A la Biennale de Venise, le plasticien Pierre Huyghe spécule sur l’avenir de l’homme

Publié le 2 juin 2024 à 11h00

Rituel funéraire cosmique orchestré par des bras robotisés dans le désert d’Atacama, Chili. PIERRE HUYGHE, BY SIAE 2023

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Avec l’exposition choc « Liminal », présentée à la Biennale de Venise 2024, l’artiste français questionne de manière ambitieuse les rapports entre humain et non-humain dans un monde de mutations technologiques et biologiques.

Il est 14 heures à Venise. Pourtant, il fait déjà nuit. La Pointe de la Douane est plongée dans une obscurité inquiétante. Les lignes épurées du bâtiment de la Collection Pinault, reconfiguré par l’architecte japonais Tadao Ando, se sont dissoutes dans les ténèbres. Les yeux s’habituent doucement à la pénombre.

Soudain, une silhouette. Une forme féminine imperceptible apparaît sur un immense écran. Elle est nue. Elle évolue dans une sorte de désert gris et froid. Ses mouvements sont étranges, maladroits, indéfinis. Elle n’a pas de visage. A la place un trou noir. Un vide abyssal. La créature fantomatique est en phase d’apprentissage. Des capteurs environnementaux, fixés sur un haut mât en laiton, la nourrissent et la stimulent en temps réel et en conti…