Devant la violence accrue des manifestants partisans de réformes démocratiques et de l’indépendance, les autorités chinoises haussent le ton. Pour la première fois, des soldats de l’Armée populaire de libération ont quitté leurs casernes.
Voilà cinq mois que la protestation sans précédent a éclaté, d’abord contre un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine, avant de s’élargir à des revendications sur le suffrage universel à toutes les élections, sur le contrôle de la police et, pour certains manifestants, l’indépendance de Hong Kong. Et samedi, au terme d’une semaine marquée par des blocages et des heurts particulièrement violents, le symbole n’a échappé à personne : les soldats de l’Armée populaire de libération, en tenues de sport – maillots kaki et shorts noirs – ont quitté leurs casernes pendant une heure pour déblayer et nettoyer les rues de l’ex-colonie britannique. Après une petite heure de démonstration – ils ont ramassé des débris et réparé quelques dégâts –, ils ont regagné leurs garnisons au pas de course. Sur le réseau social Weibo, l’armée chinoise, qui, selon l’article 14 de la Constitution hong-kongaise, ne peut intervenir que sur injonction de l’exécutif local pour « maintenir l’ordre public » ou lors de « catastrophes » humanitaires, a confirmé l’opération : « Des soldats de l’Armée populaire de libération ont aidé des habitants à dégager les voies et ont été applaudis par les riverains. »