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Le parquet financier demande un procès pour Vincent Bolloré pour corruption au Togo

Des juges soupçonnent le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de la filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour décrocher frauduleusement la gestion du port de Lomé, au moment de la campagne de Faure Gnassingbé à l’élection présidentielle de 2010 au Togo.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

Publié le , mis à jour le

Le président du conseil de surveillance de Vivendi, Vincent Bolloré, à l’Assemblée nationale à Paris, le 13 mars 2024.

Le président du conseil de surveillance de Vivendi, Vincent Bolloré, à l’Assemblée nationale à Paris, le 13 mars 2024. ALAIN JOCARD / AFP

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Le Parquet national financier (PNF) a requis un procès contre l’homme d’affaires Vincent Bolloré pour corruption dans l’enquête sur l’attribution frauduleuse de la gestion des ports de Lomé, au Togo, et de Conakry, en Guinée, entre 2009 et 2011, a appris l’AFP de source proche du dossier ce vendredi 7 juin.

Saisis depuis 2013, des juges financiers parisiens soupçonnent le groupe Bolloré, sa tête de proue Vincent Bolloré et deux autres hauts responsables d’avoir utilisé les activités de conseil politique de la filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour décrocher frauduleusement la gestion du port de Lomé, au Togo, au moment de la campagne de l’élection présidentielle de 2010. Sollicitée, la défense du milliardaire a indiqué qu’elle demandait le non-lieu.

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Pour éviter un long procès pénal, la 11e fortune de France ainsi que Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré à l’époque, et Jean-Philippe Dorent, directeur international chez Havas, avaient sollicité en 2021 une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).

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Lors de l’audience publique, ils avaient reconnu les faits et accepté une peine de 375 000 euros d’amende, mais le tribunal avait refusé de l’homologuer, renvoyant le dossier à l’instruction.

Des faits contestés par Bolloré

L’industriel breton, aujourd’hui âgé de 72 ans, avait contesté jusqu’en cassation ce revers procédural qui avait selon lui engendré une atteinte à sa présomption d’innocence, mais la plus haute juridiction judiciaire a validé fin novembre la procédure, ouvrant la voie à un nouveau procès pénal.

Lundi, selon la source proche du dossier, le PNF a requis un procès pour corruption active d’agent public étranger contre Vincent Bolloré et Gilles Alix, pour abus de confiance pour ce dernier et pour complicité de celle-ci pour Vincent Bolloré et Jean-Philippe Dorent.

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« Je me réjouis de la demande de renvoi » contre Vincent Bolloré, Gilles Alix et Jean-Philippe Dorent dans ce « lourd dossier qui dure depuis 2013 […] dans lequel est particulièrement mouillé le président du Togo » Faure Gnassingbé, a indiqué Alexis Ihou, avocat du défunt Agbéyomé Kodjo et de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, candidats malheureux à la présidentielle de 2010 au Togo.

Un dossier « juridiquement vide »

Le groupe Bolloré avait lui bénéficié d’une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP), par laquelle il avait payé 12 millions d’euros d’amende contre l’abandon des poursuites.

« Une demande de non-lieu sera présentée au juge d’instruction », ont indiqué Céline Astolfe et Olivier Baratelli, qui défendent Vincent Bolloré et le groupe Bolloré, « les faits étant contestés depuis le premier jour dans un dossier juridiquement vide ».

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Le « faux pas » de la non-validation de la CRPC en 2021 « prive définitivement les parties du droit à être jugées de manière impartiale et objective », d’après ces conseils.

La décision finale sur la tenue d’un procès revient au juge d’instruction financier Serge Tournaire.

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