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En période de coronavirus, l’OMS n’est pas la bienvenue au Burundi

Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé a été sommé de quitter le petit pays d’Afrique de l’Est. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Une Burundaise participant à un rassemblement électoral du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, le 27 avril dans la ville de Gitenga, au centre du Burundi.  (TCHANDROU NITANGA / AFP)

Les experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont été expulsés du Burundi à la veille d’élections générales prévues le 20 mai 2020. Le gouvernement est accusé d’une gestion opaque de la crise sanitaire.

Persona non grata

Dans une lettre adressée le 12 mai 2020 au bureau africain de l’OMS, le ministère burundais des Affaires étrangères exige le départ du Dr Walter Kazadi Mulombo, représentant de l’organisation et de ses trois collaborateurs. Les quatre experts sont déclarés persona non grata sans aucune explication. Cette tension n’est pas nouvelle. En avril dernier, la même procédure avait été enclenchée avant d’être suspendue.

Un soutien indispensable

La directrice du bureau africain de l'OMS, le Dr Matshidiso Moeti, dit ne pas comprendre les raisons de cette annonce, mais elle laisse la porte ouverte au maintien de sa collaboration avec le pays, l'un des plus pauvres au monde.

La Commission d'enquête de l'ONU sur le Burundi est plus explicite et affiche sa "préoccupation" sur la gestion de l'épidémie. Même inquiétude du côté du Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l'Union africaine (UA) qui rappelle que la période actuelle nécessite le renforcement de la coopération. 

Nous avons terriblement besoin d'expertise technique sur un continent qui a un système de santé très faible et des infrastructures fragiles.

John Nkengasong, directeur du Centre de contrôle et de prévention des maladies de l'UA

à l'AFP

Un pays dans le déni

Le Burundi reconnaît officiellement 27 cas confirmés de Covid-19 dont un décès. Mais les autorités sont accusées par des médecins et l'opposition de cacher des cas en les attribuant à d'autres maladies comme la pneumonie. Des sources médicales ont assuré à l'AFP que des personnes présentant tous les signes du coronavirus, dont la détresse respiratoire caractéristique, étaient signalées dans plusieurs hôpitaux de la capitale Bujumbura.

Depuis le début de la pandémie, le pouvoir estime que le pays est protégé du Covid-19 par la "Grâce divine". A l’exception de la fermeture de l'aéroport international de Bujumbura et d’une partie des frontières terrestres à la mi-mars, le gouvernement n'a pris aucune mesure de confinement. La priorité est donnée aux élections générales prévues le 20 mai prochain. La campagne électorale a lieu comme si de rien n'était ou presque. Seuls quelques seaux d’eau et un peu de savon sont fournis lors de grands rassemblements regroupant des milliers de personnes.

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