Chez Polène, les chutes de cuir se transforment en objets de décoration design

Dans le nouveau magasin Polène, une machine de thermoformage réalise sous les yeux des clients des objets design à partir de chutes de cuir.

Pour sa troisième adresse parisienne, Polène a franchi la rive gauche en posant pour la première fois ses valises au sein d’un grand magasin – Le Bon Marché Rive Gauche – dans un espace géré en propre.

Depuis son lancement en 2016, la marque de maroquinerie française, connue pour ses sacs et ses bijoux aux courbes épurés et design, connaît un succès fulgurant à travers le monde. Portée par Kate Middleton, aperçue dans la série « Emily in Paris », Polène entretient une « french touch » désirable et accessible qui gonfle chaque mois un peu plus les files d’attente de ses cinq magasins répartis entre Paris, New York et Tokyo.

L’ouverture au Bon Marché ne devrait pas faire exception. Le lieu, déjà, vaut le détour rien que pour son design immersif. Sur les murs, des strates de plâtre évoquent le minimalisme de roches polies, fruit du travail artisanal de SOE Stuc et Staf, un atelier centenaire spécialisé dans la restauration d’ornementations et de moulures haussmanniennes. Au centre de la pièce repose aussi une table sculpturale en noyer, réalisée par l’ébéniste normand Robin Poupard. Mais le clou du spectacle reste « l’expérience plèi », une machine de thermoformage capable de remodeler, en seulement deux minutes, des chutes de cuir en élégants vide-poches, offert lors d’un achat. A terme, d’autres objets devraient être réalisables, selon Polène.

Pour la marque qui prévoit d’ouvrir avant la fin de l’année son plus grand magasin au rond-point des Champs-Elysées, l’objectif est ici double : confirmer ses efforts en matière de circularité – les chutes de cuir servant déjà à la confection de fleurs éternelles ou de petite maroquinerie, comme des étuis à airpods – tout en apportant une interaction expérientielle, désormais indissociable du shopping physique moderne. Selon plusieurs études, réalisées par le bureau d’étude McKinsey en 2023, 77 % des consommateurs issus de la génération Z (nés entre 1997 et 2012) qualifient en effet leur relation avec les marques « ennuyeuses ». Un problème de taille sur lequel bûche très sérieusement l’industrie de la mode, pour séduire cette génération accro au « gaming » qui représentera en 2030 pas moins de 2 milliards d’individus au niveau mondial.

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Si l’attention ludique de Polène est donc aussi maline que capitale pour fidéliser ses acheteurs, la marque souhaite avant tout mettre en avant la qualité de ses sacs, confectionnés artisanalement à Ubrique, en Andalousie, autant que son attachement à la créativité et à l’innovation, qui la distingue de ses pairs. En veut pour preuve le sac Solé, leur dernière nouveauté confectionnée à partir de perles galets en chutes de cuir compressées. Une nouvelle approche esthétique et un engagement circulaire qui devrait inévitablement attirer de nouveaux adeptes.