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L’élection présidentielle américaine, qui se déroulera le 5 novembre prochain, a vécu un tournant choc en quelques jours. Le président sortant Joe Biden, candidat choisi par le camp démocrate, a finalement choisi de se retirer, après des prestations en débat et des apparitions publiques calamiteuses, et des doutes sur sa santé et sa capacité à rester à la Maison-Blanche. C'est sa vice-présidente Kamala Harris qui a été officiellement choisie par les démocrates pour le remplacer, et qui a désormais fort à faire pour rattraper une campagne qui était dominée par le candidat républicain : Donald Trump. Ce dernier, qui a survécu d’un rien à une tentative d’assassinat le 13 juillet 2024, apparaissait jusqu'ici comme le grand favori. Mais Kamala Harris a déjà rattrapé l'ex-président américain dans les sondages, et ouvre la voie à une élection qui s'annonce une nouvelle fois extrêmement serrée. L’Express décrypte pour vous cette campagne déjà historique.

Dans un pays polarisé comme les Etats-Unis, la musique populaire – pop, rock, folk, jazz, country, rap – reste le dernier langage commun des républicains et des démocrates. La Maison-Blanche s’est donc toujours intéressée à ses stars : Frank Sinatra, Elvis Presley, Bob Dylan, Bruce Springsteen, Kanye West, Taylor Swift et d’autres. Avant l’élection du 5 novembre, L’Express vous raconte, en huit épisodes, l’histoire des couples improbables formés par les bêtes de la scène musicale et les animaux politiques présidentiels. Des duos très pop’n’pol !

Le 5 juillet 2024, le leader du Parti travailliste Keir Starmer est bien devenu le nouveau Premier ministre britannique, après sa victoire écrasante aux élections législatives face au camp conservateur. Le Labour a décroché 412 sièges, bien au-delà du seuil des 326 pour obtenir la majorité absolue et pouvoir gouverner seul. C’est la première fois depuis 2010 que les travaillistes vont diriger le pays, après 14 ans de gouvernements conservateurs et une succession de crises : austérité, Brexit, envolée des prix ou encore valse des Premiers ministres. Une victoire qui annonce déjà des défis multiples pour Keir Starmer, que ce soit économiques, sociaux ou sur la scène internationale.

Après une attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 à partir de la bande de Gaza par des commandos terroristes du Hamas contre le territoire israélien, Tsahal a juré d'anéantir le mouvement islamiste en lançant une intense campagne de bombardements suivie d'une offensive terrestre. Une contre-attaque, qui, outre un lourd bilan humain, a détruit de nombreux quartiers et déplacé la majorité des quelque 2,4 millions d'habitants de Gaza. L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis sont engagés depuis des mois dans des pourparlers visant à obtenir une trêve durable à Gaza, assortie à une libération des otages enlevés par le Hamas. Mais la perspective d'une paix dans la région s'est encore éloignée avec le brusque regain des hostilités entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas, après l'explosion de bipeurs de membres du mouvement libanais, le 17 septembre 2024.

L’Argentine est dirigée depuis décembre 2023 par Javier Milei, un ancien économiste exubérant et outrancier qui multiplie les brouilles diplomatiques avec les chefs d’Etat de gauche. Libertarien, le président argentin s’est engagé à couper dans les dépenses publiques "à la tronçonneuse". Dans un pays où près de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, ses mesures d’austérité provoquent une forte mobilisation sociale. Javier Milei, qui bénéficie du soutien des ultraconservateurs, souhaite aussi interdire l’avortement, que l’Argentine est un des rares pays latino-américains à avoir légalisé, en 2020.

Le 13 avril 2024, l'Iran a lancé une attaque aérienne massive sur Israël - en réponse à la frappe israélienne ayant visé le consulat iranien de Damas, en Syrie, quelques jours plus tôt - faisant craindre une escalade dans la région. Le pouvoir iranien étend son influence idéologique au-delà de ses frontières. Les mollahs ont développé un réseau tentaculaire de groupes affiliés dans la région, qui les appuient dans leurs plans de déstabilisation. Hamas, Houthis, Hezbollah, milices chiites en Irak et en Syrie, ils viennent sur tous les fronts lutter contre une prétendue "colonisation américaine", dont Israël serait le fer de lance. Ce chaos organisé permet de maintenir un régime à bout de souffle, économiquement et socialement.

L’attentat à Moscou du 22 mars, qui a causé la mort d'au moins 143 personnes et fait plus de 100 blessés, l’a violemment rappelé aux yeux du monde. L’Etat islamique existe toujours, et a frappé en Russie dans la plus violente attaque terroriste en Europe depuis les attentats de Madrid en mars 2004. Plus particulièrement, c’est sa branche d’Asie centrale, l’Etat islamique au Khorasan, qui en est le responsable. De quoi faire planer le risque d’une possible résurgence du terrorisme islamiste et de ses sanglantes opérations organisées sur notre territoire, comme l'explique le professeur de science politique à l’université de Pennsylvanie Barak Mendelsohn.. "Les Occidentaux doivent donc faire très attention. Certes, la méthode employée à Moscou n’est pas nouvelle : encore une fois, tirer sur des civils au hasard a déjà été vu ailleurs. Mais le risque est désormais que plusieurs groupes djihadistes aient pu régénérer ces dernières années leur capacité à attaquer loin de leurs bases".

Après l’échec de la contre-offensive lancée par l’armée ukrainienne durant l’été 2023, Kiev, en difficulté dans l’Est, a lancé le 6 août 2024 une attaque d’ampleur dans la région russe de Koursk, s’emparant de plusieurs centaines de kilomètres carrés. Elle espérait contraindre Moscou à redéployer ses troupes qui sont dans la région de Donetsk et ainsi freiner leurs avancées, mais les soldats russes continuent pour l’heure à progresser. De son côté, Volodymyr Zelensky a préparé un "plan de la victoire" visant à mettre fin à l’invasion russe commencée le 24 février 2022. Pour le président ukrainien, il s’agit de placer Kiev en position de force pour de futures négociations.

Sur le front, la situation est très difficile pour l’armée ukrainienne. Les munitions manquent, l’aide américaine est toujours bloquée au Congrès. Le moment est grave. Ne nous laissons toutefois pas abuser par le narratif russe. Contrairement à ce qu’affirme Moscou, les sanctions occidentales pèsent sur son effort de guerre. Et leurs effets s’accroîtront avec le temps. Déjà, les réserves financières de la Russie fondent à vue d’œil. Il faut, donc, poursuivre notre effort, en luttant plus efficacement contre les contournements de sanctions, trop nombreux. Et prendre – enfin - la mesure de ce qui se joue dans le Donbass. Face à un Vladimir Poutine de plus en plus agressif, finis les atermoiements. L’Europe doit se défendre. Et, aussi, se préparer à juger ceux qui ont ordonné cette guerre inique. Ils devront payer pour tous leurs crimes.

Vladimir Poutine est depuis plus de vingt ans l'homme fort de Moscou : ancien directeur du FSB (ex-KGB), ce proche de Boris Eltsine était déjà président de 1999 à 2008. Après un mandat laissé à son ex-Premier ministre Dmitri Medvedev, il est réélu à la tête de la Russie en 2012, puis dès le premier tour en 2018, lors d'un scrutin sans réelle alternative. En mars 2020, le président russe signe l'amendement de la Constitution lui permettant de briguer deux mandats supplémentaires. Il est vivement critiqué pour le virage très autoritaire pris par la Russie sous sa présidence. Le 24 février 2022 a marqué un tournant indéniable, avec le début de l’invasion militaire de l’Ukraine. Depuis, Vladimir Poutine ne cesse de répéter que la guerre en Ukraine est "une question de vie ou de mort" pour son pays, qu’il a engagé dans un conflit sanglant dont il ne semble en aucun cas prêt à se retirer. Mis au ban par l’Occident, sous le coup d’un mandat d’arrêt par la Cour pénale internationale, rien ne semble faire reculer le président russe, qui n’hésite pas à réduire au silence ou à faire disparaître ses opposants les uns après les autres. Jusqu’où ?

Principal opposant au Kremlin, le Russe Alexeï Navalny est mort, ont annoncé le vendredi 16 février les services pénitentiaires russes. Agé de 47 ans, il a payé de sa vie sa lutte contre Vladimir Poutine, dénonçant sans relâche la répression et la corruption de son régime, tout comme l'assaut qu'il a déclenché contre l'Ukraine. Incarcéré depuis janvier 2021, il s'était vu infligé en août dernier une énième peine : 19 années pour "extrémisme" à passer dans l'un des établissements les plus rudes du système carcéral russe. Il avait été transféré fin 2023 dans une colonie pénitentiaire reculée de l'Arctique, celle qui a annoncé son décès.

La bataille du "bortsch" entre l’Ukraine et la Russie, le conflit au Moyen-Orient sur l’origine du houmous, le "bubble tea", cette arme improbable de Taïwan face à Pékin… Cette chronique raconte la petite ou la grande histoire derrière nos aliments, plats ou chefs. Puissant instrument de soft power, marqueur sociétal et culturel, l’alimentation est l’élément fondateur de nos civilisations. Conflits, diplomatie, traditions, la cuisine a toujours eu une dimension politique. Car comme le disait déjà Bossuet au XVIIe siècle, "c’est à table qu’on gouverne".

L’année 2024, qui voit se poursuivre deux guerres meurtrières surveillées par le monde entier, en Ukraine et à Gaza, s’annonce particulièrement mouvementée. Dans les mois qui viennent, les menaces seront innombrables : montée en puissance de la Russie en Ukraine, embrasement général au Moyen-Orient, pressions militaires chinoises sur Taïwan, provocations nord-coréennes, accès de l’Iran à la bombe atomique, coopération de plus en plus étroite entre Moscou, Pékin, Téhéran et Pyongyang... Et cela, au cours d’une année qui comptera plus de 70 élections sur la planète, dont la présidentielle américaine. Pour les Européens, la principale catastrophe serait un effondrement militaire de l’Ukraine, faute d’aide occidentale suffisante. L’Express fait le point sur les principaux risques géopolitiques de cette nouvelle année.

Depuis début décembre 2023, les rebelles houthistes du Yémen multiplient leurs attaques dans la mer Rouge. Leur stratégie : s’attaquer aux navires de marchandises cherchant à passer de la Méditerranée à l’océan Indien, en affirmant ne viser que ceux traitant avec Israël. Une manière, selon eux, de soutenir de soutenir leurs frères du Hamas. Si les attaques sont en réalité devenues bien plus aléatoires, cette manière de jouer les perturbateurs dans la région semble fonctionner, avec plusieurs géants mondiaux du transport maritime ont annoncé suspendre leur traversée de la mer Rouge. Les Etats-Unis ont même annoncé la constitution d’une coalition internationale anti-houthistes afin de préserver l’équilibre du commerce mondial. Pas de quoi effrayer les rebelles yéménites, alliés indéfectibles de l’Iran et déterminés à peser à leur manière sur le conflit. "Ces attaques demeurent peu risquées pour eux. Ils n’ont pas vraiment grand-chose à perdre", avance Asher Orkaby, historien spécialiste de la région et chercheur à l’université Harvard. L’Express décrypte ce qui pourrait bien s’enliser comme une vraie crise du transport maritime mondial.

Sur la façade du Saint-Sépulcre, posée sur une corniche, sous une fenêtre du premier étage, figure une échelle en bois. C’est une petite échelle à cinq barreaux, en cèdre, toute simple, et pour cause : elle est là depuis au moins 1728 (date à laquelle elle apparaît sur une gravure pour la première fois). On la nomme "échelle du statu quo". Car plus personne ne sait auquel des six ordres qui régentent cette église – tombeau de Jésus et lieu sacré pour les chrétiens – appartiennent la corniche, la fenêtre ou l’échelle elle-même. A quelques siècles d’écart, un sultan ottoman (Osman III) et un pape (Paul VI) se sont penchés sur la question, chacun entérinant qu’en l’état des désaccords parcourant les différents ordres, personne n’avait le droit de toucher à cette échelle. Il serait à peine exagéré de dire qu’à Jérusalem, ce genre d’histoire se trouve à chaque coin de rue. Du haut du mont du Temple, des siècles de passions vous contemplent. Jérusalem. Une ville où certaines fouilles archéologiques doivent se faire sous protection policière, tant les enjeux sont exacerbés et où la politique est intimement intriquée avec la religion – un exemple parmi mille : la visite du Premier ministre israélien Ariel Sharon sur l’esplanade des Mosquées le 28 septembre 2000 avait déclenché la deuxième Intifada. Aujourd’hui, plus que jamais, alors que la guerre entre Israël et le Hamas fait rage, Jérusalem demeure la clé géopolitique de la région. Un aphorisme dit d’Israël que c’est un pays à la taille d’un département, et aux problèmes d’un continent. Pour Jérusalem, c’est encore plus vrai : la taille de Montauban, et les tracas du Monde entier. L'Express consacre son numéro spécial de fin d’année à la ville de toutes le passions et de tous les enjeux.

Comment imaginer le "jour d’après", alors que la guerre fait rage à Gaza, que les bombes pleuvent sur le sud de cette étroite bande de terre et que l’espoir de nouvelles libérations d’otages s’éloigne avec la fin de la trêve ? Il y aura pourtant un lendemain, même si aucune des deux parties n’est encore en mesure de l’envisager. Certes, il est difficile d’imaginer ce qu’il va se passer dans les prochaines semaines, tant le brouillard de la guerre obscurcit l’horizon. Mais l’exercice n’en est pas moins utile pour se projeter. Voici cinq scénarios qui nous semblent probables, à plus ou moins longue échéance. Ils suggèrent le pire, mais explorent aussi des perspectives porteuses d’espoir. D’une gouvernance internationale à la solution à deux États, voici le champ des possibles.

L’hypothèse d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en 2024 est une réalité qui provoque des sueurs froides dans le monde entier, notamment en Ukraine qui dépend des Etats-Unis pour résister à la Russie, et parmi les alliés de l’Otan. Début novembre, un sondage a révélé que l’ex-président devançait Joe Biden de 4 à 10 points dans cinq "swing states" sur six ! Sans doute une conséquence du conflit israélo-palestinien : le soutien affiché du président à Israël déplaît à la gauche du Parti démocrate, qui s’abstiendrait plutôt que voter pour lui. Biden – qui a fêté ses 81 ans le 20 novembre – perd en outre du terrain dans l’électorat afro-américain. A l’inverse, l’équipe de campagne de Trump s’est mise en ordre de bataille et est mieux organisée qu’il y a quatre ans. Alors, quelles conséquences si ce dernier revient au pouvoir ? Trump entend exercer un pouvoir personnel, en finir avec l’indépendance des agences gouvernementales, mettre le système judiciaire au pas, purger la fonction publique, concentrer davantage de pouvoir entre ses mains et stopper l’immigration.

Elle est à Paris, ces 8 et 9 novembre 2023, pour inaugurer un institut culturel ukrainien et récolter des fonds pour sa fondation humanitaire. Tandis que l’attention du monde est focalisée sur la guerre israélo-palestinienne, et que le Proche-Orient est au bord de l’explosion, Olena Zelenska, la Première dame ukrainienne, adresse ce message fort dans une interview exclusive à L’Express : "N’oubliez pas l’Ukraine !" Car Vladimir Poutine ne s’arrêtera pas aux frontières de l’ancienne République soviétique. "La nature d’un empire, poursuit-elle, est de s’agrandir. Il ne s’arrête que si on le stoppe." Dans ce dossier, vous trouverez également une analyse sur ce qui attend les Ukrainiens cet hiver, ainsi qu’un diaporama du poignant film-documentaire sur la guerre en Ukraine, coréalisé par Bernard-Henri Lévy, qui sera diffusé le 14 novembre prochain à 21h05 sur France 2.

C'est une offensive terroriste qui va changer le visage du Proche-Orient. Le 7 octobre, des centaines de combattants du Hamas ont franchi les murs qui séparent la bande de Gaza d'Israël, avant de massacrer des centaines de civils et d'en capturer des dizaines. Des scènes de carnage atroces, insoutenables, qui laissent tout un pays sous le choc. Pour la première fois depuis 50 ans, Israël s'est déclaré officiellement en guerre et s'apprête à lancer une offensive massive sur la bande de Gaza, qui fera à son tour de trop nombreuses victimes civiles. L'Express analyse les conséquences de ce piège funeste lancé par le Hamas et ses effets, aussi, en France.

Il s’agit de l’un des grands enjeux du XXIe siècle. Chaque année, des dizaines de milliers de personnes, essentiellement de jeunes hommes, quittent les côtes nord-africaines pour tenter de rejoindre les rivages européens. Attirée par une Europe riche et vieillissante, une Afrique jeune et pauvre vient y tenter sa chance. Ce phénomène d’ampleur inédite et aux causes multiples, insuffisamment anticipé, s’avère un défi économique, social et culturel pour l’Europe et ses Etats. De ses facteurs explicatifs à ses effets politiques en passant par la réaction ambivalente de l’opinion publique, L’Express analyse sans tabou le fait migratoire et ses conséquences.

Un séisme a frappé le Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre. Ce tremblement de terre, le plus puissant jamais enregistré dans le pays (de magnitude 6,8 ou 7 selon différents services sismologiques), a fait au moins 2 500 morts et autant de blessés, d’après un bilan encore susceptible d’évoluer. Le royaume, qui a décrété un deuil national de trois jours, a accepté l’aide humanitaire de quelques pays pour rechercher des survivants. Les zones rurales montagneuses au cœur du Haut-Atlas sont les plus endeuillées.

L’Azerbaïdjan a lancé mardi 19 septembre 2023 une opération militaire au Nagorny Karabakh, trois ans après la précédente guerre, face à son adversaire arménien dans cette région disputée depuis des décennies. Au moins 200 personnes ont trouvé la mort dans cette opération qui a permis à Bakou de reprendre la main sur cette enclave. Selon un premier bilan, au moins 13 000 personnes ont déjà fui en Arménie, alors que des centaines de véhicules continuent d’affluer. Le 25 septembre, un dépôt de carburant a explosé dans l’enclave, faisant au moins 20 morts et 280 blessés, ont annoncé les autorités séparatistes. Alors que les diplomaties européenne et turque s’activent pour trouver une issue au conflit, l’Azerbaïdjan s’est pour sa part engagé à permettre aux rebelles qui rendraient les armes de regagner l’Arménie. Mais les craintes d’un "nettoyage ethnique" sont vives dans toutes les chancelleries occidentales.

L' Arabie saoudite ravira-t-elle sous peu la place de première destination mondiale du tourisme à la France ? Telle est en tout cas la folle ambition de Mohammed ben Salmane, prêt pour l'assouvir, à y consacrer des moyens financiers considérables. Une stratégie qui s'inspire de celle de Dubaï, devenu en vingt ans une sorte de Las Vegas sur mer et qui sert désormais de modèle à ses voisins. Abou Dhabi mise sur sa copie du Louvre ; le Qatar tente de transformer l'essai marqué l'an dernier lors de la Coupe du monde de football ; même la Syrie de Bachar-el-Assad propose des circuits aux visiteurs ! L'enjeu pour les pays du Golfe, il est vrai, est immense. Il s'agit d'abord pour eux d'augmenter leur capacité de séduction, donc leur puissance. Ils ont également compris que la manne pétrolière, source de leur prospérité actuelle, n'aurait qu'un temps. Aussi tentent-ils de l'utiliser pour construire leur réussite économique de demain. Dans cette perspective, le tourisme et la culture jouent un rôle majeur. Une stratégie dont la France, qui jouit dans ces deux domaines d'une image extraordinaire, tente de profiter pour accroître son influence dans la région.

Plus de 12 000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes durant la semaine du 11 septembre, dont une écrasante majorité à Lampedusa. La situation a suscité une onde de choc politique en Italie et relancé le sujet de la solidarité européenne. La présidente de la Commission européenne, Ursula von Der Leyen, a proposé un plan en dix points pour aider Rome à faire face à cette crise. Mais plusieurs pays d'Europe de l'est, dont la Hongrie et la Pologne, refusent tout mécanisme de solidarité.

Lors du séisme qui a frappé le Maroc dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, le roi était absent, en voyage privé à Paris. Après son silence des premiers jours, il s’est finalement rendu auprès des victimes du tremblement de terre. Au Maroc, où le roi est la figure centrale du pouvoir, il règne depuis 24 ans dans une relative discrétion. Le refus de l’aide française a également beaucoup fait réagir en France. Comment expliquer que quelques brouilles diplomatiques aient conduit à un divorce durable entre ces pays alliés de longue date ? L’Express a voulu en savoir plus sur ce roi, sa personnalité, son entourage, sa vie entre Paris et Rabat, et ses griefs contre la France.

Après le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et le Niger, le Gabon est le cinquième pays d’Afrique francophone secoué par un coup d’Etat depuis 2020. Le symbole est fort, le Gabon ayant longtemps été l’emblème de la "Françafrique". Le coup est encore plus rude au Sahel, où la France s’était réengagée. Après avoir été chassés du Mali et du Burkina Faso, ses soldats sont désormais indésirables au Niger. Les limites des régimes postcoloniaux explosent aujourd’hui. Nombre de ces Etats n’étaient démocratiques qu’en façade, les dirigeants confisquant le pouvoir et les richesses, quand la population s’enfonçait dans la pauvreté. Une partie de la jeunesse est déçue par un système politique dont elle ne perçoit pas les bénéfices concrets, préfère s’en remettre à des "hommes forts" qui flattent son ressentiment envers l’ancienne puissance coloniale. Alors que son influence ne cesse de reculer tant sur le plan économique que militaire, il est temps pour Paris de remettre à plat sa politique africaine.

Le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo il y a cinq jours au Gabon, a prêté serment, ce lundi 4 septembre 2023, comme président d’une "transition" dont il n’a pas fixé la durée, promettant d’installer des "institutions plus démocratiques" avant des "élections libres". Des militaires putschistes avaient annoncé le 30 août la "fin du régime" d’Ali Bongo Ondimba, qui dirigeait le Gabon depuis 14 ans, moins d’une heure après la proclamation de sa réélection lors de l’élection du 26 août, estimant qu’elle avait été truquée. Le lendemain, ils avaient proclamé le général Oligui, 48 ans, président d’un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).

Evgueni Prigojine, qui après des années passées dans l'ombre était devenu avec l'offensive en Ukraine l'une des figures les plus vocales de la vie politique et militaire russe, est mort mercredi 23 août 2023 dans le crash de l'avion qui le transportait au nord-ouest de Moscou. La catastrophe, qui a aussi tué son bras droit Dmitri Outkine et huit autres personnes, a suscité des soupçons, les Occidentaux et l'Ukraine sous-entendant que le Kremlin pouvait être impliqué.

Dans la mer des Caraïbes, la guerre froide n’a jamais vraiment cessé. En 1962, c’est là que l’affrontement entre blocs connut son apogée. "La crise des missiles", à Cuba, faillit alors plonger le monde dans l’hiver nucléaire. Six décennies plus tard, les Etats-Unis sont à nouveau défiés à leur porte, dans (ce qui n’est plus tout à fait) leur arrière-cour. Dans ce choc Est-Ouest, l’ennemi a changé : Pékin a remplacé Moscou ; et Xi Jinping, Nikita Krouchtchev. Surtout, les investissements chinois se sont substitués aux missiles soviétiques. Ces vingt dernières années, ils ont explosé, accueillis à bras ouverts par des îles caribéennes, négligées par les Etats-Unis. En chemin, l’Empire du Milieu déploie aussi une intense activité diplomatique et multiplie les actions d’espionnage. Comme au jeu de go, la Chine place ses pions. Et avance. Au nez et à la barbe de Washington.

Un an et demi après le début de l’invasion, l’armée russe occupe toujours 17,5 % du territoire ukrainien. Kiev compte sur sa contre-offensive estivale pour repousser l’ennemi, mais celle-ci bute contre les lignes de défense russes. L’idée s’impose désormais : la guerre continuera en 2024, voire au-delà. Malgré les incertitudes, à Kiev comme dans les chancelleries occidentales, on commence à réfléchir à l’après. Les défis (sécuritaires, économiques, politiques…) seront immenses dans ce pays dévasté par les bombes ; hanté par des centaines de milliers de vétérans blessés ou traumatisés ; et partageant 1 500 kilomètres de frontière avec un voisin qui ne renoncera pas à ses visées impérialistes si son régime subsiste. Il faut s’y préparer dès maintenant, tout en aidant l’Ukraine à tenir.

Les chars russes entrent en Estonie, Madagascar reprend les îles Eparses à la France, la Turquie d’Erdogan attaque les îles Imia, le Charles de Gaulle coulé par la Chine, le Mali tombe aux mains des djihadistes... A l’aide d’une quarantaine de chercheurs, diplomates, généraux et anciens membres des services de renseignements, l’Express a élaboré cinq hypothèses crédibles entraînant une réponse militaire française : des scénarios noirs qui recoupent ceux sur lesquels l’armée française travaille déjà et sur lesquels elle se prépare. Découvrez notre long format vidéo sur notre chaîne YouTube.

Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger est tombé, fin juillet 2023, sous la coupe d'un régime militaire qui pourrait bouleverser la lutte contre les groupes armés djihadistes au Sahel. Le pays est un partenaire stratégique de la France, qui compte actuellement quelque 1 500 militaires sur place, et fournit 20 % de l'uranium européen. La pression s'accroît chaque jour un peu plus sur le nouvel homme fort proclamé du Niger, le général putschiste Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle, à l'origine de la chute de Mohamed Bazoum retenu par les putschistes depuis le début du coup de force.

Après une semaine de polémique centrée sur sa nationalité américaine et les doutes exprimés par Emmanuel Macron, l’économiste Fiona Scott Morton a annoncé, ce mercredi 19 juillet, qu’elle renonçait à briguer le poste de cheffe économiste de la direction générale de la concurrence de la Commission européenne, une fonction très importante au sein de l’UE pour la régulation des géants de la tech. Cette nomination d’une ancienne de l’Administration Obama, ex-consultante pour Amazon, Apple et Microsoft, a provoqué un vif tollé à Bruxelles, certains responsables politiques l’accusant dénonçant de possibles conflits d’intérêts.

Avec ou sans faux-nez, ils cherchent à dynamiter l’unité occidentale face à la folie destructrice de Vladimir Poutine. Par anti-américanisme, par haine de notre démocratie libérale, ceux que l’on surnomme les prorusses et les "idiots utiles" du Kremlin s’activent sur les réseaux sociaux et dans les sphères politiques. On les croyait condamnés au silence depuis l’invasion russe, ils n’ont jamais été aussi dangereux.

L'accord passé avec Vladimir Poutine suite à la rébellion d’Evgueni Prigojine prévoit le départ de celui-ci en Biélorussie et le démembrement de son empire comptant des centaines d'entreprises. La mutinerie aura duré 24h, les 23 et 24 juin, mais elle a fragilisé le président russe et mis en exergue les limites de l'armée. Aucune élite n'a ouvertement soutenu cette rébellion mais elle a mis en avant la possibilité d’un “après-Poutine”, alors que ni l'armée, ni la police, ni les services de sécurité n'ont réagi et arrêté Evguéni Prigojine. La réponse de Vladimir Poutine sera sûrement à la hauteur du tort qu'on lui a causé : selon l'historien Sergey Radchenko, “si Prigojine a réellement abandonné Wagner, alors il est mort".

Vladimir Poutine, l’homme qui, depuis plus de vingt ans, tenait d’une main de fer les rênes de la Russie, n’a jamais semblé aussi fragilisé, après le coup de force d’Evgueni Prigojine, le chef du groupe de mercenaires Wagner, qui a lancé le 24 juin ses troupes dans un périple de près de 800 kilomètres en direction de la capitale. Certes, le régime n’est pas tombé, et Prigojine, qui représentait une menace existentielle pour Poutine, va être "satellisé" en Biélorussie. Mais le président russe, qui s’est toujours posé comme le garant de l’ordre et de la stabilité, n’a pas été capable d’empêcher la rébellion. En "graciant" pour l’heure l’homme au crâne rasé, pourtant accusé de "trahison", le chef du Kremlin donne le sentiment que l’on peut se dresser contre lui en toute impunité. De quoi donner des idées à d’autres. L’après-Poutine semble bien s’être enclenché.

L’Ukraine a lancé début juin 2023 la première phase de sa contre-offensive, visant à bouter les forces russes hors du pays. Un mois après le début de cette contre-offensive, Kiev revendique des avancées, même si comme le reconnait le président Volodymyr Zelensky, l’avancée n’est "pas rapide". L’état-major ukrainien affirme le 3 juillet avoir repris des territoires dans l’est et le sud du pays tandis que les troupes russes continuent leurs attaques sur d’autres fronts. Les opérations restent lentes et parfois meurtrières, en témoignent le bombardement ukrainien de Makïikva (ville occupée depuis 2014, à l’est de l’Ukraine) et la neutralisation de drones ukrainiens aux alentours de Moscou.

Maître de ses destinées depuis plus de deux décennies, Vladimir Poutine aurait pu propulser son pays dans le XXIe siècle, mais il l'a précipité dans les ténèbres. Après seize mois de combats infructueux, les soldats russes subissent désormais la contre-offensive ukrainienne, dont personne ne peut prédire l’issue. Mais déjà, des signes de dégradation apparaissent au sein de la société et du pouvoir russes. Ces fractures pourraient s’aggraver, à mesure que les ressources financières du Kremlin s’érodent. La pression causée par la guerre va probablement pousser des républiques nationales vers plus d’autonomie par rapport au pouvoir central, prédisent certains experts. Dans les grandes villes, les élites s’impatientent face à un conflit qui les appauvrit. Ajoutons à ce triste tableau une apathie démographique accentuée par la guerre, une économie sur la pente descendante, et une criminalité préoccupante. Mais même en cas d’échec en Ukraine, Poutine pourrait réussir à se maintenir, en franchissant des degrés supplémentaires dans l’autoritarisme.

Ostracisé par les dirigeants occidentaux depuis l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, en 2018, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane se voit à présent courtisé à la faveur de la guerre en Ukraine. Fatigué des leçons de morale sur les droits de l'homme et déçu par le "pivot" américain vers l'Asie, MBS se rapproche chaque jour de la Russie et de la Chine. Et pour entrer dans l’ère post-pétrole, l’Arabie saoudite construit des villes futuristes, des stations balnéaires... et rachète le sport mondial à coups de milliards de dollars.

L'indéboulonnable Recep Tayyip Erdogan a été réélu, ce dimanche 28 mai 2023, pour cinq années supplémentaires à la tête de la Turquie. Le chef de l'Etat a recueilli 52,2% des voix après dépouillement de la totalité des bulletins de vote, contre 47,8% à son rival Kemal Kiliçdaroglu. Pour la première fois, le scrutin l'a contraint à un second tour. De nombreux dirigeants dans le monde entier ont félicité le "reis" pour sa réélection. Le président français Emmanuel Macron a assuré que Paris et Ankara avaient "d'immenses défis à relever ensemble" dont le "retour de la paix en Europe, l'avenir de notre Alliance euro-atlantique, la mer Méditerranée". Parmi ses priorités, le président Erdogan devra redresser l'économie et combattre l'inflation afin de redonner du pouvoir d'achat à la population.

Ron DeSantis, 44 ans, a annoncé, ce mercredi 24 mai 2023, sa candidature à la Maison-Blanche. Elle était extrêmement attendue par une partie du camp républicain qui cherche une alternative face à l’ex-président Donald Trump. Le vainqueur des primaires républicaines affrontera en novembre 2024 le candidat choisi par le parti démocrate, très probablement Joe Biden. Ron DeSantis a creusé son sillon en faisant de la Floride, l’Etat dont il est gouverneur, un laboratoire des idées conservatrices. Etoile montante de la droite dure, Ron DeSantis espère voir ses prises de position les plus dures sur l’immigration, l’avortement ou les questions de genre le propulser jusqu’à la Maison-Blanche.

En affirmant s’être emparé de la ville de Bakhmout le 20 mai, le chef du groupe de mercenaires russes Wagner, Evgueni Prigojine a réussi à peaufiner son image de héros qui risque sa vie sur le terrain pour "sauver l’honneur" de la Russie, engluée sur le front ukrainien. Une gloriole cher payée : nombre de ses soldats ont fini broyés dans le "hachoir à viande" du Donbass. Quasiment inconnu il y a encore un an, cet ancien repris de justice est aujourd’hui une star en Russie. Le personnage a plus d’envergure qu’il n’y paraît : à la tête d’un empire tentaculaire de près de 400 entreprises, qui vont du mercenariat aux opérations de désinformation, en passant par le "conseil politique", il a tissé sa toile en Afrique comme au Moyen-Orient. Surtout, il a trouvé sa place dans le système Poutine. Sa mission ? Servir les objectifs géopolitiques de son maître. Ce qui revient à fragiliser l’Occident partout où il le peut, par tous les moyens, même les plus abjects. Enquête sur une menace grandissante.

Le 14 mai, 64 millions de Turcs se rendent aux urnes pour élire leur président. Après vingt ans au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan se présente face à une opposition unie derrière un seul candidat, Kemal Kiliçdaroglu. Les sondages prévoient un scrutin serré et les observateurs craignent une élection de tous les dangers, entre risque de coup d'Etat, de manipulations russes et de manifestations massives. Le mois de mai s'annonce bouillant à Ankara, avec la possibilité d'un second tour le 28 mai. Un tournant, pour la Turquie comme pour notre continent.

A 95 ans, quelques mois avant son décès, Robert Badinter avait fait paraître avec Bruno Cotte (ancien président de chambre à la Cour pénale internationale) et Alain Pellet (ancien président de la Commission du droit international des Nations unies) un livre événement intitulé "Vladimir Poutine : l’accusation". Dans un entretien exclusif, l'ex-garde des Sceaux ne cachait pas son inquiétude sur l’évolution de la guerre en Ukraine. Un pays où notre correspondante s’est rendue pour voir comment les procureurs travaillent, sur le terrain, pour recueillir des preuves contre les criminels de guerre russes en vue d’un éventuel procès qu’appelle de ses voeux dans nos pages le juriste international Philippe Sands.

La guerre en Ukraine n’a pas commencé le 24 février 2022 ni même en 2014 avec l’annexion de la Crimée et l’occupation du Donbass, mais bien longtemps avant. Dans un passionnant entretien à L’Express, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann – qui publie La Grande confrontation, chez Allary éditions, le 6 avril – raconte comment Poutine fait depuis "au moins vingt ans" la guerre à nos démocraties. Par ses ingérences dans la politique des pays occidentaux, le Kremlin mène un combat hybride, où se mêlent désinformation, espionnage, corruption, cyberattaques, manipulations sur les réseaux sociaux ou encore chantage au gaz. Au cœur de ce dispositif se trouve un ancien espion est-allemand, Matthias Warnig, intime de l’ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schröder et "recruteur" de François Fillon. Bien au-delà des frontières de l’Ukraine, les guerres secrètes de Poutine ne laissent aucun répit à ses deux cibles principales : l’Europe et les Etats-Unis.

En 2013, qui aurait pu imaginer Daech, l’invasion de l’Ukraine, l’assaut du Capitole ? Pour parer aux menaces même les plus surprenantes, le ministère des Armées a demandé aux chefs d’état-major, dans le cadre de la prochaine loi de programmation militaire, de détailler les dangers qui pèsent sur notre pays. En clair, de proposer des scénarios crédibles justifiant le recours à la force. En toute indépendance, L’Express a souhaité développer ses propres "scénarios noirs" afin d’interroger la préparation, les éventuelles failles de la défense française, et alimenter ainsi le nécessaire débat public sur ces questions à 60 milliards d’euros l’année. Une quarantaine d’experts – chercheurs, généraux, diplomates, anciens cadres de la DGSE – ont été sollicités pour livrer leurs analyses des principales menaces qui guettent la France d’ici à 2030. La trame de ces sept scénarios a été élaborée à partir d’une tension géopolitique réelle, à laquelle on a intégré, sur les suggestions de nos grands témoins, la loi de Murphy, lui-même militaire américain : "Tout ce qui est susceptible d’aller mal ira mal." Russie, Chine, cyber, djihadisme… La majorité de ces hypothèses recoupent celles sur lesquelles travaillent les armées. Ces scénarios ne constituent aucunement des prévisions. Les militaires, en envisageant par principe le pire, sont les premiers à le savoir : celui-ci n’est jamais sûr. Surtout si on s’y prépare.

Le 24 février 2022 à l’aube, le président russe lançait son "opération militaire spéciale". Personne n’a oublié ces images sidérantes. Tandis que ses chars foncent vers Kiev, Poutine pense que le pouvoir ukrainien sera balayé en quelques jours. Douze mois plus tard, la guerre continue à faire la une de l’actualité, avec son lot terrifiant de malheurs. Et il n’y a aucun espoir que cela cesse dans un avenir proche, tant les deux protagonistes – l’agresseur et l’agressé – pensent chacun pouvoir l’emporter. Poutine pour satisfaire ses visées impérialistes, Zelensky, parce qu’il livre un combat existentiel. Alors que les rumeurs d’une offensive russe de grande ampleur enflent, les Ukrainiens ont un besoin urgent d’armes sophistiquées pour repousser les vagues incessantes d’assaillants. Dans un numéro exceptionnel, L’Express a réuni des contributeurs prestigieux, qui nous éclairent sur les répercussions à long terme d’un conflit qui a déjà changé le monde.

Mais comment la Russie en est-elle arrivée là ? La dérive délétère de cette grande puissance donne le vertige. Le responsable ? Poutine, qui, le 24 février 2022, jour de l’invasion de l’Ukraine, a fait basculer son pays – et l’Europe – dans une guerre absurde. Poutine, dont les diatribes haineuses et le discours de victimisation justifient le cynisme le plus absolu et les pires exactions militaires. Avec l’aide des dignitaires orthodoxes, des médias aux ordres et d’une population muselée, quand elle n’est pas complice, comme en témoigne le récit exceptionnel de notre correspondant qui a passé les six dernières années en Russie. Nous avons également interrogé Anna Colin Lebedev, sociologue spécialiste des sociétés post-soviétiques, pour qui le régime russe est à un point de bascule et demandera de plus en plus de sacrifices à sa population. Qui de mieux placé pour incarner ce naufrage moral de la Russie que Sergueï Lavrov ?Autrefois réputé pour sa compétence, le ministre russe des Affaires étrangères suscite désormais la consternation. Son portrait est à retrouver dans notre dossier spécial de la semaine.

Dimanche 8 janvier 2023, des centaines de manifestants bolsonaristes ont envahi le palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême durant plusieurs heures dans un chaos qui rappelait l’invasion du Capitole à Washington il y a deux ans. Plus de 300 personnes ont été interpellées et le parquet général a demandé l’ouverture immédiate d’investigations pour établir "la responsabilité des personnes impliquées" dans l’attaque des bâtiments officiels. La zone avait été bouclée par les autorités. Mais les bolsonaristes, pour beaucoup habillés du maillot jaune de la Seleçao, la sélection de football du Brésil, un symbole qu’ils se sont approprié, sont parvenus à forcer les cordons de sécurité. Ils ont provoqué des dégâts considérables dans les trois immenses palais qui sont des trésors de l’architecture moderne et regorgent d’oeuvres d’art. Des tableaux d’une valeur inestimable ont été endommagés. Depuis la défaite de Jair Bolsonaro, ses partisans manifestaient déjà devant des casernes, réclamant l’intervention de l’armée pour empêcher Lula de revenir au pouvoir pour un troisième mandat après ceux de 2003 à 2010.

En quelques années, l’État le plus méridional de l’Amérique est devenu "the place to be". Les Américains – New Yorkais en tête, mais aussi les Californiens ou les habitants du Midwest – se ruent vers le Sunshine State, attirés par la faiblesse des impôts, le climat des affaires, le soleil, le "way of life" ou encore la foire Art Basel Miami. Chaque jour, mille nouveaux habitants débarquent dans cet État de 22 millions d’habitants qui en comptera 25 millions en 2030. Tous les voyants sont au vert : emploi, boom immobilier, criminalité en baisse, développement des cryptomonnaies, système éducatif performant, etc. La Floride est aussi l’épicentre de la vie politique du pays : réélu triomphalement en novembre 2022, le gouverneur Ron DeSantis commence même à rêver de la Maison-Blanche. Enquête sur un phénomène.