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J.M. Pastre, éd., Château et société castrale au Moyen Âge, Publications de l'Université de Rouen, Rouen, 1998. (Actes du colloque de Rambures, 7-9 mars 1997.)

[compte-rendu]

Année 1998 156-4 p. 431
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J.M. Pastre, éd. Château et société castrale au Moyen Âge, Publications de l'Université de Rouen, Rouen, 1998, 1 vol. 15,9 x 24 cm, 366 p. (Actes du Colloque de Rambures des 7-8-9 mars 1997).

Les colloques universitaires sont si nombreux qu'il est aujourd'hui difficle de les suivre ; ceci d'autant plus que le contingentement nécessaire de l'auditoire nuit parfois à un bon épanouissement du savoir qui s'y manifeste. Le colloque de Rambures, tenu en mars 1997 en un château qui frise le symbole, a été très heureusement publié par son organisateur, Jean-Marc Pastré, universitaire du Centre d'Études de la Civilisation Médiévale à Rouen.

Ce colloque ne fut certainement pas consacré à l'histoire de l'architecture : et pourtant, au travers des vingt-cinq communications publiées, c'est bien tout le rapport complexe entre l'architecture et la littérature qui a été mis en exergue, d'une façon remarquable. Ces communications ont été, pour le moins, variées dans leurs sujets : châteaux et castra pyrénéens par A. Cazenave, techniques de siège par A. Salamagne, chapelles castrales rouennaises par D. Léost, murs et plafonds peints par Chr. de Mérindol, chapelles et stalles du château de Gaillon par E. C. Block, sont autant de contributions plutôt orientées vers l'histoire de l'art et de l'architecture occidentale. Suivent les contributions de M.-O. Georges- Carreras, consacrée au château de Torrechiara, de Y. Cardaillac-Hermosilla, dédiée à la présence musulmane dans les châteaux chrétiens en Espagne à l'aube de la Renaissance.

Après ces communications traitant concrètement de l'aspect monumental, le reste de l'ouvrage traite de sujets plus abstraits, confrontant littérature, histoire et architecture. Ce sont alors les auteurs qui dominent, ou les œuvres : Chrétien de Troyes, dans un bel article de C. Blons-Pierre sur la fonction dramatique du château, de la maison-forte et de la tour ; Renaud de Montauban, avec le rêve de Clarisse analysé par A. Labbé ; Auberi le Bourgoin et le château d'Oridon, étudié par I. Weill ; Morgane et son château dans La mort le Roi Artu, par M.-O. Bodenheimer, et par J. Maurice ; Le conte du Graal et ses châteaux-frères, châteaux fées étudiés par R. Baudry ; Robert Grosseteste et son château de la Dame par M. Obuko, son château d'amour par M. Guéret-Laferté ; à nouveau un

auteur, Chaucer, et sa façon de qualifier plutôt palais que châteaux, par A. Crépin ; puis encore un personnage, celui de Sir Ga.wain, par C. Stévanovitch ; Sir Dégrevant, par H. Dauby. A. Touber évoque le château dans le Chevalier au Lion de Chrétien de Troyes, et dans Vlwein de Hartmann von Aue ; D. Buschinger analyse le même thème dans le Lanzelet d'Ulrich von Zatzikhoven. Sans compter aussi avec l'article de M.-G. Grossel consacré aux cours seigneuriales champenoises ; ou encore avec celui, passionnant de H. Akkari consacré au rôle symbolique de l'escalier - disons des « degrés » - dans le château médiéval.

Il est bien sûr impossible de rendre compte dans le détail d'un colloque aussi riche. L'orientation majeure de son organisateur consistant à faire se rencontrer les cultures actuelles, celles de l'histoire, de l'archéologie, de la littérature, constitue une première qui fait date et doit retenir l'attention. Pour autant, il convient aussi de prêter attention aux approximations de certains textes rédigés par des histo-riens par rapport aux monument et à leur compréhension : ainsi par exemple faut-il considérer l'article d'A. Cazenave par rapport à son contenu historiographique, en faisant abstraction des datations fantaisistes des monuments qu'elle semble proposer au vu d'une bibliographie notoirement insuffisante.

Il en reste pas moins que les textes réunis à l'occasion de ce colloque de Rambures constituent un florilège irremplaçable, embrassant les cultures et les architectures médiévales.

Jean Mesqui.