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Les États-Unis interdisent l'antivirus russe Kaspersky, jugé trop proche de Moscou

Le logiciel antivirus de l'entreprise russe Kaspersky, une des références mondiales de la sécurité informatique, est désormais interdit aux États-Unis. Washington a aussi décidé de frapper douze responsables de l'entreprise de sanctions économiques. Kaspersky est soupçonnée par plusieurs pays de collaborer – de gré ou de force – avec les autorités russes, ce qu'elle nie.

Le logo de l'entreprise Kaspersky.
Washington a annoncé le 20 juin 2024 l'interdiction du logiciel russe antivirus Kaspersky aux États-Unis. © Kirill Kudryavtsev, AFP
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Ils sont douze : Washington a décidé, vendredi 21 juin, d'imposer des sanctions économiques à l'encontre de 12 responsables de l'entreprise russe Kaspersky. La veille, l'administration américaine avait déjà annoncé l'interdiction du logiciel russe antivirus aux États-Unis, reprochant à ce géant de la cybersécurité une proximité avec Moscou que l'entreprise nie farouchement.

Les sanctions individuelles "soulignent notre engagement à garantir l'intégrité de notre espace numérique pour protéger nos citoyens contre les menaces malveillantes en ligne", a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson.

Elles sont présentées comme complémentaires de l'interdiction "de vendre ses logiciels aux États-Unis ou de fournir des mises à jour aux logiciels déjà utilisés", a indiqué le ministère américain du Commerce dans un communiqué. Les "sociétés affiliées, filiales et sociétés mères de Kaspersky Lab" sont également concernées, est-il précisé. Kaspersky sera néanmoins autorisée à mener certaines activités jusqu'au 29 septembre, afin de donner aux clients le temps de trouver une alternative.

L'entreprise a rapidement condamné dans un communiqué une décision "prise sur la base du climat géopolitique actuel et de craintes théoriques", décision qui, selon elle, "bénéficie à la cybercriminalité".

Inquiétudes anciennes

La société se défend depuis des années de tels soupçons. Karspersky "a démontré à de nombreuses reprises son indépendance de tout gouvernement" et les États-Unis ont "ignoré ces preuves", assène le groupe, qui précise que ses services d'informations sur le monde de la cybersécurité ne sont pas touchés par cette mesure.

L'entreprise, une des références mondiales de la sécurité informatique, envisage également de contester la décision en justice.

La multinationale Kaspersky a des bureaux dans 31 pays, et des clients dans plus de 200 pays et territoires, détaille le ministère du Commerce. Le groupe fournit des antivirus et autres produits et services liés à la cybersécurité à plus de 400 millions d'utilisateurs et 270 000 entreprises dans le monde.

Trois entités liées à Kaspersky ont en outre été ajoutées à une liste noire de Washington, "pour leur coopération avec les autorités militaires et de renseignement russes à l'appui des objectifs du gouvernement russe en matière de cyberespionnage".

Les entreprises et particuliers qui continuent à utiliser l'antivirus Kaspersky ne s'exposent pas à des sanctions américaines. Ils sont cependant avertis des risques liés à la cybersécurité, précise le ministère du Commerce.

"La Russie a montré à maintes reprises qu'elle avait la capacité et l'intention d'exploiter des entreprises russes, telles que Kaspersky Lab, pour collecter et exploiter des informations américaines sensibles", a commenté la ministre américaine du Commerce, Gina Raimondo, citée dans le communiqué.

Le stand de la société russe de développement de logiciels antivirus Kaspersky Lab, au Mobile World Congress à Barcelone, le 28 février 2022.
Le stand de la société russe de développement de logiciels antivirus Kaspersky Lab, au Mobile World Congress à Barcelone, le 28 février 2022. © Pau Barrena, AFP (archives)

Cette action "est vitale pour notre sécurité intérieure et protégera mieux les informations personnelles et la vie privée de nombreux Américains", a de son côté déclaré le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas.

Ce n'est pas la première fois que Washington prend des mesures visant Kaspersky. Le logiciel avait été interdit d'usage au sein des agences fédérales en 2017. En mars 2022, la Commission fédérale des communications des États-Unis a ajouté les produits, solutions et services de sécurité fournis – directement ou indirectement – par Kaspersky sur la "liste des équipements et services de communication qui constituent une menace pour la sécurité intérieure".

Soupçons également en Europe

Plusieurs pays européens ont aussi exprimé leur inquiétude vis-à-vis de ce géant de la cybersécurité. L'Allemagne avait recommandé, quelques semaines après l'invasion russe de l'Ukraine, d'éviter d'utiliser ses services. L'Italie avait dans la foulée ouvert une enquête.

Fin 2023, le gouvernement canadien avait décidé l'interdiction, pour ses fonctionnaires, d'utiliser des outils de Kaspersky sur leur téléphone professionnel.

Soupçonnée depuis des années par les pays occidentaux de collaborer – de gré ou de force – avec les autorités russes, l'entreprise avait annoncé fin 2020 avoir achevé le transfert des données de ses clients occidentaux dans son centre de données en Suisse.

Avec AFP

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