaza, que l'armée avait pourtant assuré contrôler, témoignant d'un "échec" de la stratégie israélienne, souligne Michael Milshtein, spécialiste des questions palestiniennes à l'université de Tel-Aviv.

Des enfants remplissent des bidons d'eau dans le camp palestinien en ruines de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 3 juin 2024.
Des enfants remplissent des bidons d'eau dans le camp palestinien en ruines de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 3 juin 2024. © Omar Al Qatta, AFP

Conditions sanitaires "épouvantables"

Aggravant la crise humanitaire dans le territoire assiégé, l'offensive sur Rafah a entraîné la fermeture du passage avec l'Égypte, crucial pour l'entrée de l'aide internationale.

Des déplacés palestiniens arrivent à Al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, le 24 mai 2024.
Des déplacés palestiniens arrivent à Al-Mawasi, dans le sud de la bande de Gaza, le 24 mai 2024. © Eyad Baba, AFP

L'ONG Oxfam a dénoncé mardi les conditions sanitaires "épouvantables" dans la zone d'Al-Mawasi, près de Khan Younès, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens qui ne disposent en moyenne que d'un WC pour 4 000 personnes. Alors que "1,7 million d'habitants sont désormais concentrés sur moins d'un cinquième de la bande de Gaza", les bombardements israéliens et les blocages "délibérés" "rendent pratiquement impossible" l'accès aux civils "pris au piège et affamés", dénonce Oxfam.

Hana Abdelrahaman al-Rai, une enfant de quatre ans souffrant de malnutrition, le 4 juin 2024 dans une tente à Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza.
Hana Abdelrahaman al-Rai, une enfant de quatre ans souffrant de malnutrition, le 4 juin 2024 dans une tente à Zawayda, dans le centre de la bande de Gaza. © Bashar Taleb, AFP

Des habitants de Gaza en sont réduits à "boire des eaux usées" et manger des aliments pour animaux, a dénoncé mardi la responsable régionale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plaidant pour une augmentation immédiate de l'aide humanitaire.

À l'étranger, le Parlement slovène a voté mardi un décret reconnaissant l'État de Palestine, une semaine après une démarche similaire de l'Espagne, l'Irlande et la Norvège, qui avait été critiquée avec virulence par Israël.

Avec AFP

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