Architecture et vie sociale à la Renaissance. L 'organisation intérieure des grandes demeures à la fin du Moyen Age et à la Renaissance, études réunies par Jean GUILLAUME, Paris, Éditions Picard, 1994, 1 vol. 21x27, 280 p., nombr. ill. (Actes du colloque tenu à Tours du 6 au 10 juin 1988 ; collection De Architectura fondée par André Chastel et Jean Guillaume).

Voici enfin la publication des Actes d'un colloque qui s'est tenu, il y a six ans déjà, dans le cadre des entretiens et des rencontres initiées et animées par notre confrère Jean Guillaume. Ce livre contient une série d'études tout à fait remarquables qui formaient, en 1988, un tournant dans l'analyse de l'espace résidentiel seigneurial, princier et souverain. Sans doute ce tournant est-il aujourd'hui, avec le recul du temps, largement négocié ; mais les analyses qui forment le corps du livre demeurent fondamentales, contributions à une histoire de la résidence, au travers de ses programmes, novatrice et indispensable.

L'étendue du sommaire est vaste. Le livre débute par deux articles consacrés aux palais pontificaux : G. -M. Radke analyse les palais italiens, alors que B. Schimmelpfennig donne une remarquable étude des programmes du palais des papes en Avignon. Une section suivante est consacrée aux demeures royales : M. Whiteley offre une synthèse des fonctionnalités des palais royaux et ducaux en France aux XIVe et XVe siècles, puis F. Boudon étudie les logis du roi de France au XVIe siècle, mettant l'accent sur les relations entre le programme de la suite — de l'appartement — et le cérémonial, voire le protocole lié à l'accès à la résidence royale. L'évolution de Fontainebleau est, de ce point de vue, retraduite à l'aide d'une série de plans remarquablement instructive.

Sans doute plus anecdotique, l'article d'A.-M. Lecoq traite des adaptations de la résidence, voire des créations de résidence de toutes pièces, lors des grandes festivités : bien qu'il ne touche pas le programme des résidences permanentes, cette étude est tout à fait intéressante pour illustrer un aspect méconnu, celui des édifices éphémères bâtis par les charpentiers.