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Etudes sur les châteaux d'Auvergne

[article]

Année 1996 154-4 p. 362
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Castellologie

Études sur les châteaux d'Auvergne. — II est bon de signaler à l'attention des amateurs de castellologie deux études récentes parues dans des revues auvergnates. La première concerne la tour maîtresse d'Esplantas en Haute- Loire, belle construction de type philippien. D'étude est en fait un triptyque, comprenant une présentation de la dendrochrono- logie, puis un examen des conséquences de la datation den- drochronologique de la tour, enfin une étude historique de la seigneurie.

La tour maîtresse d'Esplantas est un superbe ouvrage, peut- être mal connu du fait de son écartement des voies empruntées par le tourisme. Cette tour cylindrique à cinq niveaux (une cave, un premier étage où se situait l'accès, un étage résidentiel à cheminée et bloc sanitaire, un étage défensif à archères, un second étage défensif à hours), domine un logis plus tardif. Elle a été récemment datée de 1251-1252 par la dendrochro- nologie, permettant ainsi de remettre en cause des attributions au début du XIIIe siècle, dans la lignée des grandes tours maîtresses philippiennes.

L'ensemble des trois contributions permet bien de situer, à la fois au plan architectural, mais aussi au plan historique, les circonstances de genèse de cette tour, finalement assez atypique par rapport au modèle philippien. Cet ensemble montre aussi tout l'intérêt d'études pluridisciplinaires, bien conduites, pour faire avancer la connaissance de l'architecture cas- trale. — « Le Donjon d'Esplantas daté par la dendrochrono- logie », dans Cahiers de la Haute-Loire, 1995, p. 95-132 (« La den- drochronologie », par Chr. Dormoy et Chr. Orcel, p. 95-101 ; « Quelques considérations sur les conséquences de la datation absolue du donjon d'Esplantas », par J.-O. Guilhot, p. 102- 104 ; « Esplantas et les Mercosur », par G. Servant, p. 105- 132).

Plus récemment, Jacques Lacour a fourni une intéressante contribution concernant les ruines du château de Montrognon, ancien château de Dauphin, fils de Guillaume d'Auvergne. Il s'agissait d'un château à enceinte polygonale, flanqué irrégulièrement par trois tours circulaires, et contenant en son sein une tour maîtresse circulaire de type philippien. Il n'en reste que des vestiges aujourd'hui, mais la publication d'anciens dessins et photographies permet d'identifier une édifice proche dans sa forme des tours de Montpeyroux ou de la Sauvetat. Grâce à une étude historique serrée, Jacques Lacour montre qu'il fut édifié à partir de 1200, servant de résidence au Dauphin dès 1225. Il s'agit ainsi d'un des premiers exemples d'implantation du modèle philippien en Auvergne. L'approche est certes différente d'Esplantas, moins absolue par ses résultats ; mais il faut se louer, en attendant que tous les sites fassent l'objet d'une datation dendrochronologique reconnue, de la participation de toutes les compétences à la datation des sites

castraux. Et la comparaison avec Esplantas est intéressante : car, si J.-O. Guilhot, dans le précédent article, juge qu'il faut notablement reculer la période où l'influence philippienne commença de s'affirmer en Auvergne, J. Lacour semble prouver que dans la région de Clermont, cette influence fut immédiate. Ceci pose la question, sous-jacente, de la maîtrise d'ouvrage, de ses ambitions et de ses moyens. — Jacques Lacour, Le château de Montrognon : essai de reconstitution, dans Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, t. XCVIII, n° 728, janvier-mars 1996, p. 27-44.

Jean MESQUI.