Le président français Emmanuel Macron (droite) et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky se serrent la main, le 16 février 2024 à Paris

Le président français Emmanuel Macron (droite) et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky se serrent la main, le 16 février 2024 à Paris

afp.com/Thibault Camus

C’est sa quatrième visite depuis le début de l’invasion russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera en voyage officiel en France ce vendredi 7 juin, au lendemain des commémorations du Débarquement de Normandie, auxquelles il était invité.

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Le programme de la visite comprend plusieurs étapes fortes : une réception traditionnelle à l’hôtel des Invalides, un discours à l’Assemblée nationale, une rencontre avec des industriels de la défense - qui comprend notamment la visite d’un site du groupe d’armement franco-allemand KNDS à Versailles - et une série de discussions stratégiques au Quai d’Orsay. Enfin, une réception en fin d’après-midi à l’Elysée avec le président français Emmanuel Macron, qui sera suivie d’une conférence de presse et de la signature de deux accords, avec à la clé 650 millions d’euros de prêts et de dons à Kiev.

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Soutenir les collectivités locales ukrainiennes

D’après la présidence française, le premier accord doit permettre de doter l’Agence française de développement (AFD) de "fonds prévisionnels de 400 millions d’euros en prêts et de 50 millions de dons jusqu’en 2027" afin "d’étendre ses activités en Ukraine".

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Cela permettra à l’AFD de "déployer toute sa palette d’instruments […] pour intervenir en soutien aux collectivités locales ukrainiennes, en coordination et en complémentarité avec les bailleurs déjà présents en Ukraine", a expliqué l’Elysée. Les domaines d’intervention prioritaires seront les secteurs de l’énergie, des transports avec un soutien "au développement des capacités administratives".

Un "fonds de soutien" aux infrastructures critiques

Le deuxième accord portera sur la mise en place d’un "fonds de soutien" aux infrastructures critiques, doté de 200 millions d’euros "pour accompagner les entreprises françaises dans les futurs appels d’offres […] dans les domaines de l’énergie, des transports, de l’eau et l’assainissement, de la santé et de l’agriculture".

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"Ces fonds serviront à financer des projets importants, à renforcer ou suppléer les infrastructures énergétiques défaillantes" car particulièrement ciblées par Moscou, a-t-on ainsi souligné.

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La question des instructeurs français en Ukraine

A l’occasion de cette rencontre bilatérale, Emmanuel Macron pourrait aborder avec son homologue ukrainien la question sensible de l’envoi d’instructeurs militaires français. Lors d’une conférence de soutien à l’Ukraine qui s’était tenue à l’Elysée le 26 février, le chef de l’Etat français avait annoncé des mesures pour fournir plus d’armes à Kiev et n’avait pas exclu l’envoi de soldats en Ukraine, suscitant la controverse parmi ses alliés ainsi que la colère de la Russie.

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Il a promis de nouvelles annonces à l’occasion de la visite vendredi de Volodymyr Zelensky à Paris. Le projet d’une coalition européenne d’instructeurs pour former les troupes ukrainiennes en Ukraine, souhaité par la France, est discuté entre Européens mais apparaît loin d’être finalisé, de nombreux pays s’interrogeant sur le risque de représailles russes. La Russie, qui revendique des avancées constantes ces dernières semaines dans l’est et le nord-est de l’Ukraine, a dit mardi ne pas exclure que ses forces puissent frapper les instructeurs français sur le sol ukrainien.