Couverture fascicule

C. Monnet dir., La vie quotidienne dans une forteresse royale. La Grosse Tour de Bourges (fin XIIe -milieu XVIIe siècle), Bourges, Ville de Bourges-Service d'Archéologie municipale, 1999

[compte-rendu]

Année 2001 159-3 p. 273
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 273

C. MONNET dir. La ne quotidienne dans une forteresse royale. La Grosse Tour de Bourges (fin Xir -milieu xvir siècle), Bourges, Ville de Bourges — Service d'Archéologie municipal, 1999, 400 p., nbr. ill. - ISBN : 2-95114097-0-2, 280 F. (Bituriga, Monographie, 1999-1).

Ce gros livre est la publication de fouilles de sauvetage réalisées de 1985 à 1989 préalablement à la construction du nouvel Hôtel de Ville de Bourges. Avant même d'entrer dans son analyse, il faut saluer la publication par la municipalité des résultats de ces fouilles, qui montre que certaines collectivités prennent en charge, désoimais, la diffusion de la connaissance scientifique, au- delà du financement obligatoire de la fouille.

Pour autant, cette publication reste largement en-deçà de son titre. En effet, son but premier est de mettre à disposition du

public scientifique les découvertes effectuées lors de la louille d'une fosse d'aisance — dépotoir comprise dans le socle d'une des tours d'angle. L'analyse détaillée des objets découverts lors de cette fouille sont, certes, extrêmement révélateurs de la vie quotidienne dans l'ensemble monumental au cours des siècles : monnaies, céramiques, objets métalliques, objets en os et en ivoire, restes alimentaires animaux, restes alimentaires végétaux, sont ici examinés dans le détail, au bénéfice d'une meilleure connaissance des usages et des modes de vie dans un centre de pouvoir royal depuis sa construction sous Philippe Auguste, jusqu'à sa destruction en 1 65 1 .

En revanche, l'analyse morphologique de cette « Grosse Tour », et de son environnement castrai, laisse l'historien de l'architecture sur sa faim. Certes, dans le premier article de ce catalogue, sont évoqués le plan et la structure de cet ensemble monumental très curieux. Malheureusement, il n'existe aucune mise en perspective, aucune explication du plan totalement atypique de la forteresse. Les restes de la tour, qui ont été exhumés lors des fouilles, ne font même pas l'objet d'un plan ; f « enchemise- nient » de la tour philippienne, résultant d'un surépaississement de deux mètres de la tour primitive, est évoqué sans même laisser la place à une discussion. Même la fameuse gravure de Chastillon, qui représente une tour maîtresse appareillée en bossages à pointe de diamant, n'est pas critiquée en fonction des résultats de la fouille.

C'est dommage : car le tiùe de l'ouvrage aurait laissé à penser qu'il apporterait une vision nouvelle de ce point d'ancrage du roi dans la capitale du Berry. En fait, c'est un catalogue d'objets qui nous est offert : il apporte beaucoup à la connaissance des modes de vie sur une durée de six siècles, il apporte peu quant au cadre de cette vie.

Jean MESQl I