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Château-Gaillard. Études de Castellologie médiévale, XII. Actes du Colloque international tenu à Oostduinkerke et à Floreffe (Belgique) du 3 au 9 septembre 1984. Editions du centre de recherches archéologiques médiévales de Caen, 1985.

[compte-rendu]

Année 1985 143-3 pp. 301-302
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Château- Gaillard. Études de Castellologie médiévale, XII. Actes du Colloque international tenu à Oostduinkerke et à Florefîe (Belgique) du 3 au 9 septembre 1984. Éditions du Centre de Recherches Archéologiques Médiévales de Caen,1985.

Les lecteurs du Bulletin monumental connaissent bien, par les précédents comptes rendus qui en ont été donnés, les volumes de Château- Gaillard, Actes des colloques internationaux consacrés à la castellologie, qui se tiennent tous les deux ans dans différents pays d'Europe. Le colloque de 1984, qui se tenait en Bslgique, inaugurait une nouvelle formule, celle d'un colloque à thème particulier : il s'agissait, en l'occurrence, d'un sujet fort riche, celui de « La fin du château ». M. de Boiiard exprime, dans son Avant-Propos, les implications et les difficultés de ce thème, qui ne saurait se réduire au constat de ruine ou d'abandon à une époque donnée, pour autant que l'on connaisse précisément celle-ci. Comprendre la fin du château, c'est nécessairement comprendre les raisons de sa naissance, les conditions de son existence, puis de son déclin ; par là-même, c'est parvenir à cerner, au-delà du simple aspect monumental, le rôle politique, social, économique, militaire du château dans son évolution. Et, dans ce cadre, se pose, une fois de plus, l'irritant problème de la terminologie : le vocable moderne de château couvre des édifices dont le statut et l'appelation furent très divers au Moyen Age, et M. de Boiiard souligne la gêne qui en résulte. Dans le fourre-tout du « château », il n'a pas été

encore possible de mettre en œuvre une terminologie qui soit aussi une typologie : affiner et normaliser ce vocabulaire, c'est une tâche urgente et imperative que doit s'assigner la discipline encore jeune de la castellologie.

Au sein de ce thème, plusieurs communications ont donné la mesure du champ ouvert aux réflexions, et des angles d'attaque possibles. Werner Meyer jette les bases d'une statistique pour la Suisse, et distingue cinq types de « fin du château » : abandon à la suite d'un déplacement du site, à la suite d'un déclin économique, à la suite d'une poussée politique, à la suite d'une mutation sociale, enfin à la suite d'un changement de modes de vie. C'est, au contraire, une vision monographique très riche qu'apportent Joëlle Bur- nouf et Joseph Decaens avec le résultat des fouilles du château de Saint-Vaast-sur-Seulles. Le château fit partie, depuis le xie siècle, de l'honneur des Taisson, famille noble qui s'éteignit avec l'exécution de Jean en 1344, par ordre de Philippe de Valois ; confisqué par le roi en 1346, il fait l'objet d'un siège par les Anglais en 1356, qui entraîne sa destruction, avec les principaux bâtiments intérieurs. Mais la fouille apporte des résultats complémentaires importants : en effet, elle prouve que le site fut réaménagé entre 1356 et 1361 par les Anglais pour servir de cantonnement militaire, jusqu'à ce qu'il soit rendu aux Français après le traité de Brétigny. Abandonné ensuite, l'édifice sert de carrière pour les habitants des environs ; puis, entre 1447 et 1450, il est à nouveau réutilisé par l'armée royale française, d'une façon très sommaire, avant d'être définitivement laissé pour compte. Ainsi, dès 1346, le site a-t-il été vidé de tout son sens féodal, pour ne plus servir que de base occasionnelle d'opérations.

Else Roesdahl traite d'une époque bien différente, en analysant les causes de l'abandon des fortifications Viking au Danemark, en raison des mutations sociales et politiques de ce pays au xne siècle. Deux autres communications traitent d'ailleurs du Danemark : Johannes Hertz évoque quelques fortifications des premières années du xvie siècle, alors que Rikke Agnete Olsen s'interroge sur le caractère prédominant, administratif ou militaire, des châteaux royaux de ce pays.

Mais le Colloque de 1984 ne s'est pas limité au thème de la « fin du château » : afin de préserver à cette manifestation la possibilité qu'elle offre aux chercheurs de publier leurs travaux, l'aspect monographique a été maintenu par les organisateurs. Encore se gardera-t-on de parler de monographie à propos de la communication de Jean-Marie Pesez, qui présente la très importante action de recherche concernant le recensement général des fortifications de terre médiévales en France. Cet inventaire national, qui reprend les inventaires régionaux entamés ou déjà menés à bien, comme ceux de Michel Bur consacrés à la Champagne, nécessite une organisation spécifique, la mise en œuvre de moyens techniques et humains adaptés et l'appoint, pour l'analyse, de l'informatique ; en tant que porte-parole du groupe de chercheurs qui le réalise, Jean-Marie Pesez dresse un bilan, sans complaisance ni présomption, des résultats à en attendre, des limites du processus de constitution, enfin des difficultés d'analyse. En contrepoint, F. -A. Aberg donne les résultats des recherches les plus récentes sur les « moated

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