#MeToo cinéma : Raphaël Quenard alerte sur le « virus de la rumeur »

Alors que s'ouvrait mardi le 77^e Festival de Cannes, sous le signe d'un #MeToo du cinéma français, l'acteur Raphaël Quenard, à l'affiche du film de Quentin Dupieux, Deuxième Acte, a évoqué dans une interview dans l'émission Clique sur Canal+, à la vague d'accusations de violences sexuelles agitant le septième art. Encore lundi, le producteur Alain Sarde a été accusé par neuf actrices de viol et agressions sexuelles.

Depuis le début du mois de mai, une liste de dix personnalités (acteurs, réalisateurs et producteurs) prétendument accusées de violences sexuelles circule sur les réseaux sociaux, lesquels évoquaient la préparation d'une enquête approfondie de Mediapart – une information depuis démentie par le site d'information. Parmi les noms de cette liste figure celui de Raphaël Quenard.

Interrogé sur cette accusation, le jeune trentenaire et étoile montante du cinéma français a partagé son « sentiment d'impuissance et de colère ». Un ressenti porté « par le fait d'être associé à quelque chose dont on ne sait pas de quoi il retourne », a-t-il précisé, et qui « n'est étayé par aucun fait, aucune accusation de quelque valeur que ce soit ».

« Tout cela est le fruit d'un goût du sang qui anime les gens », a commenté l'acteur qui a reçu le césar de la révélation masculine 2024 pour Chien de la casse. Il a encore pointé le mécanisme pernicieux de la rumeur, la qualifiant de « virus » : « Elle prolifère du fait d'inconscients qui répètent des “il parait que”. L'étape d'après, ça devient une affirmation, et encore après, ça devient une accusation. »

« II y a des vraies gens qui sont victimes de vraies choses »

Assurant dormir sur « [s]es deux oreilles », Raphaël Quenard ajoute encore : « La diffamation et la calomnie peuvent se faire sans qu'il y ait de répercussions et de condamnations qui soient dignes de ce nom. Ce que ça coûte aux gens dans leur quotidien est infiniment de fois supérieur aux condamnations dérisoires sur lesquelles ça débouche. »

Remonté, ce dernier s'est toutefois montré compréhensif et à l'unisson du mouvement qui agite actuellement le milieu : « II y a des vraies gens qui sont victimes de vraies choses et ceux qui se rendent coupables d'horreurs à leur endroit doivent nécessairement être condamnés et être mis hors d'état de nuire. Il n'y a pas l'ombre d'un doute là-dessus. »

Et d'insister sur l'importance – pour tous – de ne pas dévoyer la cause : « Combattre le harcèlement, c'est nécessaire, mais ça ne doit pas avoir pour effet d'en initier d'autres, des harcèlements. Les gens qui sont l'objet de la rumeur, ils sont victimes d'une forme de harcèlement. Ça veut dire dix personnes qui t'appellent, des amis qui te convoquent et qui te disent : “T'es sûr que t'as rien fait ?” »