Couverture fascicule

Lucien Bayrou dir., Peyrepertuse. Forteresse royale, Carcassonne, Editions du Centre d'Archéologie médiévale du Languedoc, 2000 (Archéologie du Midi médiéval, supplément n° 3)

[compte-rendu]

Année 2001 159-4 pp. 345-346
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Lucien Bayrou dir. — Peyrepertuse. Forteresse myale, Carcassonne, Edition du Centre d'Archéologie Médiévale du Languedoc, 2000, 25 cm, 286 p., 153 ill. et fig. n. et bl, 2 cahiers coul. ISSN : 1 278-3358, 220 F. (Archéologie du Midi Médiéval, supplément n°3).

Peyrepertuse... Qui, parmi tous les amoureux des châteaux- forts, n'a jamais rêvé de ce site ? Récemment, lors d'une visite de la Société, nous avons eu la chance de redécouvrir cette forteresse magique sous un ciel d'orage, le tonnerre résonnant dans les vallées alentour ; après avoir escaladé les marches humides et glissantes de l'escalier Saint-Louis, nous étions au sommet du monde dans les ruines de la chapelle Sanjordy, dominés seulement par une épaisse couche de nuage, sporadiquement déchirée par les éclairs... Lucien Bayrou fut ici notre guide ; sans nul doute, il s'agit du meilleur connaisseur de cette forteresse insigne.

C'est sous sa direction qu'a été publié récemment un volume de synthèse sur ce château, mettant enjeu les contributions

de dix huit collaborateurs qui ont pailicipé aux fouilles archéologiques, ainsi qu'à la rédaction des notices et au dessin des objets. Introduit par Marcel Durliat, l'ouvrage est placé par le directeur de la publication sous les auspices d'Henri-Paul Eydoux, qui fut le chantre de cette forteresse extraordinaire.

La première mention d'un castrum à Peyrepertuse date de 1020 seulement ; pour autant, le site naturellement défensif de Peyrepertuse fut occttpé bien plus tôt. La prospection archéologique a révélé du mobilier proto-historique sur le vaste éperon et ses pentes. Ce site contrôlait une importante voie de passage nord-sud au travers des Corbieres, conduisant par le col du Grau de Maury à la vallée de l'Agly, axe majeur est-ouest de débouché des régions montagneuses vers la mer.

La seigneurie dépendait des comtes de Besalù ; elle comprenait aussi les châteaux de Quéribus, Popia, Rouffiac et Cucugnan. Au xir siècle, le Pérapertusès passa sous domination des comtes de Barcelone ; en 1162, les comtes de Barcelone devenaient « comtes-rois », ayant réussi à réunir la couronne royale d'Aragon à la couronne comtale de Barcelone. Les seigneurs de Peyrepertuse, vassaux des vicomtes de Narbonne, dépendaient au travers de cetix-ci de ce nouveau pouvoir transpyrénéen qui ne manquait pas d'inquiéter le roi de France, comme le comte de Toulouse, duc de Narbonne.

Le lancement de la Croisade contre les Albigeois, en 1208, et son déroulement jusqu'à la mort de Simon de Montfort, en 1218, ne semblent pas avoir affecté les châteaux du Pérapertusès. Tout au plus les seigneurs de Peyrepertuse prêtèrent-ils serment de fidélité à Montfort, nouveau duc de Narbonne, en 1217. Mais la reprise de la croisade par Louis VIII, en 1226, allait marquer un tournant définitif : Peyrepertuse fut confisqué par l'administration royale, et attribué à Nunyo Sanche, comte de Roussillon, vassal-lige du roi. En 1239, ce même comte vendait le château au roi pour 20 000 sous melgoriens ; les auteurs attribuent la cause de ce rachat à la tension qui régnait alors entre les rois de France et d'Aragon.

L'année suivante intervint la révolte des seigneurs languedociens spoliés par la croisade, les « faydits ». Mais elle fit long feu ; Peyrepertuse, quelques semaines aux mains des révoltés, fut à nouveau reprise, et Louis IX y fait exécuter immédiatement des travaux considérables. Le château ne changea plus de main, constituant un verrou face au nid d'aigle de Quéribus, qui demeura jusqu'en 1255 le repère de rebelles à l'autorité royale.

Le château demeura donc le siège d'une garnison royale. En 1258-1260, elle était de neuf sergents d'armes, d'un chapelain et d'un châtelain noble ; cinquante ans plus tard, en 1302, elle était constituée de vingt et un sergents, d'un chapelain, d'un portier et d'un guetteur, enfin de chiens.

Le château se compose de trois parties : l'enceinte basse, couronnée par la chapelle Sainte-Marie et le « donjon vieux », le château San Jordy, et, entre deux, une zone intermédiaire occupée par des bâtiments d'époques diverses. L'enceinte basse, flanquée au nord par deux tours circulaires ouvertes à la gorge, possède vers l'est une pointe en éperon renforcé dominant un fossé taillé dans la roche, derrière lequel était amena-

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