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Chine : une épine nommée Hongkong pour Macron

Le président français compte aborder la situation à Hongkong lors de son séjour en Chine, mais les autorités chinoises l'ont averti de ne pas s'en mêler.

Source AFP

Emmanuel Macron avait annoncé son intention d'aller en Chine une fois par an. (Illustration)

Emmanuel Macron avait annoncé son intention d'aller en Chine une fois par an. (Illustration)

© SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Temps de lecture : 4 min

C'est un deuxième voyage en Chine sous pression pour Emmanuel Macron. Le chef de l'État arrive ce lundi après-midi dans le pays pour une visite qui devrait être à dominante commerciale. Si le pays lui prépare un accueil chaleureux, en pleine rivalité commerciale avec les États-Unis, il a tout de même été averti : la situation à Hongkong ne fait pas partie du programme. Emmanuel et Brigitte Macron sont attendus dans l'après-midi (heure locale) à Shanghai, capitale économique chinoise. Lors de son premier voyage en Chine, début 2018, Emmanuel Macron avait promis de revenir dans le pays au moins une fois par an.

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« Entre amis, on offre toujours le meilleur, surtout à un ami qui vient de loin. Il faut lui réserver l'accueil le plus amical et le plus chaleureux », a promis, jeudi, un haut responsable du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhu Jing, paraphrasant Confucius. Le « clou » de la visite devrait être un dîner mardi entre le couple présidentiel français et le président chinois Xi Jinping accompagné de son épouse, la chanteuse Peng Liyuan. Au cœur du vieux Shanghai, le jardin Yu, considéré comme l'un des plus beaux de Chine, est réservé pour l'occasion.

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« Sans tabou »

Le président chinois cherche à renforcer ses contacts avec les Européens au moment où l'économie de son pays ralentit, un recul aggravé par la guerre commerciale avec les États-Unis. Il fait face aussi depuis cinq mois à un défi sans précédent à Hongkong, où des manifestants contestent l'emprise jugée croissante de Pékin.

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Alors que l'Élysée a assuré qu'Emmanuel Macron aborderait « sans tabou » les questions de droits de l'homme ainsi que la situation à Hongkong et dans la région à majorité musulmane du Xinjiang, Pékin a adressé une mise en garde au président français. « Hongkong et le Xinjiang relèvent des affaires intérieures de la Chine, il n'est pas pertinent que ce soit à l'ordre du jour diplomatique », a averti le diplomate chinois.

Les États-Unis en toile de fond

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a appelé Emmanuel Macron à faire pression sur son homologue « pour la fermeture des camps d'éducation politique » au Xinjiang, où Pékin détiendrait plus d'un million d'Ouïgours, une ethnie soupçonnée de tendances islamistes et séparatistes.

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À son arrivée lundi, Emmanuel Macron devait assister à un dîner de gala avec les autres dirigeants mondiaux conviés à l'inauguration de la deuxième Foire aux importations de Shanghai, un rendez-vous annuel instauré par le régime communiste pour convaincre de son intention d'ouvrir son marché.

Le dialogue franco-chinois « est très important au moment où le monde connaît tant de crises successives, où le protectionnisme et l'unilatéralisme ne cessent de monter », a souligné le diplomate chinois en désignant sans les nommer les États-Unis. Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, on estime que « les États-Unis posent les bonnes questions, mais apportent les mauvaises réponses » avec leur guerre commerciale.

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« Facteur de déstabilisation »

Alors que Washington a multiplié aussi ces dernières semaines les avertissements sur la menace stratégique et idéologique que constituerait Pékin, « la France et la Chine, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, en tant que pôles de civilisation », doivent prendre « leurs responsabilités pour sauvegarder la prospérité et la paix mondiales », a affirmé Zhu Jing.

Pour le sinologue Jean-Pierre Cabestan, de l'Université baptiste de Hongkong, il ne fait pas de doute que l'offensive américaine pousse les Chinois à se rapprocher de la France, mais aussi de l'Allemagne et du Royaume-Uni. Pour autant, « les Européens seraient naïfs de croire qu'ils peuvent s'allier à la Chine contre Trump », avertit-il.

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« La Chine reste un problème pour l'OMC, un facteur de déstabilisation en mer de Chine méridionale, une menace face à Taïwan et un pôle autoritaire face à Hongkong et à nos valeurs démocratiques », estime l'auteur de Demain la Chine, démocratie ou dictature ?.

Heurt franco-chinois

Les marines française et chinoise ont d'ailleurs été aux prises lors d'un incident naval au printemps dernier dans le détroit de Taïwan. Si la France cherche à « jouer un rôle de perturbation, ce n'est pas ce que nous espérons voir », a averti Zhu Jing, à propos de la présence française dans la région indopacifique.

À Shanghai, le président français inaugurera mardi le nouveau Centre Pompidou installé dans la métropole géante de 24 millions d'habitants. Il sera à Pékin mercredi pour de nouveaux entretiens avec Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang. Une quarantaine de contrats doivent être signés à cette occasion.

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Commentaires (25)

  • savoie5

    QUand s'arrêtera t-il de faire des gaffes : qu'il commence par bien se comporter avec les français et les européens avant de donner des leçons à un grand pays qui a peut-être des problèmes qui ne nous concernent pas : droit de l'homme contre traite des travailleurs, maladresse ou pas ?

  • Râleur & fainéant

    Le retour se fera avec des contrats réciproques et pas seulement Chine vers la France...
    d'autant plus qu'il y a beaucoup à faire chez nous (si çà l'est encore) et en Europe.
    cdt.

  • alvin

    Votre remarque qui mérite précision à mes yeux se trouve juste sous ma question.