FORTIFICATIONS URBAINES : LES RÉCENTES DÉCOUVERTES D'ALBI

La revue Archéologie du Midi médiéval publie, depuis de nombreuses années, des

contributions remarquables pour la connaissance de l'histoire médiévale des sites urbains, castraux ou religieux du Languedoc. Il n'est pas possible, dans ces colonnes, de rendre compte de l'ensemble des articles publiées par cette excellente revue : elle traite d'archéologie du bâti, d'archéologie castrale, d'archéologie religieuse, et fournit un remarquable outil de découverte.

Un article a attiré mon attention dans la dernière livraison de cette revue : il s'agit d'une contribution relative aux fouilles de sauvetage menées à Albi, sur la place du Vigan, préalablement à la construction d'un parking souterrain, fort controversé. La fouille se situait à l'extérieur de l'enceinte urbaine primitive, devant la porte du Vigan. Elle a mis en évidence les restes d'une pile d'un pont, ainsi que les restes d'une arche de briques illustrant la complexité des défenses mises en place pour l'accès de la ville à partir de la seconde moitié du XIVe siècle. Sans doute le dispositif défensif complet fut-il constitué par un fossé et son arrière-fossé, séparés du fossé principal où coulait l'eau du Tarn.

La mise en évidence de ponts d'accès médiévaux à une ville n'est pas si fréquente qu'on ne la souligne ici : l'invention d'une arche de briques recouverte, depuis des siècles, par les remblais d'une ville soucieuse de cacher son passé militaire, suffit à retenir l'attention. Au- delà de cette invention, l'analyse de l'évolution de l'accès à cette porte urbaine est extrêmement intéressante. - Laurent Grimbert, « Les fortifications médiévales de la place du Vigan à Albi (Tarn) », dans Archéologie du Midi Médiéval t. 20, 2002, p. 127-148.

Jean Mesqui