Couverture fascicule

« Autour du château médiéval ». Actes des Rencontres Historiques et Archéologiques de l'Orne tenues à Alençon le 5 avril 1997, organisées par la Société Historique et Archéologique de l'Orne, dir. Bruno Fajal. Société historique et archéologique de l'Orne, Alençon, 1998, 252 p. ( Mémoires et documents, n°1)

[compte-rendu]

Année 1999 157-2 pp. 244-245
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« Autour du château médiéval ». Actes des Rencontres Historiques et Archéologiques de l'Orne tenues à Alençon le 5 avril 1997, organisées par la Société Historique et Archéologique de l'Orne, dir. Bruno Fajal. Société Historique et Archéologique de l'Orne, Alençon, 1998, 1 vol., 252 p., nombr. ill. (Mémoires et documents, n°l)

Tout a commencé par une enquête engagée par Joseph Decaëns voici quelques années sur les fortifications de terre au Moyen Âge en Basse-Normandie ; la Société Historique et Archéologique de l'Orne a décidé, en avril 1997, d'organiser des rencontres pour clôturer cette enquête, et tirer le bilan des recherches historiques et archéologiques menées depuis une dizaine d'années dans le département, et plus largement en Basse Normandie.

Il s'ensuit un important recueil de contributions de premier plan pour la connaissance de l'histoire et de l'archéologie monumentale régionale, contributions qui nourrissent largement la réflexion au plan national. L'ouverture de ces actes est donnée par le professeur Gérard Louise, qui fournit un remarquable panorama de la constitution du paysage féodal des Xe-XIIIe siècles sur les confins de la Normandie et du Maine. Il s'agit d'un article de référence pour comprendre le contexte d'apparition des châteaux, des demeures seigneuriales et des bourgs, dans cette région marquée par les luttes d'influence aux confins de plusieurs sphères d'influence. Alençon, Bellême, Mortagne, Sées, Exmes en furent les plus anciens pôles ; s'y ajoutèrent plus tard Domfront, Argentan, Gacé, L'Aigle, et tant d'autres châteaux aux noms aujourd'hui oubliés, comme Rémalard, Moulins-la-Marche... À partir des années 1050, la démultiplication fut considérable, conduisant à un paysage castrai qui se figea au milieu du XIIe siècle, non sans être marqué par la fixation d'une frontière de la Normandie vers le Sud par une ligne de haies et de fossés.

Joseph Decaëns fait ensuite l'inventaire et le classement des châteaux du XIe au XIIIe siècle dans l'Orne : panorama synthétique et fort intéressant, faisant apparaître les différents types de sites, enceintes circulaires, mottes, châteaux de pierre et maisons-fortes. Mon seul regret sera que l'auteur continue d'employer, pour désigner les résidences seigneuriales constituées à partir du XIIe siècle sous forme de sites fossoyés, comprenant quelques bâtiments résidentiels abrités dans des enceintes de faible puissance, le terme de « maisons -fortes » : on sait que ce terme, qui avait aux XIIe et XIIIe siècles un contenu juridique et administratif précis, ne recouvrait pas alors un type architectural. Ainsi un « château à motte et

basse-cour » pouvait-il, aux XIIe et XIIIe siècles, être qualifié de castrum ou de domusfortis suivant son statut juridique, châtelain ou non.

Après ces synthèses régionales, Pierre Bauduin centre son sujet sur le cas d'une châtellenie, celle de Breteuil- sur-Iton, créée par Guillaume fils Osbem dans la première moitié du XIe siècle ; l'auteur insiste sur le rôle du baronnage - les vassaux - lors de la crise de succession du début du XIIe siècle. À partir de ce contexte historique, l'auteur dresse le panorama des fortifications recensées dans 1'« honneur » de Breteuil. L'étroite relation entre la recherche socio-historique et l'interprétation de la géographie monumentale fournit un remarquable angle de vue sur la mise en place du « réseau » castrai de cette seigneurie.

Bruno Fajal, quant à lui, s'est attaché à la recherche de localisation d'une fortification des comtes de Mortain dans la Manche : il s'agit de la motte de Ger, qui donne lieu à une intéressante enquête de terrain et d'archives. Suit un article d'Elisabeth Lalou, qui prend pour base les cartulaires, montrant tout l'apport qu'ils représentent pour l'histoire des fortifications, en particulier au plan des dénominations.

Richard Jones analyse, à partir des sources comptables du XVe siècle, les fortifications en Normandie méridionale à la fin de la guerre de Cent Ans : l'exposé montre l'évolution de la stratégie anglaise, entre les débuts (1417-18) où la Normandie ne devait pas jouer de rôle particulier, et la fin, à partir de 1430, où au contraire la Normandie méridionale devint une zone de frontière et de défense. Frontière cependant mouvante, où jamais les Anglais ne purent développer de politique de fortification affirmée, se contentant de réparer, remettre en état ou moderniser légèrement les défenses.

Le long article d'Isabelle Chave consacré à Guillaume Milles, dit le Tailleur, maître des œuvres du roi en la vicomte d'Alençon de 1431 à 1447, dépasse assez largement ce sujet ; il s'agit, en fait, de l'évocation de l'ensemble des œuvres dans le duché d'Alençon durant la fin du XIVe et du XVe siècle, évocation dont un personnage central est ce Guillaume Milles, maître d'origine anglaise qui dirigea les travaux de la vicomte durant plus de seize ans. Isabelle Chave passe en revue les sites fortifiés et leur histoire, les procédures et les modalités des chantiers, ainsi que les techniciens ou les administratifs qui les supervisèrent ; ce long article, remarquablement documenté, est un avant-goût de sa thèse de l'École nationale des Chartes.

Viennent ensuite deux articles intéressants consacrés à des sites en particulier : Anne-Marie Flambard-Héricher donne le compte-rendu des fouilles du logis seigneurial de Vatteville-la-Rue, en Seine-Maritime, site à motte remarquable puisqu'il conserve un logis médiéval ruiné qui est interprété ici, avec tout particulièrement sa cuisine du XIIe siècle. L'enquête n'était pas encore terminée au moment du colloque, puisque des analyses devaient encore être faites sur les dépotoirs, permettant de mieux connaître les habitudes alimentaires.

Anne Nissen-Jaubert a fouillé, quant à elle, le château de

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