Couverture fascicule

Deux châteaux inédits de la Haute-Vienne : Bourg-Archambault et Pruniers

[article]

Année 1999 157-4 p. 385
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 385

Architecture militaire

Deux châteaux inédits de la Haute-Vienne : Bourg- Archambault et Pruniers. - Le bulletin intitulé Les Amis du Pays Lochois, dirigé par notre confrère le colonel (e.r.) Jacques Lablancherie, contient dans ses livraisons des petits trésors. On m'excusera, je l'espère, de rendre compte assez tardivement de deux articles parus dans la livraison de décembre 1998, dus à la plume de Philippe Durand, qui enseigne à Bordeaux.

Celui que je retiendrai en premier est l'article consacré au château de Bourg-Archambault, situé à douze kilomètres au sud-est de Montmorillon. Ce château peu connu, peut- être en raison de sa datation charnière entre la construction médiévale et les nouveaux canons de la Renaissance, n'en est pas moins un important jalon de la construction seigneuriale. C'est à Poncet de Rivière, chambellan de Louis XI, que le parti général est dû : on sait en effet que ce grand personnage, dont l'extraction modeste n'empêcha ni l'ascension, ni la chute, reçut le droit de construire son château après 1477, non sans l'avoir vu rasé en raison de son implication dans une affaire d'empoisonnement du roi.

Or le château, dans son parti général, fait figure de copie assez fidèle du Plessis-Bourré, château construit par un autre des hommes qui durent leur ascension au roi Louis XI. On sait que le Plessis-Bourré résulta d'un curieux mélange de tendances : utilisation d'un plan philippien rectangulaire, à flanquements circulaires aux angles ; établissement d'une tour-maîtresse à l'un des angles, isolée du reste du château par un pont-levis, ce qui était une reprise de la tour-maîtresse philippienne typique ; mais aussi l'établissement d'un logis occupant l'une des faces du rectangle, desservi par des escaliers en vis dont un se trouvait hors-œuvre, en façade ; enfin, conception d'extensions par des galeries occupant les faces orthogonales de l'enceinte par rapport au logis.

Ces traits architecturaux se retrouvent quasiment à l'identique au château de Bourg-Archambault, aux variantes près liées au plan de l'enceinte, moins régulier et plus distendu. Il est remarquable de constater, en particulier, que le château possédait une tour-maîtresse, qui ne se distingue des autres tours que par son isolement, comme au Plessis- Bourré. Le château fut certes largement augmenté et modifié par Pierre de Sacerges, qui racheta le château en 1494 ; en particulier, les logis furent agrandis, la chapelle fut aménagée dans une des tours, dotée d'un remarquable carrelage émaillé.

Bien différent, le château de Pruniers, lui aussi proche de Montmorillon, constitue un exemple très typé de ces châteaux de second ordre qui se bâtirent aux XIVe et XVe siècles. Dans son premier état, cet édifice se présentait comme une enceinte carrée flanquée de petites tourelles d'angle ; le long d'un de ses côtés se trouvait une « maison-tour » pourvue en façade d'une tourelle ; Philippe Durand attribue cette première phase au XIVe siècle, après 1323 où est mentionnée

une simple maison qui ne peut coïncider avec l'édifice actuel.

Dans un second temps, l'édifice fut largement remanié, sans doute dans la seconde moitié du XVe siècle, par une amélioration des aménagements résidentiels. - Philippe Durand, « Le château de Bourg-Archambault : une spectaculaire illustration de l'influence du Plessis-Bourré », dans Les Amis du Pays Lochois, décembre 1998, n° 14, p. 112-127. « Le château de Pruniers », dans ibid., p. 104-111.

Jean MESQUI.