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Législatives : Mélenchon maintient l’hypothèse de son entrée à Matignon… rejetée par ses alliés de gauche

Le leader des insoumis a réitéré son envie de devenir Premier ministre en cas de victoire du Nouveau Front populaire. De Fabien Roussel à François Hollande, nombreux sont ceux à considérer qu’il n’est pas la solution car considéré comme un repoussoir par une partie des électeurs.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

Publié le , mis à jour le

Jean-Luc Mélenchon au siège de La France insoumise, à Paris, le 14 juin 2024.

Jean-Luc Mélenchon au siège de La France insoumise, à Paris, le 14 juin 2024. GABRIELLE CEZARD/SIPA

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« J’ai l’intention de gouverner ce pays » : en quelques mots, Jean-Luc Mélenchon a ravivé l’hypothèse de son entrée à Matignon et suscité une nouvelle levée de boucliers au Nouveau Front populaire (NFP), de Fabien Roussel à François Hollande en passant par Marine Tondelier.

« Je ne m’élimine pas et je ne m’impose pas. Je pense que c’est une formule qui est assez respectueuse du collectif », avait ajouté samedi sur France 5 le chef de file insoumis, s’affirmant un peu plus par rapport à la semaine dernière. Soutenu par ses proches, il est considéré comme un repoussoir aux législatives par une partie de la gauche depuis le 7 octobre, voire brandi comme un épouvantail dans le camp présidentiel et à l’extrême droite.

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A une semaine pile du premier tour (30 juin) le serpent de mer du candidat de gauche pour Matignon en cas de victoire aux législatives n’avait pas besoin de plus que cela pour se remettre à bouger.

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« Ce qui me remonte, moi, du terrain, un peu partout, et notamment chez les électeurs de gauche, c’est que, aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon n’est pas la solution », a estimé sur BFM-TV l’ancien Premier ministre Lionel Jospin, vingt ans après avoir tenu plusieurs conseils des ministres avec Jean-Luc Mélenchon, alors ministre délégué à l’Enseignement professionnel.

« Je ne renoncerai jamais à l’honneur d’être une cible »

L’ancien président de la République socialiste François Hollande a lui exhorté ce dimanche Jean-Luc Mélenchon à « se taire », pour atténuer le « rejet » qu’il susciterait dans l’opinion, et ainsi « rendre service » au NFP. Une sortie qui n’a pas manqué de lui attirer les foudres des soutiens de Jean-Luc Mélenchon.

« Ceux qui préfèrent perdre de l’énergie à cotiser aux campagnes anti-Mélenchon plutôt qu’à faire gagner le Nouveau Front Populaire ne sont pas à la hauteur de la situation », a rétorqué dans un message sur X (ex-Twitter) le coordinateur de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard.

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Depuis une scène de meeting à Montpellier, le patron des Insoumis a répliqué lui-même : « je ne renoncerai jamais à l’honneur d’être une cible », a lancé le tribun, paraphrasant Cyrano de Bergerac.

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Jean-Luc Mélenchon avait déjà expliqué qu’un consensus avait été trouvé pour que ce soit « le groupe parlementaire le plus important qui présente le candidat à la Primature ». Le patron du Parti socialiste (PS) Olivier Faure n’avait lui pas manqué de mettre sur la table la nécessité d’un vote pour trancher quel serait l’éventuel Premier ministre.

« S’extraire de toute logique nombriliste »

Mais les socialistes, principaux rivaux des insoumis pour incarner un leadership politique à gauche, ne sont pas les seuls à décocher des flèches. « L’idée d’une nomination au poste de Premier ministre de Jean-Luc Mélenchon, qu’il alimente lui-même, n’a jamais fait l’objet d’un accord entre les forces du front populaire », a insisté dans un communiqué le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel, estimant que dans une campagne déjà trop courte, le « débat politique » ne devait pas être « sans cesse personnalisé à outrance ».

« Force est de constater qu’aujourd’hui il n’est pas la personnalité qui peut faire consensus. C’est factuel », avait estimé dans « La Tribune Dimanche » la députée sortante Clémentine Autain, membre du groupe LFI mais en froid avec la direction insoumise.

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Du côté des écologistes, c’est Marine Tondelier qui a brossé ce dimanche sur LCI le portrait-robot du candidat idéal à gauche pour Matignon. En écartant sans la citer l’hypothèse Jean-Luc Mélenchon. « C’est quelqu’un qui va devoir animer cette majorité, il est clair que la personne choisie doit être très fédératrice au sein de nos différentes familles politiques », a-t-elle avancé, appelant tout le monde à gauche à « être très très zen dans les semaines qui suivent » et à « s’extraire de toute logique nombriliste ».

Les adversaires du NFP en profitent

D’autant que les adversaires politiques du NFP n’ont pas manqué de sauter sur l’occasion. « C’est donc bien lui qui sera Premier ministre si par malheur la Nupes venait à gagner les élections législatives. J’espère que tous les Français entendront cela et en tireront les conséquences », a ironisé la cheffe de file du Rassemblement national Marine Le Pen en déplacement à Billy-Montigny (Pas-de-Calais).

« Merci aux chefs à plume, quelles que soient leurs sensibilités à gauche, de ravaler leurs égos. Les candidates et candidats du Front Populaire se battent pour barrer la route à l’extrême droite. Merci de respecter leur travail », a grincé sur X le député écologiste sortant de Gironde Nicolas Thierry.

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