Svoboda | Graniru | BBC Russia | Golosameriki | Facebook

Hit-Parade de la Mode : « J’ai pas froid, j’ai fraud »

Par Sophie Fontanel

Publié le

Un groupe croisé au défilé Hed Mayner

Un groupe croisé au défilé Hed Mayner SOPHIE FONTANEL

En accès libre

C’est à Paris que se poursuit la Fashion Week de la mode masculine printemps-été 2025. Notre chroniqueuse mode y a vu des colliers au crochet, des verts nature, des bermudas très baggy, d’innombrables sacs… et beaucoup d’amour.

Les jupes en apesanteur

Elles tiennent sur les hanches comme si rien ne devait jamais contraindre la taille, et cela leur confère un air de flotter, qu’elles soient longues ou au genou. Ça se passe chez Ami Paris. Alexandre Mattiussi dit qu’il a voulu « l’église au milieu du village », c’est-à-dire, en l’occurrence, revenir à l’essence de ce que cela signifie, pour un vêtement, d’être un ami. Permettre d’être à l’aise.

Le porté de sac

Presque un sac par look au défilé Louis Vuitton. 82 passages et 77 sacs. Comme une façon de ne pas fuir le propos. Et aussi, comme une façon de régler cette histoire des hommes et des sacs à main. Eux non plus ne pourront plus aller les mains dans les poches, eh eh. Mention sociale pour la valise molle : splendeur.

Publicité

« J’ai pas froid, j’ai fraud »

Pour définir le ressenti tiédo-traître du temps durant ces jours de Fashion Week masculine.

A lire aussi

Les colliers au crochet

Au défilé Undercover Lab

Au défilé Undercover Lab SOPHIE FONTANEL

Le designer d’Undercover est japonais. Et, comme souvent les Japonais, il a l’œil précis et poétique pour voir la beauté des traditions européennes. Là, par exemple, nos colliers de mariée au crochet, dont il truffe littéralement son show. Léger, modeste, ravissant.

L’hymne à la paix

Toujours Undercover.. Une façon d’adoucir tout, aussi bien une grosse chaîne qu’un bandeau sur les yeux. Ces Zorro n’ont pas d’épée. Ils sont de nouveaux hommes sans violence. Un peu Oncle Vania, un peu Cecil Beaton dans son jardin. Beaucoup l’amour. Beaucoup d’amour. La mode sait faire ça.

Les deux verts

Assortir les verts est un plaisir de fin connaisseur. Ce n’est pas facile mais, quand on y arrive, on obtient plus encore que la nature. Je vous laisse juge (gentil) devant ce look du défilé Auralee.

Publicité

« Qui s’habille comme ça ?  »

Par mon frère croisant tout un groupe de modeux devant un défilé. Ahuri de voir des bermudas si baggy qu’ils touchent le sol. Et encore plus ahuri de constater que je trouve ça cool.

La constance

La constance pourrait être l’inverse de la mode, puisque la mode est le changement. Mais pourtant, la constance de Lemaire n’a jamais rien de démodée. Elle tourne avec la roue en restant pertinente, à chaque saison. Sarah Linh Tran, mine de rien, génère un désir fou de s’habiller. D’apparaître « dans toute sa splendeur », mais état entendu que la splendeur, la vraie, n’a jamais rien de clinquant.

Les étudiants qui défilent

La majeure partie des nombreux models du show Rick Owens ont été castés dans des écoles de mode. Et quelle bonne idée ! Normalement, ces gamins sont dehors, à louvoyer pour entrer. Et là, directement mieux que front row.

Les habits du jazz

Défilé Amiri 

Défilé Amiri  SOPHIE FONTANEL

Chez Amiri. Le culte Cotton Club new-yorkais des années 1930, et sa prodigieuse élégance. L’essence du cool est née là, dans cet endroit où l’on allait en se faisant beau. Drôle de voir que cela ne vieillit pas, croise et recroise sans cesse la S.A.P.E., le hip-hop, et même Oscar Wilde. La grande élégance reviendra peut-être par ce biais festif et génial.

Annuler