Après avoir écarté la nomination de Lucie Castets à Matignon, le chef de l’État reprend ses consultations dans l’espoir de trouver une personnalité à même de poursuivre ses politiques. Grand perdant des élections législatives, le camp présidentiel refuse de partager le pouvoir. Et cherche une cohabitation sans alternance.
Comme les autres grands projets, les Jeux olympiques ne sont pas qu’un événement passager mais une manière d’exercer le pouvoir : sans vote, sans transparence sur les dépenses d’argent public, avec des promesses écologiques intenables.
Autour de Lucie Castets, une équipe de proches et les partis du NFP s’organisent pour pousser sa nomination comme première ministre. Même si Emmanuel Macron y consentait, les défis structurels d’un gouvernement minoritaire de gauche restent entiers.
Le camp présidentiel a perdu deux élections en un mois, la France n’a plus de gouvernement de plein exercice, le Parlement est en veille, mais l’exécutif continue de gouverner comme si de rien n’était. Sahara occidental, nominations diplomatiques, mouvements préfectoraux : les décisions se multiplient, les critiques aussi.
Matignon a fait ouvrir à la dernière minute le palais d’Iéna, siège du Conseil économique, social et environnemental, pour que le premier ministre et le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné puissent assister aux premières loges au spectacle tiré depuis la tour Eiffel.
Sur les sabotages du réseau TGV comme sur l’interpellation de militants écologistes pourtant blanchis, le ministre de l’intérieur démissionnaire a communiqué sans précautions, quitte à être démenti par les faits.
Dans un rapport publié lundi, la Cour des comptes s’alarme du déficit de 8 millions d’euros dans le budget de la présidence de la République. Les voyages, les réceptions et les dîners d’État organisés par Emmanuel Macron sont l’objet de vives critiques des magistrats financiers.
Le Nouveau Front populaire a eu beau proposer le nom de Lucie Castets, Emmanuel Macron ne varie pas de ligne : pour lui, la gauche n’a pas gagné et n’a pas de majorité viable. Le chef de l’État espère geler le temps politique pour convaincre LR de sceller un accord, et les socialistes de rompre avec La France insoumise.
Le président de la République nage en plein confusionnisme. Il reconnaît avoir perdu les élections, mais refuse d’en tirer les conséquences, rêvant de continuer de mener la politique qui l’a conduit dans le mur, ainsi que la France. Ses manigances pour rester au pouvoir constituent une menace pour l’État de droit.
Gabriel Attal et seize membres du gouvernement sont à la fois au gouvernement, chargés des affaires courantes, et au Parlement, députés depuis le 7 juillet. Une situation qui a facilité la réélection de Yaël Braun-Pivet et qui suscite un débat animé, au nom de l’atteinte à la séparation des pouvoirs.
Détruite par la dissolution de l’Assemblée nationale, devancée par la gauche aux législatives, la minorité présidentielle s’imagine encore avoir la main sur la donne politique. Incapable d’entendre le message des urnes, elle continue de donner des leçons à tout le monde, depuis sa réalité parallèle.
La haute fonctionnaire chargée de l’égalité et de la diversité ne sera pas reconduite cette année, malgré un investissement et un engagement reconnus. Elle paie, entre autres, la crainte de voir l’extrême droite remporter les législatives.
En marge d’une commémoration à l’appel du 18 juin, le chef de l’État a repris des propos d’extrême droite sur la transidentité et l’immigration pour critiquer le programme du Nouveau Front populaire.
Alors que l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir, le président de la République s’est employé mercredi à attaquer la gauche unie, placée sur le même plan que le Rassemblement national. Une stratégie irresponsable, à rebours des valeurs républicaines qu’il prétend défendre.
Le président de la République a lancé mercredi la campagne des législatives au cours d’une conférence de presse. Trois jours après avoir dissous l’Assemblée nationale, sa stratégie est simple : diaboliser les « blocs extrêmes ». Sans trace d’idées nouvelles ni de mea culpa.
En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale, le président de la République espère s’imposer de nouveau comme seul rempart face à l’extrême droite. Mais cette stratégie est aujourd’hui usée jusqu’à la corde. Et fait prendre un risque majeur à tout le pays.