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A propos de l'origine et de la diffusion des archères

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Année 2000 158-2 pp. 163-165
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Castellologie

À PROPOS DE L'ORIGINE ET DE LA DIFFUSION

- Notre confrère Alain Salamagne, dont à

reprises ont été évoquées dans ces colonnes les publications concernant l'architecture militaire, a récemment livré deux études faisant le point de ses réflexions sur l'origine et la diffusion des embrasures de tir dans les fortifications médiévales.

Le premier a été publié dans les actes d'un colloque intitulé « Le château et la guerre dans l'Europe du Nord- Ouest » qui s'est tenu en 1997 à Lille ; il est consacré à l'étude des embrasures de tir à la fin du XIIe siècle, se proposant de développer de nouvelles thèses sur l'utilité et l'évolution des archères.

L'auteur semble placer son article dans un objectif, celui de « scruter la question des origines des embrasures de tir dans l'architecture militaire d'Occident » ; pour cela, il pose d'emblée la question de la fonction de celles-ci, rappelant que, dans sa thèse malheureusement non publiée datant de 1983, il avait posé la question de la différenciation entre achères frontales, destinées à rendre difficile l'approche des ouvrages et l'échelade, et archères latérales destinées à prendre en écharpe fossés et courtines, nuançant ainsi les lignes que j'avais pu commettre en 1973 et 1979 (1).

Alain Salamagne entre alors dans son sujet en revenant sur la question de l'origine des archères : il utilise alors les écrits d'auteurs tels que Pierre Rocolle, Pierre Héliot, Jose- Federico Fino, à propose des archères ou fentes d'éclairage présentes dans les ouvrages les plus anciens, des XIe et XIIe siècles. Le moins qu'on puisse dire est que la référence à ces anciens auteurs est pour le moins curieuse ; ainsi, pourquoi parler à nouveau des fentes d'éclairage du donjon de Sainte-Suzanne, que Pierre Héliot prenait à tort pour des archères, alors que manifestement ces fentes n'ont jamais pu servir au tir, inaccessibles qu'elles étaient pour un tireur ? De la même façon, on est un peu gêné de voir l'auteur citer les archères sommitales de la tour maîtresse de Loches, alors que celles-ci ont été aménagées de façon « tardive » (fin XIIe siècle) à l'intérieur de baies en plein cintre, et qu'il n'est donc plus étonnant si elles ressemblent à celles de la tour circulaire de Montrichard.

Mais, à vrai dire, l'auteur abandonne rapidement ce sujet de l'origine des archères, sans apporter vraiment d'éclairage nouveau sur la question. Il en revient alors aux fonctionnalités, introduisant la question de la différenciation entre archères en sifflet (que j'appelle plus volontiers à ébrasement simple) et les archères à niche. Reprenant à nouveau les auteurs, cette fois Otto Piper, Jacques Gardelles, enfin moi- même, l'auteur s'étend longuement sur les schémas d'évolution que j'avais proposés en 1979, critiquant le schéma évo- lutionniste partant de l'archère à ébrasement simple vers l'archère à niche que j'avais alors élaboré. Cette réévaluation n'est pas nouvelle ; les travaux récents, menés depuis une dizaine d'années, sur les fortifications Plantagenêt, m'ont conduit en 1993 à abandonner ce schéma évolutionniste trop caricatural au bénéfice d'évolutions par familles, distinguant en particulier l'architecture royale capétienne et l'architecture royale Plantagenêt (2).

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