Couverture fascicule

Les fortifications de Bayonne du XIIIe au XVIIIe siècle

[article]

Année 1991 149-4 p. 434
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 434

Les fortifications de Bayonne du xiii« au xviii< siècle.

— Le précédent compte rendu a fait état d'un article remarquable de N. Faucherre concernant l'adaptation de fortifications gothiques aux armes à poudre, durant le XVe siècle. Notre confrère, aidé de Philippe Dangles, architecte et remarquable dessinateur, livre cette fois les secrets d'une fortification considérée par la plupart comme d'époque tardive : le front du Bourgneuf à Bayonne, dont l'aspect actuel évoque plutôt l'époque classique, la fortification de Vauban, que les époques antérieures.

L'analyse de ce front situé au sud de la fortification bayon- naise s'avérait, pour le moins, difficile, tant les remaniements se sont succédé, cachant les époques les plus anciennes. Aussi est-ce avec un plaisir d'archéologue que l'on se plaît à découvrir, à la suite des auteurs, ce que purent être les différentes phases de l'aménagement, depuis une tour d'enceinte du XIIIe siècle jusqu'aux boulevards du XVIe siècle, en passant par un château d'Edouard Ier d'Angleterre, puis par un château de Charles VII.

La matière est fort complexe, et nullement évidente : il faut les plans fournis dans l'article pour démêler les différentes campagnes de construction, superbement étayées, pour le XVIe siècle, par des devis originaux retrouvés dans les archives.

L'important est ici de noter quelques grands traits de l'interprétation archéologique. Partant d'une enceinte du XIIIe siècle aux restes minimes, cette partie de la fortification bayonnaise s'enrichit, à la fin du XIIIe siècle, sans doute sous le règne d'Edouard Ier d'Angleterre, d'un front nouveau, doté d'une porte aux tours polygonales dont l'équivalent se retrouve peut- être au château gallois de Caernarvon. Le moindre des intérêts de cette enceinte n'est sans doute pas les tours carrées, apparemment destinées exclusivement à porter des arbalètes à tour. Ce seraient des tours à engins, dotées de terrasses capables d'accueillir les grosses arbalètes.

Sous Charles VII, la portion de fortification du Bourgneuf fut transformée en une véritable citadelle urbaine, avec des tours capables d'accueillir les armes à poudre : ce fut le Château Neuf de Bayonne.

Vint ensuite le temps de l'adaptation aux nouvelles techniques de siège : alors se construisirent, au début du XVIe siècle, les boulevards de Mousserolles, Notre-Dame et Saint-Jacques. L'analyse de ce dernier est particulièrement intéressante, puisque les auteurs y ont identifié les restes de la tour- porte primitive de la fin du XIIIe siècle, le bastion des années 1520-1530, enfin le bastion de Vauban.

Cette étude, remarquablement documentée, tant au plan des archives qu'au plan des documents graphiques, est un nouveau jalon pour la connaissance des évolutions des places du

Moyen Age à l'époque classique. Elle prouve, une fois de plus, que les places classiques recèlent souvent au sein de leurs bastions et de leurs boulevards des témoins de fortifications plus anciennes. — N. Faucherre, Ph. Dangles, Les fortifications du Bourgneuf à Bayonne. État de la question. Nouvelles hypothèses, dans Revue d'Histoire de Bayonne, du Pays Basque et du Bas-Adour, nouv. série, n° 146, 1990, p. 43-82.

Jean MESQUI .