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Le château du Quesnoy

[compte-rendu]

Année 1980 138-3 p. 348
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Le château du Quesnoy. — Jusqu'à présent méconnue de la plupart des ouvrages consacrés à la fortification, l'architecture militaire médiévale du nord de la France fait actuellement l'objet d'un nombre grandissant d'études de qualité, au premier rang desquelles l'on trouve le Dictionnaire de Jacques Thiébaut (1). C'est justement à un collaborateur de ce Dictionnaire, Alain Salamagne, que l'on doit une monographie plus spécialement consacrée au château du Quesnoy, qui compte parmi les plus intéressants vestiges du xne siècle dans le département du Nord.

Vraisemblablement fondé dans les années 1160 par le comte de Hainaut Baudoin V, le château consistait en une simple enceinte ovoïdale se refermant sur les deux portes édifiées aux extrémités du grand axe, dont la longueur était de 120 mètres environ. Cette enceinte, constituée d'une douzaine de faces planes, n'était initialement flanquée que par les contreforts qui étayaient les angles du polygone : les portes elles-mêmes n'étaient pas flanquantes, puisque percées dans des massifs rectangulaires intérieurs à l'enceinte. C'est à partir du xive siècle que l'on se préoccupera de renforcer les défenses, en construisant, à un siècle d'intervalle, deux tours circulaires dites « Tour Ronde » et « Tour de l'Écritoire ».

L'espace intérieur à. cette vaste enceinte était occupé, d'un côté du grand axe, par les communs appuyés aux murs, et, de l'autre côté, par le palais comtal dont subsistent d'importants vestiges, malheureusement très remaniés. On trouvait d'abord la « Grande Salle », accessible par un perron, et surmontée aux étages par les « Chambres », ou appartements des princes ; dans le prolongement de la « Grande Salle » était la chapelle à deux étages, alors qu'un pavillon qui servait aux hôtes de marque formait la dernière partie du palais à l'ouest.

Cet ensemble résidentiel, édifié par une dynastie féodale marquante, celle des comtes de Hainaut, est l'un des premiers châteaux à enceinte maçonnée « distendue » qui apparaisse dans le nord de la France ; suivi par bien d'autres dans la région, comme le célèbre château de Gand, il est à mettre en parallèle avec les forteresses du même type mises en évidence récemment en Normandie, en Alsace et en d'autres régions. Le palais lui-même appartient à une classe d'édifices princiers assez homogènes, dont Pierre Héliot avait donné un aperçu (2), et dont la connaissance s'enrichit

(1) Jacques Thiébaut, Dictionnaire des châteaux de France, Artois, Flandre, Hainaut, Picardie, Paris, 1978.

(2) Pierre Héliot, Sur les résidences princières bâties en France du Xe au XIIe siècle, dans Le Moyen Age, t. 61, 1955, p. 27 et 231.

aujourd'hui de découvertes importantes, comme sur le site de Caen. L'article d'Alain Salamagne sur le Quesnoy, fort bien documenté grâce aux sources anciennes auxquelles il a eu accès, permet de mettre en valeur l'importance du site pour l'architecture princière régionale, et donne un aperçu sur la qualité du mémoire universitaire, encore inédit, qu'il a consacré aux fortifications de la ville et du château. — Alain Salamagne, Le château du Quesnoy, dans Mémoires de la Société archéologique et historique de l'arrondissement d'Avesnes (Nord), t. XXVII, 1980, p. 1-12.

J. Mesqui.