Renforcement de la gauche, marginalisation de l’extrême droite, surreprésentation de la Droite républicaine, claque pour les macronistes… Décisives pour la suite de la législature, les élections internes du Palais-Bourbon dessinent une nouvelle Assemblée au profil explosif.
Face à la nouvelle Assemblée élue, la classe politique semble comme une poule devant un couteau. Est-elle seule en faute, coupable de ses divisions et de sa médiocrité ? Ou la situation est-elle en elle-même inextricable ?
Spécialiste de droit constitutionnel, Jean-Marie Denquin analyse l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, et les défis pour la gauche à l’intérieur d’un « nouveau système » favorisant la concentration du pouvoir au centre.
Après l’élection de Yaël Braun-Pivet au perchoir, les scrutins internes se sont poursuivis à l’Assemblée nationale. Entre fraude électorale et ambiance survoltée dans l’hémicycle, le Palais-Bourbon a vécu une journée houleuse, qui annonce la couleur de la nouvelle législature.
Après sa défaite à la présidence de l’Assemblée nationale, le patron des députés communistes revient sur le pacte scellé entre les macronistes et la droite d’opposition afin de permettre la réélection de Yaël Braun-Pivet. Il alerte sur les conséquences politiques de ce « marchandage gravissime pour la démocratie ».
Gabriel Attal et seize membres du gouvernement sont à la fois au gouvernement, chargés des affaires courantes, et au Parlement, députés depuis le 7 juillet. Une situation qui a facilité la réélection de Yaël Braun-Pivet et qui suscite un débat animé, au nom de l’atteinte à la séparation des pouvoirs.
Devancée par la gauche au premier tour, la candidate du camp présidentiel a profité du ralliement de la droite LR et d’une partie du groupe Liot pour se faire réélire au perchoir. Le Nouveau Front populaire a dénoncé un « vote volé » par une « alliance contre-nature ». Pour la gauche, c’est Matignon qui s’éloigne.
Lors d’un déplacement avec des acteurs de la société civile, l’économiste que les socialistes verraient bien prendre la tête d’un gouvernement Nouveau Front populaire s’est engagée à relever le défi. Même si elle désespère du louvoiement des partis.
Une fois trouvé son premier ministre, le plus dur restera à faire pour la gauche unie. Risque de censure, procédure européenne pour « déficit excessif », 49-3 inévitables... La liste des écueils qu’elle devra surmonter est longue et explique en partie ses atermoiements.
Qui de la macroniste Yaël Braun-Pivet, du communiste André Chassaigne, du centriste Charles de Courson ou de l’élu LR Philippe Juvin présidera l’Assemblée nationale dans les prochains mois ? Crucial à plus d’un titre, le scrutin de jeudi pourrait réserver son lot de surprises.
Deux mois après la publication d’une enquête de Mediapart révélant une lettre et les témoignages de huit salariées du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), l’ancienne journaliste a été démise de ses fonctions et remplacée par l’ex-ministre macroniste Bérangère Couillard.
Depuis cinq jours, Mimi Marchand, la papesse de la presse people, s’active pour bloquer la publication de photos sur lesquelles on voit le président du RN et l’animateur dîner dans la maison de vacances de celui-ci. Des clichés qui en disent long sur cette proximité que les deux hommes aimeraient garder secrète.
Gérald Darmanin a annoncé la publication de six décrets au « Journal officiel » mardi 16 juillet, au cœur de l’été et alors que le pays traverse une crise politique majeure. Une façon de réaffirmer des mesures de « fermeté » sur la question migratoire.
L’ancienne ministre socialiste exhorte la gauche à trouver une candidature commune au poste de premier ministre, capable de rassembler son camp tout en construisant des majorités au-delà de ses rangs. « L’échec est un luxe que nos électeurs ne peuvent se permettre », dit-elle à Mediapart.
Neuf jours qu’ils discutent. Et toujours pas de nom pour Matignon. Les dirigeantes et dirigeants du NFP étalent désormais leurs divisions au grand jour. « À l’air libre » reçoit les députées Aurélie Trouvé (insoumise) et Sandrine Rousseau (écologiste).
Une campagne douloureuse, une défaite qui l’est encore plus, le retour brutal à la vie normale… D’anciens députés de la majorité présidentielle racontent à Mediapart comment ils ont vécu cette période… Et n’épargnent plus celui par qui tout est arrivé.