Géricault au galop au Musée de la Vie romantique

Publié le 25 mai 2024 à 11h00

« Cheval arrêté par des esclaves », par Théodore Géricault (vers 1817). © GRAND PALAIS RMN / PHILIPP BERNARD

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Sélection Incarnation du peintre romantique, l’auteur du célèbre « Radeau de la Méduse » fut avant tout un grand amoureux des chevaux, qu’il a représentés dans de nombreuses œuvres.

Il avait le pied à l’étrier, mais pas le pied marin. Si Géricault doit sa renommée à un radeau en perdition, les chevaux furent sa seule obsession et sa principale inspiration. L’ancien mousquetaire de la Maison du Roi en est mort, à 32 ans, désarçonné par trois chutes successives, qui lui brisèrent la colonne vertébrale. Dans ses derniers tableaux, exécutés dans la douleur et son atelier de la bien nommée rue des Martyrs, il y a des percherons qu’on mène à l’abattoir et un gros cadavre de cheval, oublié dans le paysage glacial de la retraite de Russie. Deux siècles après la disparition du peintre du Derby d’Epsom, des lanciers chargeant au galop, de Mazeppa emporté, nu et ligoté, par un cheval noir dans la steppe ukrainienne, une remarquable exposition donne la juste température de sa fiévreuse passion équestre.

De même que le cavalier, peu craintif, n’aimait monter que des entiers au sang chaud, l’artiste représentait surtout des chevaux furieux, emballés, en lévitation, aux yeux révulsés, aux oreilles plaquées en arrière, qui se cabrent, se mordent et se révoltent. A l’exact opposé de son contemporain, Alfred de Dreux, qui peignait des pur-sang anglais luisants avec une exactitude gourmée, le génial Géricault faisait fi des erreurs anatomiques ou des …