Couverture collection

Uwe Albrecht, Der Adelssitz im Mittelalter. Studien zum Verhältnis von Architektur und Lebensform in Nord- und Westeuropa. München, Deutscher Kunstverlag, 1995

[compte-rendu]

Année 1996 154-3 pp. 285-286
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Uwe ALBRECHT, Der Adelssitz im Mittelalter. Studien zum Verhältnis von Architektur und Lebensform in Nord- und Westeuropa, Deuscher Kunstverlag, München, 1995, 279 p., 309 ill.

Uwe Albrecht est un auteur connu des sociétaires : il a participé déjà à plusieurs Congrès, et a publié en 1986 un

quable ouvrage intitulé Von der Burg zum Schloss (du château défensif au château résidentiel), dont j'avais eu le plaisir de donner le compte rendu dans ces colonnes.

Poursuivant son étude de l'évolution architecturale de la construction noble, il vient de livrer une importante contribution qui dépasse largement l'aire chronologique et géographique de son premier livre. Il s'agit, après avoir analysé les principaux traits des mutations de l'architecture d'orbite française, d'en analyser les répercussions dans l'est et le nord de l'Europe. Il est difficile d'en traduire le titre : car l'ensemble « Adelssitz im Mittelalter » désigne les espaces bâtis formant le siège de la noblesse au Moyen Âge.

L'ouvrage est organisé en quatre grands chapitres. Le premier traite des modèles les plus anciens de la culture résidentielle noble : la grande salle de rez-de-chaussée (« Halle », appelée par les anglais « hall »), la grande salle de premier étage (« Saalgeschosshaus », appelée par les anglais « first floor hall »), enfin la tour-résidence (« Wohnturm », appelée par les anglais « hall-keep »). On retrouve ici des développements désormais traditionnels sur l'origine de ces trois différentes formes d'édifices (1) en France, en Angleterre et en Allemagne.

Le second chapitre est consacré à la prise en compte et à la diffusion de la culture résidentielle noble pendant le haut Moyen Âge (ici au sens des premiers siècles de notre millénaire). L'auteur brosse, dans ce chapitre, une robuste synthèse sur la diffusion des modèles dans le milieu urbain comme dans le milieu castrai. Non sans quelque témérité : car il aborde de front des usages ou des programmes différents, qu'il s'agisse de la maison patricienne urbaine à « bel étage », de la maison à tour formant « Bergfried », tour sans vocation autre que celle de défense et d'ostentation ; du beffroi urbain proprement dit, enfin des halles urbaines. Les juxtapositions sont intéressantes, en ce qu'elles interrogent sur les connections entre les réponses architecturales aux divers programmes : il est certain que la présence de tours flanquant des maisons urbaines, en Italie, en Allemagne, dans le sud de la France, a été une démarque du programme ostentatoire féodal. De même, le beffroi urbain a été une réponse des communes aux manifestations du pouvoir féodal ; en revanche, la structuration de la maison bourgeoise ou patricienne a été bien plus nuancée, comme le démontrent les études de Pierre Garrigou Grandchamp. L'auteur termine ce chapitre en évoquant la puissance des anciens symboles, qu'il s'agisse de la motte ou de la tour, dans la construction castrale de l'ensemble de l'Europe aux XIIIe et XIVe siècles.

Uwe Albrecht se retrouve dans un terrain parfaitement connu en abordant le troisième chapitre, consacré au renouveau de la culture résidentielle aux XIVe et XVe siècles sous l'influence des grands chantiers princiers français. Il passe en revue les tendances de l'architecture et des programmes à partir des années 1360 : apparition de la notion de corps de logis et d'appartements, formant désormais le cœur des petits châteaux où ils constituent l'essentiel du bâti. En dehors des grands palais, la grande salle de premier étage s'unit à nouveau avec la tour-résidence pour ne former qu'un seul édifice. En ces années charnières, se développe un modèle de la tour à tourelles, divisée en deux espaces par un refend. L'escalier externe,

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